jean

oui ben ok d'accord, je ne vois pas où est le problème! Je dis un truc que j'ai pensé plusieurs fois en exerçant mon métier, c'est que parfois même inconsciemment des animateurs agissent moins gentiment avec des enfants apparemment gâtés. Je parle des animateurs, je partage une expérience, je ne demande pas forcément de réagir. Après tout si tu trouves que le sujet n'est pas intéressant, faut pas venir y causer... Si y'a pas de bonne raison... Je pensais surtout que ça valait le coup d'écrire ça pour que ce soit lu. Ce à quoi je m'attendais, c'était qu'on me dise "oui j'ai constaté la même chose" ou "non je n'ai jamais constaté cela". Pas grand chose de plus. On sait tous que c'est mal de mettre des étiquettes, on a tous des idées pour empêcher ces pratiques quand on travaille, etc. Juste pour être sûr, je précise, quand je parle de racaille c'est un comportement que je décris, pas une population. Maintenant je regrette puisque depuis le début du sujet le mot en question est devenu important. Et donc ça : Ok c'est drôle mais c'est une blague, entendons nous bien. Je me moque de savoir d'où vient tel ou tel enfant et si mon sujet a l'air de faire dans la discrimination "positive" c'était pour provoquer, avoir plus de chances d'être lu. Et sinon, pourquoi cette "blagounette"?

Ben oui on fait aussi de l'animation à consommer. Du loisir et du divertissement. "animateur" pas "éducateur". Enfin je ne pense pas jouer sur les mots quand même, si le métier a un nom différent, une formation différente, et une exigence de qualité différente, c'est significatif quand même. Il faut demander à Tendrepingouin la différence de mission entre elle et ses collègues éducateurs. Il me semble qu'en général l'animateur c'est un peu la boite à idées toujours en forme, non? Il a des considérations plus généralistes et basiques que purement éducatives, il me semble. Il y a un côté éducatif certain dans l'animation lorsqu'on travaille avec des enfants, donc des personnes qui sont en pleine construction de leur identité. Je pense que c'est utile d'en être conscient, et de maîtriser les conséquences de ce qu'on fait. Je pense aussi que c'est une illusion de croire qu'on maîtrise tout. Les parents qui inscrivent leurs enfants prennent-ils tous le temps de lire les plaquettes, se renseigner sur la pédagogie, choisir le centre? Pas sûr du tout. L'animation n'est pas qu'une intention. Et je pense qu'on ne peut pas négliger l'aspect garderie parfois, consommation ailleurs, ou éducatif. Dans des centres de ma région, y'a les ticket sport, ou des variantes, qui sont de la pure consommation. Quand ils vont faire du paint ball, du karting, ou qu'ils vont au cinéma, les retombées éducatives existent, c'est certain, mais les intentions n'existent pas du tout! L'objectif numéro 1 du chef de la structure c'est surtout de garder son travail. Et finalement de proposer "quelquechose d'intéressant", pas forcément "quelquechose de nécessaire".

Ouais ben, oui, mais ici c'est un lieu d'expression publique. Je considère que c'est pertinent de se prendre la tête, de réfléchir, et d'essayer de comprendre des choses. J'essaye de travailler intelligemment, "dans mon coin", mais quand je parle ici, l'objectif est différent. Dans ce cas précis, c'est en espérant que quelqu'un me lise, et qu'il pense qu'effectivement il faut faire attention à ça. Pointer du doigt quelque chose d'intéressant à défaut d'être important. Répondre qu'il vaut mieux arrêter de parler et se mettre à travailler, c'est renoncer à partager ses idées. Rien de plus, je trouve.

Pour le fait que ce soit à la base une action éducative je m'étais posé la question (sur ce forum d'ailleurs) il y a au moins un an, et je n'ai toujours pas répondu. Ma question portait sur les motivations et les intentions de l'animateur. Je ne pense pas qu'on fait toujours de l'éducatif. Le loisirs et le divertissement, certainement. L'éducatif, c'est un brin d'histoire (les restes des anciennes colos), et un brin d'obligation légale (le projet péda) tout de même, non? L'éducatif c'est la préoccupation existentielle des éducateurs, plutôt. Pour la question de "une relation entre adultes et enfants" ça se rapproche de ce que j'avais dit y'a quelques temps. J'écrivais que animer c'était mettre de la vie dans un groupe et favoriser le lien social (mais ça reste une hypothèse, pas quelquechose de définitif). Le problème que Tendrepingouin oppose à ça, d'ailleurs, c'est le cadre, un IME. Là mon hypothèse du lien social devient bancale, parce que si le lien entre l'animateur et les jeunes (ou adultes) existe, le lien entre les participants est parfois totalement inexistant. Quelquefois il s'agit aussi de créer du lien entre les résidents d'un IME et d'autres personnes. Les gens de la commune, leur famille? Tous les âges sont envisageables. Enfants, adultes, personnes agées... Après j'ai une image un peu plus cybernétique lol. C'est que l'animation favorise l'apparition de noeuds de réseau. Alors je ne sais pas si c'est compréhensible mais je vais essayer d'expliquer. Créer du lien, au départ, je prenais ça uniquement ça comme lien entre les participants. Mais des liens, l'animateur en créé avec tout. Et l'individu n'est pas forcément au centre du lien. Ce qui peut être lié, ce sont des personnes, des institutions, des associations, entreprises, groupes de personnes, des banques de données (bibliothèques, médiathèques, internet, personnes-ressources...). Chacune de ces choses qui peut être liée, j'appelle ça un noeud de réseau (y'a peut-être un terme plus approprié? c'est une traduction littérale d'un logiciel de 3d hu hu!). Et si je parle de réseau c'est parce que quand on ne parle que de "lien", cela reste trop unique, à mon goût. Or si l'animateur met en lien deux personnes A et B, chacune ne se contente pas d'exploiter le lien A-B, mais aussi les liens de l'autre personne (A va découvrir B-C, B-D, B-E...). B entre dans le réseau de A et vice versa. Donc si l'animateur provoque une rencontre, il en favorise potentiellement cent mille. Pour aller jusqu'au bout de cette idée, il s'agit en fait d'une prolongation de la problématique du lien social. En favorisant le développement de ces réseaux, l'animateur fait sortir des gens de chez eux, favorise la culture, le brassage social et culturel, politique, idéologique. Il évite l'enfermement, les ghettos, la misère sociale, la marginalisation de certains, la misère intellectuelle parfois. Le lien, ça favorise le savoir, d'abord, et savoir c'est pouvoir. Et ensuite ça favorise l'enthousiasme de la personne, ça lui donne plein d'idées, ça lui donne de l'élan vital, de l'inspiration, de l'amour propre, et pourquoi pas un peu de sagesse. En écrivant ça je me demande si tout ça ne serait pas bien loin des préoccupations des animateurs en général. ... Ben dans un centre de loisirs y'a un projet éducatif, qui est rédigé par des gens qui connaissent tous ces problèmes bien mieux que moi j'imagine. L'organisateur, ouais, c'est plutôt le problème de l'organisateur héhé! Remarquez, un animateur averti en vaut deux. On peut rêver. Quelquefois ça transparaît dans les projet pédagogiques, sous des questions de sensibilisation à l'environnement, d'avoir une bibliothèque dans le centre ou à proximité, sortir de la cité pour découvrir un autre cadre de vie... On peut rêver en effet, puisque les projets pédagogiques se concentrent beaucoup sur la relation de l'enfant et l'adulte, non? (Je n'ai certainement pas une vue d'ensemble exhaustive là dessus.) Mais cet enfant et les autres adultes? Cet enfant et les institutions? Et les associations locales? Et le monde qui l'entoure? J'insiste ha ha! J'insiste, mais bon sang, j'en ai vu et j'en vois encore, des centres qui vivent presque totalement isolés du monde qui les entoure!

mouais à chercher, alors bon, il faudra que je mette mes connaissances à niveau pour réussir à comprendre les fiches de paye. Le montant dessus est de 973 euros, net, mea culpa. Alors est-ce que c'est suffisant maintenant? :D Je trouvais ça pas mal. Non y'a pas de logement de fonction. Sur le net je vois 1217 brut pour 35 heures, alors est-ce que ça tombe juste? Possible puisque ça fait plus d'un an donc 2004 le smic, ça devait tourner aux alentours de 1150 euros par mois pour 35 heures, brut.

Ben non je n'étais pas ironique pour le salaire. Il y a sans doute plus de facteurs à prendre en compte, je t'expliquerai en mp. Mon réflexe aura été de donner un équivalent du smic sur un boulot de 35 heures ou assimilé. En tous cas, pour les 4 personnes dont je parle, 930 euros exactement par mois, ça représentait beaucoup. Surtout que l'employeur est la fonction publique territoriale, avec tous les avantages que ça comporte (certaines prises en charges de formations, possibilités de changer de poste/de catégorie...). C'est pour ça que j'ai dit "à la base". Pas de quoi démissionner.

houps euh, je n'ai pas dit qu'il faut partir à tous les coups hein. Il y a un point qui me semblait essentiel c'est le décalage entre le fonctionnement concret de la structure et les objectifs qu'on essaye de lui faire exécuter. Ce que nico questionnait avant moi d'ailleurs. Quels sont les objectifs de la structure et son fonctionnement y est-il adapté? Je ne pense pas qu'on puisse reprocher aux ados de ne pas être volontaires. Ils disposent de ce service et n'ont aucune obligation de le faire fonctionner ou de faire semblant que ça leur plait. Si la structure ne convient pas, il faut revoir son projet.

Vu ça sur une structure. Les animateurs proposent, tout le monde dispose. Sentant que ce qu'il propose ne fonctionne pas, l'animateur déprime et veut se barrer. Il se réconforte comme il peut, entre deux sorties paintball et trois soirées projection de dvd, en laissant aller quelques bêtises du côté des jeunes. Mais le policier municipal, fervent défenseur de la loi, et assujetti au maire qui entend bien régler les problèmes sociaux de sa commune avec une structure uniquement de loisirs, vient parfois à l'improviste, nourissant le secret espoir de prendre des jeunes en flag d'allumage de cigarette au canabis. Loisir ou social? entre les incohérences des décideurs, l'animateur même expérimenté se retrouve coincé, et parfois tenu pour responsable. Alors peut-être qu'il faut l'avoir vécu pour sentir venir ces emplois à la mords-moi-le-noeud? Faire de la consommation, ça marche sur des périodes courtes, mais sur le long terme, je trouve ça intenable pour des animateurs. Encore pire quand on leur met des objectifs sociaux dans les mains et qu'on ne les autorise pas à modifier le projet pédagogique. Sur cette structure, en 2 ans, quatre animateurs ont rompu leur cdi. Quel est le problème? Le salaire? non, il est assuré à vie de 900 euros par mois, à la base. Les enfants et les jeunes? Ce sont les plus sympas du monde. Il y a de l'argent, il n'y a pas de délinquance, les parents sont sympas. Les dirigeants disent que l'animateur est incompétent, qu'il ne communique pas. L'animateur ne s'en sort pas, il dégage sans rien dire parce que non seulement il sait qu'on ne l'écoutera pas (pourquoi maintenant alors que pendant 6 mois on ne l'a pas écouté?) mais en plus il est convaincu que ça peut se retourner contre lui (et ça a été le cas pour deux des animateurs). Je crois qu'aucun ne regrette d'avoir rompu son cdi.

ouais. C'est plus sympa pour éviter des aberrations, du genre trois frères et soeurs qui passent leurs vacances au même endroit sans jamais se voir.

"rien de méchant" ?! le vide intersidéral plutôt? Je ne vois toujours pas d'où tu sors que je considère tous les riches comme je-ne-sais-pas-quoi et tous les pauvres comme autre chose. Je ne l'ai pas pensé. Si j'insiste sur une question textuelle, c'est que mon intention n'y était pas donc si j'ai laissé comprendre un truc pareil j'aimerais savoir comment pour ne pas recommencer. Pour être clair c'est une explication de texte que je te demande. Je peux relire le forum seul. Le voir à ta façon, tout seul, non.

D'abord un lien wikipedia Un rythme biologique c'est le fonctionnement cyclique du corps, ainsi que différents processus qui prennent un certain temps chacun, et qui peuvent être liés. Certains de ces phénomènes se produisent plusieurs fois par jour, d'autres une fois par jour, d'autres une fois par mois, d'autres une fois par an... Certains sont commandés par des phénomènes internes au corps, par exemple quand on prend un repas classique, le corps suit une succession de phases physiologiques. Quand on commence à manger, le corps n'est pas dans le même état que lorsqu'on est entraîn de digérer, et c'est encore différent de l'état physiologique du corps quand on ne mange rien et que la digestion est arrêtée. On bouleverse très facilement ce rythme en mangeant entre les repas. Ou même en grignotant. Le simple fait de voir de la nourriture déclenche des processus hormonaux. D'autres sont commandés par des phénomènes externes. La lumière, le bruit, les autres personnes... tout ça est bien trop vaste pour moi. Dans le corps tout ça fonctionne avec des hormones, du moins en grande partie. Et c'est complexe, tous les trucs sont imbriqués. En gros le corps est un équilibre chimique dynamique (cad qu'il réagit aux facteurs diverses) mais il est possible de le déstabiliser. En dormant mal, en prenant des drogues, de l'alcool, des médicaments, en mangeant mal, ou avec des microbes... Par chance on s'adapte bien, mais il peut y avoir des conséquences. Les "petites gênes" peuvent venir de là. Constipations (ou diarrhées? ha ha), mycoses, maladies chroniques, pertes de mémoire, de concentration, nervosité... Bon le manque d'hygiène de vie n'est pas forcément LA cause, mais un facteur aggravant. On peut imaginer perturber tous les rythmes qu'on veut, mais même si on est en vacances et qu'on fait ce qu'on veut, face à des enfants on joue un rôle de repère. Un gamin qui dort n'importe comment, qui mange n'importe comment, est-ce qu'il en connaît toutes les conséquences et est-il prêt à les assumer? On peut se lever plus tard parce qu'on n'a pas forcément d'horaire à respecter. Mais si on veut vivre avec les autres, il faut être réveillé au même moment. J'imagine que si on fait des entorses à ces principes je souhaiterais que ça reste exceptionnel. Ça fait peut-être con de parler de principes, mais l'hygiène de vie, c'est une chose qui a tellement d'implications! Je ne suis pas sûr que ça soit approprié de donner à des enfants le goût d'une vie marginale.

Ben si tiens, j'aimerais que tu cites. J'ai la flemme de chercher à comprendre. Je vois pas d'où tu peux sortir ça de ce que j'ai écrit au dessus.

Ah beh quand je dis qu'on défent des valeurs, ensuite, que les enfants soient riches ou pas, débrouillards ou pas, on a le droit de défendre une pédagogie participative plutôt que consumériste. Mais ce sont deux choses distinctes. Les enfants de riches ne sont pas tous des consommateurs acharnés et exigeants. Les enfants dépendants ne mettent pas tous de mauvaise volonté quand on les engage à se débrouiller seuls.

ah merci. Ce qui m'a intéressé dans ce film (celui de Brooks) était aussi l'importance que semble pouvoir prendre une spéculation (le monstre imaginaire) par rapport à des données rationnelles (les enfants doivent réussir à survivre). Et ça arrive à une opposition de forces. Lord of the flies en 1963, c'est le cinéma avec une fonction différente que «seulement le divertissement». C'est une histoire qui a fait le tour du monde, il me semble, un classique, ce film.

Vous avez vu "lord of the flies"? Lol ce sujet m'inspire, là, d'un coup! Au fait je profite de l'occasion pour préciser qu'en Bretagne, tout est sécurisé, il n'y a ni troll, ni korrigan, ni menhir qui se déplace tout seul, ni géant dans la forêt d'Huelgoat, ni fontaine magique dans celle de Paimpont. En revanche pour cette dernière elle renferme des sites géologiques fort intéressants. Mais sur les cartes, on voit des "grottes des korrigans". Étonnant non? A croire que ça attire les touristes...

Ça veut dire que la personne qui fait du bruit si c'est pas un enfant c'est un adulte. Un animateur qui avait envie de faire une blague en mettant du poivre sur l'oreiller d'un collègue, un directeur qui joue au surveillant, un gardien de nuit qui a encore oublié que cette porte claque, ou un criminel, et il y a encore plein de propositions à faire j'en suis sûr. Le deus ex machina, le fantôme, l'éther, l'esprit, le poltergeist, l'alien ou le razorback, ce sont des solutions qu'on envisage quand toute autre hypothèse rationnelle a été réfutée méthodiquement. Et petit à petit l'histoire tend à montrer que ce qu'on appelait autrefois un ether, c'est du vide, rien de plus...

lol Ben moi j'vais te le dire tiens. «vous regardez trop la télé» :D Y'a pas un âge, qu'on appelle (à tort ou à raison?) l'âge de raison? Celui où on accepte définitivement que les histoires qu'on nous racontait dans notre enfance c'est du pipo? Avec des bruits dans le noir, si tous les enfants sont à leur place et s'ils dorment réellement, alors je penserais qu'un adulte n'est pas à sa place.

La discussion tourne autour de ça depuis un moment. Les mots sont peut-être trop choisis par les uns et les autres, mais l'histoire des scouts de france et de leur évolution démagogique date des années 60 (séparation avec les scouts d'europe). L'ensemble est assez confus entre "nous ne sommes plus cathos" et "nous voulons faire découvrir le catholicisme". C'est ce qui me fait parler de spéculation plus haut. D'un côte Desaintr dit qu'il incite ses... ses administrés à aller à la messe. Et d'un autre côté y'a tout un tas de chefs recrutés qui apparemment ne savent même pas trop de quoi il retourne... Pour mieux les manipuler? Pour affirmer le fait qu'ils n'insistent plus sur la religion? Dire "chez les scouts on accepte toutes les religions" et ajouter "j'incite tout le monde à aller à la messe" ça me semble assez, euh... expérimental comme vision des choses.

Nico j'admets que tu as raison. J'ai un peu dévié, et j'me suis perdu entre la question de départ et quelquechose de plus personnel, désolé. Pour parler de certaines valeurs, qu'elles subsistent au niveau historique ça ne me dérange pas. Partant de là, ça ne me dérange pas non plus qu'on cesse de les appliquer. Le reste c'est des spéculations, je suis à peu près sûr qu'on n'arrivera jamais à savoir ce qui se passe et quelles sont les résultats globalisés.

Bon ben tant mieux. J'espère que c'est généralisé. Il ne me reste plus qu'à espérer que tous les jeunes dont parle Desaintr sont déjà baptisés et pratiquants, avant qu'il les incite à aller à la messe ou à prier.

arf... débat engagé, intolérance, vous connaissez le point de Godwin? On s'approche, on s'approche! :D Ah. Eh bien... En effet. Sauf qu'il me semble que le scoutisme désire promouvoir la religion. Et je trouve que cela marque une différence avec le fait de vivre la religion de façon interne. Étant religieux, je serais (sûrement) content d'avoir des CVL adaptés à mon besoin de pratique. Ne l'étant pas, je n'ai pas envie qu'on vienne me prendre par la main pour me demander de le devenir.

Suite à un message de Niavlys74 dans ce sujet, j'ai réfléchi à l'autonomie, un peu. Je trouvais sa définition rapide un peu à l'ouest (oui je considère que l'autonomie n'a pas grand chose à voir avec le fait de savoir monter une tente ou construire une table en bois). Un ami prof de bio me raconte aussi ses péripéties de débutant, face à des jeunes de 13-15 ans qui ne savent parfois pas s'ils doivent passer à la ligne d'en dessous pour continuer d'écrire leur phrase. Autant dire que pour le moment, il ne fait pas exclusivement prof de bio. Et enfin je prends au hasard un troisième exemple, celui d'un groupe d'enfants de 9-11 ans qui me suivaient au bord de la route, en marchant au milieu de la route. Ils connaissaient les consignes, et savaient très bien pourquoi c'était dangereux de marcher au milieu de la route, mais même après avoir eu la confirmation que c'est dangereux, ils ont continué. (une voiture a freiné de justesse). Après tout ça, je me pose des questions sur l'autonomie. Qu'est-ce que c'est? ->Répondre soi-même aux questions qu'on se pose? ->N'avoir besoin de personne? Et qu'est-ce qu'on met en place dans la vie de quelqu'un (d'un enfant en général) pour l'aider à devenir autonome? Biensûr on connait l'erreur très classique de faire l'activité manuelle à la place d'un enfant. Ça rend beau, mais ça ne le rend pas plus autonome. Et ça va lui faire croire qu'il est plus important de paraître doué que de l'être vraiment. :D Mais il n'y a pas que ça. Il y a la façon générale de se comporter. Faire à la place de l'enfant, décider à sa place, imposer un choix... Et on peut être encore plus incohérent, quand on décide tout ça sur un coup de tête. Un jour on dit à l'enfant "débrouille toi, tu es assez grand" et l'autre jour "laisse moi faire, tu fais n'importe quoi". Que faites-vous pour l'autonomie de l'enfant en cvl? Faites-vous quelquechose sur l'autonomie? Pensez-vous que ce soit à nous de faire quelquechose? Pensez vous que notre travail sur l'autonomie soit utile? Et la place de cette autonomie par rapport aux repères des enfants, quelle est-elle? Quand on parle de repères, j'ai le souvenir de personnes qui disent que les enfants aiment l'autorité (ah c'est cette autorité là? lol) mais tout le monde ne fait pas la différence. La différence entre l'autorité de l'adulte qui structure la vie d'un enfant, et l'autorité d'un adulte qui en abuse. Et à l'opposé, laxisme et responsabilisation, où se trouve l'amalgame? C'est possible de responsabiliser sans être laxiste, non? On peut aussi être laxiste sans responsabiliser? haha! Et à ce sujet, que penser des vacances en dilettante que beaucoup d'animateurs semblent vanter? (les meilleurs moments cités spontanément étant souvent des délires improvisés) Parce que pour beaucoup il me semble que "vacances en dilettantes" rime avec "oubli des responsabilités". Or c'est une attitude complètement anti-éducative! On n'aide pas un enfant à grandir ainsi, à se structurer, à se faire des repères utiles. On se rend inoubliable pour lui en tant qu'animateur (c'est affectif) mais pas franchement utile. On lu donne goût à s'éclater, et à rester irresponsable. On peut s'éclater, être révolutionnaire, etc. Mais nier tous les repères, nous on s'en moque on les a (du moins j'espère) mais les enfants dont on a la responsabilité? Qui nous font confiance, ou qui aimeraient pouvoir nous faire confiance? Et qui n'a jamais rencontré un enfants ayant une impossibilité quasi-totale à faire confiance à un adulte, et s'imaginant qu'il doit, dès 8 ans, gérer sa vie tout seul sans aucune aide possible? On peut dire qu'il est autonome, dans une certaine mesure. Mais est-ce pour autant qu'il vit bien? C'était le brain storming de la night. Si un débat se dégage de ce tas de pensées, je promets d'y participer :D

c'est plus subtil que ça en ce qui me concerne. Tu aurais aussi pu remarquer que même les anciens scouts ou ceux qui le sont encore défendent l'organisateur en disant "oui ils sont catholiques mais pas trop". Comme s'ils disaient eux-mêmes que c'est pas bien d'être catholique. C'est toi qui l'as inventé ce "principe de base"? :D Pasqueu... hem... On peut lui faire dire beaucoup de choses... Et je n'ai pas envie d'être tolérant envers des pratiques dangereuses par exemple. Et puis face à des pratiques qui me semblent douteuses, je prends position, et j'argumente. La subtilité dont je parle au début, et envers laquelle je suis critique, c'est le fait que les scouts ne veulent pas seulement vivre leur foi entre eux, ils veulent la partager. Et moi je trouve que non, ils ne devraient pas.

Ouais ben perso, et je crois que c'est ma première fois sur ce forum, je vais mettre un smiley énervé : Voilà. Je sais qu'il était long mon message long, mais je comprends pas pourquoi des gens essayent encore de discuter le fait que la religion n'entre pas dans les valeurs scoutes, alors que j'ai écrit ici et j'ai bien insisté sur le fait que : il est écrit noir sur blanc dans le projet éducatif des scouts qu'il découle des évangiles. Je ne nie pas l'évolution plutôt libérale du scoutisme de france, je me suis aussi renseigné sur l'historique. Mais alors il faut être honnête. Soit on est athée, ou au moins agnostique, et alors on ne peut pas dire "non, les scouts ne veulent absolument pas propager la religion catholique", puisque ça serait faux. Je ne rejustifie pas ici, j'ai déjà donné les arguments. Soit on est croyant, et alors on peut dire fièrement "oui les scouts veulent partager leur foi avec tous les ignorants, qu'ils s'y convertissent ou non, là ne sont pas leurs intentions".

Est-ce qu'on ne peut pas regrouper tout ça derrière un même comportement? en philo on nous disait que autonomie, si on prend le sens de base du mot, c'est "se faire loi soi-même", un truc dans le genre. Etre capable de prendre des décisions seul. Le geste technique, c'est une chose. Mais pour les gestes techniques, tout le monde est dépendant. Les adultes dépendent tous les uns des autres, on ne devient pas maçon du jour au lendemain, musicien, on n'apprend pas l'anglais tout seul, etc. Je ne suis pas certain que les apprentissages techniques soient au centre de ce qu'on appelle l'autonomie. Ce que je considérerais comme une vraie autonomie de l'enfant dans ce cas, c'est plutôt qu'il décide spontanément s'il a besoin d'aide et qu'il demande cette aide. Qu'il prenne la décision seul. Il n'attend pas qu'on lui impose un choix.