Noel

Hypersexualisation Précoce

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Un rapport vient d'être rendu au Ministre de la santé concernant l'hypersexualisation précoce des filles. Il a été rédigé après 3 mois de recherches, entretiens divers, rapports et enquètes auprès de spécialistes et professionnels, etc...Ce thème commence à inqiéter beaucoup de monde. Une courte recherche sur internet en atteste.

Parmi les propositions qu'il contient, se trouve l'interdiction des concours de mini-miss.

Mais ces spectacles dans lesquels on invite des fillettes à se mesurer les unes aux autres sur les critères de leur beauté et de leur tenue sont-ils différents de ceux que l'on rencontre dans certaines colos sous le nom de défilés de mode ?

Si les premiers sont interdits, les second devraient-ils être tolérés parceque organisés dans un milieu d'enfants ?

Noël

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Invité kristouffe

Salut!

Tout d'abord; expliquons de quoi on parle. Que sont-ce l'hypersexualisation et la sexualisation précoce? Qui véhiculent ces phénomènes? Quels en sont les risques? Comment cela peut-il se concrétiser au sein d'un ACM?

<<L’hypersexualisation se caractérise par la surenchère sexuelle, à la fois dans l’univers

médiatique et dans les rapports entre les personnes. Quant à la sexualisation précoce,

elle survient lorsque l’hypersexualisation affecte les enfants et les préadolescent(e)s, qui

adoptent alors des comportements sexuels adultes avant d’avoir la maturité nécessaire

pour faire face aux conséquences.>>

En clair, l'hypersexualistion c'est, par exemple, des femmes à moitié à poils, sur-maquillées qui se dandinent de l'oignon. La sexualisation précoce arrive lorsque des fillettes voient ce genre d'images, ou lorsqu'elles imitent ces femmes.

Ce phénomène est essentiellement véhiculé par les médias comme la télévision, la musique ou les magazines de mode ou de beauté (y'a qu'à voir certains clips ou certaines photos). Mais aussi par les industries de la mode (certaines marquent proposent des soutiens-gorge ou encore des strings pour petites filles!), du cosmétique ou, évidement, du sexe. Et ils le font, car aujourd'hui, le développement économique est basé sur la rentabilité et le profit, souvent au détriment de l'humain.

<<Une étude étasunienne révèle que les jeunes sont en interaction avec différents médias

38 heures par semaine, en moyenne. Ces filles et ces garçons voient environ 3 000 publicités par

jour, 14 000 références télévisuelles à la sexualité par année, dont seulement 165 traitent de

responsabilité sexuelle. En moyenne, entre 6 et 17 ans, un(e) enfant d’âge scolaire aura

visionné 15 000 heures de télévision contre 12 000 passées à l’école!>>

Et nos enfants regardent ces images car ils s'identifient à ces stars, riches, célèbres, aimées de tous.

Du coup les fillettes fondent leur identité sur le paraître, sur ce qu'elles représentent, et non sur ce qu'elles sont. Le physique passe avant le reste... et ce n'est pas sans conséquences. La réussite scolaire et la santé, aussi bien physique que mentale peuvent être affectées. Le stéréotype de la femme objet fausse les rapports hommes/femmes. L’hypersexualisation ouvre, en outre la porte aux rapports sexuels non protégés, à la violence sexuelle et à la prostitution.

De nombreuses études montrent l'impact des médias sur les jeunes, qui disposent moins d'esprit critique qu'un adulte, et sont donc beaucoup plus vulnérable.

<<L’agressivité, la consommation de drogues et d’alcool, les mauvaises habitudes alimentaires, l’obésité infantile, une image corporelle négative, de piètres performances scolaires et une sexualisation précoce. En effet, les contenus sexuels encouragent ce type de sexualisation. Cette précocité est proportionnellement liée au nombre de grossesses involontaires et au taux d’IST. De plus, les recherches associent l’initiation sexuelle avant l’âge de 13 ans au recours à la

violence interpersonnelle et à l’utilisation d’armes ainsi qu’à l’expérimentation de

l’alcool et de la cigarette. On a aussi établi une corrélation entre la précocité sexuelle des

filles et l’usage de coercition lors des premières relations sexuelles : plus l’âge est bas,

plus la coercition est fréquente.>>

Alors nous, animateurs, qui sommes au contact des enfants de façon régulière, quel doit être notre rôle face à cela?

Je pense qu'une tenue vestimentaire descente, le non-port de maquillage ou de bijoux (ou alors de façon discrète), pourraient permettre de donner une autre image de que peut être une femme.

Ensuite, favoriser l'estime de soi au travers de nos activités, permet aux enfants de voir que leurs personnalités, leurs dons pour telle ou telle activité sont plus important que le physique.

Maintenant, pour répondre à la question de Noel, je ne vois pas l’intérêt d’un défilé de mode dans un ACM, bien au contraire. Je l’ai dit plus haut, pour combattre l’hypersexualisation des enfants, il faut valoriser non pas ce qu’ils sont physiquement, mais ce qu’ils sont intérieurement. Alors si ces défilés sont organisés pour le délire, pourquoi ne pas faire le contraire ? Des défilés dont la/le gagnant-e sera la/le plus laid-e, en raison d’une coiffure et de vêtements les plus conceptuels possibles.

Voili, voilou.

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Invité kristouffe

Ah, j'oubliais, je me suis aidé de ce pdf pour rédiger. Les phrases entre guillemets ci dessous sont copiées, collées.

<<L’hypersexualisation se caractérise par la surenchère sexuelle, à la fois dans l’univers

médiatique et dans les rapports entre les personnes. Quant à la sexualisation précoce,

elle survient lorsque l’hypersexualisation affecte les enfants et les préadolescent(e)s, qui

adoptent alors des comportements sexuels adultes avant d’avoir la maturité nécessaire

pour faire face aux conséquences.>>

<<Une étude étasunienne révèle que les jeunes sont en interaction avec différents médias

38 heures par semaine, en moyenne. Ces filles et ces garçons voient environ 3 000 publicités par

jour, 14 000 références télévisuelles à la sexualité par année, dont seulement 165 traitent de

responsabilité sexuelle. En moyenne, entre 6 et 17 ans, un(e) enfant d’âge scolaire aura

visionné 15 000 heures de télévision contre 12 000 passées à l’école!>>

<<L’agressivité, la consommation de drogues et d’alcool, les mauvaises habitudes alimentaires, l’obésité infantile, une image corporelle négative, de piètres performances scolaires et une sexualisation précoce. En effet, les contenus sexuels encouragent ce type de sexualisation. Cette précocité est proportionnellement liée au nombre de grossesses involontaires et au taux d’IST. De plus, les recherches associent l’initiation sexuelle avant l’âge de 13 ans au recours à la

violence interpersonnelle et à l’utilisation d’armes ainsi qu’à l’expérimentation de

l’alcool et de la cigarette. On a aussi établi une corrélation entre la précocité sexuelle des

filles et l’usage de coercition lors des premières relations sexuelles : plus l’âge est bas,

plus la coercition est fréquente.>>

Voici donc l'adresse de ce document: http://rqasf.qc.ca/files/actes-colloque_hypersexualisation_0.pdf

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Invité Noël KOLM

Ou bien pas de défilé du tout dans la mesure où il s'agit toujours de se présenter, d'être conforme au modèle désigné par l'organisateur du défilé, de mettre en valeur du paraître...de jouer à, même en maniant une ironie dont il n'est pas certain qu'elle soit comprise comme telle par des enfants.

Est-ce que ce n'est pas à nous, justement, de faire en sorte que soient un peu protégés ces enfants que l'on veut faire mûrir trop vite pour récolter l'argent que leurs "désirs" peuvent rapporter aux marchands de tout poil. Ne devons-nous pas, nous, préserver les enfants et leur laisser un peu ce temps de l'enfance si nécessaire pour se socialiser, se construire, apprendre les connaissances de base, etc.... Ce temps souvent désigné par "période de latence", jusqu'à l'adolescence.

Permets-moi d'ouvrir une autre porte de ce même couloir: nous avons tous constaté comment la discrimination du genre (comment on "fait" des petites filles et comment on "fait" des petits garçons) débute très tôt. Plus encore même que nous ne le pensons lorsque des études ont établi des différences typées dans les comportements des parents suivant qu'ils attendent une fille ou un garçon encore in-utéro.

Plus tard, les rayons roses et les rayons bleus des marchands de jouets désignent à chacun les préoccupations qui doivent être les siennes: la mode et les vêtements pour les filles, les camions ou voitures téléguidées pour les garçons.

Et nous, dans nos colos, que faisons-nous lorsque sont offerts des séjours de stylistes pour les unes et de quad pour les autres???

Et que ceci s'ajoute aux "boums"...

Noël KOLM

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Invité NVA

NVA n° 321, mars-avril 2012

Sexualisation précoce

L’ ENFANCE VOLÉE

Partout dans nos sociétés la publicité impose un univers hypersexualisé. On vend voitures comme appareils électroménagers à coup d’allusions sexuelles plus ou moins explicites. Les femmes sont les premières victimes de ces agressions, mais les enfants le sont aussi… Dans cette période où se construit leur identité, ils sont de plus en plus entourés de messages et d’images à caractère sexuel. On observe depuis une dizaine d’années un phénomène de « sexualisation précoce », expression qui désigne le fait que les enfants et les préadolescents adoptent des comportements sexuels adultes en décalage complet avec leur maturité physique, affective et psychologique. C’est ainsi que l’on pu voir apparaître des vêtements suggestifs pour les fillettes, des jeux de séduction fortement sexualisés, une certaine banalisation de la pornographie due à internet…

La sexualité véhiculée par cette société mercantile conforte le plus souvent la domination des hommes sur les femmes, y compris par la violence, et réduit les femmes à des objets sexuels. Les fillettes, qui veulent imiter les modèles de beauté et de séduction, sont nombreuses à se mettre à la diète et à… souffrir de troubles alimentaires. Devant ce phénomène qui conduit à un retour en force des stéréotypes sexuels et sexistes, il est essentiel que les parents accompagnent leurs enfants dans une réflexion sur la connaissance et l'affirmation de soi ainsi que sur la construction de relations – notamment amoureuses –, respectueuses de soi et des autres. La sexualisation précoce est un vol de l’enfance tant pour les filles que pour les garçons.

SOMMAIRE

• Sexualisation précoce : l’enfance volée, Édito

• « Devenir l’objet le plus sexy, le plus désirable… » - Entretien avec le pédopsychiatre Serge HEFEZ, responsable de l’unité de thérapie familiale à La Pitié-Salpêtrière de Paris.

• Sexualisation précoce des filles : De la séduction à la soumission, par Pierrette BOUCHARD, professeure émérite de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval (Québec) et auteure de « La sexualisation précoce des filles ».

• L’espace public hypersexualisé, par Jocelyne ROBERT, sexologue, auteure de nombreux ouvrages d’éducation à la sexualité.

• Harcèlement publicitaire : Le sexe à tous les coins de rue, par Jacques BRODEUR, animateur québécois d’Edupax, expertise en prévention de la violence

• Parentalité : Les parents face à la sexualisation précoce des enfants, par Nathalie BOGREN, formatrice et consultante, spécialiste en parentalité et éducation.

• Points de repères : Le petit dictionnaire d’Edwige ANTIER, pédiatre, députée de Paris, auteure d’une proposition de loi visant à interdire les châtiments corporels en éducation.

• La fabrique des garçons : Quand l’école renforce les stéréotypes sexistes, par Sylvie AYRAL, docteure en sciences de l’éducation, auteure de « La fabrique des garçons. Sanctions et genre au collège » (PUF, 2011).

• La place de l’enfant : Résister ou céder aux codes sociaux ?, par Dominique DEMARIA, médiatrice relationnelle, et Édith TARTAR GODDET, psychologue clinicienne, auteure de nombreux livres sur l’adolescence

• Cyber agression en CM2, témoignage de Martine FOUCAULT, infirmière scolaire

• Mal de vivre : La préadolescence, une période à risques, par Bernard GOLSE, pédopsychiatre-psychanalyste à Necker (Paris).

• Ressources : livres, outils pédagogiques, ressources sur le sujet de la sexualisation précoce

• Livres

• Bloc-notes, formations : les petites annonces en France et ailleurs

• La méthode ESPERE ®, deuxième volet - Chronique de Jean-Luc MERMET, directeur du Centre Reliance de Grenoble

N°321 – mars-avril 2012, 28 pages couleur. 6 euros. Abonnement annuel : 38 euros

NON-VIOLENCE ACTUALITÉ, BP 20241, 45202 Montargis cedex Tél. 02 38 93 67 22. Fax. 09 75 38 59 85.

E-mail : nonviolence.actualite@wanadoo.fr Site : www.nonviolence-actualite.org

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Invité Noël

Les contributions des participants montrent que les acteurs de notre secteur commencent à réaliser que ce dramatique phénomène doit être pris en charge. Il a des conséquences que nous ne devons plus ignorer car nous commençons à découvrir les résultats des études menées sur ce sujet. On ne peut plus faire l'autruche. Il est vrai que ce problème n'étant apparu qu'avec la marchandisation sans bornes pour être sans frontière, c'est à dire depuis une quinzaine d'années, les études en matière d'évolution des comportements devant nécessairement s'étaler sur plusieurs années, on ne pouvait avoir des informations plus tôt.

Tout au plus quelques-uns d'entre nous avaient eu des intuitions prémonitoires. Les autres ont été bien heureux de se réfugier derrière les habitudes pour éviter la vérité et poursuivre ce qui, dans le fond, correspondait aux évolutions du secteur marchand: mode, sexe, paillettes, machisme et fric à la télé.

Mais je voudrais ajouter à ces contributions que le proverbe "avant de voir la paille dans l'oeil du voisin, occupes-toi de la poutre dans ton oeil à toi" s'applique pleinement: si pendant des années on a pu ne pas réaliser que les colos participaient à cette évolution, il n'est maintenant plus possible de se cacher derrière son petit doigt et il est temps de prendre conscience de nos responsabilités:

Dans un précédent post, je désignais certaines activités quasiment banales dans nos colos et qui pourtant sont complètement porteuses de cette hypersexualisation des petites filles... et des petits garçons:

Après les rayons roses et les rayons bleus des marchands de jouets qui désignent à chacun les préoccupations qui doivent être les siennes: la mode et les vêtements pour les filles, les camions ou voitures téléguidées pour les garçons, on met chacun dans des comportements qui les forcent à "jouer" ces jeux. Sois séductrice et tu gagneras de l'argent comme les mannequins; sois macho et tu auras la belle voiture, ...

Et nous, dans nos colos, en vérité, que faisons-nous lorsque sont offerts des séjours de stylistes pour les unes et de quad pour les autres??? Serions-nous complices ? Le terme vous choque? La vérité serait-elle dure à entendre ?

Et que ceci s'ajoute aux "boums"... aux défilés de mode, aux soirées casino, etc. Il est de bon ton de se gausser des mini-miss aux USA... mais on n'en est pas loin ! Ouvrons les yeux.

Et pourtant, il existe des colos où rien de tout ceci n'existe. Certes, les enfants qui viennent d'autres colos sont quelque peu déroutés le premier jour . Mais lorsque la veillée finale est engagée, ils ne regrettent pas la boum !!!

Il est vrai qu'actuellement, la boum, cela va de soi. Hé bien, méfions-nous des "allant de soi".

Noël

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Invité Noël

Je suis étonné que ce sujet entraîne si peu de réactions.

Lorsqu'il y a 2 ans j'avais ouvert un thème similaire s'appuyant sur un long article dans "Le MONDE" qui relatait les travaux d'un chef de service de pédo-psychiatrie de Montpellier, les réaction avaient été vives parmi nos collègues animateurs avec des enfants.

En général, la relation entre l'hypersexualisation envahissante et nos activités de colo était niée: on était allé jusqu' à raconter que les boums qui se font dans nos séjours n'étaient pas vraiment des boums mais des sortes de veillées de jeux, que les "défilés de mode" étaient destinés à permettre à des enfants de se mettre en valeur, etc...

Et pourtant, dans tous les repoprtages sur des colos on voit des soirées imitant absolument les boites de nuit pour adultes (interdites aux mineurs, celles-là).

C'était en fait un tir de barrage contre l'idée même que l'hypersexualisation atisée par les commerçants était entrée dans nos activités de colos. On ne la voyait pas ou on la niait: circulez, y'a rien à voir. Et pourtant...

Or je constate que ce type de réponse n'est plus à l'ordre du jour. Il n'y en a pas.

A moins que, se rendant compte à force d'article dans la presse et d'émission de télé que c'est vrai, que cette hypersexualisation est un fléau réel et sérieux alors que ses supports se poursuivent ces "activités" soient en régression?

Ou que chacun préfère maintenant se voiler la face. Mais, est-ce pour poursuivre ces activités ?

Je connais des séjours qui ont enfin abandonné les boums. Malgré la demande des enfants eux-mêmes; mais bien entendu, ils ont mis d'autres soirées en place qui les ont largement remplacées. Il n'a pas suffit de supprimer bêtement mais de substituer.

J'en connais aussi qui pour des adolescents en ont conservé le principe suffisament édulcoré pour ne pas soutenir une sexualisation forcée et imposée, intelligemment mixée avec d'autres thèmes.

Sommes-nous dans l'évolution ou dans la négation?

Si ces phénomènes deviennent incontestés, on peut espérer que ce soit parcequ'ils sont incontestables.

Si tel est le cas, on est sur la bonne voie!

Noël

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Ça colle à tes conceptions parce que tu réinterprètes les messages pour leur faire dire ce qu'ils ne disaient pas.

Honnêtement, c'est pas très honnête.

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Invité Noël

Ça colle à tes conceptions parce que tu réinterprètes les messages pour leur faire dire ce qu'ils ne disaient pas.

Honnêtement, c'est pas très honnête.

C'est vrai, Jean, quand je constate l'inertie sur un thème dont tu voudra bien admettre qu'il est assez fondamental, je réagis, je provoque. J'essaye de secouer le "cocotier" (excuses pour une allusion involontaire).

Si je continues, tout seul, tu diras encore, et à juste raison, que je ramène tout à mes thèses.

Mais quand même, nous voici devant une problématique importante pour qui se donne de prendre des enfants en charge. La grande majorité des animateurs est concernée et personne ne bouge!

Comment faire avancer les choses ?

Moi, j'ai un soucis simple: mes thèses n'intéressent que moi. Par contre, j'ai un profond sentiment de responsabilité à l'égard de l'éducation des enfants. De tous les enfants. Car ils sont l'avenir de notre société. Inutile d'être ironique, je suis né comme ça et je n'ai aucune envie de changer. Mon sentiments est que tous les adultes sont co-responsables de l'éducation des enfants qui, bientôt, seront à notre place.

Aussi, si tu as une idée pour faire avancer des problématiques importantes, quitte l'ironie qui t'amuses et attelles-toi à la charette. Le secteur de l'animation ne manque pas de causes à prendre à bras le corps tant on se contente d'animation sans fond, de passe-temps sans projet, de travail sans implication voire sans motivation de fond.

A te lire,

Noël

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Non c'est pas que tu ramènes à tes thèses. C'est que tu me fais dire ce que je n'ai pas dit.

Moi je te disais que je m'intéressais déjà au problème, que selon moi c'était une question de personnalité des animateurs et animatrices, et en aucun cas une question de label de l'animation tel que "boum" ou autre. Toi tu fais table rase pour relancer le sujet.

Eh bien soit, j'ai attendu plusieurs jours pour répondre histoire qu'on ne vienne pas m'accuser de pourrir le sujet, et puis j'ai précisé que ça ne sert à rien que je réponde si tu réinterprètes tout par la suite. Tu te positionnes tellement haut que tu arrives à écrire que ma propre vision de mon travail à moi n'est qu'un mensonge.

En plus de ça il y a un côté ridicule. J'avais passé plusieurs messages à argumenter sur la personnalité des animateurs et le nom de l'animation, je n'ai jamais eu aucune contradiction logique sur ces sujets... Mais à l'époque, lorsqu'on avait dit que "oui chez les cons ça existe probablement" tu avais ce sourire d'inquisiteur au coin de la bouche : "ah ça y est, vous commencez à avouer votre hérésie". Je n'ai jamais nié l'existence des cons contrairement à ce que tu semblais vouloir révéler.

Et voilà qu'aujourd'hui tu viens réévaluer ta propre réinterprétation en lui donnant un statut de vérité incontestable :

«on était allé jusqu' à raconter que les boums qui se font dans nos séjours n'étaient pas vraiment des boums mais des sortes de veillées de jeux»

Je te rappelle que c'est toi qui interprètes mon message comme ça, pas tout le monde, et que tu te trompes. Moi j'ai soutenu qu'il est possible d'appeler "boum" une veillée dans laquelle tu as une ambiance festive, de la musique, des jeux, sans pour autant aller vers la vulgarité, la grossièreté, la drague, le superficiel, le sexisme, la sexualisation etc.

Et je crois l'avoir dit : il est aussi parfaitement possible de faire une veillée "contes" parfaitement misogyne, une animation "nœuds marins" totalement abjecte et sexiste, une veillée... je sais pas moi... une veillée "lecture au coin bibliothèque" vraiment grossière et vulgaire.

Les contes sont d'ailleurs facilement miso. Les héros en sont très généralement de jeunes garçons qui sauvent assez majoritairement des jeunes femmes. De ce point de vue, il semblerait que l'industrie du jeu vidéo soit en avance, puisque nombre de personnages jouables sont maintenant des femmes...

Et les noeuds marins, selon les mots qu'on emploie on est plus ou moins sexiste : "bricolage" c'est le mot pour les garçons, c'est avec un marteau, des clous, et en étant assez approximatif, et "activité manuelle" c'est plutôt pour les filles, avec des dentelles, de la finesse et de la dextérité, et un brin de poésie.

Et je pourrais t'en faire pendant des heures comme ça. Par exemple il paraît que j'ai une écriture féminine. Et puis j'aime l'animation, ce qui fait déjà de moi un homme "sensible" voire pas assez viril pour certains parents... ou même certaines collègues (il va de soi que je ne suis pas d'accord... mais en même temps je subis aussi)

On recrute un mec? ah on va le mettre animateur chez "les grands" pourquoi? "pour l'autorité" et pour quelle autorité? l'autorité violente, celle qui est arbitraire et imposée par la force. Et pourquoi? parce qu'on est persuadé que c'est ça qu'il faut (première erreur) et parce qu'on est persuadé que les femmes en sont incapables (deuxième erreur).

Dans tout le secteur de l'animation au niveau exécutif (sur le terrain) on place des "animatrices douces" et des "animateurs forts". On se trompe parfois hein, il est bien évident qu'il y a des animateurs sensibles, créatifs, doux, et qu'il y a des animatrices fortes, commandeuses, implacables. Cependant, on recrute essentiellement des femmes comme assistantes sanitaires, on a peur que ce soient surtout les hommes qui soient violents avec les enfants. On sait que c'est faux, on sait que c'est immoral et illégal de faire de la discrimination sexuelle à l'embauche (au moins sur ces questions-là) mais on le fait quand même parce que soi disant la société serait en retard et il faudrait rassurer les parents.

Parlons des programmes d'activités :

Plus de filles dans un groupe? On parie qu'il y aura plus d'animations à tendance créative ou manuelle?

Plus de garçons? On parie que les animateurs iront naturellement vers des activités sportives ou salissantes?

La façon de se comporter avec les enfants, bon ben ça c'est tellement vaste que c'est difficile à décrire, trop général. On n'attend pas la même chose d'un garçon et d'une fille. Ben on ne s'adresse pas de la même façon à l'un et à l'autre.

Là où on va être surpris qu'un garçon refuse d'aller jouer sur un terrain salissant dehors, on va plutôt mettre en garde une fille car elle pourrait se salir. Et ainsi de suite. On lâche des remarques, des mots, tantôt volontaires, tantôt inconscients, qui vont dans le sens d'une différenciation de genre accrue.

J'ai l'impression que de la part des parents, on considère aujourd'hui des critères de réussite différents d'il y a 60 ans. Le mérite, le travail, l'intelligence, la subtilité, la science, étaient des valeurs fondatrices. Aujourd'hui, tout ça est bien loin. Il me semble que d'autres valeurs prennent le dessus : la réussite (même si elle passe par le fait de profiter des autres), la popularité, l'étendue du réseau social.

Les éditeurs de magazines pour la jeunesse ne sont pas en reste. Romain Ronzeau, blogueur BD bien connu, racontait il y a quelques années ses mésaventures avec un éditeur qui lui refusait un projet parce que ses adolescentes n'avaient pas assez de formes. Ce genre d'éditeur, c'est ceux qui produisent les magazines auxquels s'abonnent parfois les accueils de loisirs... Et ne parlons pas des mangas... attention je suis pour, mais ça se lit avec les parents pas loin quoi. Dans les premiers tomes de naruto on peut découvrir des relations équivoques entre des jeunes garçons, ou encore entre un jeune garçon et un assassin (maître/esclave, amour ambigu, refoulé, etc. la palette est très large et pas forcément compréhensible par des enfants français de 6 ans).

Sur les questions culturelles on pourrait en dire beaucoup. Le foot... parfois on jette tout à la poubelle, moi personnellement je différencie largement les deux équipes espagnoles les plus populaires car elles n'ont pas du tout la même philosophie de jeu. Les enfants s'y intéressent, certains sont passionnés, il serait dommage de fermer les yeux en bloc alors qu'il y a de très très bonnes valeurs défendues par des équipes comme l'intelligence, l'esprit d'équipe, la réussite de groupe, et de très mauvaises valeurs comme la brutalité, la menace, l'héroïsme individuel.

Le fond du fond de l'hypersexualisation des images médiatiques ça doit être les clips de la musique de variété parce qu'ils sont saturés d'images remplies de sous-entendus. Et nous en tant qu'animateurs... est-ce qu'on dit aux enfants qu'on aime LMFAO?

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Invité Noël

Nous sommes bien d'accord, et là se trouve la différence entre ce qui est sexué et ce qui est sexuel.

C'est cette différence qui, lorsqu'elle n'est pas claire, permet de ne pas voir où commence la sexualisation et surtout l'hypersexualisation. Pour tenter une métaphore simple (avec tout le risque du simplisme que tu éviteras d'exploiter), il ne faut pas confondre aller vite avec excès de vitesse et sortie de route ou gourmandise avec boulimie et grande bouffe (voir le film), etc...

Bien entendu, notre vie est sexuée. Déjà, c'est en 72 que Gianni Bellotti a sorti ce premier ouvrage "grand public" "du côté des petites filles". C'est dans notre culture, non seulement qu'elle se soit mais les formes que cela prend.Et nous en sommes porteur dans le cadre de notre fonction d'acculturation. Par contre, c'est pathologique lorsque ça dépasse le niveau atteint par le sujet ou lorsque ça change de sens, voire prend d'autres voies.

Cette catégorisation entre sexué et sexuelle a déjà fait l'objet de larges débats. Il suffit de s'y référer. Mais il est clair qu'autant le caractère sexué des choses est discutable (y compris politiquement), autant quand il devient hyper..., il pose de graves problèmes dont les conséquences sur les individus commencent à être connus.

Sur ce forum, il me paraitrait plus utile d'évoquer ce qui pose problème dans notre domaine de l'animation que de relancer des discussions déjà faites en d'autres lieux à un niveau tel que les acteurs de notre secteur les regardent de loin et ainsi n'en modifient pas leurs pratiques.

Oui, il faut ouvrir les yeux des équipes de jeunes animateurs sur les boums classiques (salle sombre, lumières fashy, musique battues, sexualisation des apparences et des rapports, anticipation de comportements sexuels, etc...) parcequ'ils n'ont pas le recul pour voir ce qui s'y joue. Et recommencer à tout mélanger n'aide pas à voir clair quand on n'a pas beaucoup de recul.

A mon sens, le lieu ici n'est pas de faire assaut d'érudition. C'est un lieu où chacun peut faire profiter les autres de ses expériences. La boum, c'en est une. Les défilés de mode et concours de mini-miss, aussi; les soirées casino, idem...

C'est un site d'animation. Pour un site de sociologie ou de pédo-psychiatrie, c'est ailleurs. Sur ce forum, et à mon sens, parceque c'est un forum, les interventions doivent être bien calées, au bon niveau, pour être profitables.

Noël

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Invité Noël

Et, au fait, et si nous revenions aux réalités et à nos pratiques?

Est-ce que des équipes d'animation se posent la question de savoir comment on va supprimer les boums? Ou plutôt par quoi ?

Les expériences des uns et des autres seraient certainement utiles.

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Ah ouais ok toi tu passes directement à la question suivante.

Pourquoi supprimer les boums, on n'y répondra donc jamais?

Peut-être parce que ça va de soi?

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Invité Noël

Si la suppression des boums va de soi, la question est largement simplifiée.

Pourtant, malgré ton affirmation, je n'en suis pas si sûr: je viens de voir le programme de séjours d'une semaine pour jeunes enfants (4 à 8 ans) pour cet été présentés dans un forum de C.E. qui contenait:

soirées: 2ème soir: boum; 4ème soir: super boum; 6ème et dernier soir: maxi boum !!!

Jusqu'où (vers le bas) la démagogie va-t-elle permettre d'aller?

Cependant, il va falloir faire face à 2 problèmes:

la résistance au changement quand des cohortes d'animateurs ont été "formés" par des stages à boum et n'imaginent même pas qu'il y ait autre chose de possible, car leurs formateurs ne leur ont rien appris dans ce sens,

trouver des idées de veillées riches, entraînantes, stimulantes, joyeuses, etc... en phase avec les préoccupations de l'âge des participants.

Et ne nous focalisons pas sur les seules boums. Notre sujet comprend bien entendu tout ce qui relève de la conformation des filles et des garçons à qui des injonctions sont faites quotidiennement des comportements qu'ils doivent adopter pour en être, fille ou garçon, comme il convient. Le dernier numéro de la revue de la Ligue de l'Enseignement a fait de la question du genre stéréotypé imposé son thème principal.

Nous devons inventer d'autres veillées que les soirées casino, défilés de mode et boum, nous devons sensibiliser les jeunes animateurs au respect de l'expression du genre et apprendre à toujours rester "au niveau de l'enfant", sans l'entrainer plus loin qu'il ne convient, en respectant la lente évolution nécessaire qui fait qu'il faut une bonne vingtaine d'années pour devenir adulte (et aller en boîte si l'on veut).

Noël

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J'ai un peu de mal à comprendre ce que vous appelez "défilé de mode"...

J'ai déjà organisé des défilés en centre de loisirs où le principe était de trouver la démarche et le déguisement le plus drôle.

Du coup je ne vois pas le lien avec l’hyper-sexualisation vu que les enfants portaient au bas mot cinq couches de vêtements sur eux. C'est de ça dont vous parlez ou d'autre chose ?

Sinon, petite question au sujet de la boum:

j'ai l'habitude de partir avec des 15/18 ans mais je pars la semaine prochaine avec des 12/13 ans avec pour la dernière soirée, oh surprise ! une boum.

Est-ce que vous pensez qu'à 12 ans ils sont assez mûrs pour ce genre de fête ?

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Invité Noël

Ne tournons pas autour du pot: les défilés de mode que j'évoque sont ceux dans lesquels les filles s'habillent et "s'arrangent" du mieux qu'elles peuvent pour emporter les suffrages des garçons spectateurs gourmands, imiter les grandes dans leur côté essentiellement sexuellement séductrices, les vamper. Il ne s'agit bien entendu pas de jeux qui consisteraient à se déguiser le mieux possible en ... animaux, personnages historiques, personnalités contemporaines, etc.... mais bien de la mise en jeu des stéréotypes sexués tels qu'on les voit à la télé avec mise en exergue des critères physiques, maquillage "femme" et déhanchement lassif à la clé. Là, on invite des fillettes de 9 ans à jouer aux grandes de 10 ans de plus; à brûler les étapes et focaliser l'attention sur ce qui est pour un temps non dominant. On les réduit à ce qu'elles vont croire que la société attend d'elles. Et je passe sous silence la double pression reçues par celles que leur culture interdit d'être des séductrices offertes sur une estrade. Situation inextricable à 13 ans entre de bien naturelles pulsions et des interdits .

Quand à la boum des enfants (?) ados (?) de 12 ans, la question est celle des âges passerelles: à un moment, on passe de l'enfance à l'adolescence. Sur 1 à 3 ans en général. Et là, il ne faut pas rater ce qui se passe. Ces âges charnières sont les plus délicats. certains sont, à 12 ans, encore dans l'enfance et n'ont pas à être brusqués dans l'adolescence. D'autres sont ados depuis l'âge de 10 ans. Il me semble qu'il faille donc être d'une extrême prudence pour ne choquer personne et laisser chacun évoluer à son rythme. Ne le dit-on pas assez qu'il faut respecter le rythme des enfants? Alors il faut le faire (mais voit-on bien tous les rythmes?).

J'ai connu des colos où on tentait de régler ce mélange délicat en organisant des soirées concomitantes, doubles: boum et autre chose, en valorisant un peu le autre chose tout simplement pour permettre à ceux qui ne s'en sentaient pas de n'être pas obligé d'entrer dans le grand cirque.

Dès lors que l'on est conscient du problème, les solutions viendront. Ce qui me parait dangereux c'est d'être aveuglé par les habitudes et de ne plus voir ce qui se joue.

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Ah oui, alors merci pour tes précisions parce que je n'avais pas du tout compris cela !

Je n'avais encore jamais entendu parler de défilé "séduction" et j'avoue que ça me choque fortement

(et pas ceux seulement pour les enfants).

Je vois assez mal le rapport avec l'animation...

Qu'est-ce que fait l'animateur ? Il raccourcit les jupes, pose le mascara, compte les points,...?

Je trouve ça juste inadmissible.

Au sujet des boums, je prépare toujours une veillée simultanée que les jeunes peuvent quitter ou reprendre à n'importe quel moment. Comme ça, ils ne choisissent pas entre être avec leurs copains ou faire quelque chose qui leur plaît.

(En tout cas, merci pour tes conseils sur les préados)

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Invité Noël

Dans le cadre d'activités directes ou d'embauches auxquelles je participe, je rencontre chaque année des animateurs m'indiquant à la question des veillées qu'ils se proposent d'organiser des défilés de mode ou autres soirées "habillées". Je crains que ce soit assez courant... surtout que les enfants en demandent (on pourait parler de la transformation des excuses en raison...).

Une petite anecdote: un jour assez récent, alors que j'expliquai à un représentant d'une collectivité avec qui nous collaborons que je me refuse aux boums pour enfants et que l'on fait bien d'autres choses à la place, celui-ci m'a répondu: (... pourtant elles si mignones, on dirait de vraies petites femmes.". Authentique...mais inquiétant !

P.S. il a pris sa retraite et n'est plus dans le circuit. Il ne se reconnaitra donc pas.

Avec des jeunes ados, la mise en place de veillées simultanées est la meilleure réponse que je connaisse à ce jour. A condition de soutenir au début celle qui n'est pas la "boum" pour qu'ils en découivrent tout l'intérêt. J'ai connu des soirées où la salle sombre se vidait... Il en faut pour tous les goûts et les niveaux mais il ne faut pas se laisser embarquer par les habitudes quand celles-ci ne sont pas justifiées.

Noël

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Noël, je réagis ici à ce que tu as posté sur le sujet "concours mini-miss".

Tu penses que les enfants aiment les veillées casino parce que ça leur permet de faire "comme les grands" ?

Moi je pense que c'est simplement parce que ça les permet de se gaver de bonbons...

Je n'ai pas l'impression qu'ils sont dans une optique d'imitation pour ce genre de veillée.

(Mais ça reste une veillée à éviter, ne serait-ce que pour le manque d'originalité, d'animation et de valeurs)

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Invité Noël

Pour faire simple, quitte à revenir sur le sujet si besoin est:

les soirées casino, qu'elles soient sous-tendues par le désir (fort compréhensible et, d'ailleurs, légitime) de se gaver de bonbons ou qu'elles soient issues de mécanismes d'imitation de films télé, concentrent quand même plusieurs moteurs:

- la prédominance du hasard sur l'effort, l'astuce, ou quoi que ce soit qui vienne de soi et qui implique l'acceptation passive du sort,

- la survalorisation des gains: gagner, gagner quelquechose, n'importe quoi, mais gagner. Non, pas simplement pour le jeu ou pour la reconnaissance, mais gagner: attrappe-tout et grippe-sous valorisant les égoïsmes

- l'absence de mérite, en opposition complète avec ce qui va être normalement demandé aux enfants (et à tous): effort - récompense; travail - bonne note. Or le bac ne se trouve pas dans une pochette-surprise.

- la domination injustifiable ("j'ai gagné, pas toi !")

etc.

Et, point qui me semble majeur, dévalorisation de ce que l'on fait au profit de ce que l'on est et, pire encore, de ce que l'on a.

Comme tu vois, il s'agit là de fondements sociétaux qui sont cruciaux dans des phases essentielles d'éducation de la personne, de l'enfant.

Comment, après, valoriser le fait de "faire société"?

Comme tu peux le constater, les défilés de mode et concours de mini-miss sont très proches de ce qui vient d'être analysé pour les casinos. Simplement, ces dernières "activités" pour fillettes ajoutent à ce qui vient d'être dit tout ce qui tourne autour de la séduction sexuelle, directement ou par imitation interposée. Avec encore et toujours la prédominance de ce que l'on est sur ce que l'on fait... processus absolument insdmissible quand on prétend à l'égalité des chances, à la promotion sociale, à la reconnaissance de la personne, etc... et à l'anti-racisme ! Etre reconnu pour ce que l'on fait; pas pour ce que l'on est car ça, on n'y peut rien.

Bien entendu, les boums sont du même acabi ! Il s'agit d'un ensemble qui, souvent, va en bloc. Ce sont les mêmes adultes irréfléchis qui proposent les mêmes choses. Et pourtant, est-ce que tout ceci n’apparaît pas évident dès lors que l'on ouvre les yeux??... Bons sang, mais c'est bien sûr ! comme dirait Bourrel dans les 5 dernières minutes.

N'y a-t-il pas suffisamment de ressorts d'animation qui soient profitables à la construction des enfants?

Noël

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Merci pour ta réponse mais je ne vois toujours pas le rapport entre soirée casino et défilé de mode...

Je suis d'accord avec le fait que l'enfant jouera seulement pour accumuler les gains.

Par contre, la forme du casino n'est -à mon avis- pas choisie par imitation de films télé mais plutôt parce que ça dispense de devoir trouver une histoire et des transitions entre les différents jeux.

Puis, la facilité de préparation de cette veillée l'a popularisée, au point qu'à présent elle est la deuxième veillée énoncée lors des réunions de préparation (après la boum bien sûr !).

D'ailleurs, ces jeux ne sont pas toujours des jeux de hasard. Souvent, on a affaire à des jeux de type memory, allumettes, etc.

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Invité Noël

Je crois avoir largement désignés les problèmes soulevés par les unes et les autres de ces soirées pour que les problèmes communs apparaissent aisément.

S'il faut les redire, je le ferai tant je pense que les acteurs de notre secteur ne prennent pas tous conscience de comportements qui semblent aller de soi et donc pour lesquels il n'y aurait plus de questions à se poser. On est en toute innocence!

Mais il est assez extraordinaire de voir comment on modifie le contenu d'activités dont on conserve le nom: déjà dans un précédent forum quelqu'un avait signalé que certaines boums ne posaient pas les problèmes que je soulevais car elle n'en n'avaient que le nom et qu' il s'y faisaient en fait des jeux divers loin de la sexualisation imposée par nature dans ces soirées. Maintenant, tu signale des soirées dites "casino" qui seraient en fait des veillées de petits jeux que l'on imagine bien innocents, loln des roulettes et tapis verts.

Enfin, faut-il finir par croire que quelque soit le nom donné à une soirée, dès lors que ce nom est susceptible de poser problème on unifie les contenus qui deviennent tous de petits jeux! Que l'on fasse une boum, une soirée casino, un défilé de mode, un concours de mini-miss ou autre, dans le fond tout cela ne recouvrirait que des soirées identiques: petits jeux divers???

Mais alors, pourquoi ne pas nommer les choses pour ce qu'elles sont?

J'y verrai assez la mise en jeu de l’ambiguïté qui existe: une vague culpabilisation des côtés tout à fait négatifs voire préjudiciables que j'ai largement dénoncés liée à l'incapacité de refuser ces veillées réclamées (?) par les enfants: on dit qu'on fait, on joue à faire mais on ne fait quand même pas. Doit-on comprendre que les boums, casinos et défilés de mode des colos seraient des "canada dry": ça ressemble à la chose, ça s'appelle comme la chose, mais ce n'est pas la chose.

Mais à quoi joue-t-on ?

On se cache derrière son petit doigt ?

Plus grave serait que ces soirées-là n'existeraient que par incompétence pour mener d'autres soirées. En quelque sorte que les animateurs de ces soirées-là en seraient, eux aussi, au stade de la reproduction de la télé car ils ne connaîtraient en fait pas d'autres soirées plus conformes à un projet correspondant aux besoins des enfants.

Quand on pense que ce sont peut-être les mêmes qui parlent à tout bout de champ du respect des rythmes des enfants!

Et pendant ce temps, le temps file et n'est pas utilisé à tant de choses intéressantes et agréables, au niveau des enfants, des jeux divers, des danses, des spectacles et autres soirées basées sur des valeurs autres que l'argent, le sexe, la mode, sur l'avoir et le paraître !

Il nous appartient à nous, animateurs au vrai sens du terme, d'inventer des veillées qui correspondent effectivement aux besoins et aux plaisirs des enfants, d'imaginer des nouveautés. Assez de reproduire chaque année ce qui s'est fait l'an passé simplement parceque c'est ce que l'on connait. Creusons-nous la tête, mettons l'imagination au pouvoir et changeons sans regret ce qui doit l'être.

Noël

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Invité Noël

La langue, celle que l'on parle, et les mots ont un sens. Surtout avec des enfants, il faut employer le mot juste. Comme ça, on sait de quoi on parle. Sinon, plus rien n'a de sens.

Aussi, allons voir ce que dit Wikipedia sur ces mots qui sembleraient être utilisés hors de leur sens:

...

Un casino est un lieu proposant des jeux d'argent et de hasard ou jeux de casino. EnFrance, les casinos ont également l'obligation légale d'exercer des activités d'animation et de restauration. Leur accès est règlementé, même si les dispositions de contrôle d'identité varient d'un pays à l'autre. En France, l'accès aux salles de jeux est interdite aux mineurs et aux interdits de jeu. La présentation d'une pièce d'identité est obligatoire. Aux États-Unis, l'accès aux salles de jeu n'est pas surveillé, par contre il faut être majeur pour jouer, ou même accompagner un joueur à table.

...

Une boum est une fête musicale et dansante organisée par des adolescents, souvent à l'occasion d'un anniversaire ou de la fin de l'année scolaire. Elle évoque souvent les premiers émois et l'éveil sexuel des adolescents, à travers leurs premiers slows.

...

Un casino est un lieu de jeux d'argent et de hasard. Son entrée est interdite aux mineurs.

Une boum évoque l'éveil sexuel. Pour des adolescents; pas des enfants. Les boites de nuit sont interdites aux mineurs.

Et nous nous organiserions des silmulacres pour faire croire aux enfants qu'on peut quand même ?

Pourquoi s'évertuer à faire des acrobaties pour faire sans faire vraiment. N'a-t-on rien de spécifique, des à proposer aux enfants?soirées ou veillées entrainantes, chaleureuses, captivantes,

Noël

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Puisque je suis une de ceux qui ont organisé des boums et des veillées casino qui n'en avaient que le nom, je vais te dresser la situation: que faire quand ton directeur pense qu'il est (l'unique) moteur du séjour et que les anims ne sont là que pour donner corps à ses idées ? Quand il décide des activités qui ne te plaisent pas mais dès que tu émets des objections il les balaie d'un revers de main (plus souvent d'un rictus méprisant) en se demandant ce que tu peux bien y connaître, toi, stagiaire ou jeune animateur ? Car lui seul sait ce qu'il faut faire, c'est le directeur après tout, il sait qu'il y a des "activités" incontournables sans lesquelles ce n'est pas vraiment une colo, la veillée casino et la veillée boum en font partie.

Alors maintenant que, petit animateur, tu as le directeur et les autres anims contre toi (bah oui parce que ces veillées ne demandent pas des jours de préparation, encore moins avant le séjour) tout ce qu'il te reste à faire c'est essayer de faire passer un bon moment aux enfants tout en jouant la comédie qu'on veut te faire jouer. Même avec des jeux et des déguisements, cela reste des veillées creuses et assez rapides à mettre ne place puisqu'il n'y a pas d'univers à construire, d'histoire à raconter.

Voilà les risques quand on donne les pleins pouvoirs au directeur.

(je sais que tu n'es absolument pas d'accord avec moi alors si tu veux me répondre, fais-le plutôt sur un nouveau sujet)

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Invité Noël

On ne peut pas être contre quelqu'un qui est de bonne volonté.

Nous avons tous fait des choses dont nous nous sommes rendu compte après coup que nous n'aurions pas dû. Souvent, heureusement, c'est mineur. Quelquefois plus important.

Je ne soulève pas ce problème pour culpabiliser ni toi ni personne d'autre. Je ne le soulève que parceque je suis convaincu qu'il y a quelquechose à faire dans l'avenir pour perfectionner nos interventions en faveur des enfants, seule chose qui me motive. C'est donc très très volontiers que je prends le temps de te répondre.

S'agissant de ces problèmes liés à l'hypersexualisation, si quelques-uns d'entre nous ont eu très tôt le sentiment de l'inadéquation de certaines des activités pratiquées en animation, leur gravité n'est au grand jour que depuis peu. Grosso-modo depuis 3 ou 4 ans. Depuis l'arrivée des concours de mini-miss car, là, trop c'est trop.

Que tu sois tombée sur un directeur pour qui ce qu'il pense "va de soi", sans réflexion, est évidemment regrettable. Mais as-tu vu les échange que j'ai eu récemment avec un formateur sous le pseudo cemea23 (sur un forum relatif au lever ou au coucher des enfants, ou aux réunions d'anim ou aux 11 h. de repos) ?

Maintenant, il est vrai que ceux qui ont une longueur d'avance ne sont jamais à la fête parmi les ordinaires. On n'a pas raison quand on a raison trop tôt. Seule avec tes réflexions parmi une équipe et un directeur sûrs de leurs âneries... Je serais plutôt à t'admirer. Il faut lutter pour faire ouvrir les yeux car "on ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif.

Un texte est en préparation au Ministère de la Santé visant à interdire les concours de mini-miss dans les lieux ouverts au public (camping et clubs de vacances...). Parions que dans quelques années les boums et autres seront tout aussi interdites aux moins de 12 ans. L'avenir en route est en train de te donner raison.

Mais il faut ramer.

S'agissant des pouvoirs du directeur, ceci mériterait un forum que je te laisse ouvrir. Je t'y retrouverai.

Cordialement,

Noël

P.S. il n'y a pas de "petit" animateur quand il est seul face à ses enfants.

P.S.bis: tu devrais nous rejoindre.

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