Imaginaire de séjour

[Invité L'animatrice]

Etes-vous pour ou contre l'imaginaire de séjour en CVL ? Pourquoi ? Quelles sont vos expériences en ce domaine?

[Aude 5]

Désolée de mon ignorance, mais qu'est ce que tu appelles "imaginaire de séjour?

[Invité L'animatrice]

C'est une histoire (imaginaire !) qui va servir de fil conducteur au séjour. Des personnages (animateurs déguisés ! )interviennent à certains moments du séjour pour relancer l'histoire ou pour lancer une activité spécifique en lien avec cet imaginaire.

Exemple d'imaginaire : un roi et une reine accueillent les enfants dans leur chateau (le centre de vacances). Ils font découvrir aux enfants leur domaine (grand jeu d'extérieur). Le prince doit revenir au cours du séjour, les enfants doivent préparer un spectacle pour lui. La reine est malade, il faut lui faire une potion magique pour la guérir (grand jeu) ...

[Invité arnaud]

Je pense que c'est une bonne idée,cela permet aux enfants de s'evader et le simple fait que les anims se déguisent ne serait ce que partiellement va leur permettre de croire qu'ils sont entourés par de nombreuses personnes et qui plus est hors du commun. Je suis animateur en clsh et j'essaye de faire de "l'imaginaire de séjour"comme tu dis le plus souvent possible.

[Esther 1]

Je relance ce sujet car c'est une question qui m'occupe bien l'esprit en ce moment.

Voilà, à pâque je vais diriger un séjour qui a pour thème : les sorciers au pays de Merlin. Je ne vais pas entrer dans les détails du séjour, mais en fait il va s'agir sur une semaine de plonger les enfants (6-11 ans) dans une école de magie (type harry potter revisté).

Nous (l'équipe d'animation) seront donc des prof de cet école. et je me pose certaines questions ?

Comme nous seront toute la semaine dans un imaginaire relativement fort, est-ce que cela ne risque pas que les enfants "s'embrouille" entre réalité et imaginaire ?

avez vous vécu des séjour comme cela avec fort imaginaire et avec des anims qui incarnent des personnages sur toute la semaine ?

Comment est-ce que cela c'est passé ?

Est-ce que cela vous fait envie ou au contraire pas du tout ? pourquoi ?

Moi ça fait longtemps que je me posais ces questions j'aurai des réponses concrète après mon séjour, mais en attendant j'y réfléchi activement afin d'éviter les maladresses.

Merci,

Esther

[tonia-tong 0]

dans le centre ou je bosse, les aniamteurs mènent un thème toutes les semaines, avec personnages, sensi, histoire,s aventures,..

ce sont vriament de supers souvenirs pour les enfnats et pour léquipe.

Certains reviennt et una n après nous reparlent de la sorcière ou du roi qu'ils avaient rencontré à l'époque.

Les enfnats raffoelnt vraiemnt de ces histoires qui donnent du piment au centre et à leurs journées. les anim' s'éclatent et cela leur permet d'avoir un cadre d'action posé, de préparé et c'est assez rassurant finalement , notamment pour les stagaiires.

sur le plan émotionnel, c'est sur que beaucoup de choses passent. Maitnenat il faut prendre du recul et savoir que certaines situations vont etre édulcorées pour ne pas faire peur aux enfnat.

A 6-11ans , ils savent très bien faire la part des choses. ils connaissent leurs animateurs et savent qu'ils s'agit d'un jeu et d'une histoire à la semaine.

sur le centre, c'est parfois mêe les enfnats qui nous proposent des thèmes pour les vacances prochaines.

Après, il y a certaines histoires qui mettent en jeu des personnages non-anmateurs comme de réels personnages imaginaires: pour nous c'étaient des petites créatures bleues dnas la forêt. La smeaine etait basée la dessus et nous n'avons pas coupé l'imaginaire. Ceux qui ne voulaient plus y croire à a fin de la semaine le faisaient et les autres nous demandent des nouvelles des créatures de temps en temps. L'important est qu'à la fin de la semaine, les enfants savaient queles créatures étaient gentilles et avaent envie de les aider. donc, même si l'imaginaire reste présnt , ils n'ont pas peur.

Nous, sur le centre, nous parlons aussi beaucoup des thèmes avec les parents. Les pauvres, sino, ils ne comprendraient pas grand chose: imaginez votre petite fille de 4 qui dit "yavait des bêtes bleues, on leur a trouver de spoils dans la foret.pi, y ont mangé des cailloux et l'inspecteur a fait un piège mais y étaient gentils". :D

Du coup, on en discute et surtout, tous les mois, un petit journal (feuille a4 recto verso) sort sur le centre. ils présente les aniamteurs, les projets, montre de sphotos et surtout explique ce qui s'est passé au niveau des thèmes. On fait un rapple des histoires. Les parents sont heureux de savoir enfin qui étaient ces créatures et les enfnats adorent collectionner ces feuillets pour avoir des souvenirs des semaines de vacances passées au centre.

Voili, voilou.

A+.

Sonia

[jean 7]

Y'a eu une période où j'aurais eu tendance à dire que c'était complètement crétin, et en fait j'ai changé d'avis depuis, à force d'investissement et de (menues) recherches autour des contes de fées, de l'Histoire et des histoires, de la transmission orale, et d'une certaine importance de culture spirituelle chez tous les humains.

J'ignore si tous les enfants (et adultes?) y croient ou pas. Parmi les nombreux sites internet existant au sujet de la sorcellerie et de l'occultisme, certains séparent les choses ainsi :

-il y a des gens qui ne croient pas du tout

-il y a des gens qui y croient totalement et viscéralement comme une réalité

-il y a des gens qui savent que c'est faux mais qui croient à la valeur spirituelle de ces mythes, histoires, légendes, etc. Ils peuvent dire qu'ils croient "à la poésie de la chose".

Je crois qu'il faut rester humble devant des histoires qui ont plus de mille ans d'âge, qui ont traversé les siècles et les cultures, qui ont parfois résisté à l'inquisition!

Peut-être que Bruno Bettelheim et sa "psychanalyse des contes de fées" m'ont tourné la tête. Toujours est-il que je pense que ces histoires véhiculent des valeurs, et que même sans admettre toutes les théories qui ont fondé la psychanalyse, je pense que les aspects allégoriques des contes sont indéniables.

Evidemment c'est difficile de tenir un tel discours sans mettre en question les problèmes des croyances dogmatiques. Nombre de contes bretons sont pétris d'allusions chrétiennes. D'autres font, eux, références à des croyances plus anciennes : sorcières, lutins, géants, mère nature, pan... un ensemble de croyances qu'on pourrait regrouper dans "le culte de la nature".

Facile de réfuter le dogme de l'Eglise, tout le monde le fait, c'est très à la mode, etc. Plus dur par contre avec les dogmes du culte de la nature. Cela dit nous présentons souvent ces dogmes comme faisant partie d'un mythe : la supercherie est donc dévoilée à priori. De plus on met en exergue la protection de la nature, c'est pédagogique... Tant mieux.

Mais on se demande toujours si en faisant cela, on n'est pas entraîn de manipuler les enfants. Maintenant, on estime qu'il y a 300 ans c'était le cas, lorsqu'on disait une histoire où le héros était sauvé par sa foi.

Ce qu'on présente aujourd'hui comme "un mythe", le culte de la nature, est érigé en culte véritable par certains peuples ou communautés, y compris en France. Vous pensez peut-être à des peuples animistes "dont la culture n'a pas encore été ravagée par les pays riches". Mais on trouve aussi des druides par chez nous...

Et sans aller jusque là, dans les milieux environnementalistes, on croise aussi des personnes convaincues que les plantes ont une âme, une personnalité, une influence spirituelle sur leur environnement, sur les gens qui les côtoient.

Est-ce que je ne favorise pas naturellement le culte de la nature parce que je suis convaincu qu'il est écrasé par les religions monothéistes? Et si c'était le contraire, est-ce que je ne défendrais pas une religion monothéiste?

Alors aussi, c'est explicité dans tout ce que je viens de raconter, je prends parti de la défense de la nature, moi, personnellement. Etant scientifique, je ne suis pas pour une sanctuarisation ou une "mise sous cloche" de la nature, mais je pense que les histoires sont un des éléments qui contribuent à faire du lien affectif avec la nature. Et que peut-être plus tard, cela jouera-t-il un rôle quand un des gamins que j'aurai croisé sera chef d'entreprise, et qu'il sera dans une situation de choix entre un protif augmenté et un développement durable de son activité.

Au travers des histoires, je prends aussi parti pour une culture plus humaniste que mercantile. Souvent quand on écoute une histoire, on se fait aussi plaisir à se réunir, en petit groupe, tranquillement. On n'est pas dans un parc d'attraction à 40 € la journée pour avoir des sensations fortes, on n'est pas avec un coach à x € la séance pour nous apprendre à vivre, c'est un plaisir différent. C'est le plaisir de parler de la vie avec d'autres personnes. Et aucune de toutes ces personnes ne détient "la réalité de la vie". C'est la multiplicité qui créé un ensemble dans lequel chacun va trouver ce qu'il cherche.