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Tout ce qui a été posté par Cesco
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Plutôt d'accord avec ça, même s'il y a un réalité de terrain qui fait qu'on ne pourra pas toujours faire des tables de 10 pour diverses raisons. Cela dit, je ne suis pas d'accord avec toi quand tu dis que les pratiques pour obtenir le silence devraient être bannies d'une pédagogie moderne. Tu n'as en effet parlé que du problème des enfants à table. Beaucoup d'animateurs ont des difficultés à obtenir le silence pendant la menée de leurs activités, au moment du coucher etc... Et il faut bien que les questions qu'ils se posent (même si c'est pour arriver à la conclusion que l'activité menée n'intéresse pas les enfants, ou qu'il y a une incohérence entre des consignes libertaires et une réalité directive) puissent trouvent des réponses. Alors, comment faire pour obtenir le silence sur le temps du coucher par exemple ? Dans un cas où il y a eu plusieurs veillées dont une gérée par un autre animateur qui a bien excité les jeunes avec une fureur juste avant (comme ça on évite le cas du "je prépare la courbe de la veillée" qui est une belle phrase mais ne permet pas de répondre à toutes les situations dans ce cas). Ou encore, comment fait-on lorsque des enfants, disons 2 ou 3, dans une chambre de 10, discutent et crient tout au long de la nuit ? Comment obtient-on un silence ?
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Il y avait malgré tout une question importante qui se posait autour de l'autonomie. Comment peut-on donner à l'enfant les conditions pour qu'elle se développe ? J'invite alors à relire Vygotski et notamment le concept de Zone Proximale de Développement (ZPD) qui mesure l'écart entre ce que l'enfant peut faire seul et ce qu'il est capable de faire avec l'aide d'un tiers (enfant ou adulte) plus expérimenté que lui dans la discipline. Avec cette phrase qui résumait la théorie de Vygotski : Ce que l’enfant est en mesure de faire aujourd’hui en collaboration, il saura le faire tout seul demain. Ca me semble très important pour notre travail (déjà car cette théorie est un appui quand il s'agit de se questionner sur l'intérêt de l'animateur ou l'éducateur à oeuvrer auprès d'enfants, à un moment où je lis plusieurs théories selon lesquelles l'adulte (éducateur ou animateur) est un loup pour l'enfant. Et surtout, quand bien même, comme toute théorie, il ne faut pas la prendre comme parole d'évangile, elle permet d'avoir un regard sur la façon dont on peut se comporter, s'orienter pour effectivement développer l'autonomie des jeunes. Montrer, aider, d'abord, lorsque l'enfant ne sait pas faire, et laisser faire ensuite. Evident de premier abord, mais tellement peu appliqué sur le terrain, même par des gens trouvant ceci évident.
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Noël, l'objet d'un débat n'est-il pas de se servir des questionnements des autres pour, ensemble, faire évoluer les pensées respectives des différents participants à ce débat ? Car là, je vais poser mes affects sur la table, ce message m'agace. En premier lieu, car tu t'autorises à déterminer un thème (les discriminations) qui n'est pas plus légitime (et pas moins d'ailleurs) que les autres pour régler cette question. A ne regarder le problème que par un bout de la lorgnette, on ira probablement dans le mur. La question des discriminations est intéressante (quoiqu'un peu rabâchée sur le forum), mais elle n'est pas la seule. Deuxièmement, en nous proposant de légiférer (du moins de faire comme si), il me semble que tu nous écartes des prérogatives d'un animateur. Il m'intéresse davantage de savoir comment l'on peut parler de cette question de l'homoparentalité à nos jeunes, que de refaire le monde autour de ce sujet. Ca, je peux le faire au bistrot du coin. Enfin, je n'aime pas cette technique dont tu es friand qui vise à tuer dans l'oeuf un débat qui naît à coup de grandes phrases non argumentées. Alors, puisque tu aimes ce jeu, et mettre les gens face à leurs responsabilités en posant des questions, à mon tour : peux-tu ajouter des compléments d'infos (je n'ose dire des argumentations, je ne pense pas en voir) à ces déclarations : J'ai envie de dire, justement ! Si c'est un sujet sensible, la moindre des choses est que l'on réfléchisse à la meilleure façon d'accompagner les jeunes dans la façon dont ils vivent cette sexualité. Là encore, on ne regarde que par un côté de la lorgnette. Le débat sur la place publique (mais est-ce celui-là qui nous intéresse ?) suscite de vives réactions car il est complexe et englobe de nombreuses choses, la religion, la sexualité, les discriminations effectivement (enfin l'homophobie, quoi, pourquoi élargir aux discriminations en règle générale ?), les crises politiques et économiques etc... Alors là c'est typiquement la phrase que j'aimerais voir détaillée. Car en l'état actuel, je ne la comprends pas. Merci d'éclairer ma lanterne. Et comme j'essaye d'appliquer les causes que je défends (en l'occurrence se nourrir des questionnements précédents lors d'un débat), je vais répondre à ta question : "Le mariage est institué afin que deux personnes, quels que soient leurs genres, puissent officialiser leur union". Et comme je trouve qu'une grande phrase incluant toutes les données que l'on cherche à faire passer est imbuvable, on rajouterait évidemment, dans des annexes, que de tels liens consanguins ne peuvent être établis. Ce à quoi tu vas me demander comment on définit la consanguinité. Alors, on dira que si on a un ancêtre commun au rang 3 (ou 4), on est considéré comme consanguins. Je ne maîtrise pas assez le sujet pour établir quel rang est le plus pertinent. Enfin, tout le monde ne connaît pas de ménages à 3. Je n'en connais pas. Je ne pense pas qu'il s'agisse de quelque chose condamné par les normes sociales. Il s'agit de quelque chose qui est toléré (et pas accepté car on n'a pas légiféré dessus encore) aux yeux de la société. Les Pacs à 3 ou plus, on y viendra sûrement (le mariage, j'en sais rien, il sera peut-être caduc d'ici là), mais si on réglait déjà les questionnements actuels ? En l'occurrence celui du mariage homo...
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Créer Une Association D'activité Socio-Culturelle/educative
Cesco a répondu à un topic de BigGamer95 dans Le tribunal
L'agrément Jeunesse et Education Populaire est certes attribué par des bureaucrates. Il n'en reste pas moins qu'il a son utilité. Il est en effet indispensable pour recevoir des subventions émanant du Ministère de la Jeunesse. Obtenir l'agrément ne garantit cependant pas ces subventions, mais il en est une condition sine qua none. Il faut bien que l'asso soit créée depuis plus de trois ans pour pouvoir prétendre à cet agrément, mais... Cette aide financière s'élève à un montant de 3.000€ maximum, et est renouvelable deux fois. Autrement dit, tu ne perds rien à la demander dès la création de l'asso. Cela dit, Ana, simple curiosité, et j'ose espérer avoir une réponse (c'est agaçant de donner des indices sans jamais avoir les réponses aux questions que l'on se pose par la suite), qu'est-ce qui a motivé cette volonté de créer une telle asso ? Et que souhaites-tu mettre en place ? -
Il y a plusieurs choses avec lesquelles je ne suis pas d'accord. Noël, quand tu dis que l'homosexualité est actuellement tolérée, je ne suis pas d'accord. Je distingue les termes de "tolérer" et "accepter". Ce qu'on tolère est quelque chose que l'on ne réprimande pas, sans pour autant l'approuver. Depuis le Pacs, il n'y a même plus lieu de se poser la question de savoir si l'homosexualité est acceptée ou tolérée : elle est acceptée puisque des lois reconnaissent l'union de deux personnes homosexuelles. Quand à Remi, je crains comme la peste les "réunions de crise" autour d'un thème prédéfini en rapport avec la problématique d'un jeune. Je ne dis pas que ça ne peut jamais être bon, cela dépend évidemment des cas, mais je trouve qu'il est (et je le sens - peut-être à tort mais c'est ce que je perçois - dans ton message) dangereux d'avoir ce réflexe du "un problème social concerne un ou plusieurs jeunes de la colo ? Faisons-en une prévention en grand groupe". Ca peut stigmatiser encore plus ces personnes quand c'est mal fait (et ça a toutes les chances de l'être, ça s'apprend de faire ce genre de préventions, c'est un métier) et les isoler avec un effet du "vous les homos contre le reste". Non, c'est "nous ensemble". Et je trouve qu'il y a des façons plus subtiles pour arriver à échanger autour d'un problème lié à une intolérance dans la dynamique de groupe que de convoquer tout le monde. Ce genre de "réunions de crise" doit être un ultime recours, à n'utiliser qu'exceptionnellement. Avant cela, on peut déjà s'entretenir avec les personnes concernées, de manière informelle, "que ressens-tu ?", "qu'en penses-tu ?", "avec qui en as-tu déjà échangé", mais aussi avec les autres, qu'on soupçonne d'être ceux qui stigmatisent. On peut aussi observer et adapter nos activités de façon à ce que de l'échange naisse, par la force des choses, entre des jeunes dont les idées diffèrent. Pas en chamboulant l'activité, mais en les mettant en situation de collaboration. Car il y a pour moi une contradiction dans ce que tu dis. Tu évoques une "sphère privée" impénétrable, qui ne regarde pas les autres jeunes. Et à côté de ça, tu proposes de mettre cette sphère privée sur le devant de la scène, devant tout le groupe, mettant les jeunes concernés dans une situation hyper indélicate puisque, même si tu ne les nommes pas, tout le monde sait qu'il s'agit d'eux. On juge publiquement quelque chose de privé qu'on sanctionne car il a été jugé publiquement (le terme "jugé" n'est pas connoté positivement ou négativement, ni pour l'un, ni pour l'autre). En gros, c'est comme la peine de mort (dans le concept, pas dans la portée évidemment), on fait subir à celui qu'on blâme la même chose que ce pour quoi on l'a blâmé. Contradictoire. Je ne pense pas qu'il faille attendre d'en arriver à une situation "de crise" pour se permettre d'échanger à ce sujet. En tant qu'animateurs, nous sommes garants de la loi. Les jeunes ont besoin de limites, et celles-ci sont incarnées par la loi (qui inclut les règlements propres à la structure, règlement de groupe etc...). C'est pas un discours autoritariste, au contraire. Tant que le jeune n'est pas "hors limite", il n'y a aucun lieu d'intervenir, de sanctionner. Mais cela doit être fait à chaque fois que les limites sont consciemment franchies. En sachant qu'une sanction peut être un simple rappel à la loi, hein. Bref, je m'égare. Nous sommes donc garants de la loi. Celle qui existe. Mais on est aussi là pour accompagner les jeunes à devenir des citoyens libres. Ce qui signifie qu'ils sont en droit de se questionner sur le bien-fondé des lois (c'est ce que font les députés et les sénateurs chaque semaine). Je vois donc une réelle pertinence à les questionner sur les sujets de société, particulièrement quand ce sont eux qui les amènent. Et puisque je leur demande d'apporter leur avis, s'ils me demandent le mien, je peux indiquer que ma fonction impose une neutralité qui m'empêche d'exprimer clairement mes idées sous risque d'influencer les jeunes, alors que mon rôle est de les accompagner là où ils souhaitent aller en balisant un chemin restant dans ce qui est permis par les normes sociales et la société (combien de fois ce genre de réponse les a agacées et a entraîné d'autres débats intéressants sur la possible relation dogmatique animateurs/enfants liée notamment aux transferts). Mais je peux aussi orienter les questionnements sur un autre axe lorsque l'un d'eux est épuisé. Pour la question du mariage homo, ça donnerait un truc du genre "le Pacs permet à deux homos d'être unis. Voyez-vous une grande différence entre le fait qu'on accepte qu'ils soient unis et le fait qu'on accepte qu'ils se marient ?". Mais toute neutralité a ses limites. On ne peut pas être neutre en permanence au risque d'être transparent. On est dans une relation avec les jeunes, on échange donc ce que l'on est, aussi. Même en tentant d'être neutre, la façon dont je formule la question, le ton avec lequel je la pose, permettra aux jeunes de percevoir ma position. Ce qui est à la fois dommage car je réfute toute visée dogmatique, et génial car personne n'est aseptisé, et c'est une des richesses de l'humain.
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Moi ça me fait rire quand j'entends que c'est la porte ouverte à la zoophilie. Déjà, car autoriser le mariage homosexuel n'est pas autoriser l'homosexualité. L'homosexualité n'est plus reconnue comme une maladie, depuis, de mémoire, 1982 (ce qui est extrêmement tardif mais bon). Donc l'homosexualité est déjà reconnue comme étant quelque chose d'acceptable. Accorder le mariage homo ne rend pas la pratique acceptable, aux yeux de la société, elle l'est déjà. Donc quel rapport avec la zoophilie, une pratique non acceptable aux yeux de la société ? Rien à voir. Deuxio, l'homosexualité s'exerce entre deux personnes de même sexe capables de faire valoir leur consentement à la relation, de dire "oui, je souhaite exercer mon amour avec telle personne". Avec la zoophilie, bon courage pour parvenir à faire exprimer son aval à un animal... La zoophilie, pour moi, constitue un viol, et ça le sera jusqu'à ce qu'on ne parviendra pas à prouver que l'animal y trouve son compte. L'homosexualité est une relation, une histoire d'amour entre deux personnes. Qui s'aiment et ont le droit de s'aimer. Ou qui veulent juste se consommer et ont le droit de se consommer.
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Des chochottes ? Je crois qu'en plus de ne pas partager les mêmes idées, nous ne partageons pas le même vocabulaire...
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Réductrice, la notion du plaisir ressenti par l'enfant est néanmoins primordiale. Il est évident que l'on apprend beaucoup mieux par le jeu, en ayant du plaisir dans l'action d'apprentissage. Cette notion de plaisir est donc indissociable des apprentissages qu'il a pu réaliser. D'autant que sur un séjour, un enfant découvrira TOUJOURS de nouvelles choses. On apprend tous les jours. Dans le cadre de l'éducation populaire, on critique souvent l'éducation nationale, qui ne jure que par le "savoir bourgeois et savant", dénigrant la culture populaire. Tâchons de ne pas occulter tout un pan de compétences parce qu'elles ne nous semblent pas utiles à nous, avec nos lunettes. Un enfant apprendra toujours sur un séjour.
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Bonjour, une petite question qui me taraude depuis quelques temps. En réunion, les directeurs (du moins ceux que j'ai pu rencontrer) ont souvent l'habitude de ne parler que des futures activités. "Que fait-on demain ?", "Qu'avez-vous préparé comme veillée pour samedi ?". En revanche, le retour sur les activités de la journée est toujours expéditif (là encore je parle de mon expérience) : "rien à dire sur ce qui s'est passé aujourd'hui ? -Si, Killian a encore été puni". Mais rarement quelque chose sur le contenu des activités. Au lieu de développer tous les apports (développement moteur, dextérité etc etc) qui différent finalement peu d'une activité à l'autre, il serait de bon ton de développer des outils d'évaluation des activités. Afin de se rendre compte de la qualité des animations proposés les jours précédents, de ce qui a cloché, de ce qui a marché, de ce qu'on doit garder ou modifier... Et c'est trop peu le cas sur le terrain. Alors, comment évaluez-vous (si vous le faites) les animations que vous mettez en place ?
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Salut Noël, j'apprécie de voir que tu soulignes le fait qu'il faille prendre tous ces points en question pour décider du fonctionnement concernant les levers. Mais pour rebondir sur un des points que Jean soulève par ailleurs et auquel j'adhère totalement, éduquer c'est permettre à l'enfant d'être libre, d'être un citoyen averti. Pour cela, ne penses-tu pas qu'une sensibilisation aux systèmes démocratiques soit nécessaire. Il y a une réelle alchimie, un bon dosage à trouver pour l'adulte entre les impondérables, les limites qu'il pose, qui ne doivent pas être envahissantes, simplement assurer le bien-être de tous, et avec lesquelles il doit être intransigeant, et l'espace de liberté qu'il offre aux enfants. Sur ces espaces de liberté, l'adulte doit-il se contenter de laisser les enfants entre eux, établir leur fonctionnement "entre enfants" ou peut-il leur offrir une place, un réel poids et avis sur le fonctionnement, l'organisation de la structure ? C'est là que ces limites que j'évoquais au-dessus interviennent : l'enfant ne pourra pas décider d'un système où on se lève tous les jours à 14 heures. Et l'animateur pourra l'expliquer par rapport à la fatigue qu'engendre un rythme de vie en décalé, la nécessité de prendre des repas à certaines heures, le besoin de se plier à quelques contraintes (intervenants extérieurs etc...). L'animateur pourra donc, partant de là, établir qu'on ne peut pas, sauf jour exceptionnel, prendre le petit déjeuner après 9h30, et pas avant 8h. Aux enfants alors de choisir : lever groupé à telle heure, lever échelonné sur cet intervalle. Cela ne posera pas de problème de proposer ceci aux enfants puisque l'animateur aura admis, en préparant le séjour, que toutes les propositions choisies, sur l'intervalle 8h-9h30 pourront être admises en termes d'organisations. Il ne risque rien à proposer ces options aux enfants et on ne risque pas de tomber dans un système où on demande leur avis pour le demander, mais ça n'a aucune influence dans les faits. En bref, l'animateur quadrille le champ des possibles, aux enfants ensuite de placer le curseur là où ils le souhaitent parmi ces possibilités. J'en profite pour ajouter qu'à titre personnel, je considère le petit déjeuner comme un repas particulier. Je connais tellement de gens qui sont mal lunés le matin et n'ont pas envie d'entendre quiconque à ces moments-là qu'imposer un petit déjeuner groupé et bruyant n'est pas non plus une solution idéale, bien que manger seul te semble représenter un individualisme exacerbé. Sur ces séjours, les enfants sont en permanence dans un groupe, partageant même leur chambre avec d'autres, je me vois mal prendre le contre-pied total de l'excès d'individualisme en leur imposant en permanence la présence de l'autre. Chacun a besoin d'être seul à certains moments de la journée, ne tâchons pas d'imposer une vie de groupe qui ne serait que superficielle.
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Ah oui, qu'ils soient une majorité, je n'y crois pas non plus. Mais il y en a quand même. Pas beaucoup sans doute. Trop peu c'est certain. Ah mais je te rejoins totalement sur l'intérêt du retour, en réunion, sur les points qui permettent à ces animateurs de s'améliorer. On a réduit le débat sur la pertinence d'effectuer un retour sur les enfants lors de la réunion du soir, mais à la base, je détaillais bien comment j'envisageais ces évaluations, qui devaient comprendre aussi bien un retour sur les enfants qu'un autre, primordial, sur les animateurs, que ce soit sous forme d'auto-évaluation ou de points soulevés par leurs collègues voire par le directeur. Le directeur doit néanmoins prendre soin de ne pas s'enfermer dans un rôle où les animateurs échange, et lui, à la fin, délivre la bonne parole. C'est le meilleur moyen d'arrêter de réfléchir. Oui, on juge en permanence, nous sommes humains. Et mon propos va sans doute sembler contradictoire, c'est peut-être un problème de sémantique. Dans mon esprit, je dirai qu'on évalue (les capacités, les limites, les besoins repérés) la personne et ce qu'elle peut faire, sans la juger (ce terme qui aurait, dans mon esprit, plus le sens d'enfermer dans une case, comme lorsqu'on est jugé au tribunal, on ne peut pas revenir sur la sentence [sauf appel], et de faire justement les raccourcis que tu condamnais tout à l'heure, et les dérives xénophobes possibles). Je le conçois comme ça, et là encore, ce n'est que ce que je mets derrière les mots. Noël nous dirait que chaque mot a un sens et qu'il faut les employer dans le sens qu'ils ont, je pense que c'est effectivement vrai pour une communication efficace, mais je ne me prive pas de mettre un sens sans doute personnel à certains termes, comme c'est sans doute le cas sur cette différence entre juger et évaluer. Plein de choses intéressantes là-dedans qui mériteraient même sans doute un sujet à elles-seules. Je suis bien d'accord avec les questionnements de ton dernier paragraphe, mais je suis persuadé que l'on peut éviter ces raccourcis, dans l' "analyse", notamment si le directeur est attentif. J'en reviens à la différence que je faisais entre "juger" et "évaluer". Si l'on reste dans une évaluation sommaire, mais je l'ai déjà dit plusieurs fois, je pense qu'on limite grandement le risque de verser dans cet écueil. Là aussi, je suis d'accord avec ça. Je vais synthétiser ma pensée de la manière suivante : l'éducateur spécialisé qui a en charge sa trentaine d'enfants, va pouvoir faire un travail individualisé, même avec celui qui est tout sage et pour lequel tout va bien en apparence (mais pour lequel il y a bien souvent un risque sous-jacent, s'il est amené à être confronté à un éduc spé, risque qui peut ne jamais se traduire par des faits, on est bien d'accord, mais au mieux, s'il sera là, c'est qu'il y a du travail de prévention à effectuer). Un animateur, avec la même trentaine d'enfants n'aura pas le temps (soit dans le cadre d'une colo, c'est du 24/24 mais limité sur trois semaines maxi et dès que l'enfant quittera la colo, donc son environnement, pas certain qu'il parvienne à transposer ses apprentissages ailleurs, ou en centre de loisirs, où de toute façon, on travaille d'abord sur le groupe avant de travailler sur l'individu) ni donc la mission (privilégier le bien-être du groupe, dans cet environnement) pour faire de l'individuel de manière constructive. Alors, le petit qui parle peu et n'est peut-être (sans doute) pas bien dans sa peau, ce serait bien d'en parler, d'en faire un retour. On repèrera peut-être que lorsqu'on fait telle activité, il est à fond dedans. Peut-on aménager son environnement, en proposant davantage cette activité ? Y a-t-il une demande également de quelques autres personnes pour qu'on puisse le faire, au moins sur des temps informels ? Si oui, en avant ! Mais le petit qui frappe représente sans doute un travail éducatif équivalent en termes de temps à fournir. Sauf que... Au niveau du groupe sur lequel est censé travailler l'animateur, il va être plus perturbateur. S'il frappe d'autres enfants, il les met aussi en danger. Lorsqu'on se positionne, comme un animateur, à l'échelle du groupe, ce dernier cas est donc plus criant, mais je pense aussi plus dangereux et prioritaire. Ce qui ne veut pas dire que le premier cas est inintéressant et qu'on ne pourra pas le traiter. Mais je pense que pour le coup, sur des situations sensibles comme celles-ci, le risque de faire pire que bien existe (j'ai déjà vu des "toi qui parle pas, viens au milieu nous montrer comment tu sais faire XXXX, sans même savoir s'il savait faire ladite chose). Pour un enfant qui frappe, il n'a pas le droit de frapper. On ne peut pas rien faire, ou alors ce serait cautionner. On ne peut pas donc faire pire que rien. On doit donc agir. Évidemment d'accord avec ça. Je m'attarde sur les points qui prêtent à débat, quitte à me focaliser peut-être trop sur ceux-ci et faire des raccourcis (on y vient donc). Tu fais bien de préciser "prise seule". Car je suis loin de ce versant à la base. J'ai longtemps été de ceux qui pensaient que si les adultes foutaient la paix aux enfants et les laissaient en autogestion, ce ne serait pas plus mal. J'ai nuancé ma pensée au fil du temps et aujourd'hui, je pense que l'enfant a autant besoin de ces temps avec ses pairs où les apprentissages sont réels, et il est parfois bon que l'adulte ne s'immisce pas 24/24 auprès d'eux. Du moins auprès des groupes qui ne semblent pas forcément apprécier plus que ça la présence de l'adulte. Il n'y a pas lieu de s'imposer sur ces temps de loisirs si la présence n'est pas désirée. Sinon, on n'est plus dans le loisir de l'enfant, mais dans un temps aménagé. Mais l'enfant a aussi besoin, c'est du moins ma pensée, de l'adulte et de l'apprentissage des normes sociales propres au groupe culturel auquel il appartient. Et c'est là qu'interviennent les interdictions de frapper, d'insulter, de dégrader volontairement le matériel... Telles sont les limites posées par l'adulte, qui doivent être connues et relevées à chaque transgression (ça ne veut pas dire qu'on sanctionne, un simple regard ou une interrogation sur ce qu'il a accompli suffisent bien souvent). Mais l'enfant doit savoir que s'il fait ça devant l'adulte, il y aura un recadrage. Toujours. Même si je suis d'accord avec toi que ce n'est pas parce que quelque chose est admis en théorie qu'il est vrai, je me réfère néanmoins aux auteurs qui, comme moi, parce que je l'ai confronté à ma pratique, estiment que ces rappels sont sécurisants pour l'enfant. Il ne s'agit pas d'humilier comme le pensent visiblement (j'avoue que je n'ai jamais lu d'intervenants de cette mouvance) l'extrême-droite. Mais je pense que l'idée que l'adulte doive poser des limites est quand même apolitique. La manière de les poser, et la nature de ces limites qu'on repère, elles, sont sans doute davantage liées aux visions de la société des individus. D'accord avec ça, l'éducation doit rendre libre pour permettre à l'enfant d'être un citoyen libre plus tard. C'est justement dans cette optique que je suis partisan de méthodes prenant réellement en compte l'avis de l'enfant, visant une recherche de son opinion et la traduisant de manière concrète par des faits sur le terrain. En voyant que sa voi(x)&(e) compte, on peut espérer que l'enfant pourra acquérir un certain intérêt pour les méthodes démocratiques. C'est vrai. J'ai utilisé un raccourci (décidément) en disant que l'enfant qui "allait bien" (mais rien que ça, c'est quand même un sacré raccourci de dire qui va bien ou pas) n'utiliserait pas ces espaces de liberté. Je reste malgré tout persuadé qu'un enfant violent, souvent mis en marge (à l'école, car il a des mauvaises notes, en ACM car il énerve l'animateur ou même à la maison) aura plus d'expérience pour trouver ces espaces de liberté, ces contradictions entre deux adultes, ou entre un seul et même adulte, et s'y engouffrera plus facilement car c'est pour lui un moyen de montrer son intelligence. J'arrête là car je vais faire de la psycho de comptoir et j'ai pas de formation de psychologue, mais ce n'est qu'un ressenti ce paragraphe.
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Donc certains joueurs en éliminent d'autres, pour finalement arriver à un stade où il n'y a qu'un seul gagnant. Est-ce bien, comme tu l'entends, un jeu d'équipe à la base ? A mon sens, pas du tout. Un jeu d'équipe, c'est lorsque plusieurs équipes s'opposent, et une (ou plusieurs) va (vont) finir par gagner. Ca s'oppose aux jeux de coopération, où tout le monde joue ensemble et subit le même destin (gagne, perd, ou alors ce type de raisonnement n'est pas inclus dans le jeu). Et à des jeux individuels où une seule personne gagne, après avoir eu des choix stratégiques à faire, qu'il s'agisse d'intégrer une équipe de manière imposée ou non. Koh Lanta fait partie de cette catégorie. On pourrait s'amuser à associer les valeurs que l'on veut transmettre à ces trois types de jeu. Et si je devais adapter un Koh Lanta pour qu'il soit compatible avec les valeurs que je veux transmettre aux enfants, je crois qu'il ne resterait plus grand chose du concept initial... Car plus d'élimination, plus un seul vainqueur, plus de possibilité de mettre en place des stratégies pour écraser l'autre. Je ne parle ici même pas de la nature de certains défis du jeu.
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Salut Noël, j'ai lu attentivement ce sujet, chose que je n'avais, jusqu'alors pas eu l'occasion de faire. Je n'ai trouvé nulle place de réflexion quand à un éventuel choix : ton opinion sur le lever et le réveil échelonné. Il est évident que ce qui va de soi mérite d'être réinterrogé, mais justement, faisons-le : interrogeons réellement cette pratique. Quels sont les atouts et les inconvénients de ces levers/réveils échelonnés ?
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Salut, et toi, à quoi as-tu pensé ? L'objectif n'est pas que nous, nous fassions ton planning d'activités, mais que toi, tu trouves l'activité, et qu'à la limite, on te donne des pistes sur comment le mener. Un talent pour l'improvisation ? Comment ça s'est passé le théâtre alors ?
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Salut, tu as l'impression d'être trop sévère avec qui ? Les animateurs ?
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Ce lapsus est-il révélateur Noël ? Je crois que j'ai de la lecture avec ce sujet avant de pouvoir y répondre de manière adaptée.
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Salut, je ne vois pas où Noël rabaisse... Tu réponds sur la forme de son écrit, et pas sur son contenu. Or, c'est ce qui nous intéresse. La forme par laquelle un avatar virtuel te répond, on s'en tamponne à la limite. Koh Lanta parfait en terme d'esprit d'équipe ? Peux-tu développer stp ?
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Ce n'est pas un forum d'échange de gages, c'est un forum d'animation. Une activité pour laquelle sont payés des gens, et qui doivent donc faire leur travail de façon correcte, en se souciant des conséquences de ce qu'ils mettent en place. Je ne vois aucun inconvénient à ce qu'un forum d'échanges de gages voie le jour et que ces gages servent pour les goûters d'anniversaire et les mariages. Ce serait un autre cadre, dans lequel nous, animateurs, n'avons pas à intervenir. Mais ici, sur ce forum d'animation, on est en droit de réfléchir à l'intérêt de mettre en place des gages. Et nous sommes nombreux à ne pas le voir, cet intérêt...
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Il ne suffit pas de changer un mot pour nous satisfaire. Si en disant "défi", tu penses à "l'animateur impose à l'enfant de se mettre au milieu et de danser la macarena devant tout le monde", on ne sera pas plus contents pour autant. Parce que le principe du gage sera toujours caché à travers ce changement sémantique.
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Oui, mais on n'est pas nécessairement directeur... Tu peux être adjoint (c'est mon cas) et être obligé à quelques concessions (et qu'on ne me sorte pas le sempiternel "tu n'as qu'à changer de directeur", non, quels que soient les deux individus formant le duo directeur/adjoint que tu prends, il y aura toujours des éléments qui portent à débat, de désaccord. Tant que ceux-ci sont d'accords sur la base, les éléments pour lesquels ils ne peuvent pas faire de concessions. Quand je parle des manques des projets pédas, je ne parle pas de "mentir à son employeur", je regrette seulement le manque de profondeur de certains projets pédas. Ceux pour lesquels je participe à l'écriture en manquent peut-être (sans doute), mais tu te doutes bien que si j'ai repéré certains écueils sur d'autres projets, je tiens à épargner les miens de ces mêmes erreurs. Pas de "favoriser l'autonomie", sauf si ce qu'on entend par là, et surtout les moyens pour y arriver, y sont détaillés. Qu'un enfant soit laissé sur le côté pendant ses vacances n'existe pas en BAFA ? En lisant les interventions par ici, j'ai parfois l'impression d'avoir côtoyé les pires tanches du monde, car lors de mes premières expériences, notamment quand j'étais stagiaire, cela arrivait à chaque fois ! C'est là toute l'intelligence du directeur (ou de l'adjoint, bref celui qui anime la réunion) d'éviter qu'on tombe dans des raccourcis. On n'est pas là pour étudier au peigne fin la vie de l'enfant, mais pour savoir pourquoi, dans l'environnement où il est actuellement, des choses ne fonctionnent pas. Et la solution peut très bien être de dire "on n'a pas les outils, ni le temps pour le comprendre, on va essayer de parer au moins pire". Mais on peut aussi réinterroger sa pratique : "n'a-t-on pas influencé son comportement en étant jugeant dès le début car...." (effet Pygmalion en bref). Ca peut être de multiples choses. Dont il suffit, pour le directeur, de mettre le doigt dessus pour orienter un axe de réflexion chez l'animateur. Qui est assez grand pour savoir que ce n'est pas en s'effaçant auprès d'un enfant violent que les choses seront plus simples pour lui. Et s'il le faut, on rappelle cela aussi. Ca peut être l'un des écueils dans lesquels est tombé l'animateur et qu'il convient de rappeler. Mais pourquoi tomber dans les clichés racistes et xénophobes ? J'avoue que j'ai du mal à voir le rapport... Parce qu'il n'y a pas lieu de le faire, avec le temps limité dont on dispose. Et car il ne semble pas poser de problèmes à l'équipe d'animation dans sa pratique, ne semble pas ne pas apprécier le séjour et sa présence sur celui-ci (ce qui peut être le cas malgré tout, hein). Lorsque tu disais "A la réunion la méthode est assez simple : pour chaque difficulté, on recherche la cause, on prend une décision, et on passe au suivant." Tu procédais ainsi aussi avec celui qui est "poli et souriant" ? Interpréter n'est pas le bon mot. L'interprétation est l'une des cinq attitudes négatives décrites par Porter. On évite à tout prix l'interprétation pour privilégier l'empathie : essayer de comprendre l'autre en essayant d'adopter son système de valeurs. Ce qui n'est pas facile. Et tout le monde n'a pas la formation pour, on est d'accord. En psychanalyse, l'idée du "message que l'enfant fait passer" est largement admise. En sociologie aussi (Elias, Goffman, Meirieu). Si l'enfant te semble "malhonnête" dans la façon dont il gère ses rapports à l'autre, c'est car l'adulte n'est pas efficace et ne pose pas les limites nécessaires. Et l'enfant en joue, il trouve un espace de liberté, qu'il exploite car, à la base, il a un message à faire passer. Un enfant qui va bien n'exploitera pas ces espaces de liberté. Car il a déjà la possibilité de se faire entendre. Oui, si l'enfant frappe, insulte, il ne doit pas le faire. Quel que soit son vécu. C'est quelque chose que je dis et redis depuis le début. L'enfant a besoin de limites claires posées par l'adulte qui le sécurisent. Il a aussi besoin d'un espace de liberté. Qui ne doit pas empiéter sur les limites fixées. On est d'accord. Toute l'habileté de l'adulte est alors d'essayer de repérer, pour, par la suite, anticiper les situations qui entraînent, chez l'enfant, ces comportements. Et, si possible, éviter de mettre l'enfant dans ces situations qui sont anxiogènes pour lui, et entraînent donc ces manifestations violentes. Tout simplement. Il n'y a pas besoin de dire "sa mère fait ci, donc...". Non, on s'en fout. C'est le travail de l'éducateur spécialisé, comme tu l'as dit, d'analyser le pourquoi et de trouver des solutions qui permettront à l'enfant de s'adapter à tous les environnements. L'animateur doit, lui, permettre à l'enfant de s'épanouir dans son environnement précis, la colo, le centre. On ne travaille donc pas sur l'enfant (on n'a pas les clés pour), mais sur l'aménagement de l'environnement. Et là, on a les clés pour.
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Salut, tu envoies ce message à environ 1 heure du matin pour le lendemain ? On ne peut pas vraiment dire que tu aies anticipé la préparation de l'activité. N'hésite pas à revenir nous dire comment ça s'est passé... Mais je dirais qu'on a les catastrophes qu'on mérite, parfois...
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A ton PS1 -> Pouvoir s'intéresser à une culture autre que la sienne, à réellement s'immerger dedans, suppose un déclin de son égocentrisme. Qui peut arriver à 4, 5, 6, 7 voire 8 ans. Mais souvent, c'est vers 6 ans. C'est une étape préliminaire indispensable pour s'intéresser aux autres, non ? Donc certains seront capables de s'intéresser à ces autres cultures parmi tes 4-6 ans, d'autres non, il faut en être conscient. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faille pas les ouvrir aux autres cultures, sur des temps brefs. Comme votre chanson en espagnol peut être pertinente si on introduit le fait que l'Espagne est un autre endroit du monde (parler de pays est un concept qu'un enfant de 4 ans n'assimilera pas toujours), où la vie est globalement pareille qu'ici, sauf qu'il y a quelques petites spécialités : la cuisine, la danse... et la langue parlée. Ensuite, on peut proposer à l'enfant de chanter, et il y a toutes les chances du monde pour qu'il apprécie. Ce qui ne veut pas dire que la découverte du pays l'intéresse. La découverte d'une chanson/d'un langage étrange et nouveau, ça, ça l'a intéressé. Attention à ne pas faire de raccourcis... A ton PS2 -> A mon sens, défendre ta direction lorsqu'elle t'impose un thème, te dicte ton travail alors que l'un des principes de la fonction d'animateur est d'élaborer ses activités et sa journée comme bon lui semble, selon ce qu'il repère comme besoin, et donc sans contraintes (car les thèmes sont des contraintes, qui réduisent plus qu'ils n'élargissent les possibilités d'activités), cela relève tout simplement pour moi du syndrome de Stockholm !
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Suis-Je Le Seul À Penser Que Quelque Chose Ne Va Vraiment Pas Dan
Cesco a répondu à un topic de Sabato dans Le défouloir
Un directeur est forcément leader... à au moins un niveau, celui que Max Weber définit comme "rationnel-légal" car, de par sa fonction, il incarne l'autorité. Les deux autres types de leadership : traditionnel et charismatique, là, en revanche, ça dépend des directeurs... -
Salut Nanou, pourquoi changer "1, 2, 3 soleil" en "1, 2, 3 éléphant" ? A moins d'intégrer une variante réelle au jeu (et pas à l'enrobage du jeu), je ne vois pas vraiment l'intérêt. Pour l'anecdote, le premier jeu que j'avais animé, il y a déjà quelques années, en centre, sur mon stage pratique BAFA (où on m'avait vanté ses mérites), était un 1, 2, 3 soleil remastérisé avec un vrai imaginaire autour, des statues qui se glaçaient etc... Ce n'était pas sur un temps de "grosse animation", mais sur un temps de vie quotidienne. 1, 2, 3 soleil avec des statues donc, mais la règle du jeu était la même. J'ai passé quinze minutes avec mon imaginaire, à leur faire comprendre où je voulais en venir, avant qu'une petite me dise "on joue à 1, 2, 3 soleil, quoi !". C'était une erreur de proposer un jeu qu'ils connaissent déjà, un classique, en ne changeant pas les règles, mais juste l'enrobage. Si on joue à un jeu que l'enfant connaît déjà, il préférera l'original (l'enrobage, l'imaginaire qu'il connaît) à celui qu'on lui propose. Changer l'imaginaire d'un "classique" n'a donc d'intérêts que si on change aussi quelques règles, et pas juste pour faire "joli". Pour finir avec mon expérience, pour le coup, j'avais donc fait une erreur mais que, avec le recul, j'avais "réparée" en me rattrapant avec un "bon allez, ok, c'est un 1, 2, 3 soleil" qui m'avait fait penser que j'avais tout foirer. En effet, j'avais perdu 15 minutes à leur expliquer un jeu qu'ils connaissaient, pour faire "comme on a dit au BAFA"... Ma réflexion est valable aussi lorsqu'on adapte un imaginaire pour "coller avec le thème". Dans ce cas-là, tant pis, le jeu là n'aura pas de rapport avec le thème. On s'en fout nan ? Pas obliger de passer une semaine à faire que de parler de clowns parce que c'est le thème. Les enfants, comme les anims, risquent de saturer.
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Pour la mise en commun d'informations, l'affichage est en effet utile (menu, animations de la journée, événements exceptionnels), mais il convient d'indiquer aux enfants que cet outil existe, de choisir un lieu logique (souvent près de là où se déroule l'activité associée, près de la cuisine pour les menus, sur la porte d'une salle d'animations pour les activités) et fonctionnel. Et surtout, il faut accepter que les enfants choisissent de ne pas utiliser ce support et privilégient l'échange avec l'adulte (bien souvent un prétexte pour renforcer le lien établi) pour demander ce qu'on mangera, quelle activité on fera, pourquoi X n'est pas là aujourd'hui etc... Et éviter par la même occasion les : "c'est écrit sur le menu, va voir !". Pour "l'exposition de chacun aux autres", comme tu le définis, l'affichage est à mon sens un formidable outil pour l'expression informelles de chacun des enfants, avec l'avantage que ça a de permettre, si désiré, l'anonymat. Je n'envisage pas un séjour sans "mur d'expression" pour ma part, puisque à chaque fois, ça a permis d'être un révélateur de talents différents, qui s'échangent par la suite, ou de moyen pour s'intégrer au groupe, évacuant par la même occasion la timidité initiale de certains. On peut sans doute décliner les outils de ce type, mais à trop s'éparpiller, on perd de l'efficacité, c'est pourquoi je me suis toujours contenté, jusqu'alors, d'un seul mur d'expression. Souvent placé dans le couloir, car c'est un lieu neutre, accessible en permanence.