Olivier 10 Signaler ce message Posté(e) 12 octobre 2006 :busted_blue: Bonjour à tous Je souhaiterais mener une réflexion sur la sanction dans le cadre mon milieu professionnel (internat scolaire 6-12 ans) et je pense que cette réflexion peut également concerner le milieu de l'animation. L'idée de départ est de dire qu'il y en a marre des sanctions qui sont sans rapport avec la faute commise ou parfois aussi disproportionnées (bref quand la sanction devient punition, influencée par le libre-arbitre de l'adulte tout-puissant). Laisser l'acte sans réponse ne me semble pas non plus structurant pour l'enfant qui doit apprendre à vivre dans un monde régi par des règles et des lois. C'est pourquoi je m'intéresse de près à la "sanction réparatrice" qui vise à demander à l'enfant de "réparer" sa bêtise. Cette sanction ne devant pas intervenir trop en décalé avec l'infraction, je cherche à créer une liste indicative assez exhaustive sur le modèle Infraction -> Sanction afin de permettre aux adultes de réagir plus objectivement (avec une part moins importante d'émotion) et aux enfants d'être informés de ce qu'ils encourent. Je vous demande donc, selon votre vécu, votre quotidien, de bien vouloir exposer les situations où vous avez sanctionné un enfant, pourquoi, et si vous pensez que votre sanction a pu servir à ce que l'enfant comprenne pourquoi son infraction était gênante pour lui ou les autres. Egalement si vous vous êtes trouvés confrontés à des situations où la sanction réparatrice était difficile à trouver... Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Astira 0 Signaler ce message Posté(e) 14 octobre 2006 Plop, (Pour les 8-11 ans) Lorsqu'un enfant a été agité dans la journée (bétise a répétition) je fais une liste, je lui explique le contrat, si le lendemain il n'a pas changé d'attitude je donne la liste à ses parents, je fini mon speetch en lui serrant la main (se geste tout bête généralement à tendance à résponsabiliser l'enfant car pour lui seul les adultes peuvent le faire). J'ai obtenu de très bons résultats, il me rapproche des enfants qui viennent me serrer la main fièrent comme des coqs à chaque rencontre et surtout ils ont oublié la punition (des parents) au profit d'un climat de confiance :wink: Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
pepito 0 Signaler ce message Posté(e) 18 octobre 2006 avec les petits (3-6), dans le centre ou je bossais ya deux ou trois ans, on avait deux petits monstres qui avait beaucoup de mal à respecter les regles; alors on les a fait participer; ils restaient à la garderie du soir, moment privilégies ou les enfants étaient peu nombreux; ils ont créer des panneaux qui expliquait les regles et les responsabilisent, et apres c'est plus facile quand ils dépasse les bornes... Ca marche pas a 100%, et puis c'était pas des vrais monstres, mais ca peux etre une solution a apporter Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Bruloff 0 Signaler ce message Posté(e) 7 novembre 2006 Personellement, je tiens lors de tout mes centre un cahier de 'discipline'. C'est à dire que je fais noter par l'enfant, par sa propre main toutes les bêtises qu'il a fait dans la journée. Au début de chaque séjour, je passe dans tout les groupes d'enfants petits comme grands et je montre le cahier. Je leur explique qu'une fois la page remplit, on appel maman et papa et on montre l'enssemble des bêtises au lieu d'en montrer une à la fois. Que plusieurs, ça fait plus mal en sommes... L'important est de leur faire écrire eux même. Dater et signer en marquant, toujours de leur main à coté: 'c'est vrai'. Puis devant les parents, c plus probant. C'est l'enfant qui a écrit, pas nous...donc, ça a plus de poids!!! Maintenant, je réfléchit aussi à d'autres 'outils' pour gérer mes centres... Pour le moment, se ne sont que des expériences, mais le fait de faire participer les grands (9-14 ans), à la vie de groupe des plus petits fonctionne aussi. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Olivier 10 Signaler ce message Posté(e) 7 novembre 2006 L'idée du cahier est intéressante... aurais-tu un scan d'une page d'un cahier d'un de tes précédents centres ? Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Invité Maïté Signaler ce message Posté(e) 7 novembre 2006 Mon truc c'est d'élire un président pour une période donné. Ce président sera le second dans ma gestion de la discipline. Il sait ce que chacun a le droit de faire et de ne pas faire grace au reglement décidé par tous les enfants en amont. Il n'a pas le droit de sanctionner mais doit rappeller à l'odre ses camarades. Ca marche super bien. PArce que forcement quand c'est un copain qui rapelle à l'ordre, ça fait plus mal que quand c'est l'animateur. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Bruloff 0 Signaler ce message Posté(e) 8 novembre 2006 Oui, je vais en scanner une ce week-end. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Esther 1 Signaler ce message Posté(e) 8 novembre 2006 Est-ce bien le rôle des enfants de rappeler à l'ordre les copains ? Je ne crois pas ? Pour moi c'est se décharger d'une tâche qui nous imcombe en tant qu'adulte même si c'est pas forcément le plus rigolo... Qu'il y ait un président, pourquoi, notement pour présider (des réunions par exemple), enfin je ne vois pas le lien entre président et gendarme de service... Faire participer les enfants ça ne veut pas dire faire n'importe quoi... Avez-vous pensez aux relation qu'il va avoir avec les autres... même si tout ce passe bien en apparence, et même si l'enfant dit oui oui ça me plait j'ai des gros doutes. Les enfants ont besoin d'être sur un pied d'égalité pour nouer des relation honnête entre eux (et même dans ce cas là c'est déjà pas facile...) Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Invité Sonia Signaler ce message Posté(e) 12 novembre 2006 Salut à tous, C'est marrant que je tombe sur cette discusion car j'ai chercher un peu partout fnac, internet, ect... des livres qui pourraient traiter de ce sujet avec des exemples concrets. Je pense qu'une bonne partie des animateurs ou educateurs sont d'accord pour chercher des sanctions qui ont un sens pour les enfant mais c'est toujours trés difficile. Connaissez-vous des bouquins qui traitent de ce sujet ? Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Invité sonia Signaler ce message Posté(e) 12 novembre 2006 Est-ce bien le rôle des enfants de rappeler à l'ordre les copains ? Je ne crois pas ? Pour moi c'est se décharger d'une tâche qui nous imcombe en tant qu'adulte même si c'est pas forcément le plus rigolo... Je suis completement d'accord, ne nous déchargeons pas sur des enfants sous pretexte que ça facilite le travaille des adultes. De toute façon dans ce genre de fonctionnement, ce n'est pas l'enfant (flic) qui est ecouté mais bien l'adulte qui est derrière, alors pourquoi le mettre en difficulter ? Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Sonia 0 Signaler ce message Posté(e) 12 novembre 2006 Voila, je me suis inscrite, c'est mieux ! :D Je me creuse souvent la tete avec les anims de mon équipe pour trouver des sanctions reparatrices, mais c'est vraiment pas toujours facile. Je suis trés interressé par vos exemples concrets. J'en ai deux qui se sont passé la semaine dernière : 1 ° On a trouver un gamin (12 ans) sur le toit du dortoir du collége passer d'une chambre à l'autre pour s'amuser.... Le toit fait 2 m de large et 10 m de haut, le gamin aurait trés bien pu se tuer. La reponse que nous avons donnée c'est : - Un conseil de conciliation avec le directeur, le prof principal, moi meme et 2 delegués. - Une rencontre avec les parents. - Et une exclution temporaire de l'internat afin qu'il fasse un dossier sur les "dangers domestiques" Il aura a faire cette exposer lors d'une veillée de prévention devant les 6eme et les 5eme du collège. Cette veillée sera faite en presence d'un medecin qui animera ensuite cette veillée pour répondre aux questions de tous les jeunes. Nous avons bien expliquer à l'enfant qu'il etait vraiment domage qu'il ne soit pas concient du danger, mais qu'on etait convaincue qu'il n'etait pas le seul. Sa conneries servira ainsi peut-etre à d'autre.... Je me pose beaucoup de question sur cette réponse qu'on a donné, car justement dans se genre de cas, comment peut-on faire une sanction réparatrice ? Qu'en pensez-vous ? Avez-vous des choses à ajouter ? 2° Une animatrice c'est fait craché dans son sac par un gamin plutot calme d'habitude. La réponse que nous avons donner : - nous avons pris à partit tout les collégiens reunis en leurs demandant ce qu'ils en pensaient, ils ont en grande partie trouvé ça innadmissible (surtout que l'animatrice est appreciée par le plupart des collégiens) Le collégiens est venu se denoncer de lui-meme aupres de l'animatrice suite à cette reunion. - J'ai ensuite convoquer les parents que je resois la semaine prochaine, et l'enfant à une lettre d'une page d'excuses à faire à l'animatrice. Nous n'avons pas trouver d'autres réponses reparatrice à donner a ce cas, Qu'en pensez vous, auriez vous fait autrement ?? Merci de vos réponses Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
livo.39 0 Signaler ce message Posté(e) 15 novembre 2006 Ah la sanction !!!! Réparatrice..... D'accord avec ceux qui déjà ont dit que nous n'avions pas à la déléguer aux enfants, ca me scandalise de voir des enfants que l'on nomme responsables d'un groupe pour y faire regner la discipline. Vous entendez par sanction réparatrice, "punition intelligente" ? Je pense pas qu'une sanction doit être inteligente. Pour moi on construit après la sanction et pas en même temps !! Un sanction, c'est par définition un truc qu'on impose et que l'enfant ne doit pas faire avec un grand enthousiasme !! Alors, suivant les individus, il faudra changer de techniques, d'idées... Je ne pense pas que l'on puisse faire des tableaux avec des dégrés de sanctions. a un moment, un enfant franchi délibérément une limite que l'on avait fixé, il doit en assumer les conséquences. On explique alors pourquoi on punit (ne laissez pas un enfant punit dans un coin quand il ne sait pas ce qu'il a fait). Ensuite chaque cas est différent et je ne suis pas sur que des sanctions réparatrice y en ai beaucoup. Deux trois exemples de celle qu'on emploie chez nous : Jet de nourriture à la cantine : balayage du sol avec les agents de service en fin de repas, mais je trouve pas que cela marche des masses, ils sont contents de passer le balai...rires... Un enfant se moque de la facon de lire le menu d'un de ses copains. Il a lu une histoire en fin de repas en guise de punition à la cantine devant tout le monde. Aujourd'hui, c'est terminé.... la suite au prochain numéro... Dans le cadre des activités périscolaire, Manque de respect des autres joueurs lors d'un match de foot garcons et de l'arbitrage que je faisais ce jour là (eh oui, errare humanum est !). Résultat, garcons privés de foot 15 jours, organisation d'un tournoi de foot féminin avec obligation d'arbitrage par les garcons, ca a été un suplice pour eux mais au combien formateur, puisqu'ils pu prendre conscience de la difficulté de faire appliquer les règles. (je suis un sadique, je sais .... c'est pas grave ....j'ai été footeux mais depuis la finale de coupe du monde j'en suis débecter, monsieur Z votre geste à marquer de facon bien négative) a plus Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Sonia 0 Signaler ce message Posté(e) 16 novembre 2006 Je ne comprends pas pourquoi bien ton propos... Tu dis que tu es contre la sanction reparatrice ou intelligente, tu dis que la sanction doit etre bete et méchante, et tu propose ensuite des sanctions qui semble vouloir faire reflechir les enfants sur leurs gestes. Un enfant se moque de la facon de lire le menu d'un de ses copains. Il a lu une histoire en fin de repas en guise de punition à la cantine devant tout le monde. Aujourd'hui, c'est terminé.... la suite au prochain numéro... En ce qui concerne celle-ci, je trouve que c'est plus de l'humiliation que de la punition, qu'est-ce que t'en penses ? Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Sonia 0 Signaler ce message Posté(e) 12 décembre 2006 (modifié) Personellement, je tiens lors de tout mes centre un cahier de 'discipline'. C'est à dire que je fais noter par l'enfant, par sa propre main toutes les bêtises qu'il a fait dans la journée. Au début de chaque séjour, je passe dans tout les groupes d'enfants petits comme grands et je montre le cahier. Je leur explique qu'une fois la page remplit, on appel maman et papa et on montre l'enssemble des bêtises au lieu d'en montrer une à la fois. Que plusieurs, ça fait plus mal en sommes... L'important est de leur faire écrire eux même. Dater et signer en marquant, toujours de leur main à coté: 'c'est vrai'. Puis devant les parents, c plus probant. C'est l'enfant qui a écrit, pas nous...donc, ça a plus de poids!!! J'ai mis en place ce systeme avec l'équipe de surveillants au sein de mon collége et je trouve que c'est pas mal du tout. Ce cahier permet d'avoir une conversation avec l'ado sur ce qu'il a fait en incistant sur sa vision de sa betise.. Nous avons rajouter 2 choses à ce cahier : Le jeune fait des propositions pour que ca ne se reproduise plus, et le jeune doit choisir entre 3 niveau de betises : 1 derangeant 2 vraiment trés derangeant 3 graves Cela leurs permet de mieux évaluer leurs erreurs, et de se rendre plus compte de se qu'ils font. (On se rend compte qu'il n'arrive pas à evaluer, c'est vraiment difficile pour eux.) Qu'en pensez-vous ? Modifié 12 décembre 2006 par Sonia Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Invité chris Signaler ce message Posté(e) 12 décembre 2006 Responsable des centres de vacances dans une grande commune de la région parisienne, j'ai pondu un texte en direction des équipes de nos centres de vacances afin qu'il serve de base de débat dans nos réunions. Peut-être pourra t-il contribuer également à votre réflexion sur le thème de la sanction !? Sanctionner ou punir ? Eduquer ou réprimer ? Sanctionner C'est faire preuve d'autorité en réponse à une transgression, en confrontant l'enfant à ses obligations vis-à-vis des autres et en lui permettant de réparer sa faute. Punir C'est faire preuve de pouvoir et de puissance, en plaçant l'enfant dans la soumission et l'impuissance. La punition est une sanction majorée par la subjectivité de celui qui la donne. C'est pour cela qu'elle est souvent vécue comme injuste. Recourir à des sanctions suppose plusieurs conditions : 1. L'existence de références : la loi, bien sûr, qui s'applique à tout le monde et qui n'est pas négociable et les règles de vie propres au centre qui doivent faire par contre, l'objet d'un débat et d'un consensus et qui sont négociables et modifiables. 2. L'équipe du centre doit être perçue comme garante de la loi, des règles et chargée de les rappeler et de les faire appliquer. 3. La réponse de la part de l'équipe doit être juste et adaptée à l'importance de la transgression. 4. Les sanctions ne peuvent être envisageables que lorsqu'il s'agit d'une transgression volontaire (s'il y a méconnaissance de la loi, cela s'appelle une erreur). La sanction collective n'est admissible et juste que si tout le monde est fautif (elle est trop souvent utilisée comme un moyen de pression pour inciter à la délation). La sanction : Elle peut servir de référence éducative à condition qu'elle place l'enfant ou la personne devant sa propre responsabilité. Exemple : C'est bien moi qui choisis de transgresser et donc de courir le risque d'une sanction. J'espère tirer un avantage ou du plaisir à transgresser, mais il y a un prix à payer à base de privation ou d'interdit, lorsque ma transgression sera découverte. Le jeu consistera pour beaucoup d'enfants transgresseurs à ne pas se faire prendre ! Lorsque l'enfant est pris à transgresser la règle, s'il y a sanction, elle doit avoir des qualités « réparatrices ». La sanction doit permettre à l'enfant de se déculpabiliser et de se « racheter » de la faute qu'il a commis. Elle lui permet également de passer à autre chose, notamment envers les adultes au près de qui il a besoin de rétablir une relation correcte et qui passe forcément par le solde du passif. Enfin, il a besoin d'être sanctionné pour croire en la valeur et la capacité de la loi et du règlement à le protéger lui-même. Paradoxalement, la sanction si elle est juste, est donc rassurante pour l'enfant. Si les adultes font preuve de laxisme dans l'application des règles, quelques enfants en profiteront et d'autres suivront. Très vite la grande majorité des enfants ne se sentira plus protégée d'une part et transgressera les règles d'autre part. Lorsqu'au bout du compte, l'adulte devra sanctionner, l'enfant le percevra comme une injustice. Attention ! La sanction n'est pas la seule réponse à une transgression de la règle. Dans la plupart des cas, le seul rappel à l'ordre suffit s'il est bien expliqué et argumenté. Le respect des règles et la socialisation sont des apprentissages qui nécessitent beaucoup de pédagogie. L'encadrement à pour mission d'éduquer plutôt que de réprimer. La punition : C'est une réaction souvent émotionnelle et impulsive à un comportement perçu comme étant transgressif ou fautif. Souvent la punition sera donnée, non pour réparer, mais pour accentuer la culpabilité ou servir d'exemple (comme cela, il ne recommencera pas…). La punition n'a pas de valeur éducative, elle n'a d'autre ambition que de tenter de dissuader le fautif de recommencer, plutôt que de le responsabiliser! La plus part du temps, elle n'aboutit finalement qu'à pousser le fautif à faire preuve de plus d'intelligence pour ne pas se faire prendre !! La punition est donnée le plus souvent, non en fonction de la faute commise, mais en fonction de l'importance souvent subjective que lui donne celui qui découvre la transgression. De plus, le niveau de la punition est trop souvent lié à l'individu à qui elle s'adresse et n'est donc pas égalitaire. Pour la même faute commise, si le responsable est considéré comme un « petit dur », il sera plus lourdement puni que s'il s'agit d'un enfant bien considéré. Punir n'est pas un acte éducatif, c'est un aveu de son impuissance à cadrer un groupe ou un individu autrement qu'en employant des moyens répressifs ou coercitifs. Attention à la démagogie ! Nous devons aussi rappeler aux enfants que nous sommes là pour répondre à leurs besoins et non à tous leurs désirs, que nous sommes conscients et soucieux de leurs droits, mais qu'ils ont aussi un certain nombre de devoirs et d'obligations. Si nous ne savons pas résister aux demandes des enfants, baliser leurs attentes, les confronter à différents aspects quelquefois frustrants de la réalité, alors plus tard le prix à payer en sera très cher et face à tout cela, la sanction risque de sembler périmée, insuffisante. Il y a alors tentation de recours à la punition et à la répression… Deux citations de F. Deligny « Graine de crapules » à méditer : • Avant d'obliger un enfant à marcher, regarde s'il n'a pas un clou dans sa chaussure! • Si tu coupes la langue qui a menti et la main qui a volé, tu seras en quelques jours, maître d'un petit peuple de muets et de manchots. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Sonia 0 Signaler ce message Posté(e) 12 décembre 2006 Merci pour ce texte qui je crois resume bien ce que nous pensons, nous qui nous interrogeons sur l'importance de trouver des sanctions en lien directe avec la faute commise. Mais, suite à la lecture de ce texte avec ton équipe, avez-vous des exemples concrets de sanctions à nous faire partagés. Je suis bien convaincue de cette theorie, mais en pratique ? ça donne quoi ? :idee: Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Sonia 0 Signaler ce message Posté(e) 19 décembre 2006 Désolé, mais ce sujet me tiens a coeur , c'est pour cela que je le remonte sans arret ! Je ne sais pas pourquoi ce sujet reste sans reponse. Peut-etre parce que l'on est tous d'accords avec la belle theorie mais que l'on est incapable que donner des reponses claires. J'essaie souvent, avec mon equipe de trouver des sanctions qui vont vraiment faire reagir l'enfant, on s'est deja pris la tete plusieurs heures sur la reponse a donner a une erreur, mais finalement, les reponses ont été assez banals, (et le plus important : "qu'elle a été l' impact sur l'enfant !) Je pense qu'il serait interressant dans ce topic, de donner un certain nombre d'exemple de sanctions reparatrices concretes, qui pourrais nous aider a refflechir sur ce que l'on peut faire a ce sujet : "on est souvent impuissant!". Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
jean 7 Signaler ce message Posté(e) 20 décembre 2006 (modifié) Il y aurait aussi la solution d'être un peu conservateur, mais là j'imagine que chez les animateurs ça serait mal perçu. Redonner à l'enfant et au jeune sa place d'enfant/de jeune : l'adulte a raison, point. La discussion ici tourne autour d'un point : l'adulte a tort à priori. Même lorsque le jeune/l'enfant fait une bêtise, l'adulte a tort, et il préfère s'en remettre à un document (tant qu'à faire un document pondu par les jeunes eux-mêmes) pour être sûr de ne pas être injuste, parce que l'adulte serait injuste par essence. Peut-être qu'être adulte, c'est en prendre la responsabilité (d'être parfois injuste)? L'adulte se juge si mauvais lui-même dans cette histoire éducative qu'au fond, il voudrait ne plus être présent en tant qu'adulte (selon la conception conservatrice de la personne mature et responsable devant les jeunes). Alors on assiste à des expériences de responsabilisation des jeunes, on les incite à s'auto-réguler, on veut permettre à l'adulte de disparaître au maximum des questions morales. Soi-disant, ça permettrait aux jeunes d'être mieux éduqués, car mieux responsabilisés. C'est en vogue, faut le reconnaître, y'a un effet de mode du jeunisme là dedans, non? Je veux dire que rien ne nous prouve que le modèle "l'adulte a raison" est mauvais. Biensûr il y a des abus, des abus d'autorité entre autres. Mais dans le modèle où les jeunes s'auto-régulent, d'une part c'est très expérimental, et donc assez incertain. Et d'autre part, des abus existent aussi : certains adultes ont tellement peur d'être mal-aimés par les jeunes qu'ils n'osent plus leur apporter aucune contrainte. Est-ce que la punition est systématiquement injuste? On dit qu'elle n'est pas pédagogique ou éducative, moi je dis que si. A partir du moment où elle agit sur le jeune (en bien ou en mal) elle est éducative. Biensûr il reste la nécessité de se mettre d'accord en société. Malgré l'existence de la loi c'est parfois très dur. On l'applique selon certaines sensibilités, c'est aussi le cas des juges d'ailleurs (même s'ils ont un devoir d'objectivité, ils n'appliqueront pas la même peine pour la même faute selon les circonstances). Dans ce cas on utilisera un document, mais ce document est produit par les adultes. Faire entrer les jeunes dans la conception du document, c'est avouer que les adultes pourraient être partiaux, c'est douter de leur intégrité dans leur mission d'éducation. Voilà, ça peut avoir l'air d'une grosse provocation, mais je pense que ce sont des idées qui entrent dans la contradiction de ce débat. Aussi ça porte un peu le débat vers un bord qui n'est pas celui de départ, «la sanction réparatrice.» Entre autres, c'est parce que depuis le début, personne n'a dit comment on sanctionne : -une moquerie, une humiliation («pédé, sale pute, charclo, grosse vache»... dit en public ça se répare comment?) -un coup, une blessure physique (des excuses suffisent?) -un viol (lol provocation hein...) -une dégradation des affaires de quelqu'un d'autre (déchirer un vêtement, une photo...) Modifié 20 décembre 2006 par jean Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Quentin 5 Signaler ce message Posté(e) 20 décembre 2006 Oui, tout n'est pas réparable... Je pense que Jean a donné des exemples éloquents (bien que, soit dit en passant, j'espère ne jamais être confronté à un viol entre gamins en colo !), même si je ne suis pas forcément en accord avec la totalité de son post. A te lire Jean, j'ai l'impression que tu estimes qu'une sanction réparatrice est une demie-punition. L'adulte la préfèrerait à la punition pour éviter le côté "désagréable", et donc éviter d'endosser pleinement ses responsabilités d'adulte. Or, la sanction (je mets de côté le mot réparatrice) est simplement un autre outil pour signifier la transgression d'un acte. La sanction est toujours prononcée par un adulte, qui dit "non" comme on le dit dans une punition. La différence, c'est que la sanction ne rentre pas dans une logique de toute puissance de l'adulte qui impose sans expliquer : au contraire de la punition, la sanction vise la compréhension de l'acte par celui qui l'a commis, dans le but qu'il ne se reproduise pas. Pour revenir à ce que disait Sonia, je ne pense pas qu'on puisse donner des exemples concrets de sanctions réparatrices, applicables dans d'autres situations. D'abord parce que tous les actes ne sont pas réparables (il y a réparation lorsqu'autrui a été victime... mais quid de l'enfant qui a un comportement dangereux pour lui ?). Ensuite parce que pour un même acte, le type de réparations choisi peut varier fortement... Prenons l'exemple d'un enfant qui a volontairement jeté un caillou contre une vitre de la colo (ou du collège dans ton cas). On pourrait imaginer que dans le règlement intérieur de l'établissement, le bris d'une vitre soit reconnu comme un acte répréhensible et que soit noté à côté la sanction encourue. Mais réfléchissons... Appliquerait-on une seule et même sanction si : - cet acte est le premier du genre de cet élève réputé sage - cet acte fait suite à une série de dégradations - ce caillou a visé une salle vide - ce caillou a visé une salle remplie d'élèves - ce caillou a été lancé contre une salle au hasard - ce caillou a été lancé dans le but de viser une salle en particulier etc... On ne peut pas se doter de grilles, parce que trop de facteurs liés au passé de l'enfant ou à son intention interviennent dans ce type de décision. Par conséquent, un même acte peut amener des réponses différentes. Mais ce n'est pas pour autant qu'on manque de cohérence : la cohérence naît de la permanence de la réponse adulte à une faute. Tant que tu signifies la faute par une sanction, quelle qu'elle soit, tu agis de manière cohérente. Ce qui n'a pas vraiment été dit jusqu'à présent, c'est que le dialogue entre l'auteur de la faute et celui qui la sanctionne est nécessaire. Il ne s'agit pas de "négocier" la sanction, car un adulte qui dit "non" puis revient en arrière n'est pas crédible. Mais en instaurant une communication, il s'agit de comprendre et faire comprendre à l'enfant la raison et le caractère répréhensible de son acte. Prenons à nouveau un exemple, celui cité par Sonia de l'enfant qui est monté sur le toit de son collège. On est tous d'accord pour reconnaître la dangerosité de cet acte. On peut donc, comme l'a fait Sonia, demander à l'élève de réfléchir sur les accidents domestiques. On peut espérer que cette sanction évitera à l'élève de remonter sur le toit. Mais cette sanction ne tient compte que du premier degré de l'acte, à savoir sa dangerosité. Elle ne tient pas compte du deuxième degré, lié aux motivations de son auteur. Quel peut-être ce deuxième degré ? - impressionner ses copains qui le regardent depuis une fenêtre voisine - découvrir un endroit inconnu du collège etc... La sanction ne sera efficace que si elle tient compte de ce second degré. D'une part, la discussion entre l'enfant et l'adulte va permettre à l'enfant de prendre conscience de ce qu'il recherche inconsciemment. D'autre part, la sanction va pouvoir intégrer cette donnée pour lui donner un caractère réellement dissuasif. Si l'enfant voulait impressionner ses copains : Lui faire organiser une défi sportif avec un prof d'EPS dans laquelle les enfants pratiqueraient un sport "dangereux" en toute sécurité (ex : escalade). Si l'enfant voulait découvrir un endroit inconnu du collège : Lui faire organiser une visite guidée de l'établissement à l'attention des CM2 qui passeront au collège l'année prochaine. Tous les lieux lui seront ouverts, mais il devra réfléchir au parcours que les CM2 emprunteront, et demander une "autorisation de passage" à chaque personne de l'établissement (cuisines, loge du gardien, etc). Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Sonia 0 Signaler ce message Posté(e) 20 décembre 2006 A te lire Jean, j'ai l'impression que tu estimes qu'une sanction réparatrice est une demie-punition. L'adulte la préfèrerait à la punition pour éviter le côté "désagréable", et donc éviter d'endosser pleinement ses responsabilités d'adulte. C'est un peu l'impression que ça me donne aussi. Je ne pense pas que le fait de chercher le plus possible des sanctions qui pourraient faire reflechir l'enfant dans le but de l'eduqué evite a l'adule d'endosser pleinement ses responsabilités. Je pense que c'est meme le contraire. Pour moi, c'est quand la punition est là pour signifier que l'adulte à raison que l'adulte se decharge de ses responsabilités d'educateur. Je pense que c'est meme assez dangereux, le fait d'apprendre à l'enfant à suivre l'autorité a tout prix, sans comprendre ! La sanction ne sera efficace que si elle tient compte de ce second degré. D'une part, la discussion entre l'enfant et l'adulte va permettre à l'enfant de prendre conscience de ce qu'il recherche inconsciemment. D'autre part, la sanction va pouvoir intégrer cette donnée pour lui donner un caractère réellement dissuasif. Si l'enfant voulait impressionner ses copains : Lui faire organiser une défi sportif avec un prof d'EPS dans laquelle les enfants pratiqueraient un sport "dangereux" en toute sécurité (ex : escalade). Si l'enfant voulait découvrir un endroit inconnu du collège : Lui faire organiser une visite guidée de l'établissement à l'attention des CM2 qui passeront au collège l'année prochaine. Tous les lieux lui seront ouverts, mais il devra réfléchir au parcours que les CM2 emprunteront, et demander une "autorisation de passage" à chaque personne de l'établissement (cuisines, loge du gardien, etc). En fait, quand je parle d'exemples concrets, c'est ce genre de reponses que j'attendais sur des cas précis. Des pistes pour mieux repondre à des actes, le plus pertinenement possible. Je pense que l'experience des autres sur ce genre de situations ne peut qu'aider à trouver des reponses adaptées. Comme vous je pense que l'on ne peut pas tous reparer, mais qu'il est interresant de chercher toujours a repondre intelligement. Comme tu le dis Quentin, il est important de chercher a comprendre le 2de degré d'un acte afin de pouvoir lutté efficassement contre la residive. Jean, si tu dis a un enfant que c'est comme ça, et qu'il faut obeir, le taux de recidive sera bien plus grand qu'avec un systeme de responsbilisation de l'enfant. De plus le plus important c'est ce qu'il est capable de faire quand l'adulte n'est plus là ! la phrase " soit surtout present quand tu n'est pas la !" est la phrase qui me reste toujours a l'esprit lorsque je travaille avec des enfants. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
jean 7 Signaler ce message Posté(e) 21 décembre 2006 Pour entretenir mon image publique (lol) je tiens à préciser que je ne défends pas forcément toutes les idées que j'expose. Je m'interroge, j'écris les questions que je me pose, mais à vous lire, vous semblez avoir compris des choses que je n'ai pas pensées. Pour revenir sur cette histoire de viol, c'est interdit par la loi, et puni (?) par la justice. On ne devrait pas trop se poser de question, à part dans une optique utopiste, où on décide de changer la société, etc. Pour pouvoir te répondre Quentin sur le fait que j'estimerais qu'une sanction n'est qu'une demi-punition, il faudrait que je fasse mieux la description. La définition donnée plus haut ne prend que des extrêmes... Puisque je pense qu'aujourd'hui énormément de gens "punissent" selon les règles éditées un peu plus en amont dans le débat (fussent-elles correctes), mais que pour autant ils ne sont ni barbares, ni violents, ni abusifs. Si j'ai bien compris, un adulte qui met un enfant à l'écart momentanément parce que cet enfant fout trop le boxon, c'est une punition. Est-ce que c'est quand même une punition si l'adulte ne dit pas "dégage, tu nous déranges" mais s'il dit "mets-toi à l'écart un moment pour te calmer parce que tu gênes tout le groupe"? Les enfants, et les jeunes, qui ont une intelligence rationnelle, ont aussi une grande part irrationelle dans leur comportement. Et je pense que bien souvent, la part rationelle est capable de comprendre que trop de bazar c'est insupportable, mais ce n'est pas pour autant que le comportement change. J'imagine que tout le monde a vécu euh... j'en sais rien, des mômes qui se réveillent à 5h30 le premier jour et qui réveillent tout le monde, ou d'autres super-excités lors de l'inventaire de fin de colo, etc. Vous sanctionneriez comment, dans ce cas-là? D'une part, la discussion entre l'enfant et l'adulte va permettre à l'enfant de prendre conscience de ce qu'il recherche inconsciemment.Personnellement je sais que j'ai vu des gens avoir ce genre de discussion avec des enfants, et je pensais qu'entre le transfert psychologique de l'adulte et les réponses convenues de l'enfant, tout était biaisé, et que c'était ridicule et inutile. Et j'estime que je ne fais pas du tout exception, et que moi aussi si j'essaye d'avoir ce genre de discussions, je risque de me planter. Si l'enfant voulait impressionner ses copains : Lui faire organiser une défi sportif avec un prof d'EPS dans laquelle les enfants pratiqueraient un sport "dangereux" en toute sécurité (ex : escalade). Je trouve ça un peu fort de café tout de même. Tu risquerais de lui donner une occasion de briller, et le lien de cause à conséquence n'est pas très clair. «Tu es monté sur le toit, c'est mal. Mais en fait c'est normal parce que tu ne te contrôles pas. Pour te contrôler, tu vas... organiser une séance d'escalade.» Il me semble plutôt que dans les cas d'une pulsion avérée, les psychologues aideraient le patient à se faire des armes pour résister à leur pulsion. Ou là si c'est l'angoisse d'être abandonné parce qu'il ne brille pas assez en public, faut qu'il arrive à se trouver des qualités qui font qu'on pensera à lui. Mais d'abord, c'est donner raison à ses peurs d'être abandonné. Ensuite en admettant qu'il ait raison et que les autres soient particulièrement indifférents à son égard, qu'il déprime, etc. il faut se trouver des qualités. Bon musicien ou dessinateur? Les références actuelles sont très mauvaises là dessus. Elles voudraient qu'on soit "celui qu'on respecte" (le malabar de la cour), qu'on soit le mieux habillé, le plus riche, celui qui défie le plus les adultes, qui se tape le plus de filles (éventuellement en les filmant avec son portable) etc. C'est une horreur de consommation. Je pense que c'est meme assez dangereux, le fait d'apprendre à l'enfant à suivre l'autorité a tout prix, sans comprendre !C'est dangereux aussi d'apprendre à l'enfant à se rebeller, à ne pas être d'accord. Ensuite on est toujours persuadés qu'il y a un complot quelquepart, on est persuadés que c'est bien de se rebeller. Et là, des rebelles, des anti-conformistes, il n'y a que ça autour de nous, si on regarde bien. Mine de rien ça fait des gens assez semblables dans leur anti-conformisme... Après on va cracher comme il se doit sur tout ce qui ressemble à du conformisme, les uniformes, donc les gendarmes, les militaires, l'incarnation de l'Etat répressif (...) et puis ben dans la logique des choses, les profs. On n'aime pas les bons élèves parce qu'ils sont trop d'accord avec les profs. Ce sont des abrutis parce qu'ils "entrent dans le cadre"... Pourtant beaucoup de profs se voient anti-conformistes aussi. :D Ce qu'il faut que l'enfant apprenne, c'est la curiosité et l'intérêt pour la compréhension du monde dans lequel il vit. Mais je vois mal comment ça s'oppose à "la punition", à part cette idée que toutes les punitions seraient arbitraires et impossibles à justifier à laquelle j'ai du mal à adhérer (c'est pour ça que je ne parle pas de punition et de sanction). Comme tu le dis Quentin, il est important de chercher a comprendre le 2de degré d'un acte afin de pouvoir lutté efficassement contre la residive. Donc vous considérez que quelqu'un qui "punit" ne se pose pas ces questions? Jean, si tu dis a un enfant que c'est comme ça, et qu'il faut obeir, le taux de recidive sera bien plus grand qu'avec un systeme de responsbilisation de l'enfant.Évidemment! Mais quand je défends un modèle d'éducation un peu conservateur, je ne défends pas du tout le comportement totalitaire et despotique de l'adulte. Quand un enfant vient de faire une bêtise, je ne lui dis pas "obéis parce que j'ai décidé". Je lui dis "arrête de faire ta bêtise parce que..." Ce modèle conservateur n'implique pas de lui-même une omniprésence autoritariste des adultes. Il me semble même que selon ce modèle on considère que les enfants ne demandent qu'à grandir et acquérir des responsabilités. Et je vois mal comment des adultes bienveillants et sensibles à la souffrance des jeunes passeraient à côté de ce second degré dont vous parlez. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Quentin 5 Signaler ce message Posté(e) 22 décembre 2006 Si j'ai bien compris, un adulte qui met un enfant à l'écart momentanément parce que cet enfant fout trop le boxon, c'est une punition. Est-ce que c'est quand même une punition si l'adulte ne dit pas "dégage, tu nous déranges" mais s'il dit "mets-toi à l'écart un moment pour te calmer parce que tu gênes tout le groupe"? Non, il s'agit bien d'une sanction. Une mise à l'écart temporaire renvoie l'enfant à la portée de son acte. C'est une décision en rapport avec ce qu'il a commis. Personnellement je sais que j'ai vu des gens avoir ce genre de discussion avec des enfants, et je pensais qu'entre le transfert psychologique de l'adulte et les réponses convenues de l'enfant, tout était biaisé, et que c'était ridicule et inutile. Et j'estime que je ne fais pas du tout exception, et que moi aussi si j'essaye d'avoir ce genre de discussions, je risque de me planter. Je te concède que c'est loin d'être toujours gagné. Mais puisque la transgression est parfois l'expression d'un conflit intérieur, pourquoi ne pas profiter qu'on a le "coupable" sous la main pour essayer de creuser ? Bien souvent, la punition tombe sans que l'enfant ait eu le droit de s'expliquer, parce que les adultes interprètent unilatéralement ses intentions. S'il y a discussion entre l'enfant et l'adulte, un début de réponse peut être trouvé. Ce qui n'empêche pas que la sanction tombera quand même. C'est dangereux aussi d'apprendre à l'enfant à se rebeller, à ne pas être d'accord. Ensuite on est toujours persuadés qu'il y a un complot quelquepart, on est persuadés que c'est bien de se rebeller. Laisser un enfant parler, ce n'est pas l'autoriser à se rebeller ! Oui, il y a des règles et des lois, et il va bien falloir que l'enfant s'y conforme. Cela ne l'empêche pas d'avoir le droit d'exprimer sa vision des choses. A propos du complot dont tu parles, cette théorie naît surtout du manque d'explication : à l'inverse, si on explique à l'enfant le pourquoi de la sanction, il y a des chances pour qu'il en saisisse l'utilité. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
jean 7 Signaler ce message Posté(e) 23 décembre 2006 D'accord. J'avais fait des fautes dans mon précédent message, voilà qui peut être mis sur le compte des nombreuses heures que j'ai passé à l'écrire. Je ne voulais pas dire "il faudrait que je fasse mieux la description" (de la sanction et de la punition) mais "il faudrait que je fasse mieux la différence". La deuxième chose, j'avais cité un autre passage où il était question de dialoguer avec le coupable avant de le juger, puis je l'avais effacé car il y avait une répétition avec le paragraphe que tu as cité, Quentin. Les droits de l'homme me sont trop naturels, et j'ai oublié de préciser que je prends en considération ce que l'enfant aurait à m'apporter. Certains ne le font pas, c'est vrai, je pense qu'il s'agit d'une minorité. Mon exemple, que tu as repris, me pose toujours problème, quand je relis les définitions du bas de la page précédente. Je suis avec un groupe dans une salle, on est tous arrivé là par bonne volonté, y'a un enfant qui met le bazar et qui gêne le groupe, je le mets à part après l'avoir prévenu plusieurs fois : 1- ce n'est pas une sanction car «je fais preuve d'autorité en réponse à une transgression, en confrontant l'enfant à ses obligations vis-à-vis des autres», mais sans lui permettre de réparer sa faute. Et c'est trop tard, je ne vois pas comment je ferais. 2- c'est une punition car «je fais preuve de pouvoir et de puissance, en plaçant l'enfant dans la soumission et l'impuissance.» (lol quand je lis cette phrase, je ne peux m'empêcher de penser que l'auteur cache difficilement sa partialité :D ) «La punition est une sanction majorée par la subjectivité de celui qui la donne. C'est pour cela qu'elle est souvent vécue comme injuste.» En effet, je ne suis pas totalement convaincu que les autres enfants du groupe étaient gênés, ainsi j'ai fait preuve de subjectivité. J'estimais que le groupe était gêné, et l'enfant coupable pas forcément. Il a protesté, je l'ai écouté, mais son discours ne tenait pas face à mes arguments. Ce qu'il y a c'est que j'ai utilisé de ma subjectivité pour déterminer que le bazar commis était gênant pour le groupe. Mais en même temps, je le fais parce que je pense que c'est mon rôle. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
livo.39 0 Signaler ce message Posté(e) 3 janvier 2007 Bon, on va redonner son avis Sonia tu me reproches d'avoir du mal à adhérer à la sanction réparatrice et d'un autre côté de donner des exemples qui te semblent constructifs. Effectivement je pense qu'une sanction doit être une contrainte parfois bête et méchante. Mais si dans la sanction qu'on donne on peut essayer de mettre un brin d'intelligence je pense que c'est aussi bien. Ce qui me dérange dans sanction réparatrice c'est le terme qui pour moi fait un peu "masturbation intellectuelle". C'est très en vogue de parler de sanction réparatrice plutôt que de punition. Un complexe ?? Le souci de ce terme, c'est qu'on voit maintenant des animateurs en périscolaire ou des stagiaires en centre de loisirs qui se croient forcément obligés de trouver une punition novatrice, intelligente, constructive et résultats des courses, l'enfant est toujours en train de faire des bétises alors que cela fait déjà plus de 5 minutes qu'il fait des choses dangereuse. Certains animateurs (trices) ont peur de passer pour "le méchant de la colo" par exemple ??? Pourquoi ??? Moi, je suis toujours ferme les premiers jours, je lache du leste après. Moi ca ne me dérange pas d'avoir une étiquette un peu rugueuse au départ, surtout parce que c'est beaucoup plus facile de gérer les gamins ensuite... Ca prouve à mon égo( ca va les chevilles ???rires...) que je suis capable de me faire respecter, que quelque part j'assure la sécurité de mon groupe d'enfants et jusqu'à maintenant j'ai pas de remords sur une punition que j'ai donné. Je crois que de toute facon, tout le monde concoit l'autorité d'une certaine facon et il sera difficile de se mettre d'accord sur la sanction. Dans notre centre, on en discute souvent et on tourne un peu autour du pot. On essaye tout de même d'harmoniser nos pratiques. Souvent on discute après avec un ou une animatrice si l'on trouve la sanction disproportionnée ou injuste. Mais c'est difficile de juger, on ne sait pas forcément ce qu'il s'est passé, comment c'est arrivé, pourquoi ? On essaye juste d'être JUSTE !et c'est ce côté là qui est difficile dans une sanction parce que c'est comme en justice, on peut toujours s'être trompé....J'imagine les gros titres dans les journaux "erreurs sanctionnaire au centre de loisirs, tous les détails des évènements... Bon j'arrête je dois avoir des séquelles du nouvel an. A plus Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites