Zazalareveuse 0 Signaler ce message Posté(e) 22 juillet 2005 Je reviens de ma colo qui était droit sortie de la 4eme dimension et je ne vais peut-être pas raconter par le menu tout ce qui s'est passé mais une question me taraude. Comment en tant qu'animateur et assistant sanitaire peut-on demander le renvoi d'un enfant? Je m'explique. Deux frères issus d'un milieu difficile, avec un passé douloureux. Un piquait une crise de nerfs au moins une fois par jour et pour éviter qu'il ne se blesse ou qu'il blesse qulqu'un d'autre, nous devions être au minimum deux pour le maintenir le temps de la dite crise. Crise si violente qu'il arrivait à nous blesser, et lors d'une visite, j'ai été contrainte d'appeller le 15 car l'on n'avait plus le contrôle de la situation, la crise étant trop violente. Que se serait-il passé si lors du pétage de plombs de ce gamin, un autre gosse aurait eu un accident? Son frère en réactionà cela s'automutilait ou se tapait la tête contre les murs. Bien évidemment, en temps qu'animatrice BAFA, je n'ai pas reçu la formation pour gérer cela, et en temps qu'AS, encore moins! La directrice a été informé dès le début du CVL des deux cas. Elle a préferé les garder ( elle était stagiaire BAFD et suit des études de psycho), alors qu'à mon avis, ces deux gosses n'avaient pas leur place en colo et constituaient un danger pour eux-même mais aussi pour les autres usagers du CVL (personnels, enfants...) Que faire dans ce cas précis pour mettre une directrice davant ses responsabilités? Citer Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Rémy 0 Signaler ce message Posté(e) 22 juillet 2005 (modifié) Bonjour, Bien entendu, dans un cas extrème comme celui-ci, le jeune doit être suivi psychologiquement par une assistante sociale, donc ce que tu aurais pu faire dans un premier temps c'est de prévenir la DDJS du département où le séjour a été organisé, une personne t'aurais conseillée sur les démarches à adopter. L'autre solution consiste à alertée la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales qui aurait pu également intervenir pour le bien-être et la sécurité des mineurs. Mais comme tu le dis très justement, c'est la Directrice qui doit assumer son rôle et prendre une décision adéquate et si elle est en étude de psycho, elle aurait du avoir le réflexe qui s'impose, dès le début du séjour. Je te transmets ci-dessous un lien intéressant concernant la gestion des situations difficiles en CVL : http://www.jeunesse-sports.gouv.fr/jeuness...n_difficile.pdf C'est intéressant et à ta prochaine colo, tu auras le réflexe qui s'impose. Bonne chance pour la suite ! Modifié 22 juillet 2005 par Rémy Citer Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
nico 0 Signaler ce message Posté(e) 22 juillet 2005 merci pour ce lien intéressant rémy.... et puis ça fait quand même du bien de voir que d'autres solutions, moins simples certes mais plus respectueuses de l'individu sont encouragées que le simple fait de virer un gamin comme une patate chaude... Je comprend la dificulté que tu as pu rencontrer zaza mais virer un gamin, je trouve ça vraiment trop facile. Quand tu parles de prendre des responsabilités, je ne trouve pas que se débarasser d'un gamin en fasse partie... Mais ce n'est que mon avis... Citer Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Zazalareveuse 0 Signaler ce message Posté(e) 22 juillet 2005 Je comprend la dificulté que tu as pu rencontrer zaza mais virer un gamin, je trouve ça vraiment trop facile. Quand tu parles de prendre des responsabilités, je ne trouve pas que se débarasser d'un gamin en fasse partie... Mais ce n'est que mon avis... Et si c'était la seule solution? On a tout essayé avec ces deux enfants, mais nous les animateurs ne sommes pas des supermans pour sauver de pauvres gamins comme ces deux frangins. Nous n'avons pas les compétences pour, n'étant pas des éducateurs spécialisés, nous risquons plus de faire des conneries en jouant les apprentis sorciers qu'en acceptant notre inefficacité à gérer des cas difficiles. Même si pour l'égo, l'échec est dur à reconnaître.Demander conseil, ok, mais sur le terrain, on ne peut pas s'occuper que d'un enfant à problème, le reste du groupe ne doit pas se sentir négligé, et comme cela a été le cas lors de cette colo, des gamins ont essayé à leur tour de recueillir notre attention en imitant les deux gosses, et ça, c'est dangereux, encore plus que le fait qu'un des deux gosses ait cassé deux doigts à une animatrice( sans compter les morsures, les chutes et le "coups de boule"). Nico, en temps normal ces deux enfants sont suivis par un éducateur et un psychologue. Je ne prétends pas être l'un ou l'autre. Cela revient à dire que ces deux gamins ont été lâchés dans la nature, sans aide, et en plus sans que ce suivi spécifique ne soit mentionné sur la fiche sanitaire. Peut-être que pour toi, la solution paraît radicale, mais c'était la seule envisageable Citer Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Rémy 0 Signaler ce message Posté(e) 23 juillet 2005 (modifié) Par contre, tu n'as pas précisé l'âge des enfants concernés par ces actes de violence ! Dans tous les cas, je pense un peu comme Nico, à savoir que renvoyer un enfant doit se faire vraiment en dernier ressort, que s'il n'y a aucune autre possibilité ! Avez-vous, avant le début du séjour rencontré les tuteurs de ces jeunes ? Si oui, est-ce que vous avez été mis au courant de la situation ? En tout état de cause, cela aurait du figurer sur la fiche sanitaire de liaison au même titre que les enfants présentant d'autres problèmes médicaux ! En ce qui me concerne, la première réaction que j'aurai eu c'est d'isoler ces jeune du reste du groupe et de discuter avec eux, mais de manière calme et posé, sans les brusquer, en essayant de les mettre en confiance. Tu vas me dire ça passe ou ça casse, mais il faut tenter d'établir un dialogue, car si ces enfants, déjà suffisamment perturbés, se sentent rejetés, ils vont se révolter et cela va être de pire en pire. Si tu arrives à gagner leur confiance, pourquoi, ne pas établir un contrat entre eux et l'équipe d'animation, qui consisterait à s'engager de part et d'autres dans une spirale positive. Maintenant, je n'ai pas vécu ton séjour et je ne peux me mettre à ta place, mais j'ai travaillé longtemps dans les ZEP et je sais que ce n'est pas impossible d'arriver à un résultat positif, mais bien entendu à long terme, pas du jour au lendemain. Si vous décidez, d'entrer, de renvoyer ces enfants, vous aurez un sentiment d'échec, il faut faire le maximum pour les intégrer au reste de l'équipe. Les cas difficiles dans un groupe d'enfants, il y'en a toujours et il faut prendre des mesures éducatives pour les aider et non pour les punir obligatoirement, car avec ce genre d'enfants cela ne fonctionnera pas, s'il n'y a pas un suivi psychologique derrière. Voilà, j'espère que je t'ai éclairé et ne baisse pas les bras, car des enfants difficiles, tu vas surement encore en rencontrer, lors de tes prochaines colos. Modifié 23 juillet 2005 par Rémy Citer Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Jérôme 0 Signaler ce message Posté(e) 2 août 2005 (modifié) Je crois, Rémy et Nico, qu'on a quand même un peu dépassé le stade de l'enfant difficile quand une animatrice a deux doigts cassés, quand un enfant s'automutile tandis que son frère pique des crises au point d'être incontrôlable et qu'il faille appeler le SAMU. Si l'équipe a jugé collectivement qu'elle est incapable d'assurer en toute sécurité pour elle et les enfants l'encadrement de ces deux frères, je ne crois pas que la décision de les renvoyer, si elle est prise, puisse être considérée comme une mesure de facilité. Au contraire, c'est peut être la meilleure solution à prendre. Je suppose en disant ça que l'idée de les renvoyer n'est pas venue deux jours après le début du séjour, mais que l'équipe a mis en oeuvre tous les moyens qu'elle a jugé opportun avant d'en arrivée à cette idée. Ces enfants sont suivis pas un psychologue et un éducateur. Un BAFA fournit-il les mêmes compétences à son titulaire? J'ai connu une situation un peu semblable avec un enfant trisomique. Son handicap a été découvert à la sortie du car, rien n'était mentionné sur la fiche rose. On a fait ce qu'on a pu, mais au bout de trois jours on était débordé. Et encore, il était gentil!!! Les difficultés venaient essentiellement de la discipline, de la propreté et de la pudeur. Personne ne savait que Tim avait besoin d'être gentiment mais très fermement cadré, personne ne savait qu'il avait des problèmes urinaires, personne ne savait qu'il n'avait jamais pu assimiler le fait que se balader à poil dans les couloirs soit choquant pour d'autres enfants. Aucun animateur n'avait jamais travaillé avec des handicapés mentaux, aucun n'avait fait son appro sur ce thème. Par chance, il a été possible de joindre sa maîtresse d'école qui nous a fournit quelques pistes pour le cadrer. La suite du centre s'est un peu mieux passée, même si les difficultés ont été considérables pour tous les animateurs. Quand on l'a repris deux ans après, on a fait venir deux éducateurs le connaissant pour nous expliquer comment travailler avec cet enfant trisomique. L'AS le connaissait et s'occupait particulièrement de lui, et d'un enfant autiste (fils de l'AS d'ailleurs). Cet encadrement et cette préparation ont permis d'assurer correctement l'encadrement de ces enfants, et ils ont passé de bonnes vacances. Sans cet encadrement, cet aspect important du bonheur des enfants aurait été bien plus aléatoire. Donc, je pense au vu de mon expérience que des enfants présentant des problèmes aussi lourds ne peuvent être acceptés que si l'équipe est compétente et préparée pour les gérer. Sinon, il n'y a aucun mal, à mon avis, à les refuser ou les renvoyer. Et ceci non pour le "confort" de l'équipe, mais pour que les enfants passent un bon séjour. Modifié 2 août 2005 par Jérôme Citer Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
clement29 0 Signaler ce message Posté(e) 3 août 2005 Je sais pas si dans vos organismes c'est pareil mais celui avec lequel je bossais détache des anims pour les enfants handicapés et à problème.Concrètement dans la colo ou j'étais il y avait un psychotique qui était donc susceptible de faire des crises. Une anim a été détachée ,anim qui a bien sur été formé et qui a rencontré les parents et l'enfant bien avant de partir.Ca c'est super bien passé. Je pense que dans ton cas ce sytème aurait pu être plus interressant que le renvoi pur et simple. Citer Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Jérôme 0 Signaler ce message Posté(e) 3 août 2005 Je sais pas si dans vos organismes c'est pareil mais celui avec lequel je bossais détache des anims pour les enfants handicapés et à problème.Concrètement dans la colo ou j'étais il y avait un psychotique qui était donc susceptible de faire des crises. Une anim a été détachée ,anim qui a bien sur été formé et qui a rencontré les parents et l'enfant bien avant de partir.Ca c'est super bien passé. Je pense que dans ton cas ce sytème aurait pu être plus interressant que le renvoi pur et simple. <{POST_SNAPBACK}> A condition bien sûr d'en être informé à l'avance! Ce qui n'a pas été le cas apparemment ici. Difficile dans une équipe déjà formée et au boulot, à moins d'être en surencadremement, de détacher un anim. Nous aussi quand on a choisi d'accueillir un trisomique et un autiste on a choisi la solution du détachement d'une personne pour aider les animateurs. Mais on savait d'avance à quoi s'en tenir, on ne l'a pas découvert au cours du centre. Citer Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Rémy 0 Signaler ce message Posté(e) 4 août 2005 (modifié) Cependant, les enfants ayant un lourd handicap, devraient selon moi, être suivi par un éducateur spécialisé, car, bien entendu les anims, BAFA, n'ont pas été formés pour s'occuper de gamins présentant de graves problèmes psychologiques. Je me rappelle qu'il y'a quelques années, je travaillais dans un CLSH qui accueillait des enfants handicapés mentaux ou physiques, les autres enfants s'occupaient très bien d'eux, mais ils étaient suivis par un spécialiste et se rendaient aux différents ateliers toujours accompagné de leur éducateur, ce qui avait pour but de ne pas perturber le bon déroulement des activités. Maintenant, dans le cas de figure énuméré, ci-dessus, normalement avant le début du séjour, l'équipe doit être mis au courant, qu'un ou deux enfants, vont certainement poser problèmes. Donc,sois l'organisateur refuse d'assumer la présence de ces enfants, ou alors, il les acceptent et l'équipe doit essayer de répondre présent avant d'envisager un renvoi, la directrice se doit de prendre les bonnes décisions, ce qui, apparemment n'a pas été fait dans le contexte de ce message. Modifié 4 août 2005 par Rémy Citer Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
sissi 0 Signaler ce message Posté(e) 4 août 2005 effectivement le detachement d un anim peut etre une solution. mais j avais une question par rapport a ton experience zaza : est ce que au cours du sejour, ayant pris connaissance des problemes que rencontraient ces deux freres, vous en avez parle avec les parents? tu dis qu'ils sont suivis par un educ et un psy, est ce que vous avez pu les contacter ou vous n aviez aucune coordonnees? je pense que l un des reflesxes que j ai quand je rencontre un gros probleme avec un enfant c est appeler les parents. cette solution peut permettre de mieux comprendre le probleme en ayant la version des parents au sens ou ils connaissent ces problemes et donc peuvent orienter l equipe d animation sur la conduite qui peut etre efficace... Citer Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Zazalareveuse 0 Signaler ce message Posté(e) 5 août 2005 je pense que l un des reflesxes que j ai quand je rencontre un gros probleme avec un enfant c est appeler les parents. cette solution peut permettre de mieux comprendre le probleme en ayant la version des parents au sens ou ils connaissent ces problemes et donc peuvent orienter l equipe d animation sur la conduite qui peut etre efficace... <{POST_SNAPBACK}> Oui, la directrice avait quotidiennement la mère au moins une heure au téléphone. Par contre, elle ne donnait aucune solution, étant elle-même dépassée. Le père maltraite les 2 gamins, et les parents sont séparés. Le père voit ses enfants dans une structure spécifique... Citer Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Rémy 0 Signaler ce message Posté(e) 6 août 2005 Le père maltraite les 2 gamins, et les parents sont séparés. Ceci explique cela ! Les enfants ont vécu dans un climat de violence, il reproduise à l'extérieur ce qui était leur quotidien à la maison. Donc dans un séjour de 3 semaines, vous ne pouvez que limiter la casse, car ces gosses doivent être suivis psychologiquement pour retrouver un certain équilibre après avoir été maltraités par leur Père. Citer Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Quentin 5 Signaler ce message Posté(e) 14 août 2005 C'est l'éternel problème des enfants suivis à l'année par des éducs et qu'on envoie en colo l'été. La majeure partie du temps, ça se passe bien mais il arrive effectivement qu'il y ait quelques couacs. Et revient toujours la même raison avancée par les anims : "On est pas formés pour". Là-dessus, je les rejoins. En formation BAFA, on te présente les enfants comme gentils, polis, affectueux, etc... en oubliant au passage que certains sont aussi psychotiques, suicidaires ou ultra violents ! On ne peut donc pas demander à un anim en colo de faire le même travail qu'un éduc à l'année : d'une part, il n'a pas les diplômes et compétences pour, d'autre part, il risque d'agir complètement à l'inverse de l'éduc... Sachant que les éducs (et aussi les parents) sont généralement peu bavards pour nous expliquer comment s'y prendre avec tel ou tel enfant, il ne faut pas s'étonner que les anims se cassent les dents sur certains cas... On ne peut qu'essayer de contenir les problèmes, et c'est déjà bien quand on y arrive. Si avant la colo, l'organisateur a connaissance des problèmes d'un enfant, il doit s'interroger pour savoir si les conditions d'accueil du centre sont compatibles avec les troubles du gamin. Et ne pas hésiter à en discuter avec la famille ou les éducs, quittent à paraître un peu inquisiteur. Mais je préfère qu'on mette les choses à plat avant le départ plutôt que de découvrir les problèmes en cours de route et se retrouver démuni... Citer Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites