Sur ce forum règne un sentiment de conflit "animateur/directeur&q

[Invité aldonico]

Salut à tous !!!

en lisant les différents sujets, réponses, propos de chacun...je ressens un certain conflit entre les directeurs et les anims !

Genre "vaut mieux que les animteurs se reposent plutot que de faire un cinquième", "(...)de toute façon au final, ce sera la faute du dirlo, donc on s'en fout" ou encore "des couples dans une colo ? QUELLE HOREUR....A proscrire dixit un directeur"...

Bref j'espère me tromper car étant anim désireux de passer mon BAFD, je suis persuadé qu'une colo réussie est une colo où équipe de direction et animateurs s'entendent. Et toutes mes colos réussies ont été dans ce sens...

Et enfin, les directeurs deviendraient ils "vieux jeu" ?

hop un ptit débat de lancer !

aldonico

l'anim'mateur

[Invité Flo]

A 25 ans (cela fait 4 ans que je fais de la direction), je ne me considère pas comme une "directrice vieux jeu".

J'ai déjà dirigé une douzaine de CVL d'une capacité variant de 27 à 95 enfants pour différents organismes.

Je suis tout à fait d'accord, une colo réussie, c'est une colo où animateurs et équipe de direction s'entendent pour le bien des enfants et pour leur assurer un séjour sympatique.

Sur les 11 permiers séjours que j'ai fait en tant que directrice, cela s'est toujours très bien passé. Sur le dernier séjour, 2 animateurs ont fait du mauvais esprit, m'obligeant à fliquer toute l'équipe d'animation pour savoir ce qui se passait. Forcément, il y a eu une mauvaise ambiance entre les animateurs et l'équipe de direction, ils avaient l'impression qu'on cherchait la petite bete et que l'on les poussait à la faute... Seulement, nous nous (moi et mon adjointe) sommes rendues compte qu'en fait entre anima., ils ne s'entendaient pas mais qu'ils n'osaient pas se dire en face ce qui n'allait pas... Nous on a essayé de crever l'absais plusieurs fois mais en vain... Résultat, les ragots on continué et c'est un ouf de soulagement que j'ai poussé quand le séjour s'est terminé. A l'évidence, les 2 animateurs ragoteurs (et par ailleurs mauvais animateurs, pas dynamiques pour un sous - je précise que cette colo était très bien payée !) avaient réussi à pourir le reste de l'équipe (6 autres animateurs).

De toute expérience on retire du positif maintenant, je pose des questions beaucoup plus précises lors des mes embauches et j'ai bétonné mon projet pédagogique concernant le fonctionnement de l'équipe d'animation !

[Invité jean]

Moi j'ai eu une mauvaise expérience en colo, en tant qu'animateur. C'est la seule colo que j'ai fait, j'ai pas osé en refaire depuis. A cause d'un travail d'équipe désastreux.

Le directeur faisait la police pour les anims en gros. C'était vraiment le père fouettard, chaque fois qu'il était là y'avait une ambiance pesante où on se demandait contre quoi il allait encore grogner. Et ça ne met pas du tout à l'aise pour parler des divers problèmes.

Le budget de la colo était proche de zéro franc en ce qui concerne les activités des anims, et en gros on avait du papier et de la colle, avec un peu de peinture...

Les anims étaient mis à deux par groupe de 20 enfants (les groupes d'enfants séjournaient au même endroit, mais tout se passait comme s'ils venaient de différentes colos). C'était impossible de s'arranger entre animateurs de groupes différents malgré les différences de compétences (moi je crois que ça aurait égayé un peu le séjour des enfants). Pour arranger le tout, la communication entre les animateurs passait plutôt mal (d'ailleurs je crois que c'était entre moi et les autres). Comme le directeur était souvent absent, chaque animateur faisait un peu ce qu'il voulait. Et là c'est vraiment nul.

Par exemple le directeur exige que les enfants restent dans leurs chambres pendant leurs temps calmes. Alors ok, moi j'applique la règle. Mais un autre anim passe derrière moi et laisse les enfants circuler dans les couloirs et les chambres. Alors je passe pour un père fouettard à mon tour pour les enfants. C'est frustrant de ne rien pouvoir faire dans ce cas. Pour les baignades on en a déjà parlé ici. Je fais mon speech pour expliquer aux enfants qu'on ne peut pas faire n'importe quoi pour une baignade. Et alors que je dois partir un autre sb me relaie, et il laisse tout faire, il ne compte rien (ni anims ni enfants)...

J'en ai parlé avec les autres anims qui n'en avaient rien à faire. En parler avec le directeur c'était impossible vu l'ambiance, je me serais fait jeter de l'équipe d'animation. Un jour d'ailleurs j'ai dit un mot de trop et j'ai cru que c'était fini pour moi...

Alors après ça je trouve qu'il n'y a sans doute pas de conflit animateur-directeur. A mon avis c'est au cas par cas.

Et je n'ai jamais réussi à voir un projet pédagogique avant d'être embauché, ou parfois lors de l'entretien. C'est pour ça que j'aime vraiment beaucoup les entratiens d'embauche dans l'animation, ça me permet de savoir où on va mettre les pieds.

[Olivier 10]

Je suis étonné de toutes ces mauvaises expériences racontées récemment sur le forum. Mais c'est vrai, on ne peut pas s'entendre avec tout le monde et c'est dommage que le séjour des enfants en pâtisse.

Sur toutes les colos que j'ai encadrées (une quinzaine), une seule s'est vraiment mal passée. J'étais anim (en août 2000), et je n'avais réussi à m'entendre ni avec la direction, ni avec les autres anims (sauf un en rando). Le dirlo confondait "la convention des jeunes" (texte de la CCAS dans lequel les jeunes disent comment ils veulent vivre leurs colos, idée de l'enfant acteur) et l'enfant roi. Enfin bref, j'ai passé trois semaines d'enfer mais apparemment la colo a plu aux gamins, c'est tant mieux (même si je pense qu'elle aurait pu être dix mille fois mieux...).

Les colos que j'ai faites en équipe de direction se sont pour l'instant passées de manière formidable. Venez travailler avec moi lol.

Jean, juste pour répondre à ce que tu disais sur le projet péda, les équipes sont souvent formées avant que le dirlo ne rédige son projet... ben oui il faut bien voir le centre, ou avoir le max. d'infos pour l'écrire. Néanmoins, tu as raison, avoir un entretien est utile pour savoir dans quelle direction on s'engage. Pour ma part, j'avais eu de très bonnes relations téléphoniques avec le dirlo que j'ai eu dans ma colo qui s'est mal passée. Il est difficile d'évaluer la pratique d'une personne sur le terrain à son projet péda ou en discutant...

[Invité jean]

Oui je n'ai pas été très précis. En fait je pense que si j'avais pu savoir avant que le directeur était ainsi, j'aurais refusé la place. Idem pour l'équipe mais là c'est la loterie.

Comme j'ai plus travaillé en clsh, je crois en ce qui me concerne que je préfère d'abord m'entendre avec le directeur (être sur la même longueur d'ondes) et ensuite l'équipe. Je peux dire ça parce qu'actuellement, je travaille avec une directrice (depuis plusieurs années déjà) que j'apprécie vraiment beaucoup, j'imagine que c'est réciproque, et je ne suis pas perdu si j'ai un problème avec un anim. Le projet pédagogique est en place depuis longtemps (même s'il évolue), et là je suis sûr que je n'aurai jamais de mauvaise surprise au niveau de l'équipe entière d'animation. Ca me permet de penser à autre chose quand je travaille, j'adore ça, c'est génial, vive l'animation J'ai l'impression de rendre des enfants heureux, je fabrique des bons souvenirs tout l'été et même pendant l'année, que demander de plus?

Mais les clsh et les colos sont sans doute bien différents au niveau du recrutement.

En fait, pour avoir vu des directeurs-trices qui avaient l'air de prendre le projet péda pour une formalité administrative, je sais bien qu'ils ne le rédigent parfois que "au dernier moment". Mais un directeur, quel qu'il soit, doit bien avoir une idée sur le fonctionnement basique de son centre. Sinon je ne vois pas trop pourquoi ils font des entretiens, le curriculum vitae devrait leur suffire... En plus pour un clsh, j'aurais tendance à croire que le projet pédagogique peut avoir certains effets au long terme, et qu'on ne doit pas le réécrire entièrement tout les ans.

Statistiquement, ça m'intéresserait de savoir si il y a beaucoup de cas comme la majorité de ceux que j'ai rencontrés où le directeur trouve que la communication entre les anims n'est pas un point essentiel.

Des directeurs font des réunions très formelles entre animateurs, où on doit parler de ce qu'on vit au jour le jour (joies et peines en gros). Je trouve ça très amusant, mais l'hypocrisie étant souvent de mise, on n'avance à rien. Alors à mon avis ces directeurs-là se plantent un peu puisque cette communication est une question de feeling. Ils ne sont pas dupes biensûr mais ils ont l'air de penser que les problèmes non-dits s'estomperont d'eux-mêmes. Comme si lesdites réunions étaient un moyen de se donner bonne conscience. Et ils ont tort. Quand en plus ils donnent des leçons alors qu'on ne les voit au plus qu'une demi-journée par semaine ça ne me donne pas envie de revenir.

Quand je vois ici (ou ailleurs) des gens qui passent de super équipe en super équipe, de super centre en super centre, ça me motive. Et ça me laisse une super image des centres et des équipes. J'ai l'impression que partout ça se passe comme à mon stage d'appro qui est inoubliable, avec des délires d'animateurs motivés, enthousiastes, et qui pensent plus aux enfants qu'au cinquième ou à leurs pauses cigarettes. Mais sincèrement ça ne m'est arrivé que dans un seul centre (celui où je travaille encore).

Une anecdote marrante: dans la fameuse colo, il y avait un "après cinquième" apparement, avec presque tous les anims (sauf deux ou trois "couche-tôt" comme moi). Et sans le directeur biensûr, puisque alcool et cannabis semblaient être de la partie.

[Invité Flo]

En tant que directrice de CVL, je ne considère pas le projet pédagogique comme un simple papier administratif à remplir. Non, pour moi, un projet pédagogique, ça explique pourquoi on est là, pourquoi les enfants sont là, ce qu'on va leur proposer et surtout comment on va leur proposer. C'est ce qui fait qu'une colo est différente d'une autre.

Personnellement, mes prpjets pédagogiques sont toujours assez longs (c'est ce qu'on m'en dit) : 12 pages minumum. A mon avis, c'est bien ce qu'il faut pour décrire :

- le projet éducatif de l'organisteaur (dont découle le projet péda)

- le séjour : durée, public, locaux, durée, contraintes de l'organisateurs, budget, l'équipe pédagogique et technique

- les objectifs pédagogiques à destination des enfants avec les moyens à se donner pour

- les objectifs pédagogiques pour l'équipe d'animation et les moyens que l'on se donne

- le fonctionnement sur le centre

- la vie quotidienne et le journée-type

- les activités

- le fonctionnement de l'équipe (profil des personnes à recruter, comment on va travailler ensemble, le non négogiable, les jours de congés, les pauses, ...)

Mon projet pédagogique est TOUJOURS rédigé avant que je commence les entretiens d'embauche meme s'il évolue ensuite. Cela me permet d'expliquer aux candidats ce qu'on va faire, comment on va le faire et surtout comment on va travailler ensemble, ce que j'accepte et ce que je n'accepte pas (cigarettes, drogues, alcoll, relations entre anim, pauses, ... tout y passe mais au moins c'est clair !). Je suis toujours étonnée lors de mes entretiens du manque d'interrogations des candidats quant à ce projet pédagogique, rares sont ceux qui posent les bonnes questions.

Cela dit, ensuite, mon projet pédagogique est longuement lu, expliqué et débattu en réunion de prépration de séjour, ce qui permet aux animateurs de se l'approprier, et éventuellement de le compléter. L'objectif, c'est qu'à la fin de la réunion, il ait été accepeté par tous.

A l'expérience, ce sont souvent les animateurs qui discutent et pinaillent le plus le projet péda qui sont ensuite les mieux capables de le respecter et de le faire vivre pendant le séjour ! Cela dit, je bosse avec des organisateurs qui payent très correctement les animateurs (de 40 à 50 euros par jour), alors peut etre que cela fausse un peu la donne.

J'ai conscientante d'etre très exigeante vis-à-vis des animateurs que j'emploie (je leur fait remplire des fiches d'activités, je leur faire rédiger leurs projet d'activités, je leur fait mettre en place des imaginaires, ...), mais il ne faut pas m'en vouloir, je suis aussi formatrice BAFA. Et j'apprècie les fins de séjours quand les animateurs me remercient de leur avoir tant appris pendant le séjour.

J'ai dirigé une quinzaine de séjours et seul un ne s'est pas très bien passé au niveau de l'équipe (mauvais esprit + ragotage + manque d'initiative). Cela dit, les enfants ont passé un bon séjour, et la majorité des animateurs étaient contents et ont eu l'impression d'avoir appris des trucs... Mais je suis très exigeante aussi vis-à-vis de moi-meme et à l'avenir, cela m'apprendra à mieux cibler les candidats, on ne m'y reprendra pas à 2 fois !