Oublieuse

La Place Et Le Rôle Du Directeur

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Bonjour!

Je vais bientôt terminer ma première colo en tant que directrice stagiaire. 21 enfants entre 6 et 8 ans avec trois animateurs, dont deux stagiaires bafa.

J'ai eu beaucoup de mal les premiers jours à assurer mon rôle, je me suis rendue compte que je n'avais pas du tout réalisé quelle était la somme de travail d'une directrice, qu'il fallait vraiment tout voir dans les détails (la place de chaque animateur dans la journée, en particulier pour la vie quot'). Comme en plus je ne suis pas quelqu'un de très organisé, il m'est difficile de voir les choses clairement, et je me suis vite fait prendre par l'instant présent, le jour le jour.

J'aimerais savoir comment vous préparez vos colos? je veux dire, avant d'être avec les animateurs? Que faites vous? Avez vous des horaires précis dans la tête, ou est-ce que vous en décidez avec les anims?

Mon autre gros problème, c'est d'avoir agi comme une animatrice. En fait, j'ai voulus, s'en m'en rendre compte, cumuler tous les rôles: animatrice et directrice. Résultat au bout de deux jours, je n'allais pas bien du tout, limite surmenée, trop à penser en plus de l'action avec les enfants, anxieuse du fait que je n'avais pas le temps de me poser pour réfléchir et voir les choses de loin. ça s'est amélioré à partir du milieu de la semaine car je me suis reprise, mais mon bilan personnel concernant ma colo est plutôt mauvais, je n'ai pas du tout réussi à mettre en place ce que j'aurais voulu (réunions d'enfants par petits groupes, participation des enfants pour l'élaboration de l'emploi du temps, des repas...), j'ai fait tout le contraire en fait :( Remplissage de cases d'emploi du temps, sorties trop nombreuses (deux sorties en cinq jours), enfants fatigués, pas couchés assez tôt (alors que c'est un des points les plus importants en ce qui me concerne). Bref, les jours sont passés, les enfants se sont amusés, mais je ne suis pas du tout contente de moi, bien au contraire.

Donc j'arrête de raconter ma vie, et je vous demande conseil. Comment gérez-vous votre rôle de directeur? Pouvez vous me dire comment vous organisez vos réunions du soir? ça m'aiderait d'avoir différents sons de cloche.

En ce qui me concerne, je faisais chaque soir un bilan de la journée où chaque animateur dit comment s'est passée la journée pour lui, ce qu'il a aimé ou non, et pareil pour moi. C'est à ce moment là que j'en profite pour dire aux animateurs les choses qui ne m'ont pas plus dans le fonctionnement de la journée, s'ensuivait souvent des débats, sur la sécurité, la pédagogie...

Ensuite, préparation de la journée du lendemain. Là où j'ai l'impression de m'être trompée, c'est que je participais à la préparation des activités, alors que j'aurais peut-être simplement du coordonner, et les laisser se débrouiller pour le reste.

Et les réunions duraient trop longtemps.

Comment faites-vous pour les raccourcir au maximum, et laisser du temps aux anims pour préparer leurs actis et surtout, dormir?

Autre point, jusqu'à quel point participez vous à l'animation avec les enfants?

En ce qui me concerne, chaque fois qu'un anim était en congé, je prenais sa place pour la vie quot', et je participais au reste, mais je ne préparais aucune activité. Je me dis que ça n'est peut-être pas mon rôle, mais d'un autre côté je me voyais mal laisser mes deux anims avec 21 enfants pas très autonome pour tout ce qui concerne les vêtements, la vie quot'.

Bref, comment dosez-vous entre votre rôle de directeur et votre participation à la vie du centre avec les enfants.

Tiens si vous pouviez me donner votre définition du dirlo, ça serait pas mal. En fait, ce stage pratique m'a permis de me rendre compte que je ne savais pas du tout ce qu'est le rôle du directeur, ni comment il doit s'y prendre pour assurer ce rôle. Je n'ai pas l'impression que mon stage théorique m'ait donné les bonnes clés. Peut-être que je ne me suis pas posé les bonnes questions non plus avant. En fait tout me paraissait clair, et c'est maintenant que je vois que je me trompais.

Bref, j'attends vos réactions, vos expériences, vos coups durs en terme de direction, quelles ont été vos difficultés au début, etc... ça m'aidera à avancer, avant ma prochaine colo dans une semaine.

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Salut Oublieuse !

A chaque fois que je termine une colo, que ce soit en tant que directeur ou en tant qu'animateur, j'ai les mêmes regrets que toi ! Savoir que les enfants se sont bien amusés ne me suffit pas si je sens qu'il aurait été possible d'aller beaucoup plus loin avec eux... C'est donc positif que tu te fasses une "introspection", surtout qu'elle te servira au moment de rédiger ton compte-rendu de stage pratique.

Sur ton rôle en tant que directrice :

Tu dois tout coordonner ! Le travail du cuisiner, des agents de service, des anims bien sûr, des fournisseurs, etc... Tu es au carrefour du centre. Ca peut faire peur dit comme ça, surtout si tu ne te sens pas très organisée ! L'important est d'anticiper pour éviter de se retrouver bouffée au jour le jour. Pendant le centre, un directeur pense généralement à J+2. Ex : les anims ont parlé d'un repas trappeur qu'ils aimeraient organiser dans quelques jours : à toi de prendre aussitôt contact avec le propriétaire du centre pour savoir s'il autorise le feu de camp, avec la préfecture pour savoir s'il n'y a pas d'arrêté l'interdisant. Plus tu anticiperas, plus tu seras détendue. Ca n'évitera pas les coups de speed au dernier moment, on ne peut pas empêcher une chambre froide de tomber en panne ou une gamine de se casser le bras ! Mais ça te simplifiera grandement le boulot.

Sur ton organisation perso :

Avant d'être avec les animateurs, une colo se pense dans la tête. Il y a des impératifs que tu ne négocieras pas tes anims : objectifs péda, rôle de l'anim, etc. A toi de te sentir prête sur tous ces points en les bossant très en amont du centre. Plus tu seras "incollable", plus tu te sentiras à l'aise. Concernant ta gestion du temps en colo, il y a plusieurs manières de faire. Pour ma part, je divise mon temps en trois : direction (tâches administratives), animation (remplacement d'anim en congé par ex) et évaluation (observation du travail des anims, analyse du mode d'organisation, écart entre le prévu et le réalisé). Ces trois parties ne sont pas forcément égales en temps : il y a des jours où je suis pris dans la paperasse et d'autres où je passe mon temps avec les gamins en animation.

Sur le cumul des rôles :

Beaucoup de directeurs estiment que l'animation pure leur manque. Peut-être était-ce aussi ton cas sur ce centre ? Pourtant, il est impossible de cumuler les postes de directrice et d'anim. L'important est de savoir déléguer : si tu as confiance en tes anims et que tu arrives à répartir les tâches entre l'ensemble de l'équipe, tu t'économiseras du temps. L'erreur est de se croire indispensable à tous les niveaux du centre. Par ex, la préparation des activités relève des anims, sauf en cas de grand jeu important à préparer, auquel cas le directeur peut filer un coup de main. Mais il est important que les anims sachent aussi se prendre en charge le moment venu.

Sur la préparation de la colo :

Si tu organises une vraie réunion de prépa avant le centre (c'est-à-dire une réunion où l'on construit le projet péda de A à Z, où l'on définit un fonctionnement, etc), tu vas gagner beaucoup de temps une fois sur place. Rien que le premier soir, tu n'auras pas besoin de te lancer en réunion dans de grandes explications sur l'organisation du centre : tous tes anims sauront déjà comment ça marche.

Sur la gestion des réunions du soir :

Faire court, c'est possible ! Avant la réunion, il est important que tu définisses un ordre du jour. Suivant l'importance des points abordés, tu pourras définir un minutage de la réunion. Bien sûr, il est possible que les anims évoquent en réunion des points que tu n'avais pas prévu : mais on s'adapte ! Pour gagner du temps, je ne fais pas de tour de table : ne parlent que ceux qui ont des choses vraiment importantes à dire. Tu n'es pas obligée de tout dire pendant la réunion : il m'arrive souvent au cours de la journée de donner un conseil, de faire une remarque à un anim, de noter une demande d'achat de matos. Si tu es dispo dans des temps informels pendant la journée, tu gagneras du temps en réunion.

Sur le stage théorique :

On le trouve très consistant une fois achevé... et souvent trop juste une fois le premier centre encadré ! Maintenant que tu as vu ses manques, tu peux te créer tes propres outils pour améliorer ta gestion d'un centre. A chaque centre, tu verras que tu vas mettre la barre de plus en plus haut. Et c'est très bien comme ça !

Bonne continuation :bye:

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Salut Quentin et merci pour ta reponse. Je commence ma deuxieme colo dans quelques jours, ce sera l'occasion d'essayer de faire mieux. Je vais notamment essayer de donner plus de place aux anims, pour qu'ils aient plus d'initiatives. Bon et puis l'equipe sera reduite (2 anims et moi.

Je vais tenter une colo sans planning a remplir (du moins pas par les anims), avec reunions ouvertes a tous (de toutes facons j'ai du mal a concevoir l'un sans l'autre), et hormis les regles de securite de base, elaborer tout le reste avec les jeunes au fur et a mesure des problemes rencontres. C'est un peu risque comme pari vu mon peu d'experience. mais vu les anims que j'ai, on pourra toujours se rattraper si ca merdouille.

Sinon, je voulais savoir quel role a eu pour vous votre organisateur lors de votre premier stage de directeur?

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Retour de camp: ca s'est plutot bien passe, par contre j'ai vecu mes premiers moments "hors la loi", etre obligee de faire des conpromis entre le bon sens, faire plaisir au jeunes et la loi stricte. Bilan: il faut plus d'anims, en particulilier quand on veut faire un fonctionnement "autogere" ou s'en approchant, sinon on est systematiquement bloque.

Le systeme sans planning, pas mal du tout, meme si au debut les enfants sont un peu perdus et trouvent qu'ils ne font rien. La ce sont eux faisaient les menus, la bouffe, leurs sandwichs, certains ont pris pas mal de plaisir dans le fait d'etre assez libres, de pouvoir proposer des choses.

Trois gars sont partis a la peche (mais n'ont rien peche), une fille a organise un killer sur la semaine, trois autres sont partis faire un tour en vtt avec un anim. On a organise tout ce qui avait ete propose par les enfants, ou presque. J'ai ete juste un peu decue qu'il n'y ait pas plus de demande de la part des enfants.

C'est en partie du au fait que des activites kayak, plongee et equitation etaient prevues. Et aussi du fait que nous n'etions que trois encadrants, et que donc certaines choses n'etaient pas posisbles du point de vue legal.

En tous cas, ca m'a donne envie de continuer dans ce sens, d'ameliorer le "systeme".

La nous fonctionnions avec deux reunions par jour, une ou l'on propose des idees, et l'autre le soir pour voir la journee du lendemain, et organiser les idees proposees a la reunion d'idees. La deuxieme reunion servait aussi a dire tout ce qui ne va pas. Il y avait a chaque fois un preneur de notes et un moderateur. Si c'etait a refaire, je ne ferais qu'une seule reunion, et plutot le matin, en terminant par un truc energique pour bien commencer la journee, plus une reunion entre anim apres le repas du midi, ouverte aux enfants, ou l'on discuterait de comment mettre en place les choses proposees par les enfants. Et si c'etait a refaire, je prendrais au moins un anim de plus. Et je ferais en sorte que le role du directeur soit uniquement legal, pour pouvoir repartir les taches entre tout le monde, et ainsi avoir un fonctionnement d'autogestion a l'interieur de l'equipe d'animation aussi.

Bon si je raconte ma vie, ca n'est pas juste pour le plaisir de parler de moi, c'ets que je reflechis beaucoup a comment faire fonctionner un centre sur un systeme autogere, et que j'aimerais y reflechir avec vous aussi, alors n'hesitez pas a parler de vos experiences, envies, reflexions.

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Invité patouuuuuuuuuu

Merci pour cette ode au système d'autogestion où l'enfant (ou le jeune) peut enfin décider de ses vacances.

Je suis aussi une jeune directrice qui tente de mettre cela en place. Pas vraiment facile car les anims sont trop souvent formatés et accrochés becs et ongles à leur planning.

Après avoir vécu l'expérience en colo je tente de le faire en centre de loisirs et c vraiment compliqué car j'ai une équipe qui est sclérosé (la classe le mot compliqué!!) dans un fonctionnement classique.

Je suis beaucoup sur le terrain pour lancer le projet mais je m'épuise au final.

Comment les motiver???? Comment leur faire prendre conscience qu'en rendant l'enfant acteur on a tout a gagner?? Merci de vos conceils à venir!

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Invité fab (Invité)

bonjour à tous

l'enfant acteur de ses loisirs, une conception intéressante mais pas facile à mettre en place!

Les animateurs, notamment ceux qui débutent, ont l'impression que c'est rassurant de travailler avec un planning plutôt que de s'adapter aux demandes des enfants.

Je ne pense pas qu'ils sont formatés comme tu le dis patou mais c'est à nous les directeurs de les rassurer en les mettant à l'aise dans le système que tu décris. Personnellement, j'ai opté pour un système mixte;

il y a une partie de la journée qui est consacré aux projets d'enfants, c'est à dire ce que les enfants ont choisi de faire lors des discussions dans les réunions d'enfants; pendant l'autre demi journée, ce sont les animateurs qui proposent les activités et là on se rapproche plus du système planning!!

J'ai choisi cette formule car les animateurs étaient pas rassurés avec l'idée d'un planning vide, et même si ils n'étaient pas contre le fait de s'adapter aux envies des enfants, ils avaient la volonté de rester force de proposition

Ne te décourage pas patou !! c'est en répétant les choses qu'elle finissent par rentrer, sauf si tes animateurs sont contre la formule de l'autogestion, à ce moment là faut que tu changes l'équipe!!

je pense que ton équipe est d'accord avec toi mais ne voit pas la réalisation concrète de tes idées et ont la fausse impression que les enfants vont glandouiller ou faire toujours les mêmes choses si on leur demande d'être acteur de leurs vacances!!

bon courage et n'abandonnons jamais nos convictions !!

:bye:

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Il faut définir clairement ce qu'on entend par auto-gestion.

Moi en tant qu'animateur si un directeur me dit ça je risque de refuser, l'autogestion des enfants c'est impossible. Ils ne connaissent rien, n'ont que peu d'idées, ne pèsent pas correctement les responsabilités, ne connaissent pas la loi, de toute façon, sont nuls en gestion financière, etc.

Et l'objectif derrière ça? Il y a sans doute un objectif, si on décide que les enfants vont s'auto-gérer? Pourquoi choisir ce système plutôt qu'un autre? Si le but est clair, les déclinaisons concrètes de ce projet, ses applications de terrain devraient couler de source.

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Invité Patouuuuu

Salut à tous,

merci pour votre soutien. En effet il faut tenir bon et pas lâcher ces idées au profit d'un système où l'adulte décide tout ce qui est sûrement plus confortable!

Pour ce qui est du système mixte je suis plutôt sceptique. Comment considérer l'enfant comme acteur seulement la moitié de la journée. Je pense que ce système est fait juste pour faire plaisir et rassurer les anims et qu'il ne va pas assez loin.

Quand à toi Jean, qui croit que les enfants ne savent rien faire et n'ont pas d'idées ni le sens de responsabilités, je crois qu'il faut vite que tu tentes l'expérience d'un projet mené par eux. Tu seras sûrement bluffé.

Pour tous les sceptiques de l'autogestion. Ya un mec génial qui s'appelle Jean Houssaye et qui écrit des bouquins sur des fonctionnement de colos où l'enfant a toute sa place. Un bonheur!

Salut!!!

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Jean a posé une bonne question, mais personne ne répond : qu'entendez-vous précisément par autogestion (Patou, Fab ?). Car j'y vois deux sens possibles :

- un centre dans lequel les enfants peuvent proposer des idées d'activités, mises en place ensuite par les anims, où la participation à telle ou telle activité est laissée à l'initiative des enfants. Bref, l'enfant se construit son programme plutôt que de suivre un programme établi par d'autres. L'autogestion ne concerne ici que les activités.

- un centre dans lequel les enfants prennent en charge la gestion concrète du centre. A savoir : ils sont impliqués dans la composition des menus, définissent eux-mêmes des sanctions à appliquer, gèrent les finances du centre, etc. L'autogestion concerne ici tous les aspects du fonctionnement du centre.

Je rejoins Jean quand il dit que les enfants ne pèsent pas assez les responsabilités. L'autogestion, quelle que soit la forme qu'elle prend, ne peut se faire qu'avec le soutien des adultes pour aider les enfants à prendre les bonnes décisions. Faire des choix, peser le pour et le contre, ça s'apprend, ça ne se décrète pas. Du coup, la question se pose : si les adultes sont présents, est-ce encore de l'autogestion ? Car ça devient alors facile d'orienter les enfants...

Et puis, il ne faut pas oublier qu'il y a des enfants qui sont paniqués à l'idée de faire un choix. Choisir une possibilité, ça veut dire renconcer à une autre : il y a des enfants qui ne sont pas prêts à cela, et à qui un système où l'adulte décide pour eux convient tout à fait. Je balance ça pour faire un peu de provoc, mais bon : posons-nous la question de la pertinence de l'autogestion pour ces enfants là...

Ce qui serait sympa, c'est que vous donniez des exemples pratiques d'autogestion afin qu'on puisse en débattre, sinon ça va vite partir en discours théorique :D

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lol

Oui il faudrait vraiment expliquer ce que vous entendez concrètement par auto-gestion, et j'insiste, quels sont les objectifs que vous mettez derrière ça.

Pourquoi voulez vous que les enfants s'auto-gèrent? Qu'est-ce que ça vous apporte? Qu'est-ce que ça leur apporte?

En faisant une recherche sur Jean Houssaye, on tombe quand même sur quelques stéréotypes. (post soixante-huitards, d'ailleurs) :

-Agir avant tout (les grandes théories intellos étant réservées à ceux qui n'agissent pas, qui font de la réunionite, etc.)

-Antiautorité, éducation libertaire, refus de se soumettre (aux institutions surtout, et particulièrement l'éducation nationale)

-Communisme, Révolution communiste

-Anarchie

-Utopie d'auto-gestion

-Pédagogie dites actives (essais et tâtonnements, expériences successives)

-Anti-élitisme

Laissez-moi deviner... :D Vous pensez que un peu de spiritualité c'est bien, le boudhisme, ou l'animisme "world-culture" de certaines peuplades tribales, ou des celtes. Vous êtes écolos, vous êtes pour la dépénalisation du chichon. Vous avez un regard intéressé sur la paysannerie (auto-gestion alimentaire) et l'alter-mondialisme. Vous n'aimez pas Nicolas Hulot parce qu'il paraît qu'il est pote avec Chirac, et vous aimez écouter de la musique traditionnelle africaine ou du ska-punk. Vous aimez les dread locks?

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Invité patouuuuu

Décidément voilà un débat intéressant. Non Jean je ne suis pas une anar sur le retour et j'ai les cheveux bien peignés!!

Concrètement l'autogestion n'est pas mise en place pour faire des ptis che guevara mais pour développer l'esprit critique. Dans mon centre, les enfants et adultes ont décidés ensemble des règles de vie, les enfants mettent en place des projets dans lesquels les adultes sont également acteurs et apportent leur connaissance.

Dans l'autogestion, l'adulte à toute sa place et apporte des explications aux enfants lorsque leur sens des responsabilités fait défaut.

Je comprend que ce système a quelque chose d'effrayant. Il est en effet beaucoup confortable de fonctionner dans un système classique avec une pédagogie de transmission (comme à l'école) que de fonctionner sur la découverte. Il est plus difficile d'accepter de perdre un peu de son pouvoir et de son statut d'adulte pour être dans un projet qui considère l'enfant comme une individualité.

Donc voilà Jean, je ne suis ni utopiste, ni anar et je n'ai pas de dreadlocks, je crois juste que les enfants valent bien mieux que ce qu'on peut (trop souvent à mon goût) leur proposer .

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patouuuu,

j'aimerais bien que tu puisses m'envoyer ton projet péda par mail.

Je suis vraiment très intéressée par le fait de permettre une gestion de plus en plus autonome de la strucutre aux enfnats mais je manque de billes. le fait de voir tout cela écrit dans un projet me permettrait de voir l'esprit global de votre fonctionnement.

J'aimerais d'ailleurs rester en contact avec toi pour éventuelelemnt échanger sur vos pratiques.

Merci.

a+.

Sonia

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Concrètement l'autogestion n'est pas mise en place pour faire des ptis che guevara mais pour développer l'esprit critique.
Le lien ne me paraît pas clair du tout. En s'occupant de soi on devient moins dépendant des autres, moins dépendant des adultes dans le cas présent. Mais après... piouh! c'est tout flou.

Je pense que c'est surtout la culture et le vocabulaire qui permettent de se forger un esprit critique, qui permettent à quelqu'un de voir plus loin que le bout de son nez.

Le souci c'est qu'on va dire que le fait de brider la curiosité et l'esprit critique transforment nos enfants en moutons passifs et consommateurs. Mais je ne pense pas que ce soit le cas. Les français dans les années 60 avaient un esprit critique, c'était pourtant la génération produite par l'école dans laquelle on faisait des cours de morale, et puis la tonalité générale du pays dans l'après-guerre était particulièrement patriotique, pour ne pas dire nationaliste.

Favoriser l'esprit critique, pour moi, ça serait donc

-s'intéresser à l'actualité. Avoir des journaux?

-s'intéresser à la diversité du monde. Ça se décline dans toutes sortes d'activités, de choix... Par exemple on va se déplacer pour aller à 2 km du centre. Il faut que les enfants sachent qu'on peut y aller à pied, dans le bus de la ville, dans le métro, dans le minibus du centre, en tram, en hélicoptère, etc. Et si on choisit un moyen plutôt qu'un autre théoriquement on est capables de s'expliquer.

Un autre exemple, c'est qu'on fait écouter souvent des musiques "en vogue". Un peu de rap, de hiphop, du slam, et autrement euh... tryo et les wriggles :lol:. Eh bien il faudrait aussi passer du rock (Led Zep? les Doors?) et du classique (Strauss? Wagner?), du jazz, etc. Et ne pas se limiter aux musiques dites "culturelles" comme les enregistrements de musique traditionnelle africaine, par exemple.

-développer le vocabulaire : augmenter le nombre de mots qu'on comprend est lié au nombre de concepts qu'on est capable de comprendre. C'est un pas qui me semble déterminant vers la philosophie. An utilisant des livres, peut-être. Mais surtout en faisant attention, souvent je me suis dit que les animateurs étaient malgré eux les premiers vecteurs de l'appauvrissement de la culture. A cause de ce qu'ils nommeraient le refus de l'élitisme, et qui est aussi une tentative de séduction des jeunes en utilisant leurs "codes" : vocabulaire pauvre entre autres.

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Et pour répondre au reste :

Je comprend que ce système a quelque chose d'effrayant.
Pour le moment c'est plutôt de l'utilité que je doute. Du moins tel que c'est présenté. Je veux des phrases choc, des liens évidents de cause à conséquence, etc. Comme ça je serai acculé et je serai obligé de dire que je l'ai fait aussi pour me défendre :D (ou alors j'avouerai mon manque de compétence, ou encore mon manque de courage "pédagogique" si j'ai bien compris :P)

Il est en effet beaucoup confortable de fonctionner dans un système classique avec une pédagogie de transmission (comme à l'école) que de fonctionner sur la découverte.
Eh bien je ne sais pas d'où sort ta pédagogie "de la transmission" mais pas de l'école, ça a changé, l'école, depuis 1950. :siffle:

Pourtant en citant Houssaye, tu dois connaître Freinet, non? Aujourd'hui Freinet c'est proche de la référence ultime de l'administration (mis à part pour le ministre).

Je ne vois pas pourquoi ça serait plus confortable. :blink:

Il est plus difficile d'accepter de perdre un peu de son pouvoir et de son statut d'adulte pour être dans un projet qui considère l'enfant comme une individualité.
Je ne comprends pas ce que signifie cette phrase. :wacko: Perdre son pouvoir, ok. Perdre son statut d'adulte, admettons... mais qu'est-ce que ça a à faire avec le fait de considérer l'enfant comme une individualité? ^_^

Quand à toi Jean, qui croit que les enfants ne savent rien faire et n'ont pas d'idées ni le sens de responsabilités, je crois qu'il faut vite que tu tentes l'expérience d'un projet mené par eux. Tu seras sûrement bluffé.
Quand j'aurai compris ce que tu appelles auto-gestion, je pourrai enfin te dire si j'en ai fait ou pas. lol. -_-

Ça serait sympa de le dire sinon on va disserter dans le vide, spéculer, et ça va servir à rien.

Les enfants c'est évident que je les connais mal, et puis d'un centre sur l'autre, c'est jamais pareil. Et puis je change d'avis constamment sur l'éducation, la place de l'adulte, celle de l'enfant, etc.

Cela dit, la définition de "enfant" ce n'est pas qu'une question d'âge. Avec Houssaye et Freinet, on a été se renseigner dans la psychologie affective, Freud (trop sexuel? quoique des pages sur lesquelles je suis tombé en cherchant de la doc sur Houssaye étaient elles aussi très portées sur le sexe) et surtout Lacan.

Il faudrait aller voir du côté de la construction cognitive de l'enfant (Piaget?). Puisqu'il me semble évident que le sens critique est une faculté d'adulte. C'est l'aptitude à se dégager de ses affects pour utiliser son intellect, et ainsi avoir une attitude rationnelle.

Pour cette histoire d'écrire les règles avec les enfants, tel que j'ai vu cette activité pratiquée -et que j'ai pu la pratiquer moi même il y a longtemps d'ailleurs- j'ai trouvé ça complètement factice. L'animateur mène la barque de bout en bout, tout en sachant qu'elle est percée de tous les côtés.

Ces règles ne sont qu'un moyen de vérifier que quelques enfants savent ce qu'on veut qu'ils disent. C'est pas parce qu'ils l'écrivent qu'ils l'appliquent. Et si comme d'autres je crois en la nécessité d'écrire des règles pour s'y référer ensuite, je pense aussi que lorsqu'on met un adulte (un vrai) en face d'un groupe d'enfants, cet adulte peut avoir un effet régulateur largement supérieur à ce bout de papier. Un adulte mature, stable, et digne de confiance. Un capitaine dans le bateau.

Pour reparler de Lacan, et d'autorité, une amie éducatrice me disait il y a peu que dans le foyer où elle travaillait, y'avait des soucis d'ordre, parce que le directeur était un psychologue adepte de Lacan.

«Un jeune a cassé le téléphone? il ne faut pas le réprimander, il faut le faire verbaliser...»

Et la casse continuait.

Alors j'ignore si c'est reproductible, comme modèle. Mais l'expression "démission parentale" a beaucoup de sens pour moi, face à certains enfants que j'ai rencontrés. On ne peut pas exiger de l'enfant qu'il se gère tout seul. On peut l'inciter à utiliser son intelligence. Mais l'énormité de la tâche, si elle était réellement appliquée, serait totalement décourageante, pour peu que l'enfant comprenne ce qui se passe.

Sinon on resterait pas plutôt dans le "l'enfant/le jeune a des droits, et notamment celui qu'on prenne son avis en considération"?

Si c'est ça c'est un classique, appliqué au moins dans la moitié des centres ou par la moitié des animateurs.

Mais c'est pas de l'auto-gestion ça.

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Invité patouuuu

Ptite erreur juste avant. Non Jean je ne te plagierai pas!!

Jean, je vais t'expliquer concrètement ce que j'entend par auto-gestion et si après ça t'as pas compris c'est peut être juste que tu n'es pas d'accord!!

Tu veux visiblement qu'on parle d'utilité d'un fonctionnement en auto gestion, je vais te répondre même si je considère qu'un système mis en place n'a pas à être utile!

J'ai encadré une colo avec des 12/14 ans qui ont décidé des règles de vie avec les adultes. c'est en effet factice si l'adulte joue les démagos et sait d'avance les règles qu'il acceptera ou pas. Puisque tu veux de l'utilité, l'heure de coucher décidé avec eux à toujours été respectée ce qui a permis aux anims de ne pas s'épuiser à jouer les flics (utile non?).

Le centre de vacances a ensuite été construit sous forme de village avec différents espaces de vie dans lesquels des projets ont été lancés. Le jeune se déplace librement dans ces espaces. Il y reste 5 min ou 2 heures si ça lui plaît.

Les anims ne sont donc pas référent d'un groupe de jeune mais ils gèrent un espace.

Quantitativement je serai pas te dire quels bénéfices, je sais juste que les jeunes se sont sentis en vacances et que nous adultes nous nous sommes sentis éducateurs et pas flics.

Quand je dis que c'est effrayant c'est que l'anim n'a pas une place et un rôle aussi évident que lorsqu'il arrive avec son activité clé en main. Il doit susciter et accompagner la mise en place de projets tout en laissant les jeunes être les vrais meneurs. C'est en ça que le système classique est plus confortable!

Quant à la pédagogie de la transmission je le définirai comme: L'adulte a le savoir et le transmet à l'enfant. Si je ne me trompe pas c'est bien ainsi que fonctionne l'école. Dans une colo ça donne un anim qui arrive avec son petit objet et qui dit aux enfants "aujourd'hui voilà ce qu'on va fabriquer".

Ca peut être intéressant mais les activités ne peuvent pas fonctionner que sur ce mode. Un anim peut mettre du matériel sur une table et dire "maintenant on va essayer de faire un truc avec tout ça".

Sinon Jean sur ton analyse des enfants d'un point de vue psycho je suis pas preneuse. Il me semble que les psychologues ne sont pas très amis avec la pédagogie. Je n'ai pas de définition de ce qu'est un enfant et peut être que l'esprit critique est une faculté d'adulte mais comment devenir un adulte avec un esprit critique si enfant on ne le favorise pas. Je crois bien que c'est ce qu'on appelle l'Education populaire (une théorie là dessus Jean?)

Pour finir, Jean tu parles d'un système classique où l'enfant a des droits dont celui de prendre son avis en considération. C'est bien ce système la qui est factice. Prendre son avis en considération ok, mais qui tranche? L'adulte? Le groupe? C'est bien là où se situe la différence entre prendre en considération (un peu démago aussi) ou permettre au groupe (adulte et enfant) de s'auto gérer et de décider ensemble.

Si je devais donner une définition d'autogestion c'est la possibilité de décider et non pas de choisir.

Sonia, si tu veux m'envoyer ton adresse je te ferai suivre un projet péda.

Voilà Jean, libre à toi de faire de tout ça ce que tu veux. Juste une question, quel fonctionnement mets tu en place sur tes centres?

Tchaooooooooooo

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J'ai autant de théories que tu veux, sauf cette semaine, je suis dans de très mauvaises conditions pour te répondre, et j'écrirais mal si je m'y mettais.

Cependant :

mais comment devenir un adulte avec un esprit critique si enfant on ne le favorise pas
Bah je sais pas, moi, alors, comment j'ai fait pour acquérir un esprit critique. A moins que tu m'apprennes que je n'en ai pas?

Parce que j'ai été élevé dans le plus pur esprit de la droite républicaine, conservatrice et patriotique d'avant-guerre, morale religieuse etc. On voulait que je sois prêtre (comme la moitié de ma famille) et je suis devenu athée.

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Bon j'mennuie, je vais répondre quand même. Mais désolé si c'est un peu brouillon. :siffle:

si après ça t'as pas compris c'est peut être juste que tu n'es pas d'accord!! Il me semble déjà qu'on n'est pas d'accord, mais je trouve que c'est quand même intéressant de discuter sur le fond des choses. Je serais désappointé que la discussion se termine sur un vulgaire "c'est mon choix", on m'a déjà fait le coup, c'est là une façon de mettre un point final dogmatique. Un comble pour une discussion sur le sens critique! :D (puisque critique c'est l'opposé de dogme, je préfère préciser, on sait jamais)

Tu veux visiblement qu'on parle d'utilité d'un fonctionnement en auto gestion, je vais te répondre même si je considère qu'un système mis en place n'a pas à être utile!
Je parle d'objectifs, pas d'utilité. Dans certains cas peut-être que les deux se confondent. Mais les objectifs que je cherche sont les objectifs pédagogiques, ou éducatifs, et précisément ici ce que je souhaite c'est une explication rationnelle sur le pourquoi de la chose.

Pas seulement "ça développe le sens critique". Je souhaite comprendre comment ça développe le sens critique. Plus haut j'ai donné des exemples de ce qui, selon moi, aide à développer la réflexion sur soi, ce sont des choses comme ça que j'attends de ta part. Qu'il y ait un lien logique entre le "comment" (que tu décris de façon très vague) et le pourquoi.

Si tu utilises les méthodes d'auto-gestion sans en chercher une utilité (c'est à dire une finalité rationnelle) alors tu le fais parce que "tu aimes bien ça"? Est-ce uniquement un lien affectif que tu as avec ce fonctionnement? Dans ce cas, si c'est uniquement affectif, comment ne pas penser que tu t'es laissée séduire par quelquechose de mauvais? Puisque ça n'est pas passé par le filtre de ton sens critique...

J'ai encadré une colo avec des 12/14 ans qui ont décidé des règles de vie avec les adultes. c'est en effet factice si l'adulte joue les démagos et sait d'avance les règles qu'il acceptera ou pas.
Il y a une des règles qui n'a pas été décidée par les jeunes : si les jeunes ont pu négocier les règles de vie avec les adultes, c'est parce que les adultes les y ont autorisés. L'existence de ces règles sous forme écrite en tant que référence "pour plus tard au cas où il y aurait un problème" a aussi probablement été décidée par les adultes.

Les adultes qui ont fait ça savent qu'il n'y aura pas de débordement lourd de conséquence. Sinon ils ne l'auraient pas accepté. Et je pense qu'ils sont donc maîtres du jeu, et qu'à ce titre, ils agissent comme s'ils acceptaient de négocier avec les jeunes. Ce qui est une façon de séduire les jeunes, de se les mettre dans la poche, en exprimant quelquechose comme : "nous ne somme pas comme ces salauds d'autoritaires, avec nous la discussion est possible".

Évidemment la négociation n'est pas forcément une mauvaise chose. Plus on grandit et plus on est en situation d'autonomie, en capacité d'assumer ses choix. Donc je laisserais plus de liberté à des ados qu'à des maternelles. A 14 ans ils peuvent choisir à quelle heure ils vont se coucher, ils connaissent assez leurs limites, ils assumeront de rater l'activité surf s'ils se lèvent trop tard, etc.

Puisque tu veux de l'utilité, l'heure de coucher décidé avec eux à toujours été respectée ce qui a permis aux anims de ne pas s'épuiser à jouer les flics (utile non?).
Mmhhh... Ben là manifestement les adultes ont trouvé un moyen pour imposer le coucher à tous les ados!

Pour te donner un exemple de ce que j'ai fait, moi, dans un cas similaire, d'abord je n'écrivais pas les règles. J'ai informé les ados qu'on avait rdv pour une activité avec un prestataire le lendemain à 9h30, on a calculé ensemble à quelle heure il faudrait se lever, et voilà. (c'était en camp, donc pas d'horaire de cuisine à respecter)

Le centre de vacances a ensuite été construit sous forme de village avec différents espaces de vie dans lesquels des projets ont été lancés. Le jeune se déplace librement dans ces espaces. Il y reste 5 min ou 2 heures si ça lui plaît.

(...) je sais juste que les jeunes se sont sentis en vacances et que nous adultes nous nous sommes sentis éducateurs et pas flics.

Les projets ont été lancés par des ados?

Attention tout de même à ne pas basculer et laisser croire les jeunes qu'ils sont les maîtres à bord (à bord du monde) et que les adultes sont tous là à leur service.

Quant à la pédagogie de la transmission je le définirai comme: L'adulte a le savoir et le transmet à l'enfant. Si je ne me trompe pas c'est bien ainsi que fonctionne l'école.
Le système éducatif, l'organisation même de l'école, donc, ne peut pas fonctionner autrement, certes. Dans l'absolu, un groupe d'adultes (l'Etat) a mis en place un système pour transmettre ses acquis aux générations suivantes.

Dans les classes, je le répète, Freinet est une référence. Pas forcément appliqué partout ni en toutes circonstances (va apprendre à lire à un gamin de 6 ans sans faire de transmission... :D), mais le constructivisme, socio-constructivisme, et les pédagogies actives ont déjà un sacré bout d'histoire derrière eux. Sans parler de la désormais institutionnelle pédagogie de PROJET. De manière générale, l'ambiance générale dans les classes vise à rendre l'apprenant plus acteur qu'il ne l'a été par le passé. (c'est à dire que l'instruction vire lentement vers l'éducation, il y a un énorme bazar interne à ce sujet).

Sinon Jean sur ton analyse des enfants d'un point de vue psycho je suis pas preneuse.
J'ai analysé "les enfants" d'un point de vue psycho?

Il me semble que les psychologues ne sont pas très amis avec la pédagogie.
Ben on ne pense pas la même chose. Pour moi les deux sont indissociables, nombre de mes formateurs à l'IUFM étaient très portés à la fois sur la pédagogie et sur la psychologie, sur la didactique, et sur d'autres sciences. J'ai eu des formateurs qui associaient les difficultés à réaliser certaines opérations mathématiques à certains problèmes psychologiques par exemple. D'autres moins extrémistes disaient plus simplement que chaque enfant est le produit de son histoire, qu'il a sa personnalité et qu'il ne peut pas tout laisser à la porte en rentrant dans la classe. C'est ce qui pousse l'administration (l'éducation nationale) à aller vers un côté éducatif plus prononcé en classe. Les pédagogies de projet, pédagogies différenciées, etc. ça vient de la prise en compte de l'individu psychologique. La présence de psychologues dans les classes, et plus particulièrement celles où il y a des difficultés, sont aussi une preuve de lien entre psychologie et pédagogie.

comment devenir un adulte avec un esprit critique si enfant on ne le favorise pas. Je crois bien que c'est ce qu'on appelle l'Education populaire (une théorie là dessus Jean?)
Je me suis trompé. lol. Je savais bien que je n'étais pas dans de bonnes dispositions pour répondre, hier. Est-ce que l'Education Populaire est la somme de tout ce que font l'ensemble des éducateurs populaires? Ou est-ce que c'est simplement la totalité des acquisitions cognitives et affectives qui se produisent en dehors de l'éducation nationale?

Si c'est comme je le crois la somme des actions des Educateurs Populaires, là encore, je me répète : on ne les a pas attendus pour inventer l'esprit critique! Ou alors on n'aurait jamais connu Voltaire, Rousseau, Diderot, euh... Newton et Galilée lol.

Je pense qu'un des grands moteurs de l'esprit critique, c'est la souffrance. Mais là j'exprime un point de vue personnel qui est relativement intuitif, j'ignore si je saurais le prouver.

Si je devais donner une définition d'autogestion c'est la possibilité de décider et non pas de choisir.
Prendre une décision c'est faire un choix. Pour être autonome lors d'une décision il faut plusieurs choses :

-d'abord le droit légal de le faire. Est-ce que si un groupe d'ados 13-16 ans te dit "nous avons le droit de faire l'amour dans le centre" tu les laisses faire?

-Ensuite il faut connaître l'ensemble des occurences pour effectivement prendre la bonne décision parmi toutes celles possibles. Est-ce que si un groupe de préados de 10-12 ans te dit "pendant notre camp nous mangerons des pâtes, des raviolis, du cassoulet et des pizzas" tu les laisses faire?

-Il faut aussi maîtriser les conséquences de ce choix et les assumer. Est-ce que si un groupe d'enfant de 5-7 ans te dit "nous aurons le droit d'utiliser des cutters" tu les laisses faire?

Pour moi bien souvent ces conditions ne sont pas réunies, en particulier tant qu'on n'a pas 18 ans.

Juste une question, quel fonctionnement mets tu en place sur tes centres?
Trop compliqué de répondre lol, je change à chaque fois. Je sais pas si y'a une constante... J'y réfléchirai. :lol: Et je raconterai ça dans un prochain message de trois pages. :D

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Invité Patouuuuuuuu

Salut à tous,

J'ai un peu de temps alors je lâche pas l'affaire Jean t'inquiètes!! Je ne finirai pas par "C'est mon choix et pis c tout!".

Je comprends ton scepticisme sur l'auto gestion mais si tu l'as vu en place de façon détournée (où on laisse à l'enfant l'illusion qu'il décide et qu'on a tout prévu en amont) pourquoi ne pas imaginer ce système mis en place sans manipulation de la part de l'adulte?

"Attention tout de même à ne pas basculer et laisser croire les jeunes qu'ils sont les maîtres à bord (à bord du monde) et que les adultes sont tous là à leur service".

Je crois qu'avec cette phrase tout est dit! C'est bien le débat sur lequel je suis sans cesse avec mes anims. Le fait qu'un enfant fasse ce qu'il veut devient une vraie menace pour l'adulte!

Quand on laisse à l'enfant la liberté de faire ce qu'il veut on en perd pas moins sa place d'adulte et on reste le garant de sa sécurité physique et morale. On lui dit non si c justifié. Mais finalement l'enfant a qui on laisse de la liberté s'en saisit et en fait plutôt du bon.

Si je mets en place l'auto gestion c'est surtout par rapport aux valeurs que je défend. Dans bon nombre de projet péda on parle d'individualité de l'enfant et on s'assoit ensuite gentiment dessus!

Sur l'esprit critique je reste sur ma position que cela se construit avec le temps, en effet avec tous les acteurs de l'éducation populaire. Je ne me pose pas en sauveuse. L'école, le sport , le loisirs...tout y participe. Je crois juste qu'on ne se réveille pas à 18 ans avec une carte d'électeur et un esprit critique en cadeau.

Une dernière chose, décider et choisir son bien 2 choses différentes. Si sur un centre on propose basket ou peinture et rien d'autre, l'enfant a le choix....entre les 2 propositions des adultes. A t il pour autant décider de ce qu'il allait faire?

Je suis surprise Jean que tu ne puisses décrire un fonctionnement plus ou moins commun à tes centres. Comment faire ce métier si on est pas engagé sur certaines valeurs? Tu as forcément des positions sur l'activité, sur l'exercice du pouvoir de décision de l'enfant, sur la place de l'anim... et tu n'en changes pas tous les 15 jours!

Cela voudrait dire que tu mets aussi bien en place une colo avec un planning d'activité pré rempli avant même l'arrivée des enfants et sur un autre centre tu fonctionnes sur des projets construits avec les jeunes?????

Peut être est ce juste la trouille de se mouiller? J'avoue qu'après cette (ces) envolée lyrique contre l'auto gestion, je suis curieuse de savoir comment tu travailles. Allez fais pas ton timide Jean!!!

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Mon avis sur l'auto-gestion n'est pas qu'une question de vécu, c'est aussi une bonne part de déductions.

Je crois que l'auto-gestion essaye de s'approcher plus ou moins d'une grande autonomie laissée aux jeunes/aux enfants. Je pense que l'atteindre à 100% est impossible, ne serait-ce qu'à cause de l'agencement du centre auquel les jeunes participent. S'ils veulent être autonomes, ils ne viennent pas au centre, et comme ça ils n'ont même plus les animateurs qui viennent leur donner des conseils.

J'ai pris des lignes plus haut pour expliquer en quoi je pense que les éducateurs populaires ne sont pas directement responsables de la naissance de cet esprit critique. Je juge donc que l'importance relative de cette question d'esprit critique est ridicule par rapport à d'autres comme la sécurité, le bien-être, voire le divertissement.

On lui dit non si c justifié.
Une bonne part de la nuance se trouve là, peut-être. ^_^ Dans des cas précis, certains adultes jugeraient qu'il est justifié de dire non, alors que d'autres jugeraient qu'on peut laisser faire.

Je suis surprise Jean que tu ne puisses décrire un fonctionnement plus ou moins commun à tes centres.
Il en est de même pour moi à ton sujet. :siffle:

Je n'aime tellement pas donner des ordres que je ne suis pas directeur. J'ai déjà dirigé, sans donner d'ordre c'est pas évident, c'est faisable, mais j'y travaille encore, en particulier sur la gestion des négligences des animateurs.

Tu as forcément des positions sur l'activité, sur l'exercice du pouvoir de décision de l'enfant, sur la place de l'anim... et tu n'en changes pas tous les 15 jours!
Quand j'ai commencé à travailler, je ne me posais même pas de question à ce sujet, j'avais les idées plutôt arrêtées on va dire. :teteblonde: Aujourd'hui j'ai ravalé une partie de mon égo, et je suis relativement versatile sur ces questions.

Cela voudrait dire que tu mets aussi bien en place une colo avec un planning d'activité pré rempli avant même l'arrivée des enfants et sur un autre centre tu fonctionnes sur des projets construits avec les jeunes?
À peu de choses près, en effet.

Là c'est un peu plus l'expérience qui parle, mais j'ai choisi pourtant soigneusement les projets pour lesquels je m'engageais ces dernières années, et même les directeurs, et rien n'y fait, c'est toujours pareil.

Cependant dans tous les cas j'ai remarqué que moi aussi comme animateur je peux faire mon travail comme je l'entends. Je ne pirate pas le projet, ça n'a rien à voir avec ça. :lol:

Y'a une chose à laquelle je suis attentif avant tout, c'est la sérénité des enfants. Et c'est, je trouve, une question bien plus immédiate et préoccupante que le développement de l'esprit critique, surtout en colo. Mon fonctionnement pour ça c'est de beaucoup écouter tout le monde, de toujours accorder ma considération, de prendre le temps de tout faire tranquillement. J'estime que moi je peux être très pressé, mais que je ne dois pas speeder les enfants.

La seconde chose éventuellement c'est le divertissement, surtout en centre de loisirs. Les enfants sont là en vacances, pas pour apprendre des choses, pas pour obéir à quelqu'un qui lui fait la morale, et pas non plus pour "obéir" à quelqu'un qui lui dit comment s'y prendre pour se divertir. Les applications sont déjà bien plus nombreuses à énumérer que pour le premier point. En quelques mots, je suis attentifs aux demandes de chacun, je sollicite la participation des enfants/jeunes de manière formelle ou informelle pour organiser le temps, je n'oblige personne à participer à une activité, je ne dis jamais "dépêche-toi", j'utilise la grille d'activité comme support mais ce n'est pas pour ça que je la respecte.

Peut être est ce juste la trouille de se mouiller? (...) Allez fais pas ton timide Jean!!!
Oh l'autre! :rolleyes: La provoc' à deux balles! Ça fait déjà quelques années que je raconte ma vie ici :lol:

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Patou, j'aimerais bien comprendre quelle place occupe l'adulte dans ton centre... Tu parles d'auto-gestion, mais elle ne peut être effective qu'à partir du moment où les adultes ont disparu du centre. C'est con à dire, mais un anim aura pleinement réussi son boulot le jour où il ne sera plus utile à l'enfant. En quelque sorte, les anims travaillent donc à leur propre perte.

Or, il y a bien une équipe d'adultes qui est présente sur ton centre. Sont-ils prêts à tout accepter de la part des enfants ? Ou bien, comme à l'ONU, y'en a qui ont un droit de veto ? Comme Jean, je me pose la question de l'utilisation de la liberté une fois qu'on la met dans les mains d'un enfant. Je ne dis pas que ça va forcément virer à l'anarchie, mais je m'interroge sur la pertinence de l'auto-gestion quand les enfants n'ont pas tous les outils en main pour l'apprécier pleinement.

Je m'explique :

1/ Choisir un fonctionnement plutôt qu'un autre, ça demande déjà d'avoir de fantastiques capacités de mentalisation pour un enfant. Tous les enfants n'ont pas la possibilité de peser le pour et le contre de telle ou telle organisation d'un ACM avant de l'avoir vécue.

2/ Pour choisir un fonctionnement collectif, il faut argumenter. Or (ça va faire vieille France ce que je dis, mais je m'en fous), je trouve que les enfants n'ont pas un lexique de mots très développé. Souvent, lorsque je mène une discussion collective avec des enfants, il y en a qui prennent la parole puis subitement s'arrêtent : "J'arrive pas à expliquer". Ils ont l'idée, mais pas les mots.

3/ Je reste persuadé de la plus-value éducative qu'un adulte peut apporter dans un ACM. Les enfants attendent de leurs animateurs qu'ils leur ouvrent le champ des possibles : ça veut dire notamment proposer de nouvelles activités. L'animateur doit rester force de proposition, ce qui ne l'empêche pas de garder une oreille attentive aux souhaits des enfants. Il faut sans cesse rebondir sur ce que font ou disent les enfants, ou même ne disent pas. Ex : pendant une balade en forêt, des enfants ramassent de grands bâtons pour s'aider à marcher. L'animateur qui perçoit ce lien presque affectif au bâton proposera aux enfants de le personnaliser : graver leur nom dedans, le tailler, le peindre, le vernir, etc. C'est dans les demandes non formulées des enfants que se trouve le plus grand vivier d'activités.

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Invité patouuuuuuuuu

l'auto-gestion (comme moi je la vois) n'est pas la gestion seule des enfants. Il s'agit de la gestion faite par un groupe et dans "groupe" il y a bien une place pour chacun, adulte comme enfant.

Il ne s'agit en aucun cas de livrer les enfants à leur propre sort et d'emmener les anims à leur propre perte.

Ce système n'empêche pas à l'anim d'être force de propostion mais l'activité ne se conçoit pas que de cette façon. Je pense qu'il y a plus ou moins 3 façons d'aborder l'activité: l'anim qui propose, le projet qui se construit autour de la rencontre d'un groupe (enfants/ adulte, j'insiste je sais!) et le jeu libre où l'adulte a également sa place.

Lorsque vous parlez de clichés post soixante huitards (dread locks...) vous êtes vous même dans le cliché qui consiste à croire que lorsqu'un enfant a la possibilité de décider ça va forcément virer à l'anarchie.

En effet, la liberté totale serait dangereuse. L'expérience a été tenté, il y a un livre qui s'appelle "Libres enfants de Summer Hill" et qui fait frissonner!

En attendant, je vois que dans les débats la vraie question est la place que l'on donne à l'adulte. Je crois que me concernant la priorité est la place que je donne à l'enfant, elle détermine ensuite la place de l'adulte, les différents adultes pouvant occuper une place différente et permettre aux 3 "modes" d'activités d'exister.

En effet Quentin un enfant peut avoir du mal à exprimer clairement ses désirs mais il y a différents moyens pour s'exprimer, la parole n'en étant qu'un parmi d'autres. A nous de trouver des moyens d'expressions variés où chacun peut se retrouver. Je crois que ce qui est vraiment interessant c'est de mettre en place le pouvoir de décision et donc aussi de proposition de l'enfant. J'ai pas la recette magique pour ça et ça marche pas forcément.

Pour te répondre Jean concernant les convictions et les idées qu'on peut avoir sur un fonctionnement plus qu'un autre je ne pense pas qu'il s'agisse d'égo. Je ne sais pas forcément vers où je vais quand j'écris un projet péda mais je sais où je ne veux pas aller. Je pense qu'un directeur doit affirmer clairement ses positions. Une équipe mélangeant un tas de personnalités doit avoir une pédagogie commune tout en permettant l'individualité de chacun (tout comme pour les enfants).

En tant que directrice j'arrive avec un projet péda qui n'est finalement que des grandes lignes. Le projet de fonctionnement est ensuite établit avec les enfants et les adultes mais je ne fais pas de concession sur ce qui me paraît être primordial. C'est peut être ce qu'il y a de plus dur à ce poste. Dans ces cas là, est ce qu'il y a vraiment auto-gestion? Ma voix ayant finalement plus de poids...

Le problème est que l'enfant vit généralement assez bien ce système et c'est souvent avec l'adulte que je suis en opposition. Pour que l'enfant garde la place que je souhaite qu'il prenne il ne doit pas y avoir de concession avec l'équipe adulte sur un certain positionnement.

Pour finir, je citerai un formateur et directeur éclairé que j'ai pu croiser qui disait que:

"Le point commun de tous les pédagogues, c'est l'échec"

En effet vu comme ça pourquoi s'embêter! Sans être pédagogue, à peine apprentie, je me dis que finalement je dois juste être masochiste alors!

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Lorsque vous parlez de clichés post soixante huitards (dread locks...) vous êtes vous même dans le cliché qui consiste à croire que lorsqu'un enfant a la possibilité de décider ça va forcément virer à l'anarchie.
Parce qu'on ne parle pas de la même chose, c'est pour ça que ça aurait été intéressant que tu dises comment ça se passe concrètement chez toi.

Tu nous dis qu'on a tort de penser que si on laisse décider les enfants ce serait l'anarchie, et à la ligne en dessous, tu dis que effectivement si on les laissait décider ce serait l'anarchie (au sens de "bordel immonde et dangereux").

Heh?! Ben faut savoir! D'autant que si tu utilises ainsi le mot anarchie, c'est que tu n'es probablement pas anarchiste! Et donc la liberté de choix finalement... n'est pas celle que j'avais cru comprendre plus haut!

Selon moi tant que l'adulte est présent et souhaite organiser quelquechose avec les enfants, c'est l'adulte qui tient les rennes, et qui décide.

Pour te répondre Jean concernant les convictions et les idées qu'on peut avoir sur un fonctionnement plus qu'un autre je ne pense pas qu'il s'agisse d'égo.
J'ai pas dit ça, je parlais de moi seulement.

Je ne sais pas forcément vers où je vais quand j'écris un projet péda mais je sais où je ne veux pas aller.
Eh bien ça concerne tes animateurs, et si tu fonctionnes effectivement comme ça (ce qui contredit ce que tu as écrit plus haut) c'est normal que tes animateurs soient perdus. Tu ne leurs dis pas quel est l'objectif, mais tu passes ton temps à leur mettre des barrières? Heh! Alors ça, moi j'l'ai vécu et je peux te dire que ça n'aide pas à venir enthousiaste au boulot! Pour se demander tout le temps "qu'est-ce que ma directrice va encore me reprocher aujourd'hui?"!

Tout travailleur a besoin d'un objectif à atteindre, et quand il l'aura accompli il pourra dire lui-même "je l'ai accompli" ou "je ne l'ai pas accompli".

Le problème est que l'enfant vit généralement assez bien ce système et c'est souvent avec l'adulte que je suis en opposition. Pour que l'enfant garde la place que je souhaite qu'il prenne il ne doit pas y avoir de concession avec l'équipe adulte sur un certain positionnement.
C'est très bien, sûrement, d'avoir la capacité à comprendre aussi bien les enfants... mais à quel point n'est-ce que ta propre compréhension? Si tu es en opposition avec les adultes et pas les enfants, est-ce que c'est parce que les autres adultes ont tous tort?

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Invité patouuuuuuuuuu

Jean,

C'est bien de trouver des contradictions mais faudrait juste lire bien ce que j'écris. Concernant l'anarchie, j'ai dit que les enfants seuls donc livrés à eux mêmes pouvaient mettre en place un système anarchique. Moi je parle bien d'un système où les adultes sont présents et posent des limites si il y a besoin donc je ne vois pas bien où je me contredis????

Sinon je ne sais pas où t'as lu que je me considérais comme anarchiste? Je ne me définis pas comme tel et je ne crois qu'il n'y est que l'anarchie qui permettent la liberté de décider. Ya un truc qui s'appelle la démocratie, un peu en panne ces derniers temps, mais qui marche aussi en tout cas chez les grecs ça marchait pas mal!

Quand à mes anims, ne t'inquiètes pas Jean il y en a qui s'y retrouve très bien. Je ne leur mets pas des barrières systématiquement. Quand je dis que je ne sais pas forcément où je vais, j'ai quand même des objectifs clairement énoncés. C'est juste le projet de fonctionnement qui reste à construire donc finalement c'est une vraie liberté pour les anims. Peut être qu'en tant qu'anim tu préfères un directeur qui arrive avec son fonctionnement bien précis et où tu n'as plus qu'à t'exécuter...Moi je crois qu'un anim a un rôle plus important que ça et qu'il a également des neurones!!

Quand je parle d'opposition avec les anims c'est surtout sur leur confort perso. Par exemple un anim qui refuse d'aller dehors car il n'aime pas ça et qui donc en prive les enfants. C'est l'anim qui interdit le baby foot car personne ne veut venir à son activité. C'est ce genre de comportement que je combats car c'est bien l'enfant qui est en vacances!!

Je sens bien que je n'ai pas été très clair sur mon fonctionnement alors je vais retenter l'explication:

Dans un premier temps on essaye (enfants/adultes) d'aménager des espaces de vie. C'est souvent introduit par un grand jeu qui amène à faire le tour du site et à faire voir aux enfants les différents lieux et possibilités. Donc mes anims ont bien un rôle à jouer pour lancer ces aménagements. Souvent un petit groupe d'enfants s'empare d'un lieu (bibliothèque, salle de jeux, matos sportif, artistique...) avec un anim également référent. Au sein de cet espace le groupe qui le gère met en place ces règles, ces horaires...tout en étant cohérent avec les règles établies avec tout le groupe.

Petit à petit, chaque lieu prend vie, des projets s'y montent : une fresque, un tournoi de foot ou d'échec, un système d'emprunt de livres, un bar coopératif... Les enfants finissent par le gérer eux même. Chaque lieu a un anim référent qui apporte aux enfants ses compétences et ses idées (au même titre que chacun) et qui fait aussi vivre le lieu. Aucun n'enfant n'a l'obligation d'être dans un de ses projets. Il y a quelques anims qui proposent plus classiquement des activités pour les enfants qui en sont demandeurs. Jusqu'à présent je l'ai vécu sous cette forme mais il y a sûrement d'autre façon de faire vivre cela...

Voilà en espérant que ce soit plus concret et plus clair. Ce n'est pas un système anarchique, c'est un système qui fonctionne un peu comme un réseau d'échange de savoirs qui ne prend pas seulement en compte le savoir de l'adulte.

Moi en tant qu'animatrice j'ai adoré vivre ça bien plus que de devoir remplir un planning sur 15 jours avant même d'avoir vu les enfants. Pour ça j'étais plutôt mauvaise, j'avais le syndrome de la feuille blanche.

Pour moi l'anim n'est pas un technicien et il n'a pas à avoir des dons particuliers en matière sportif ou artistique. Dans ce système l'adulte construit avec les enfants, fait les recherches avec eux et peut se tromper avec eux!! Donc finalement je ne pense pas que ce soit tyrannique comme système et je ne crois pas que ce soit une barrière pour eux. Les anims qui le vivent mal, vivent surtout mal le fait de ne pas maîtriser le résultat. Je crois pour ma part qu'un adulte peut construire avec les enfants en maîtrisant l'aspect sécurité mais accepter de lâcher les rennes sur le reste et donc ne pas être le seul décideur.

J'avoue pas bien comprendre qu'est ce qui là dedans soulève tant de boucliers!! Et je crois Jean que avoir la majorité des opinions avec soi n'est pas forcément bon signe. Etre directeur c'est aussi être parfois un peu seul à défendre son idée et ne pas céder face à la majorité.

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On ne parlait donc pas de la même chose.

La définition de l'auto-gestion reste ainsi une notion encore floue pour moi, désolé.

J'étais rendu dans des questionnements d'éducateur spécialisé, à savoir : "l'éducateur" peut-il complètement faire abstraction d'une quelconque pression sur les personnes qu'il prend en charge?

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