Quentin

Puisque tu nous y incites, alors oui je réagis :D Je te suis à fond lorsque tu parles de mesurer le risque avant d'envoyer un enfant chercher du matos par exemple. Tu es ici dans un cadre sécurisé, il n'y a pas de raison qu'il arrive un accident... Je pense que tu as la bonne attitude : ni laxiste ni trop "protecteur". Par contre, je ne comprends pas pourquoi tu as serré la vis les deux premiers jours là-dessus. Autant je comprends qu'on puisse être "sévère" au début d'un séjour pour une question d'autorité, autant je ne vois pas trop ce que ça vient faire dans ce cadre précis, celui de l'apprentissage de l'autonomie. Qu'on soit le premier ou le dernier jour du centre, si un enfant me demande s'il peut aller chercher un ballon pour faire un volley, ce sera oui et il ira seul.

Salut ! Certains organisateurs demandent aux parents, sur la fiche d'inscription, de mentionner les traits de caractère principaux des enfants afin de bien les connaître dès le premier jour du séjour. Avez-vous connu la situation ? Vous a-t-on briefé avant la colo sur la personnalité des enfants ? Y avez-vous attaché de l'importance ? Merci pour vos réponses :diplome:

OK, le moment du retour chez soi n'est pas forcément évident. On a beau essayer de pas trop s'attacher aux enfants pendant la colo, on reste avant tout humain (avec nos sentiments, nos impressions, etc). Ce serait mentir de dire qu'un boulot de relations comme l'est l'animation ne laisse pas de traces... Les souvenirs sont là et on ne peut pas en faire table rase. Maintenant, je trouve que c'est assez dangereux de tomber dans l'excès de regarder les photos et les vidéos en permanence. CLSH Pacé, il faut que tu arrives à dépasser ce stade sinon tu risques de ne jamais sortir de ta bulle "colo". Une colo ne se prolonge pas : il ne faut pas oublier que nous ne sommes qu'une parenthèse dans la vie des enfants. Faudrait pas leur donner l'impression qu'on va continuer à se voir en dehors, qu'on va s'écrire, etc. Ce serait leur mentir. Une colo, c'est un contexte particulier, une ambiance terrible, etc. Mais dès qu'on sort de ce contexte, tout est différent : les enfants ne se comportent pas tout à fait de la même façon dans leur quotidien, ni les anims d'ailleurs. Ca me paraît donc important de ne pas leur donner l'illusion que la colo aura une suite, qu'on se fera une bouffe et qu'on restera potes... CLSH Pacé, des gamins tu en reverras pleins d'autres. Peut-être pas les mêmes que ceux de ta colo, OK... Mais des nouveaux, tout aussi enrichissants, tout aussi différents, etc. Déprime pas et profite de cette expérience réussie (tout le monde ne tombe pas sur des colos géniales) !

Guest, si ton bilan n'est destiné qu'à l'organisateur ou à ton directeur, il n'y a pas besoin de faire ça comme une dissert ! Deux pages suffisent largement, dans lesquelles tu pourras mentionner : - tes compétences mises en oeuvre (éventuellement les difficultés que tu as rencontrées) - ton implication dans le centre (vie quot, réunions...) - tes relations (équipe, enfants, parents) - ton ressenti général, les problèmes que tu as pu avoir (manque de matos, mauvaise organiataion, ...)

Euh... Je suis pas sûr que "se battre" et "démissionner" aillent vraiment de pair Alitah ! Le problème, c'est que pour se battre, il faut se sentir soutenu et être effectivement épaulé par ses collègues dans une action. Seul un geste collectif de plusieurs anims pourra avoir une portée, je doute malheureusement que Jean puisse faire évoluer les choses à lui tout seul... sans préjuger de tes capacités Jean :D

Ouah en un mot ? Je peux pas, c'est trop réducteur ! Pour moi, il faut beaucoup plus de mots pour représenter l'immensité des situations de l'animation. J'arrive pas à trouver un mot qui résume l'ensemble (désolé, j'ai jamais été très bon en synthèse) :D

Je comprends où tu veux en venir Nico... même si tu vas un peu loin (cf. la dernière ligne de ton post) :D Le danger d'une fiche est effectivement de tout codifier, comme cela a déjà été dit. Or pour moi, une relation entre un enfant et un adulte ne se résume pas qu'à ces quelques codes. Le risque ultime, c'est de décider à la place de l'enfant ce qui est bon pour lui et ce qui ne l'est pas, ce dont on doit parler et ce qu'on doit taire absolument (c'est comme ça que naissent les tabous dans une famille... n'oublions pas que les enfants savent analyser les silences et les non-dits aussi bien que les adultes, sinon mieux). Une fiche ne doit pas aboutir à ces choses-là. Pas question de faire des colos un environnement aseptisé, une sorte de bulle où le quotidien n'aurait pas le droit de ressurgir de temps à autres. Si l'anim ne commet pas la gaffe, de toute façon un autre la commettra un jour ou l'autre... peut-être un enfant... peut-être un adulte... Alors on peut effectivement vouloir protéger un enfant dont on connaît le passé difficile mais pas lui interdire d'en parler le jour où il en aura envie. Je ne pense pas que ce soit l'objectif des fiches dont Jérôme parle, t'as peut-être un peu caricaturé Nico ! Jérôme, arrête moi si je me trompe, mais je pense que si un enfant venait à te parler de la mort de son père survenue il y a un mois, tu accepterais de discuter avec lui même si la fiche t'avait prévenu du caractère sensible du sujet...

J'ai déjà fait du camping avec des 6 ans et c'est clair que c'est le bonheur :D Il y a effectivement des précautions à prendre : par exemple, n'imagine pas monter les tentes avec des si petits (certains pourraient y arriver mais d'autres pas). Pour des tout petits, je préfère cependant camper à proximité d'une structure en dur (de façon à bénéficier de toutes les installatons sanitaires et d'un endroit de repli en cas d'orage). On peut tout à fait faire ça dans le parc d'un centre par exemple, en toute sécurité...

Désolé, mais parfois ça peut parfois être utile... L'année dernière, on avait accueilli un gamin de 8 ans venant de foyer et qui était déjà venu l'année précédente. On le savait extrêmement violent, capable de mordre jusqu'au sang et il aussi était animé d'une joyeuse pulsion d'étranglement... Sympa non ? :D On savait qu'il était suivi par le même éduc spé depuis deux ans. Manque de pot, au moment où on a eu besoin de contacter cet éduc pour avoir des tuyaux sur la manière de s'y prendre avec lui, le foyer était fermé. Une fiche se serait dans ce cas révélée bien utile (ou au moins un numéro de portable)... Au lieu de ça, on a donc dû agir avec notre "bon sens" et si ça trouve, on a eu tout faux... Donc pour résumer : - oui aux fiches pour renseignements médicaux - oui aux fiches rédigées par les éducs - non aux fiches réductrices qui prétendent résumer un gamin en 3 adjectifs

Pas facile cette situation, et pourtant j'ai l'impression que c'set un classique de colo : on tous croisé au moins un glandeur de première en CVL... Déjà, je vois pas pour quelles raisons le directeur lui permettait de quitter la réunion avant son terme... C'est hallucinant cette manière de faire ! Un directeur doit prendre ses responsabilités... à moins qu'il se soit habitué au cours du séjour à ce que vous remplaciez cet anim. Peut-être qu'il s'en foutait vu que le boulot était fait... Un coup de fil à l'organisateur peut s'avérer utile, à moins que celui-ci voue une confiance aveugle en son directeur et qu'il refuse d'en savoir plus. J'ai connu le cas d'un anim qui s'était plaint de son dirlo à l'organiasteur : au final, c'est le directeur qui a voulu mettre l'anim à la porte, soutenu par son organiasateur :malade:

Il faut limiter l'accès à ces fiches. Perso, j'évite de laisser traîner les fiches sanitaires, dans lesquelles les parents ne font pas que mentionner les problèmes médicaux (ils se lâchent parfois bien plus). Les fiches sanitaires sont sous clé dans le bureau de la direction et seul l'AS y a accès. L'AS, après avoir épluché les fiches sanitaires, fait une réunion le premier jour avec les animateurs de chaque groupe d'âge et mentionne les problèmes médicaux, plus tous les éventuels problèmes de famille dont on a eu connaissance et qui pourraient ressurgir pendant le séjour. Je reste bien sûr opposé aux fiches codifiées qui donnent des infos sur le caractère des enfants. Cependant, je peux comprendre qu'un organisme choisisse de le faire : les parents sont nombreux à nous appeler juste avant le séjour pour nous préciser "des détails" qu'ils n'avaient pas mentionnés au moment de l'inscription. Les parents hésitent parfois à écrire noir sur blanc les problèmes d'un enfant et préfèrent en parler discrètement à l'anim ou au directeur le jour du départ. Peut-être craignent-ils de laisser des traces en mettant ça par écrit ? Vu le nombre de recommandations de dernière minute, je comprends donc qu'un organisme cherche à les limiter en créant une case spéciale sur la fiche d'inscription. Bien sûr, je le redis, j'y suis opposé mais je le comprends.

Pour connaître les fonctions exactes que tu auras pendant la colo, le mieux est encore d'en parler avec le ou la directeur (trice). Parfois, il existe une répartition des tâches clairement établie, parfois à l'inverse le directeur et son adjoint remplissent les mêmes tâches (de l'administratif comme du pédagogique). Nous avons déjà parlé du directeur adjoint dans ce sujet, tu verras d'ailleurs que les conceptions de chacun varient...

Oui Jérôme, mais le système que tu décris est plus souple. Tu ne demandes pas les traits de caractère, juste la situation de famille, ce qui ne me paraît pas choquant. J'aime bien aussi connaître rapidement le passé des enfants (sans non plus être inquisiteur), de façon à pouvoir s'adapter. Ce que je dis est surtout vrai pour les foyers, les enfants ayant parfois un passé assez lourd qui ressurgit de temps en temps en colo : je préfère dans ces cas-là avoir été rapidement briefé par les éducs.

Je suis bien d'accord avec toi Jean ! J'ai récupéré une fiche d'inscription de l'organisateur en question (mais il n'est pas le seul à pratiquer cela). Voici comment c'est libellé : Le procédé vise apparemment à ce que les anims sachent d'emblée à qui ils ont affaire. Mais bon, la question est posée : est-ce que trois lignes de présentation d'un enfant suffisent à résumer tout son caractère ? Je ne le pense pas et je trouve que c'est une manière de "figer" la personne. S'il est écrit sur la fiche que l'enfant est "agressif", "kleptomane" ou encore "dépressif", je pense que j'aurai toujours cette image en tête pendant le séjour alors qu'elle peut s'avérer fausse.

Quand la salle de réunion et les chambres des enfants sont proches (du genre juste un escalier à descendre), ce n'est pas la peine de mettre un anim d'astreinte le soir, à condition que les enfants connaissent tous l'endroit où les anims ont leur réunion le soir pour aller les voir en cas de souci... Dans mon centre, qui est assez vaste et labyrinthique, l'anim de congé le lendemain surveille les couloirs pendant une heure environ, le temps que tout le monde soit endormi et vient nous rejoindre ensuite pour le 5ème.

J'ai déjà vécu une situation un peu similaire mais le centre a réussi à tourner, surtout parce que l'équipe d'animation se connaissait depuis longtemps. Le directeur et son adjoint n'étaient pas là (où étaient-ils ? that's the question !) et c'était aux anims que revenaient des tâches plus administratives. On s'en est sorti surtout parce que parmi les anims figuraient aussi des titulaires du BAFD (compétents ceux-là !). Le rôle d'une équipe de direction, c'est d'abord de tout mettre en oeuvre pour que les anims n'aient à se charger que de l'animation. Tout ce qui est paperasse, commandes, gestion des stocks de matos péda, etc est du ressort de la direction. Un CVL ne repose pas sur les seules épaules des anims ! Une situation comme tu as vécu Aurore mériterait un bon coup de fil à l'organisateur... Ca peut permettre de faire changer les choses... ou de les faire empirer, c'est selon !

Il s'agit peut-être là encore d'un problème de vocabulaire entre le Québec et la France. En fait Cassou, le terme "clientèle" est très connoté en France et se rapport plus à une logique de consommation que nous sommes nombreux à combattre dans ce forum (et pas qu'ici heureusement !). En général, le client est celui qui paie pour des prestations annoncées à l'avance et à qui on doit tout ("le client est roi") au motif qu'il a sorti son chéquier... Je préfère éviter de parler de client (surtout que celui qui paie, c'est le parent, pas l'enfant). Pour moi, un enfant en colo est d'abord un vacancier avant d'être un consommateur.

Soyons un peu glauques ce soir... Imaginons qu'un accident se produise dans le centre que vous dirigez : pendant une sortie en vélo, deux enfants ont fait une chute dans un précipice, occasionnant des blessures importantes. Comment réagissez-vous ? Dans quel ordre prévenez-vous l'organisateur, les parents, éventuellement J&S ? Acceptez-vous de répondre aux questions du journaliste local qui a eu connaissance de l'accident ? Quelles consignes donnez-vous à vos anims qui font face aux questions inquiètes des autres enfants ? Merci pour vos réponses... en espérant que personne ne sera confronté à un tel cas cet été :D :malade:

On peut également envoyer un compte-rendu succinct du bilan aux parents. S'ils ont fait l'effort de renvoyer une enquête de satisfation, c'est normal qu'ils aient un retour de l'organisateur. Plus que de lister des points qui n'ont pas marché pendant le séjour, il faut proposer des solutions concrètes pour l'année suivante (ex : "on a constaté d'importantes pertes de linge cet été, on a donc décidé de mettre tel système en place l'année prochaine pour les éviter"). Plus prosaïquement, envoyer un bilan aux parents participe aussi d'une démarche marketing. Je ne sais pas s'il y a un lien de cause à effet mais depuis que mon centre procède ainsi, les taux de retour d'une année sur l'autre ont fait un bond prodigieux !

Ah ! les casquettes old school ! Il y a encore quelques années, mon centre en possédait et elles étaient distribuées aux enfants à chaque sortie. Etrangement, elles finissaient plus souvent au fond du sac à dos que sur la tête des enfants Chez les ados, comme ils sont de plus en plus nombreux à posséder des portables, on peut leur filer notre numéro en cas de souci (ce qui n'est pas une raison pour leur laisser total quartier libre... on garde un oeil sur eux). Pour les plus petits, à chaque sortie, je prévois un point de ralliement présenté aux enfants. S'ils sont perdus, ils savent qu'un anim viendra les y chercher ! Pour les sorties du type visites libres de musées, il est préférable d'avoir un anim qui fasse la "voiture balai" pour ramasser les étourdis (le mieux reste encore, comme le dit Clownette, d'être AVEC les enfants pendant la visite). Mais bon, je suis pas non plus un adepte du "tatouage" des enfants... L'étiquette autour du cou c'est pas franchement esthétique ! Dans des lieux bondés (gare), il suffit de dire aux enfants de bien rester groupés et ça roule... Un anim devant, un an qui ferme la marche et il n'y a pas de souci.

Le bilan de fin de centre passe parfois pour un truc bien lourd alors que c'est essentiel. C'est souvent en faisant des bilans que tu te rends compte des points à amélorer l'année suivante. Suivant les organismes, tu trouveras différentes organisations du bilan de fin de centre. Certains se basent sur le retour des parents (enquête de satisfaction envoyée après chaque séjour) pour mener le bilan, d'autres ne réunissent que les directeurs et les anims, d'autres encore ne réunissent que la direction de l'organisme et les directeurs du séjour. A toi de voir ce qui se prête le plus à ton centre.

Je ne connaissais pas le système des réunions le midi, c'est assez original. Comme beaucoup ici, la réunion de mon centre se déroule le soir, en faisant en sorte qu'elle ne dépasse pas une heure. Par contre, elle n'a jamais lieu en même temps que le 5ème (j'estime que pour plus d'efficacité, il est préférable de séparer le temps du travail de la détente). Pour éviter qu'une réunion dure trop longtemps, il faut d'abord que la direction ait clairement listé les points à aborder et que les animateurs soient réceptifs. C'est pas forcément évident, surtout en fin de journée, mais plus vite la réunion est expédiée, plus vite les anims peuvent aller se coucher s'ils le désirent.

Oui, c'est assez fréquent, notamment dans les grands centres qui disposent de beaucoup de places (c'est plus rentable pour eux d'accueillir plusieurs groupes plutôt qu'un). Après, ça ne change pas fondamentalement les choses. Il est possible que vous ayiez des contacts avec cette colo (ex : organiser un grand jeu pour tous les enfants), mais ça dépend beaucoup des formateurs. Peut-être aussi que vous ne croiserez même pas la colo pour un peu que le centre soit vaste et les bâtiments éloignés.

Lundi 18 avril 2005, 20h40 sur Arte La classe de neige, film de Claude Miller Je le conseille vraiment, même si certains pourront reprocher au film ses effets d'insistance. Il vaut surtout pour le regard porté par le jeune garçon sur toute la société d'adultes (soyez notamment attentifs aux discours des deux animateurs dans le film...).

En général, les enfants n'aiment pas répéter les mêmes activités d'une colo sur l'autre. S'il est libre du choix de ses activités, un enfant ne va donc pas forcément réclamer un foot ou le même jeu de piste qu'il avait fait dans une colo précédente. Il attend avant tout de découvrir de nouvelles choses. L'anim peut effectivement faire des suggestions, sans pour autant les imposer. En partant de l'environnement du centre, il y a de multiples activités possibles (mer ou forêt ? vieille bâtisse ou centre ultra-moderne ?). Ce que je fais habituellement, c'est que je file des bouquins type "Copains des bois" ou "Copains des mers" aux enfants et si une activité les branche, on essaie de la réaliser ou de l'adapter au mieux en fonction de nos moyens. L'enfant peut aussi avoir des idées spontanées. Par exemple, dans mon centre l'année passée, des 7/8 ans étaient passés devant une serre en rentrant à pied de la piscine. Ils avaient interrogé leur anim pour savoir à quoi ça servait. Quand les enfants ont appris qu'on y cultivait des plantes, ils ont tous voulu découvrir ça de plus près. Résultat : le lendemain matin, le jardinier de la serre leur a ouvert ses portes et offert un plant à chaque enfant.