Développement physique
L'enfant a une croissance lente (environ 2 cm par an jusqu'à la puberté). Le squelette, et avec lui le corps, s'allongent. Le visage aussi se transforme, s'allongeant et perdant les rondeurs « pouponnes" de la petite enfance. La chute des dents de lait lui donne un sourire charmant, style sorcière...
C'est à cette période que se développent les systèmes cardio-vasculaires et respiratoires.
L'enfant acquiert une coordination des gestes qui lui permet de faire tous les gestes moteurs: il développe adresse, vitesse, force et résistance. Il a une capacité de récupération rapide.
Entre 6 et 8 ans, il prend plaisir dans les jeux à règles, les courses, la gymnastique.
A partir de 9 ans, il peut commencer l'apprentissage d'une discipline sportive avec des règles et des gestes très spécifiques.
Développement de la pensée
A partir de 6 ans, l'enfant entre dans la période de la logique concrète. Les objets acquièrent un statut logique et concret, et non plus pratique et affectif.
Il acquiert les premiers "invariants" (choses qui conservent leurs qualités quelque soit leur représentation) : la quantité (vers 7 ans), la longueur (vers 8 ans), le poids (vers 9 ans), le volume (vers 11 ans).
Il est capable de faire des opérations concrètes simples: classification (selon deux critères combinés), sériations simples et doubles, numération.
Ces nouvelles aptitudes lui permettent de représenter le réel selon des catégories, de faire des comparaisons et des relations. L'enfant ne globalise plus la réalité, Il l'organise et il l'explique à l'aide d'un raisonnement et d'un ordre qu'il établit.
Ces nouvelles explications ont besoin de se nourrir.
Il va donc être curieux des choses et des gens, exigeant des explications concrètes qu'il puisse comprendre, et rejetant violemment toutes les attitudes qui soulignent les limites de sa compréhension «Plus tard, tu comprendras.»
Il a une volonté de réalisme dans ce qu'il produit, qui se traduit dans son dessin : adieu l'exubérance graphique et l'explosion des couleurs de la Grande Section de Maternelle, place au dessin réaliste, avec l'utilisation de la règle et du compas. Et tant pis si ce qu'on représente n'est pas en réalité composé de droites ou de courbes parfaites
Un visage, c'est rond, et un beau rond, ça se fait au compas !
Il maîtrise de mieux en mieux le temps et l'espace. Le temps, scandé par les rythmes biologiques, familiaux et scolaires qui lui donnent des points de repère, lui permet de prendre conscience des durées vécues, de la succession des évènements.
Vers 9 ans, il accepte l'idée de simultanéité de deux évènements et prend conscience de leurs intervalles; mais il n'a pas encore la notion de la vitesse de déroulement du temps, notamment du temps historique.
Il prend conscience des notions d'espaces proches ou lointains, en même temps qu'il conquiert ses propres espaces qui doivent être bien à lui. La définition de cet espace personnel est importante, de même qu'est important le respect que les adultes doivent en avoir.
C'est souvent à cet âge là qu'il a sa chambre à lui ; il aime à se retrouver dans ce lieu qui lui est propre et qu'il investit de ses propres activités.
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A partir de 9 ans, en CV, on voit régulièrement les enfants interdire l'entrée de leurs chambres aux «étrangers», et ne laisser rentrer l'animateur qu'à partir du moment où il a montré patte blanche.
La personnalité
L'école, on le verra, a une grande importance, positive ou négative, dans sa vie. Elle est importante comme lieu de ses apprentissages, mais aussi comme un des lieux principaux de sa vie sociale.
A cet âge, l'enfant a une personnalité polyvalente : le moi scolaire, le moi familial, le moi de la bande, se diversifient tout en cohabitant harmonieusement: l'enfant est capable de comprendre qu'il y a des situations différentes qui se répètent, et il définit une attitude différente pour chacune de ces situations, en étant capable de passer immédiatement de l'une à l'autre.
L'enfant a de nouvelles possibilités, de nouvelles connaissances. Il a aussi les outils pour faire des classifications, attribuer un ordre aux choses. Il va donc tout naturellement chercher à se mesurer, à se tester. C'est à cet âge, et surtout autour de 8/10 ans, que la compétition sous toutes ses formes va être importante pour lui.
Dans une classe, si l'instituteur distribue les moyennes trimestrielles sans classement, on peut être sûr que les enfants, à la première récréation, reconstitueront un classement en s'informant sur leurs moyennes.
C'est aussi un âge où l'enfant a besoin de s'identifier à un modèle adulte : son père, un héros de la télévision ou de roman. Il peut choisir plusieurs héros qui sont autant d'aspects de lui-même qu'il voudrait réaliser. C'est ce type d'identification qui va lui permettre d'accéder à la loi, à la liberté et aux valeurs sociales et morales.
Cette période est aussi la période de latence sur le plan sexuel : d'un point de vue physiologique, le développement génital marque le pas ; d'un point de vue psychologique, l'enfant ne manifeste que peu ou pas d'intérêt apparent pour sa propre sexualité.
Les valeurs
«7 ans, c'est l'âge de raison» ; longtemps, l'église catholique a fixé à cet âge le moment où on devient capable de distinguer le Bien et le Mal. D'autres, notamment certains psychologues, estiment que c'est vers 8 ou 9 ans que pour l'enfant le Bien et le Mal ne sont plus ce que les parents ou les éducateurs autorisent ou interdisent, mais qu'ils commencent à exister en tant que valeurs propres à l'enfant.
Quoiqu'il en soit, au cours de cette tranche d'âge, l'enfant intègre progressivement les valeurs morales des adultes. Jusqu'à présent, il réagissait par rapport à des interdictions ou des autorisations, qu'il subissait, en les respectant - ou non.
Ainsi, depuis l'âge de 5/6 ans, il a clairement conscience du mensonge. Il l'utilise, mais avec mauvaise conscience, comme instrument de défense et de négation de ses actes sur lesquels lui-même a un jugement négatif : «Non, ce n'est pas moi !»
Maintenant, il intègre les valeurs qu'il a toujours entendu défendre par les adultes : la franchise, la justice, l'égalité, et il les reprend à son compte. Mais cette assimilation est à double tranchant : il va utiliser ces valeurs dans ses rapports avec les autres enfants, mais il va aussi les retourner contre les adultes, à qui il va reprocher de ne pas faire ce qu'ils disent.
Le sentiment de justice - et donc d'injustice - va notamment être très fort, particulièrement à 9/10 ans. Ce jugement va souvent être entier, d'un seul bloc : «Eric a agi comme ça, c'est dégueulasse, donc Eric est un salaud».
C'est pourquoi les animateurs doivent se méfier de toute attitude d'autoritarisme ou d'arbitraire vis à vis des 9/10 ans, qui risquent de les cataloguer durablement comme «pourris» ; |
c'est aussi pourquoi il faut se méfier des jugements entre enfants de cet âge, et des risques d'exclusion que ces jugements entiers peuvent entraîner à l'encontre de tel ou tel enfant.
La formation de cette conscience morale nécessite un exercice de ces valeurs, qui permet justement à l'enfant de prendre conscience de la portée de ses jugements et l'éduque à plus de nuances et de tolérance. C'est pourquoi cet âge se prête particulièrement à l'exercice de responsabilités : outre cet aspect éducatif, la responsabilisation des enfants les valorisent, en leur reconnaissant un statut de «grand».
Quand on confie des responsabilités à des enfants de cet âge (8/10 ans), en les proportionnant à leurs possibilités, il est rare que l'on soit déçu. Forts de leurs valeurs morales et sociales, les enfants ont une volonté de bien faire et de se montrer digne de la confiance qu'on leur a accordée.
L'école primaire
« Ca commence à devenir sérieux »... L'école, qui était vécue en maternelle comme un endroit où l'on jouait, devient d'un seul coup l'objet de l'attention de tous.
L'école primaire, ou élémentaire comprend 5 niveaux :
- Le cours préparatoire (la 11°)
- Le cours élémentaire, qui se fait en deux ans, CE1 et CE2 (la 10° et la 9°)
- Le cours moyen, lui aussi en deux ans, CM1 et CM2 (la 8° et la 7°).
En fonction des effectifs, il peut y avoir des classes à double niveau. Il existe aussi des classes spécialisées
- les classes d'Adaptation (surtout en CP/CE) permettent un soutien d'enfants en difficulté, notamment sur la lecture,
- Les classes de Perfectionnement, pour enfants en échec scolaire et/ou présentant des troubles du comportement,
- les CLIN, classes d'initiation pour non francophones.
Dès la première année, la grande affaire de l'école élémentaire, c'est l'apprentissage de la lecture. C'est bien souvent là que va se jouer tout l'avenir scolaire de l'enfant :
- l'enfant lecteur (et bon lecteur : il ne se contente pas de déchiffrer, il comprend et anticipe) va pouvoir accéder à toute une forme de savoir, il va souvent avoir une boulimie de lecture.
- l'enfant qui a appris à déchiffrer en fin de CP va souvent mettre du temps à comprendre ce qu'il lit, et considérer la lecture comme quelque chose de pénible.
- l'enfant qui n'arrive pas à apprendre à lire va s'installer dans une situation et souvent une attitude d'échec.
Mais l'école élémentaire a d'autres objectifs que la lecture, dont les principaux sont : savoir écrire (et rédiger), connaître la grammaire et l'orthographe, compter et faire les quatre opérations, avoir une première approche de l'histoire et de la géographie (de la France).
L'école élémentaire va aussi permettre à l'enfant de faire les premiers raisonnements mathématiques ou scientifiques.
L'école est donc un lieu important pour l'enfant, ne serait-ce que parce qu'il y passe 27 heures par semaine. C'est un lieu qui répond à des besoins pédagogiques, éducatifs, sociaux, psychologiques, voire ludiques.
Mais du fait de la polyvalence de sa personnalité, l'enfant n'en fait que peu mention en CVL. Tout en ayant une idée de ce que vit l'enfant dans l'univers scolaire, l'animateur doit respecter cette volonté de dissociation, et de ne parler de l'école que si c'est l'enfant qui aborde ce sujet. |