Formation, 1Ère Colonie, Groupe D'enfants: Les Angoisses...

[Invité anton]

Bonjour,

Je m’apprête à faire une formation BAFA pour les vacances qui arrivent. J'ai 24 ans et je suis au chômage. J'ai décidé de passer mon BAFA pour des questions financières mais aussi moral et personnelle. L'argent m'intéresse peu mais quand même. Étant parti en colonie durant toute ma jeunesse je voudrais maintenant rendre aux enfants d'aujourd'hui ce qu'ont fait les animateurs dans les vacances de mon enfance qui ont été un bonheur pour moi.

Connaissant les responsabilités des animateurs en tant que colon assez expérimenté l'idée d'encadrer des enfants ou des jeunes m'a toujours un peu effrayé au départ. Il y'a toujours la peur de se retrouver avec des enfants difficiles ou être sous le poids d'une faute grave. La dernière colo que j'ai faite à la veille de mes 17 ans s'était finie avec le renvoi de deux jeunes par la gendarmerie avec des conflits au sein des jeunes également.

Donc voilà clairement mes angoisses par rapport à ces séjours:

- Manquer de charisme et finalement apparaitre comme quelqu'un d'agressif en imposant certaines disciplines par la force.

- Manquer de patience même si je ne l'ai jamais vraiment testée sur le terrain. Donc peur de ne pas pouvoir transmettre ce qui me tient à cœur.

- Je n'ai également pas beaucoup d'esprit de pédagogie, non que je manque de générosité mais disons que j'ai une nature assez tournée vers l'intériorité. Je suis du genre dessineux si certains arrivent à voir le genre.

- En dernier mais ce point là a moins d'importance; manquer de ressources physiques. Je suis plutôt en bonne santé mais je sais que les rythmes des animateurs est très soutenu.

Voilà. Évidemment la formation générale répondra à ces questions j'imagine, mais j'aimerais avoir un début de réponse ou avoir des astuces de votre part.

Merci à vous.

[remiposeidon 0]

Bonjour,

Tout d'abord, tu as raison de souligner les grandes responsabilités qu'impliquent l'animation. Notre métier est assez mal reconnu, et c'est bien dommage. Tes angoisses sont parfaitement compréhensibles.

Je vais d'abord répondre point par point à tes interrogations.

_Les colos qui se terminent par une exclusion avec intervention de la gendarmerie, ça arrive (la preuve...) mais c'est très rare. des conflits au sein d'un groupe, oui, c'est inévitable, mais ça se gère. Et puis on est jamais tout seul pour gérer un problème. C'est le rôle de l'équipe d'animation, il y aura toujours d'autres animateurs pour t'épauler et le directeur pour te guider. Alors oui, en cas extrême, ça peut se finir avec l'exclusion d'un gosse, mais c'est assez rare, heureusement. D'autres solutions existent et peuvent être mises en place.

_Manquer de charisme... On ne peut pas être aimé de tout le monde. Dans le groupe, il y en a qui aimeront bien ta personnalité, d'autres non. Être le super anim' qui fait rire tout le monde, qui tchate à longueur de temps et qui est à fond les manettes 24h:24, il sera populaire auprès des gosses ouverts et motivés. Mais auprès des autres ? Les timides, les rêveurs ? Ils sont bien content de trouver un anim' un peu plus posé. C'était un exemple. Et imposer ses vues par la force, à moins vraiment d'être buté, ça n'arrive pas. Car encore une fois : il y a l'équipe d'animation, d'autres animateurs, et toutes les activités sont décidées durant les réunions. Et les enfants le savent, ne t'inquiète pas.

_La patience, ça s'apprend. Encore une fois, tu ne seras pas tout seul. Et puis tu verras, écouter les gosses, c'est jamais du temps perdu !

_On en revient au second point. À toi d'organiser des activités qui vont dans ton sens, il se trouvera toujours des marmots qui ont une sensibilité assez proche de la tienne, don't worry ! Et durant le séjour, tu échangera avec l'équipe d'animation, et t'appendra des trucs. À chaque séjour, même avec plusieurs années d'expérience. Et c'est ça qu'est magique dans le métier.

_Pour le rythme, c'est en effet soutenu. Maintenant, tu connais tes limites et c'est un point fort. Tu sais que t'as besoin de sommeil, ok. Donc tu fais la réunion du soir, tu prépare les activités du lendemain, tu prends deux rondelles de saucisson du cinquième, et tu vas pioncer. Tant pis pour la petite heure de discute entre collègues. C'est ce que je fais. Je me suis fait un peu chambrer par les autres anims, mais il n'empêche que le lendemain (et la nuit aussi d'ailleurs, fait que chaque fois qu'un gamin était malade, c'était moi qui réagissait en premier...), j'étais frais et dispo, ce qui limite les risques d'erreur. Le directeur ne m'a jamais reproché d'avoir rogné sur le cinquième, au contraire, il a trouvé ça responsable et professionnel.

Pour le reste, en effet, tu verras pendant ta formation ! C'est un métier génial, mal payé, mais génial.

En espérant d'avoir fait un peu déstresser.

Tiens-nous au courant !

[Invité anton]

Merci rémi pour ta réponse. Je t'ai envoyé un message sr ton adresse personelle.