Invité Noël KOLM

Sports Mécaniques

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Invité Noël KOLM

Personne ne peut actuellement déclarer qu'il ignore les effets des activités humaines sur notre environnement et même l'évolution de notre planète. De Rio à Kyoto et maintenant Copenhague, le monde entier se mobilise.

Mr. Yann Arthus-Bertrand nous montre dans des photos et des films superbes les dégâts de notre consommation folle... la nôtre. Pas les autres, nous.

De tous les côtés, tout le monde fait des efforts pour sensibiliser chacun à ces problèmes écologiques et, en particulier, à amener les enfants à prendre en compte l'impact de leurs activités sur notre environnement.

Tout le monde est d'accord pour dire que la bagnole, c'est ringard... c'est pour les vieux et leurs vieilles habitudes. Le rêve américain avec un gros moteur, c'est finit. Les 4 x 4, out. Vive les petites voitures électriques, le vélib et le retour à la nature.

C'est l'avenir du vélo, de la randonnée, de l'ardente obligation du respect de la nature. C'est aussi le retour aux vertus et au gout de l'effort.

Ceux qui s'occupent d'enfants sont en première ligne pour amener ceux-ci à des comportements vertueux dont leurs parents sont incapables. Aussi, partout on sensibilise les jeunes aux problèmes environnementaux et à la protection de notre planète... Tout le monde, sauf quelques inconscients qui organisent la pollution de la nature, la consommation effrénée d'un pétrole pourtant devenu rare et les dégâts sur la flore et la faune que font ces engins fumant et pétaradant connus sous des appellations divers (quad, mini-moto, etc.) regroupés sous la trompeuse et pompeuse bannière de "sports mécaniques".

C'est le scandale et la honte de notre secteur.

Et il se trouve des animateurs pour s'en rendre complice ???

Faudra-t-il une règlementation nouvelle pour compenser l'inconscience de certains ?

Pourquoi font-ils cela?

Noël KOLM

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Bonjour Noël,

Pourquoi font-ils cela ? Tout simplement parce que le respect de l'environnement ne s'envisage pas de la même façon pour tous. D'un côté, il y a ceux qu'on taxe un peu vite d'extrémistes, qui vivent à la façon de Colin Beavan, le No Impact Man américain. Ceux-là font un effort de tous les instants et réfléchissent chaque acte quotidien en terme d'impact sur l'environnement. De l'autre, il y a ceux qui sont conscients des risques encourus pour l'environnement et font des efforts réguliers pour préserver la planète. Un peu de bio par-ci, de l'électro-ménager de classe A+ par-là, et surtout une chasse au gaspi importante. Mais tous ne sont pas prêts à dépenser plus pour sauver l'environnement Et puis, il y a les autres, qui considèrent leurs gestes comme bien suffisants : ils trient leurs déchets, ont installé des panneaux solaires sur leur toit... mais roulent en 4x4, consomment de la viande quotidiennement et laissent le chauffage allumé en journée chez eux.

Il y a un décalage énorme entre les intentions affichées par certains organismes de vacances et la réalité du terrain. Le mois dernier, je suis parti en Alsace dans un centre éco-conçu (récupération d'eau de pluie, panneaux solaires, compteur d'eau devant les lavabos et les douches, etc). Des efforts ayant été faits en matière d'architecture, je m'attendais à retrouver les mêmes efforts dans la vie au quotidien du centre. Mais au lieu de cela, il y avait des serviettes en papier pour chaque repas, le fournisseur alimentaire venait de loin, le chauffage au sol restait allumé pendant la nuit dans les salles d'activité, etc. Comme quoi, on peut décréter faire de l'éducation à l'environnement et se prendre complètement les pieds dans le tapis.

Les organismes qui proposent des sports méca dans leurs colos te répondront qu'ils proposent aussi des séjours écolos, où les gamins vivent à la ferme, mangent bio et se déplacent à vélo. Ah ah ah, c'est la même hypocrisie que la compensation carbone de tes émissions quand tu prends l'avion... Mais il faut croire que ça ne gêne aucunement ces organismes de faire le grand écart, signe du peu d'intérêt qu'ils accordent à leurs valeurs éducatives (s'il est prouvé qu'ils en aient...). Ils n'ont pas pris conscience que la bataille de l'environnement s'effectue tous les jours, dans chaque centre, indépendamment de la thématique du séjour.

Malheureusement, ces séjours sports mécaniques existent parce qu'il se trouve des parents qui y inscrivent leurs enfants... C'est cela aussi la triste réalité de notre secteur : tant que la mode existe, ces séjours perdureront...

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Invité Noël KOLM

Je suis très sensible à tes commentaires. Ils sont pondérés et lucides. Je crains qu'ils ne soient en plus exacts.

Après avoir bien vu comment certains de nos centres vivent en pleine contradiction entre leurs dires et leurs actes, tu termine en disant que si de tels centres fonctionnent, c'est qu'il y a des parents pour y envoyer leurs enfants.

Soit.

Mais il faut aussi des organisateurs sans morale pour les mettre en place,

des directeurs complices pour les diriger

et des animateurs sans projet pour les encadrer.

Les contradictions sont évidentes. Chacun les voit;

On éduque les enfants à la chose et son contraire:

Je parle comme ceci, je fais comme cela.

Mes mains font autre chose que ce que leur dit ma tête. Ca s'appelle de l'apraxie.

Quand cela cessera-t-il ? Quand cessera-t-on d'apprendre aux enfants à mentir à eux, aux autres et au monde... et surtout aux populations qui nous subissent, c'est à dire à celles du sud dont on pompe les forêts pour faire les serviettes en papier utilisées par la colo en Alsace dont tu parles.

Tentons d'être des animateurs honnêtes et de dépasser les fausses bonnes intentions et les déclarations vides de sens.

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tu termine en disant que si de tels centres fonctionnent, c'est qu'il y a des parents pour y envoyer leurs enfants.

A la réflexion, c'est peut-être aussi que les organismes se copiant mutuellement, l'offre devient limitée et restreint le choix des parents aux seules colos "du moment". On le voit bien avec Telligo : il n'a pas été un précurseur en matière d'activités scientifiques (on faisait déjà du labo photo dans les années 60 par ex), mais il a été un des premiers organisateurs à en faire une thématique complète d'un séjour, formule qui a rencontré son public. Conséquence : beaucoup d'organisateurs ont tenté de copier la recette, abandonnant au passage des séjours plus traditionnels. L'offre s'est resserrée.

Mais il faut aussi des organisateurs sans morale pour les mettre en place,

Ce type de séjour est souvent le fait de gros organisateurs et ce n'est sans doute pas un hasard. Quand on propose près de 50 séjours durant l'été, il faut qu'ils soient différents : on peut varier la tranche d'âge, le lieu d'implantation mais il faut aussi varier les activités ou la dominante, fatalement. Pour trouver le maximum de public, l'offre doit être étendue. Un même organisme peut donc tenter de séduire à la fois les parents soucieux de la préservation de l'environnement et du contact avec la nature (séjour à la ferme avec repas du terroir) et les parents intéressés par les activités extrêmes (séjour sports mécaniques). A chaque famille de faire son choix suivant ses goûts.

Mais évidemment, on comprend vite que ces organismes font les choses à l'envers. Ils ne déclinent pas leurs valeurs sur des séjours différents, ils créent des séjours de toutes pièces et peu importe qu'ils soient fidèles à leur projet éducatif. Ou alors, celui-ci est tellement abscons qu'il permet de faire le grand écart sans se faire mal... Je parlais plus haut de la taille des organisateurs : ceux qui sont gros ont une tendance au grand écart, peut-être parce qu'ils ont oublié leurs valeurs originelles ou que leurs fondateurs ont passé la main à des gens peu scrupuleux, qui considèrent les colos comme un gigantesque marché à dominer.

des directeurs complices pour les diriger

et des animateurs sans projet pour les encadrer.

Oui et non, car la conception de l'éducation, de l'enfance et des vacances s'affine avec le temps, au fil des expériences. On ne peut pas demander à un anim frais émoulu du BAFA de se positionner immédiatement. C'est aussi en passant par des désillusions qu'on finit par savoir ce que l'on recherche, ce que l'on défend. Par exemple, ma première direction de colo à 21 ans n'a plus rien à voir avec celles que je peux faire maintenant. Cinq ans plus tard, je vois les choses différemment, j'y vois plus clair sur ce que je souhaite transmettre aux enfants sur un temps de vacances.

Les contradictions sont évidentes. Chacun les voit;

On éduque les enfants à la chose et son contraire:

Je parle comme ceci, je fais comme cela.

Pour reprendre le thème de l'environnement, cela peut s'expliquer aisément. Cela fait plusieurs décennies que nous connaissons cette opulence, nous sommes pour beaucoup nés dedans. Nous voyons aussi ce vers quoi il faut aller, cette conversion nécessaire. Mais le chemin n'a rien d'évident : on ne balaie pas en quelques instants des habitudes ancrées en nous. On peut vouloir les combattre, mais il y a parfois des écarts. La tâche est encore longue, mais notre rôle auprès des enfants n'en est que plus évident.

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Salut,

J'ai une question toute bête: condamnez-vous donc tous les sports mécaniques et associations sportives qui les diffusent et pratiquent?

Ce n'est pas une question piège, loin de là. C'est juste pour bien comprendre vos écrits et vos positions.

Merci d'avance

à plus

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Invité Noël KOLM

Salut,

J'ai une question toute bête: condamnez-vous donc tous les sports mécaniques et associations sportives qui les diffusent et pratiquent?

Ce n'est pas une question piège, loin de là. C'est juste pour bien comprendre vos écrits et vos positions.

Merci d'avance

à plus

La question n'est pas toute bête. Elle est simplement un peu simplificatrice:

S'il s'agit de loisirs basés sur la consommation de produits pétroliers et autres consommation de ressources limitées, la réponse est un OUI, clair, net et sans appel.

S'il s'agit de sports utilisant de la mécanique sans consommation comme dit plus haut, la réponse se nuance et peut même devenir contraire: le vélo à jambes, oui; le vélo à moteur à essence, non.

D'autre part, un problème tout aussi fondamental se pose à la suite de ta question:

La consommation et la destruction de la nature plus l'exploitation de populations pauvres doit cesser. N'en soyons pas complices !

Le remplacement de l'effort personnel par des substituts mécaniques est plus nuancé. En effet, il est à priori bon d'éduquer nos enfants à compter d'abord sur eux-mêmes: ses propres forces, le gout de l'effort, etc... Mais... nos progrès viennent aussi du fait que l'on a su au fil des temps accroitre nos capacités par des "aides". Il est bon, par exemple, d'avoir une calculette pour accélérer nos capacités calculatoires; ou d'avoir un moteur pour faire avancer vite l'ambulance, etc... Il n'est pas bon que ces "aides" soient abusivement mises en oeuvre pour limiter ses propres capacités jusqu'à, par exemple, rendre superflu la connaissance des mécanismes calculatoires ou entrainer l'atrophie musculaire.

Vous avez parlé de progrès ? La voiture en est un. Le quad en forêt aussi... pour les travailleurs.

Les mêmes choses n'en sont pas dans d'autres circonstances.

Mais attention: ce n'est pas dans une démarche de progrès que ces séjours quad et mini-moto sont organisés mais dans un but évidemment lucratif.

Ne confondons pas réflexion et tentative (maladroite) de justification. Il est déjà bien assez de mentir aux autres pour éviter de se mentir à soi-même en plus..

Ma réponse est donc claire: quad et mini-moto = tricherie et comprommission.

Noël KOLM

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Dernière question et je mettrais vraiment mon sentiment sur tout ça: vous êtes tous les deux organisateurs si je ne me trompe pas, que mettez-vous concrètement en place pour lutter contre cette pollution et plus généralement, contre toutes pollutions et gaspillages?

Je vais même m'adresser à tout le monde: organisateurs, directeurs, animateurs etc... avez-vous déjà été dans un centre (au terme général: cvl, alsh, périscolaire etc...) où la notion d'écologie était très présente? Et comment cela s'est traduit dans le séjour?

à plus

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Dernière question et je mettrais vraiment mon sentiment sur tout ça: vous êtes tous les deux organisateurs si je ne me trompe pas, que mettez-vous concrètement en place pour lutter contre cette pollution et plus généralement, contre toutes pollutions et gaspillages?

Le sujet est vaste, du moins si on ne se limite pas à la simple question de la pollution et du gaspillage. Car je pense que cette réflexion ne peut s'inscrire que dans un cadre plus large, celui du développement durable. Après, je me méfie quand même de cette expression, trop à la mode, qu'on vide parfois de son sens, dont on se sert à des fins marketing, ou qu'on dénature en voulant pourtant l'appliquer. Mais l'idée est bien là.

En deux mots, concernant la pollution, ce qui est mis en place dans notre organisme :

- les classiques : tri sélectif, extinction des lumières en quittant une pièce, etc

- aucun convoyage en car ou en avion, on privilégie le train et le ferry

- achats de vélos pour permettre aux enfants de se rendre sur un lieu d'activités sans utiliser le minibus

- recours à l'e-mail ou à une interface extranet pour la gestion des inscriptions plutôt que l'envoi de courriers papier

- systématisation du recours à des imprimeurs labellisés et à du papier 100% recyclé pour tous nos supports de communication

- literie lavée à l'aide de produits labellisés, sans chlore

Après, suivant les séjours, des points sont laissés à l'appréciation des directeurs et de leurs équipes, l'essentiel étant que le projet de base soit communément partagé. Certains pourront par exemple tenter le compostage des déchets organiques si le terrain du centre mis à disposition le permet, si on a l'accord du propriétaire, etc.

Toujours dans l'idée de limiter la consommation et retrouver le plaisir de faire soi-même, la cuisine avec les enfants est une excellente activité. Remplacer le traditionnel Nutella par sa propre pâte à tartiner (même si on aboutit jamais à copier le Nutella !), c'est intéressant. Tout comme le fait de faire soi-même le goûter. Sur nos séjours enfants, nous équipons les centres en crêpières, centrifugeuses, etc pour que les enfants fassent eux-mêmes. Pour le séjour que je vais diriger au printemps, j'envisage également la constitution de malettes cuisine, remplies d'accessoires utiles (maniques, verres doseur, fouet, vide-pomme, etc) pour permettre aux enfants de disposer d'un vrai matériel "qui donne envie".

D'une manière générale, nous n'avons pas de séjour dit écolo. Nous essayons d'appliquer ces principes sur tous nos séjours, quelle que soit la thématique. Après, je le concède, bien des choses sont perfectibles. On pourrait faire plus de bio aux repas par exemple, encourager la création et l'entretien de jardins potagers permettant de disposer de sa propre récolte, etc. Tout cela est à l'étude et se met en place progressivement. Nous n'avons qu'un an d'existence, donc des moyens financiers encore limités. Ca viendra !

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Merci Quentin pour toutes ces précisions, je trouve ta démarche très intéressante. Elle note vraiment un effort pour faire évoluer les choses.

Au fait, quelle est ta recette de la pâte à tartiner faîte maison?

à plus

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Au fait, quelle est ta recette de la pâte à tartiner faîte maison?

Je tiens encore à préciser qu'égaler le Nutella relève du doux rêve. Cette pâte à tartiner ne doit pas être présentée aux enfants comme la copie conforme du Nutella, sous peine de se faire lyncher en moins de 2 minutes... Cela dit, ça peut aussi être le défi d'un séjour : tenter de faire varier la recette le plus possible pour se rapprocher du vrai Nutella. Au bout de dix jours, le secret de Ferrero sera peut-être percé ?

Pour l'équivalent de 2 pots à confiture environ :

- 150g de chocolat noir

- 60g de noisettes en poudre

- 200g de lait concentré sucré

- 125g de beurre

- 2 CC d'huile de noisette

- 1 sachet de sucre vanillé

Faire torréfier les noisettes dans un four à 200° pendant 10 min.

Faire fondre le chocolat et ajouter le beurre.

Ajouter le lait concentré, le sucre vanillé, les noisettes en poudre et l'huile de noisette.

Poursuivre la cuisson pendant 10 minutes environ sans cesser de remuer.

Verser dans les pots et laisser refroidir.

Au bout d'une heure, un peu d'huile se dépose en surface : la retirer tant qu'elle est encore liquide.

Une fois le mélange refroidi, passer les pots au frigo pendant 2h : cela va permettre à la texture de devenir plus homogène.

Voilà, et ce soir je teste la version avec du chocolat au lait pour voir si ça change fondamentalement le goût !

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