Jérôme

Les minifusées c'est sympa! D'abord faut la fabriquer, avec des bouteilles plastiques essentiellement la première fois. Bien faire gaffe qu'elle soit à peu près équilibrée, mettre des ailerons pour pas qu'elle parte dans tous les sens, et puis la décorer évidemment. Et pour finir, concours: la plus belle, et celle qui va le plus haut! Là dessus tu rajoute des explications sur les vraies fusées, la conquête de l'espace, et tu passes une super après midi... A condition comme l'a remarqué CLSH PACE que l'intervenant soit compétent :D .

Je pense pas que ce soit des séjours "rattrapages de maths", mais plutôt quelque chose de plus pédagogique, genre découvrir la physique en faisant pleins d'expériences sous formes de bricolage. Une année on avait fait venir des animateurs "espace" qui avaient fait découvrir aux enfants les constellations (un planétarium dans la salle de travaux manuels!). Ensuite on avait découvert le moteur à réaction en fabriquant des fusées propulsés avec de l'eau et de l'air comprimé. Je pense qu'un séjour scientifique doit se baser sur ce genre de choses.

On a tous un peu vécu la même chose... Les premières fois quand ça se passe bien on a l'impression que rien ne pourra jamais être mieux, et que la vie à côté n'a aucun intérêt. Quand on a passé quinze jours ou un mois à se donner à fond, c'est dur de reprendre une vie quotidienne plus "calme". Et puis à 17-18 ans on a tendance à être beaucoup plus idéaliste et passionné qu'à 26 ou 27 ans: on prend moins de recul par rapport à ce qu'on ressent. Après on apprend à gérer tout ça. On est très bien dans son centre, mais après tout on est pas mal chez soi non plus... Les collègues anims étaient sympas, mais c'est super de revoir les copains. Les enfants qui mettent le boxon dans les dortoirs jusqu'à minuit c'était marrant, mais passer une soirée télé tranquille avec sa copine ça a son charme aussi. Et ainsi va la vie. Y'a des bons côtés partout, faut savoir les trouver. Moi j'avoue que après trois ou quatre expérience je n'ai plus ressenti ce coup de blues d'après centre. Je ne m'en porte pas plus mal. Passer deux semaines, voire un mois, à se morfondre en se rappelant les bons moment du centre, en oubliant de vivre le moment présent c'est dommage. Carpe diem.

Que les chambres le long du couloir soient soit garçon soit fille ne posent pas de problème tant que la chambre elle même n'est pas mixte. Par contre je crois qu'il n'est pas normal que les sanitaires communs dont tu parles soient mixtes...

Voici ce que disait la loi il y a quelques années. Je ne sais pas si ça a changé depuis... "E) Chambres Art. 14. - Aucun mineur ne sera logé dans un sous-sol. Art. 15. - L'organisation des locaux (chambres et sanitaires) doit permettre une utilisation distincte pour les garçons et les filles de plus de six ans. Les chambres seront à effectif limité. Il est souhaitable de ne pas dépasser le nombre de six lits par chambre. Art. 16. - Chaque mineur hébergé disposera d'un moyen de couchage individuel, de préférence un lit. La distance entre les lits ne sera pas inférieure à 40 cm. Les bat-flanc ne seront employés qu'à titre tout à fait exceptionnel dans les refuges de haute montagne qui ne pourraient être équipés autrement. Art. 17. - Une ventilation permanente des chambres sera assurée. Le cubage d'air minimum par lit sera de 8 mètres cubes." Donc deux conditions essentielles: le volume de la chambre et l'écartement des lits. La limite de six lits est une indication.

De toute façon les moyens de communication parents/enfants nous poserons toujours des problèmes de temps en temps. Ces problèmes tiennent surtout à ce que racontent les enfants aux parents, à ce que les parents s'imaginent, et au recul que les uns et les autres peuvent prendre. Ils sont à régler au cas par cas. Personnellement les portables me posent problème. Quand les parents reçoivent des enfants une lettre où ils leurs expliquent que c'est la catastrophe, qu'il s'ennuie et que l'équipe d'animation est nulle, on a immédiatement un coup de fil au directeur pour demander des explications, ce qui permet de clarifier les choses. L'avantage, c'est que ça se produit rarement et que la situation est peut-être plus facile à régler avec les parents. En effet, écrire une lettre demande du temps, ce qui permet à l'enfant de prendre du recul. Le délai d'acheminement du courrier lui donne le temps de se changer les idées. Autrement dit: 1) un enfant écrit à ses parents qu'il a le cafard 2) Ses parents téléphonent inévitablement au directeur deux jours plus tard, mais le gamin s'est changé les idées entre temps et les rassure lui même au téléphone. Avec les portables, la communication se fait immédiatement et assez exclusivement entre parents et enfants. Loïc a un coup de cafard? Pas de problème, le portable lui permet de se confier immédiatement à maman. Le problème, c'est quand les enfants téléphonent uniquement quand ils ont le cafard, pour dire aux parents que ça ne va pas. Parce qu'avec le portable, personne n'a de recul: ni l'enfant, ni les parents. Quand ça se répète plusieurs fois dans un séjour, les parents ont tendance à paniquer. Ils s'imaginent que tout va mal alors qu'ils ont eu leur enfant au téléphone uniquement les trois ou quatres fois sur un séjour de deux semaine où le petit chou était fatigué et s'était disputé avec ses copains. J'ai l'impression que dans ce cas là, les explications avec le directeur sont beaucoup plus difficiles et tendues. Qu'en pensez vous? Avez vous aussi cette impression?

Je suis d'accord avec toi clownette. Ils est intolérable de lire le courrier des enfants et encore plus de le censurer. D'ailleurs c'est une atteinte aux droits individuels. La Déclaration Universelle des Droits de l'Homme précise que le respect de la vie privée s'étend à la correspondance. Chez nous il ne nous est même jamais venu à l'idée de lire le courrier entrant et sortant. Parfois certains enfants nous demandent de corriger les fautes d'orthographe, mais c'est tout. Quand les parents demandent leurs enfants au téléphone pour parler de choses un peu graves ou personnelles, le directeur sort de son bureau pour laisser l'enfant tranquille. Bon, si c'est juste pour demander des nouvelles, il reste! Faut quand même qu'il bosse... :D

Et pourquoi pas? De toute façon le métier s'apprend "sur le tas" pour une bonne partie. Si tu as des idées intéressantes, mets les en pratique en simplifiant un peu suivant l'âge des enfants. Et puis si tu as un doute, parles en sur le forum.

J'ai deux directeurs qui se relaient, dont un qui est également organisateur. Deux façons de voir les choses, deux styles de direction, mais globalement j'en suis très content. Allez, j'ai quand même une préférence pour le plus strict des deux...

Ainsi débutat le Premier Animateur... Premier Animateur n'avait aucune idée. Alors il s'assit et réfléchit. Et l'Idée surgit dans son esprit nébuleux. Le Directeur vit cet idée, et se dit alors que ce serait pas mal de bosser à partir d'idées. Dommage que tous les successeurs de Premier Animateur ne l'imitent pas... :D Désolé, grosse fatigue...

Philippe! (désolé pour les autres, séance privée) C'est vrai que j'ai été un peu dégoûté sur ce coup là, je deviens ronchon en vieillissant... Promis je râle plus... ça va toi?

Clément a la bonne solution que j'ai mis longtemps à trouver! J'étais dans la même situation à la fin de toute mes colos, à en avoir mauvais caractère pendant des semaines. Ce qui permet de casser ce coup de blues, c'est d'embrayer sur autre chose: week-end avec des copains, nouveau boulot, études, vacances,... Quelque chose qui te marque, qui "efface" dans ta tête le coup de blues. Et puis en vieillissant, tu fais la part des choses. On a passé un bon moment, c'est super, maintenant la vie continue. On se blase en quelque sorte, ce qui est à la fois un peu triste et bien pratique. Pour ce qui est de revoir les enfants, attention. Eux aussi ont besoin de passer à quelque chose d'autre. En revoir quelques uns à l'occasion, pourquoi pas? A condition que les parents soient d'accord, et surtout de ne pas faire un "après colo"!!! C'est pas bon de regarder derrière soi (enfin, trop regarder), faut se tourner là encore vers d'autres projets. Idem pour les rencontres entre anciens anims...

C'est un peu plus compliqué que ça... L'organisme qui organise (comme son nom l'indique) le centre m'a payé une partie de ma formation BAFA. Je n'ai signé aucun papier m'engageant à travailler un temps déterminé pour eux, mais ça crée quand même des "obligations". Mon centre et l'organisme sont tout petits. Je ne travaille pas vraiment avec une structure, mais surtout avec des individus que je connais bien. Les relations ne sont pas les mêmes. Je suis revenu l'année suivante pour dépanner, le recrutement des anims étant un peu difficile cette année là. Comme ça a été génial, je suis resté. .Et puis je savais que la directrice changeait, donc je me suis dit que ça ne pouvait pas être pire que l'année d'avant.

D'accord avec Clément. Si un môme a peur, il a peur... La préparation peut l'aider à affronter cette peur, mais en pleine nuit quand il entend des bêtes autour de la tente, les discours de l'anim semblent bien loin...

MMAAAALLLLL!!!! Une directrice dépassée, quelques "cas" dans mon équipe (rien de grave, mais personne pour aider vraiment le pauv'anim débutant), une pédagogie assez coincée (basée essentiellement sur l'interdiction pour les garçons de s'approcher du bâtiment des filles et inversement... quand je vous dit que la directrice était dépassée), peu de ressources, une directrice adjointe transparente qui s'occupait surtout de SON fils, une cuisinière à qui on avait promis un poste tranquille qui se retrouvait seule pour gérer toute la logistique du centre et la cuisine de 60 personnes... Je suis revenu l'année suivante pour faire plaisir à l'organisateur, qui a assumé pour le coup le rôle de directeur, et ça s'est super bien passé. Ce qui explique que je sois resté en fin de compte dans l'animation et que je sois sur le forum ce soir au lieu de dormir sagement...

Ton histoire me rappelle une animatrice qui avait vécu un peu le même genre de chose avec une directrice chiante. Elle en a bavé, et finalement elle a tout fait péter un soir à la réunion. Elle s'est rendu compte que quelques anims pensaient comme elle (pas tous). Finalement, elle en a référé à la fin du camp à l'organisateur, qui a tendu une oreille compréhensive à son récit...

J'ai pas tout lu et je vais sûrement répéter ce qui s'est dit, mais je suis d'accord avec ce que dit Quentin dans son premier post. On dit souvent qu'il faut être "sévère" le premier jour, voire le deuxième et le troisième, pour fixer des cadres aux enfants, mais en fait être présent c'est déjà beaucoup. Avec ça on est strict sur certains points pour bien lancer la machine (horaires, rangement, propreté, respect,...). Pas la peine pour autant de commencer par un coup de gueule. En fait, c'est même mieux de ne surtout pas commencer par un coup de gueule!!! Et puis après, tu vois en fonction des enfants si tu peux assouplir les choses, et jusqu'à quel point. Faut pas devenir le "copain" ou le "grand frère", surtout quand la différence d'âge est faible. Mais ça n'empêche pas de pouvoir blaguer avec eux, délirer un peu... tout en sachant s'arrêter et faire preuve d'autorité si nécessaire.

Tout à fait, on ne doit pas parler des mêmes fiches... Je parlerai du sujet avec l'enfant, mais je préfère l'avoir su à l'avance pour me poser moi même des questions et réfléchir à ce que je pourrais dire si l'enfant abordait le sujet. Je ne suis pas très doué en improvisation... En fait je pense que Nico voit des fiches avec des cases sur le caractère de l'enfant. Moi j'entend des fiches portant ce que les parents auront cru bon de mentionné sur ce qui dans l'environnement de l'enfant peut lui poser problème. Non pas pour qu'on en parle pas mais pour qu'on soit plus à même de l'aider à y faire face. Après si les parents ajoutent quelques mots sur les goûts de l'enfant, ses activités préférées, pourquoi pas, ça peut aider. Mais je ne vois pas plus que Nico ou d'autres l'utilité de renseignements sur le caractère, comme je l'ai dis plus haut. Quand il y en a je n'en tiens pas compte. En ce qui nous concerne, on a choisi de donner systématiquement un papier demandant ce genre de renseignement parce que certains parents, contrairement à d'autres, ne font pas d'eux même la démarche d'écrire au directeur. Et on s'est retrouvé avec quelques "surprises" il y a quelques années.

Nico tu n'as pas compris de quoi il s'agit. Il n'a jamais été question de censurer le passé des enfants, ni de refuser de parler avec eux de certains sujets, mais de mieux savoir ce qui risque de les blesser si on en parle n'importe comment. De plus je n'apprécie pas trop ta façon de sous entendre que ceux qui utilisent ce système seraient des fachos ou des membres du KGB... A ce compte là, la société moderne est une société totalitaire, avec toutes ces vilaines saloperies qu'on appelel dossier médical, dossier scolaire, dossier administratif... rien que des vilaines choses dont on ne sait même pas qui les remplit ni ce qu'ils mettent dedans...

La question n'est pas tant de savoir ce qu'on peut dire ou pas, mais de quelle façon on peut le dire. Je me rappelle le cas d'une fille dont la mère s'était suicidée deux ans avant pendant que sa fille était au centre, ce qui lui causait de grosses crises de larmes et de cafard à l'arrivée de la date "anniversaire" de l'événement. De savoir la raison de sa tristesse nous a bien aidé à gérer le problème. Il y a plein de petits exemples comme ça que j'ai connu, qui vont du cas limite dramatique au comique (l'enfant qui est absolument incapable d'avaler le moindre légume...). Je ne dis pas que ces situations sont ingérables sans connaître l'enfant au préalable, mais que le connaître un peu avant qu'il n'arrive permet de gagner du temps. Il peut nous arriver de faire des gaffes envers les enfants, mais on peut aussi essayer au maximum de les éviter. Et si les fiches le permettent, alors pourquoi pas? Et quand au problème des anims sensible, je répond que les anims sont des adultes, ce que ne sont pas les enfants, et qu'il n'y a écrit nulle part que nous sommes censés assurer la sécurité affective des anims qui bossent avec nous. Par contre nous sommes bien censés assurer la sécurité affective des enfants...

Rhaa, que de bons souvenirs, mais moi c'était il y a deux ans en rando de trois jours avec les ados... Le temps est beau, et on ne monte que deux tentes sur cinq pour laisser dormir à la belle ceux qui en ont envie. A deux heures du mat, la guide nous réveille tous: un orage nous arrive droit dessus. La plus belle page de folie de mon existence... En deux minutes chrono, les anims montent une tente igloo supplémentaire pendant que les ados ramassent en catastrophe leurs affaires dispersées sur la moitié du pré. Pendant ce temps, un garçon emmène en courant les casseroles du repas du soir loin des tentes. Ah, l'image des restes de la soupe qui volent à la lumière des éclairs... On leur avait pourtant bien dit de faire la vaisselle... :diable: :D Le petit dej a été sauvé in extremis de la rincée, et on s'est tous jetés dans les tentes juste à l'arrivée de l'orage. Dans une tente igloo de trois personnes, ils étaient neuf, empilés à attendre la fin... du monde ou de l'orage, ils ne le savaient pas trop eux même. :D Et après le passage de l'orage, il a fallu monter les autres tentes dans le pré trempé... le bonheur...

Avant on interdisait la game boy dans mon centre ainsi que tout appareil genre discman, etc. Maintenant, on se contente de prévenir qu'on peut les ranger dans le bureau du directeur, qu'on décline toute responsabilité en cas de vol, et on veille à ce qu'il n'y ait pas d'abus (genre je joue toute la journée sur mon lit sans vouloir faire d'autre activité). Et en fin de compte, ce n'est pas plus mal... Il n'y a pas d'abus de la part des enfants.

Même pas besoin d'une blague à la con, juste d'une question genre "et toi il fait quoi ton père?" J'ai constaté quand même qu'on rencontre régulièrement des enfants dont un parent est mort, un frère est gravement malade, etc. Ce n'est pas rare du tout. Et c'est pas parce qu'on a le droit à l'erreur qu'on ne doit pas se prémunir contre ce genre de gaffes si on peut. Et pourquoi pas les former au bac dès 6 ans? Ce sont des enfants, pas des adultes en miniature, et c'est à nous de leur assurer un cadre qui soit autant que possible rassurant pour eux. Quand ils arrivent pour la première fois dans un centre de vacances, l'effort d'intégration que ça peut leur demander est suffisament important sans encore en rajouter. C'est vrai que c'est un système procédurier. C'est vrai aussi qu'il peut donner lieu à des dérives. Mais les dérives sont le fait des équipes, pas du système en lui même.

@ Quentin: on a un peu le même système pour les fiches sanitaires et les petits questionnaires: les fiches sont conservés par l'assistante sanitaire, qui nous transmet un petit résumé des éventuels problèmes médicaux des enfants de notre groupe. Les questionnaires ne sont communiqués qu'aux anims responsables de l'enfant et ensuite enfermés à clé, puis détruits à la fin du centre. Par contre il n'est pas question de donner n'importe quel questionnaire avec la fiche d'inscription. En ce qui nous concerne en tout cas, les fiches sanitaires et les questionnaires sont envoyés après l'inscription. On pourrait penser sinon que les questionnaires sont un moyen de discrimination à l'inscription. Carine, un questionnaire intelligement construit et intelligement utilisé ne sert pas à cataloguer les enfants mais à mieux les connaître. Maintenant si pour toi tout questionnaire prouve le mauvais esprit et l'incapacité d'une équipe d'animation... J'ai parfois l'impression que dans le milieu de l'animation toute tentative ressemblant à un questionnaire, une plannification, ou toute prévision un peu structurée est considérée comme une déviance, alors que travailler dans un joyeux bordel est considéré comme la pointe de la pédagogie moderne.

On pourrait retourner la question. Même sans fiches, en quoi peut on avoir la garantie que l'animateur va porter un regard objectif sur l'enfant? Qu'est-ce qui prouve que les animateurs le soir ne vont pas se foutre de la g... de tel et tel travers d'un enfant? En quoi peut-on être sûr que les anims ne cataloguent pas les enfants dès le premier jour? Qu'ils ne trahiront pas les secrets que les enfants peuvent leur confier sur leur vie? La réponse pour tes questions et les miennes est la même: tout dépend de la qualité des membres de l'équipe d'animation et du respect qu'ils portent aux enfants et à leur métier.