jean 7 Signaler ce message Posté(e) 27 septembre 2013 La réforme des rythmes scolaires s'installe doucement. J'en perds mon latin quand je lis un peu partout des textes sur cette réforme. Donc l'objectif de départ est que les enfants réussissent mieux à l'école, car il semblerait qu'ils bossent mieux le matin, du coup on les libère l'après-midi et on les garde un matin de plus par semaine dans les classes. C'est aussi un pas de plus pour la décentralisation. On laisse tomber les valeurs, les idées sur l'éducation, la liberté, l'égalité, tout ça... et on arrive à de la gestion économique locale "pragmatique". Donc tout le monde devient inégaux! Sur le web, le bruit de fond "attaque" les animateurs en dénonçant, outre leur incompétence, le fait qu'ils proposent des activités de mauvaise qualité. En gros, ce qu'on nous reproche, c'est de ne pas être aussi bons que l'école. Ce n'est pas forcément vrai mais je voulais pas parler de ça. Ce bruit de fond réclame finalement plus d'apprentissages. Et si des entreprises privées proposent du soutien scolaire, ou de la formation en général? Les parents pourraient trouver ça intéressant. Je me demande même si ce n'est pas fait exprès. La réforme me semble être une belle ouverture pour que les entreprises privées entrent dans la formation des enfants. Brrr ça craint! Si ça se faisait ça serait pas joli. Déjà ce serait totalement inégalitaire puisque les moyens d'enseignements ne seraient plus mutualisés mais dépendraient du salaire des parents. Ensuite ce serait bien pour préparer les petits enfants à être des ouvriers consommateurs sages et disciplinés. Les cerveaux directement accessibles par les entreprises sans l'interférence d'un prof trop à gauche. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Lau 2 Signaler ce message Posté(e) 29 septembre 2013 Salut Jean, Vaste sujet en effet... qui mériterait des pages et des pages d'exposé. Sur l'incompétence des animateurs, il y aurait bien des choses à dire mais bon... Sur les inégalités, celles-ci existent déjà depuis bien longtemps. Si on décide de confier la gestion des écoles à des collectivités territoriales (ici les communes) on crée de fait une inégalité. Cette inégalité existe depuis les lois de Jules Ferry. Pour s'en convaincre, il suffit de regarder les moyens dont sont dotés les écoles des communes riches, des grandes villes (intervenants sportifs, culturels, salles de sport, classes transplantées...) et les moyens dont sont dotés les communes modestes qui n'ont que les murs de l'école et les quelques crédits accordés pour l'achat du matériel scolaire. La réforme actuelle va les accentuer encore et encore. Redéployer les horaires scolaires sur 5 jours au lieu de 4, c'est une très bonne idée, mais il faudrait que les journées soient réellement allégées. Dans les communes que j'ai pu voir, les journées de classes sont écourtées au plus de 30 minutes, c'est ridicule ! En plus, les activités qui viennent après l'école, font au final, que les journées sont toujours aussi longues. En fait, la question que je me pose depuis le début c'est "est-ce que les enfants ont vraiment besoin de ces activités ?" Après des journées de 5 ou 6 h de classes, ne pourrait-on pas leur foutre la paix ?" Dans cette réforme, j'ai l'impression qu'on essaie de créer une école après l'école mais moins bien que l'école. Je trouve qu'il y avait, dans cette réforme, une belle occasion de redéfinir les missions des animateurs périscolaires et les objectifs des accueils de loisirs périscolaires. On aurait pu créer des centre de loisirs qui créent de vrais temps de loisirs pour les enfants c'est-à-dire des centres de loisirs où les enfants auraient la liberté de participer aux activités proposés ou se mettre dans un coin pour lire un livre, faire leurs devoirs... bref échapper un peu au poids de la vie en collectivité. A la place de cela, on crée activités pseudos culturelles et pseudos sportives avec des moyens plus ou moins bancals et des personnes plus ou moins qualifiées selon les communes. Et puis, pour mettre en place ces activités, il va bien falloir trouver des moyens matériels et financiers. Là encore, les communes font comme elles peuvent, font au mieux pour soulager un peu le porte-monnaie du contribuable, arrangent les horaires pour que ça coûte le moins cher possible, utilisent les salles de classes ce qui créent de farouches oppositions des enseignants (et cette opposition est totalement légitime) déshabillent Pierre pour habiller Paul, suppriment des activités scolaires, des intervenants sportifs pour les affecter aux temps périscolaires... Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
jean 7 Signaler ce message Posté(e) 29 septembre 2013 Tiens, je rentre, je tombe sur une réponse. Les inégalités sont en place oui, déjà quand je vois par chez moi les enfants sont entre 20 et 25 par classe, j'ai vu des coins à paris où ils étaient 36, avec des effectifs comme ça ton CP tu le vis pas pareil c'est clair. Mais bon l'école est gratuite, elle accepte tout le monde, les profs sont fonctionnaires d'état, jusque là il y a une structure qui maintient possible une instruction de qualité, potentiellement une instruction pilotée dans un esprit de bien commun plutôt que dans un esprit de profit. (ça veut pas dire que ça l'est) Dans une de ses conférences, Franck Lepage disait qu'il pensait que dans très peu de temps, l'instruction pourrait passer aux mains des entreprises (et défendre les valeurs des entreprises, et endoctriner sans en avoir l'air absolument tout le monde). Alors sur le coup, je me disais "ouais bof". Il est passionnant Lepage, et tous les gens comme lui qui pensent à l'envers. Mais comme il ne dit pas tout dans la vidéo, on sait ce qu'il croit mais on ne sait pas pour quelles raisons. C'est pour ça que je me suis fait cette réflexion sur la modification du rythme scolaire. Bon, pour le moment, 30 minutes ou 1h par jour, c'est pas non plus un changement fondamental... Mais dans l'ensemble, il y a quand-même des arguments. Si c'est 1h par jour, si on continue de réclamer des activités plus scolaires... il ne reste plus aux entreprises qu'à se caser sur le créneau. Ce qui se passe c'est qu'on diminue le temps d'école au profit d'un temps "libre" et les entreprises m'ont l'air d'être attendues par la population sur ce créneau "libre". Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Invité cricricracplouf Signaler ce message Posté(e) 3 octobre 2013 La réforme des rythmes scolaires est elle une bonne réforme? Au vu des résultats déplorables de la France en matière d'instruction comparés à ceux de nos voisins, on peut penser qu'il est légitime de vouloir se rapprocher des systèmes étrangers, où les élèves ont moins d'heures de classe que les Français, mais étalées sur un plus grand nombre de jours dans l'année. Du coup, cette réforme me parait plutôt positive. Mais pour être efficace, il aurait fallu la préparer bien plus en amont, d'autant qu'il n'y avait pas d'urgence non plus... J'y reviendrai. Je me permet d'ouvrir une petite parenthèse avant cela. Bien que je sois plutôt favorable à cette réforme, je trouve regrettable qu'elle occupe tout le devant de la scène, et qu'on oublie de parler des notes, qui contribuent à rendre le système français élitiste, laissant sur le côté ceux qui ne sont pas assez bon; du redoublement, qui est inefficace, voire même contre-productif, en plus d'être fort coûteux. Et surtout, de la violence à l'école, que j'essaye tant que je peux d'éradiquer là où je travaille, sujet de mon point de vue bien plus important que celui des rythmes scolaires. Tout d'abord, les villes n'ont comme obligation que de mettre en place cinq matinées de classe de trois heures chacune, et neuf heures réparties sur quatre après-midi. Mais pourquoi ne pas avoir demandé de répartir ces heures de façon équitable sur les journées? C'est comme ça que des types en costar dans des bureaux qui n'ont probablement plus mis les pieds dans une école depuis qu'ils l'ont eux-même quitté, sont parvenu à inventer pour les petits Parisiens l'emploi du temps suivant: 6 heures de classe le lundi, 4 heures et demi le mardi, 3 heures le mercredi, 6 heures le jeudi, et 4 heures et demi le vendredi. Honnêtement, qui peut penser que les enfants seront moins fatigués avec des horaires pareils? Ils ont besoin avant tout de régularité. Là, ils sont paumés, sans repère... Et je ne vous parle pas du bordel que c'est quand il faut mettre en place des ateliers pour tous les enfants de toutes les classes dans toutes les écoles de la ville sur les mêmes créneaux. Surtout quand on voit la vétusté des écoles parisiennes, ne disposant que d'une à deux salles accessibles aux centre loisirs. Imaginez quand il faut mettre en place quinze activités en même temps... Pour mettre en place cette réforme dans de bonnes conditions, il faut des moyens. Alors, oui, j'entends d'ici Monsieur Peillon expliquer qu'un budget a été débloqué pour les communes qui en ont besoin... à la condition qu'elles mettent en place la réforme dès la rentrée 2013. Sauf qu'un gymnase, une piscine, un stade, un théâtre, un dojo, des salles supplémentaires dans les écoles, ça ne se construit pas en à peine quelques mois. Outre les problèmes de locaux, qui touchent principalement les petites villes, il y en a un autre qui lui touche à peu près toutes les villes. Qui va encadrer les enfants en fin d'après-midi? Les animateurs. Nous. Le problème, c'est que nous sommes en général sous-payés, notamment dans les villes qui embauchent des animateurs uniquement pour les vacances, on signe parfois des contrats d'engagement éducatif (connaissez vous un autre métier où on paye aussi peu les salariés?). Nous intervenons sur des horaires que personne ne nous envie: tôt le matin avant le début de la classe, pendant la pause méridienne, en début de soirée, toute la journée du mercredi, ainsi que les vacances. Les moment où Monsieur et Madame Toutlemonde aiment bien finir leur nuit, prendre tranquillement leur repas de midi avec leurs collègues, où encore passer du temps avec leur famille. On enchaine les contrats précaires pendant des années, des années et des années. Mais surtout, nous ne sommes dans l'immense majorité, pas suffisamment formés. Grand nombre d'entre nous n'ont que le BAFA, qui est un diplôme non professionnel, qui ne devrait en théorie pas suffire pour faire de l'animation à l'année. Le résultat, c'est que l'animation, comme le social, l’hôtellerie-restauration, le BTP, ou encore la sidérurgie, est délaissée, plus personne ne veut faire ce boulot, et pour causes. Du coup, il n'est pas rare de se retrouver en sous-effectifs d'encadrement (au passage, on devrait manifester pour le retour du un pour quinze et un pour dix en périscolaire). Alors on embauche le premier venu, et même s'il est incompétent, on le garde, de toute façon on n'a pas le choix. Le constat, c'est que la majorité des animateurs, sont des étudiants, voire des lycéens qui travaillent pour financer leurs études (où est passée la grande cause de ce quinquennat? Les étudiants ne sont que très peu soutenus pour devenir autonomes. Encore des paroles en l'air... enfin bref, là n'est pas la question). Alors avec leur BAFA, ils peuvent être très compétents pour faire de l'animation en accueils de loisirs ou séjours de vacances. Le soucis, c'est qu'avec les nouveaux horaires, les enfants vont être amenés à fréquenter les accueils périscolaires de façon très régulière, sur des durées non négligeables. Alors soit c'est la garderie, qui permet de dire à l'autre excitée d'extrême droite ce matin chez Apathie, que les seules activités proposées seront "des macramés ou je ne sais quels jeux de ballon", soit on monte des projets, avec des objectifs éducatifs, de réels intérêts pédagogiques, en tenant compte du milieu dans lequel on travaille (Aubervilliers et le 7ème arrondissement, ce n'est pas le même public). Mais pour faire ça sur la durée, il faut des animateurs qualifiés, diplômés au moins du BAPAAT, sinon du BPJEPS. Avant de faire cette réforme, il aurait fallu financer non seulement de nouvelles infrastructures, mais aussi des formations pour les animateurs, et exiger la titularisation de TOUS les animateurs qualifiés qui le demanderaient, sans nécessairement passer de concours. Après, la question de l'apprentissage, j'en ai vaguement entendu parler il y a un certain temps, mais je crois bien que ça s'adressait au collégiens, et peut être même seulement aux lycéens. Ce qui est rigollot là dedans, c'est que parmi ceux proposent de faire rentrer l'entreprise à l'école, il y en a qui n'y ont pas nécessairement mis les pieds au cours de leurs carrières politiciennes. Alors puisqu'on en parle et qu'il se trouve que j'ai un avis assez tranché là dessus, je vais vous en faire part. L'entreprise, n'a pas sa place à l'école. Et qu'on arrête de dire aux jeunes qui ne réussissent pas "tu vois bien que les études ne sont pas faites pour toi, va apprendre à travailler". De plus, il est démontré que les enfants "de bonnes familles" aisées réussissent mieux que ceux provenant de familles d'employés ou d'ouvriers, qui ne roulent pas sur l'or. Et vous savez que l'apprenti gagne une petite somme d'argent, qui contribuera à soulager sa famille dans ses éventuels soucis financiers. Alors le gamin part travailler. Sauf qu'un très grand nombre de contrats d'apprentissage sont rompus rapidement après avoir été signés. Alors que va devenir ce gamin à qui on a dit qu'il n'était bon ni à l'école, ni au travail? Je vous pose la question. L'entreprise ne sait pas organiser l'enseignement. Et les patrons le savent et le reconnaissent. L'instruction, ça se fait à l'école, et nul part ailleurs! Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
jean 7 Signaler ce message Posté(e) 3 octobre 2013 Les notes, ok avec toi c'est plus grave que le rythme. Je ne sais pas si c'est l'élitisme, je suis d'accord avec l'interprétation de Franck Lepage (jusqu'à ce que je trouve mieux?) selon laquelle l'école a essentiellement une fonction de tri, de hiérarchisation. L'école n'est pas organisée pour apprendre aux gens à devenir meilleurs, humanistes ou quoi. L'école est organisée pour créer un individualisme forcené et gloire à celui ou celle qui sera meilleur que le meilleur et uniquement celui-là. Les autres sont inexistants. Le jour où l'école favorisera réellement la solidarité (pas juste une action "bol de riz"), l'entraide, l'intelligence collective, le discernement, la bienveillance... on aura fait un grand bond en avant. Et surtout, de la violence à l'école, que j'essaye tant que je peux d'éradiquer là où je travaille, sujet de mon point de vue bien plus important que celui des rythmes scolaires. Oui, bon courage. J'adore ce sujet aussi. Et je crois qu'on ne peut pas grand chose contre la télé ni contre une école qui demande chaque jour chaque minute à chaque enfant de dépasser son voisin. Honnêtement, qui peut penser que les enfants seront moins fatigués avec des horaires pareils? Ils ont besoin avant tout de régularité. Oui pour la régularité, mais il y aurait d'autres choses à mon avis intelligentes et qu'il serait bon de considérer en priorité. Tout d'abord la télé. En plus d'être un outil de propagande, ça fatigue le soir... et le matin! Alors soit c'est la garderie, qui permet de dire à l'autre excitée d'extrême droite ce matin chez Apathie, que les seules activités proposées seront "des macramés ou je ne sais quels jeux de ballon", soit on monte des projets, avec des objectifs éducatifs, de réels intérêts pédagogiques, en tenant compte du milieu dans lequel on travaille (Aubervilliers et le 7ème arrondissement, ce n'est pas le même public). Mais pour faire ça sur la durée, il faut des animateurs qualifiés, diplômés au moins du BAPAAT, sinon du BPJEPS. C'est là où je pense que c'est discutable. Si on choisit de coopérer avec les politiques actuels, je pense que tu as raison. Comme je ne suis plus très coopératif, je me méfie des formations d'anims "professionnels" qui à mes yeux ont essentiellement pour vocation d'apprendre aux gens à entrer dans les rangs ; que ce soit pour les animateurs ou leurs futurs clients. Enfin j'aurais dit que "des jeux de ballon", faut arrêter de nous prendre pour des débiles, car ces jeux s'organisent spontanément dans les cours de récré ou dans les temps libres des gens. Alors d'un côté il faudrait écouter la nature, celle des rythmes biologiques, et de l'autre côté il ne faudrait surtout pas écouter la nature, celle qui nous pousse à aimer jouer ensemble... Il n'y a rien de plus kiffant que les activités qui s'organisent spontanément, c'est là qu'on vit des grands moments, qu'on fait des rencontres, qu'on apprend les choses qu'on n'oubliera jamais. Et il n'y a pas qu'à l'extrême droite qu'on réclame plus d'éducation, ça c'est partout, de gauche à droite. Ce qui est rigollot là dedans, c'est que parmi ceux proposent de faire rentrer l'entreprise à l'école, il y en a qui n'y ont pas nécessairement mis les pieds au cours de leurs carrières politiciennes. Je pense que les ministres et les députés baignent dans un bain d'entreprises. Je ne parle pas que des lobbies mais aussi des hauts fonctionnaires, conseillers et spécialistes... qui gagnent de l'argent dans des grandes entreprises. L'entreprise n'a pas sa place à l'école, entièrement d'accord. La politique l'aurait plus. Mais évidemment on accuserait toujours les professeurs d'utiliser leur position dominante pour imposer leurs idées. Et qu'on arrête de dire aux jeunes qui ne réussissent pas "tu vois bien que les études ne sont pas faites pour toi, va apprendre à travailler Oui alors que finalement, ceux qui travaillent c'est ceux qui "réussissent". Enfin il y a des humiliations scolaires qui sont inutiles et mal placées... Parce que réussir, selon l'école c'est être le meilleur, mais selon un autre référenciel, ça peut être avoir une famille, avoir son bizness, etc. De plus, il est démontré que les enfants "de bonnes familles" aisées réussissent mieux que ceux provenant de familles d'employés ou d'ouvriers, qui ne roulent pas sur l'or. Mais réussir, c'est quoi... se faire moins humilier par un prof? Une fois sorti de l'école, la réussite prend un autre goût. Il y a plein de gens qui sont surdiplomés, y compris parmi les animateurs. Alors que va devenir ce gamin à qui on a dit qu'il n'était bon ni à l'école, ni au travail? Je vous pose la question. Un politicien? Ha ha ha! L'entreprise ne sait pas organiser l'enseignement. Et les patrons le savent et le reconnaissent. L'instruction, ça se fait à l'école, et nul part ailleurs! Ça je vais en faire un sujet tiens! Les entreprises sont très bonnes en formation, on dit formation pour adultes. Les entreprises savent séduire là-dessus, les entreprises organisent des "formations pratiques", quand on y va on se sent valorisé car on ne fait pas des maths abstraites mais on apprend en faisant. La formation pour adultes, c'est ça. Même si on n'est pas toujours bien traité, on a l'impression d'apprendre quelque chose d'utile et on a enfin l'impression de devenir quelqu'un d'utile, on se sent valorisé, c'est plus fort que l'école. C'est la modalité de formation en vogue. Elle dame le pion à l'école qui apparaît ringarde et déconnectée des réalités. Mais ta phrase sur l'instruction me semble très juste, l'école est la mieux placée pour instruire. Pour instruire les gens afin qu'ils aient conscience d'eux, qu'ils aient une conscience politique, parce que ces choses sont importantes pour ne pas se faire manipuler. Afin qu'ils connaissent le monde. Afin qu'ils prennent le pouvoir sur leur monde, plutôt que les rendre passifs et dociles. Or actuellement, faire de la politique, c'est interdit. Même à la télé, faut voir ces émissions, prétendument de "journalisme" où on regroupe des spécialistes soi-disant dépolitisés qui en fait dispensent tous plus ou moins les mêmes valeurs politiques, économiques... Et ça à mon avis c'est le risque de laisser les entreprises prendre plus de place dans l'enseignement : elles vont évidemment dispenser leur idéologie bien à elles. Il va falloir travailler plus pour gagner moins, se taire, accepter d'être migré en roumanie ou même simplement muté à 50 bornes et gagner 250 euros de moins "parce que c'est la crise"... FOUTAISES! Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
Invité cricricracplouf Signaler ce message Posté(e) 5 octobre 2013 Alors, plusieurs sujets... Je parlais des notes, qui sont un des principaux éléments qui contribuent à rendre le système éducatif français élitiste. Entre parenthèses, je me souviens de ma formation BAFA où on nous expliquait qu'ils fallait systématiquement établir des "objectifs pédagogiques" dans nos activités, et où on pouvait voir comme exemple "développer l'esprit de compétition"... Comme si l'école, et la société en général ne s'en chargeait déjà pas assez. Je suis entièrement d'accord avec toi, sur le constat. Être le meilleur, savoir écraser le voisin, c'est ce qu'apprend l'école aujourd'hui, et c'est très regrettable. Je regardais tout à l'heure, comme chaque jour, l'interview de Jean-Jacques Bourdin de ce matin, qui recevait Matthieu Ricard, moine bouddhiste, philosophe et auteur du livre "Plaidoyer pour l'altruisme". Au cours de l'interview, Matthieu Ricard évoque des écoles où on apprend aux enfants à avoir conscience de l'autre, à le considérer, à coopérer. Où on ne fait pas des groupes avec les bons d'un côté et les mauvais de l'autre, mais où les mélange pour que ceux qui comprennent facilement viennent en aide à ceux qui ont des difficultés. Et apparemment les résultats sont très positifs. Quand est ce qu'en France, on comprendra que laisser sur le côté ceux qui ne pigent pas assez vite, qui ne raisonnent pas comme il faut, n'aide pas la société à avancer? Au travers de mon action, j'essaye d'encourager tous les enfants à donner le meilleur d'eux même, en les valorisant. Je m’aperçois que je n'ai pris conscience de cela qu'il n'y a pas si longtemps. Justement je pense parce que moi même, j'ignorais ce cela signifiait, trop habitué à relever le négatif, à toujours considérer le positif comme normal, ne méritant pas d'êtres sanctionné. La pratique du théâtre et de l'escalade, m'ont permis d'en prendre conscience, et j'utilise du coup le théâtre, et lorsque j'aurais le diplôme, l'escalade pour permettre aux enfants à donner le meilleur d'eux même, à se dépasser eux-même, à s'entraider, sans esprit de compétition. La télé... Un outil à rendre con. Il n'y a pas d'autre mot. L'année dernière, un groupe de théâtre souhaitait faire son spectacle sur le thème de la télé. Alors j'ai pensé à un moment qu'on ne pouvait pas passer à côté de cette occasion pour ridiculiser l'émission qui faisait le buzz à ce moment là. Je me pose devant l'ordi, je tape "nabila" sur google, je regarde cinq minutes, j'ai l'impression de perdre cinq points de QI. C'est affligent. Plus tard je tombe sur une vidéo de deux humoristes qui ont écrit un sketch uniquement avec des phrases tirées de ces émissions à la con. Sur le coup j'ai pas mal rigolé, mais quand on pense au niveau de connerie qu'on arrive à vendre avec ça, ça fait peur. Et le pire, c'est que nos mômes s'abrutissent avec ça. Mais à part tenter de leur expliquer que la télé-réalité ne représente pas la vie, que c'est un outil à rendre idiot, je ne vois pas bien ce qu'on peut faire. Au niveau des formations professionnelles, j'ai eu un peu d'endoctrinement pendant le BAPAAT par un formateur, mais contrairement à ce que tu crains, c'était justement pour nous expliquer que le soit-disant allongement de l’espérance de vie n'impliquait pas de travailler plus longtemps (c'était il y a trois ans pendant le débat sur les retraites), et tous le discours mélenchoniste. J'ai su ensuite qu'il militait au front de gauche, et non pas au medef. Qu'appelle-t-on la réussite? En l'occurrence je parlais de la réussite scolaire, c'est à dire correspondre à l'image qu'un prof se fait de l'élève idéal. Après, réussir une vie, effectivement ça peut être faire ce qui nous plait professionnellement; fonder sa famille et donner et recevoir de l'amour; voyager, et découvrir le monde; ou pour certains, s'empiffrer de blé d'une façon ou d'une autre. On est d'accord, une entreprise sait former à un métier, mais l'instruction n'est pas et ne doit pas être son rôle. Je suis favorable à la scolarité obligatoire de 3 à 18 ans, et hostile à l'apprentissage avant 16 ans. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
rype79 2 Signaler ce message Posté(e) 5 octobre 2013 La réforme du rythme scolaire ? Une grosse connerie ! L'idée de base n'est pas mal... Mais le résultat, puisqu'il ne sert que l'intérêt de certains, mis en place dans la précipitation et sans réelle consultation de tous les acteurs de la vie des enfants, n'est qu'un merdier sans nom. Réforme pour que le rythme des enfants soit plus tranquille, plus reposant, et qu'il puisse ainsi mieux suivre à l'école... Donc plus de réussite scolaire ? Je ne vois pas en quoi diminuer de 45 minutes par jour pour les enfants le temps de l'école, ne change quoique ce soit. Au contraire, il accentue les inégalités et creuse les écarts. Un enfant qui arrivait à l'école à 7h30 (avec périscolaire) et en repartait à 18h30 (avec le périscolaire) fera toujours les mêmes horaires... Un enfant dont le parent pouvait le récupérer à 16h30 à la sortie de l'école, ne pourra plus le faire à 15h45... Un parent qui avait pris ses RTT le mercredi pour être avec ses enfants ne le pourra plus, donc l'enfant devra se lever une journée de plus dans la semaine, pour aller à l'école, et bien souvent y rester l'après-midi puisque ses parents auront repris l'école. Sans compter de savoir ce qui est mis en place durant ses temps. De l'aide personnalisé par les enseignants pour lutter contre le décrochage ? Oui, mais au maximum pour 8 ou 12 enfants par enseignants... Et en 45', le temps est cours. Mais de toute façon, on sait bien que l'échec scolaire ne fait plus parti des préoccupations de l'Etat. Il n'y a même plus de redoublement possible. Ton enfant n'est pas bon à l'école ? C'est de sa faute, qu'il suive son processus normal, et quand la claque qu'il prendra sera trop importante, qu'il s'en aille ! Il a des difficultés ? Ce n'est pas la faute à l'enseignement scolaire français. C'est que ton gamin est un crétin et si il veut s'en sortir, qu'il aille faire des heures, en plus, chez le pédo-psy, l'orthophoniste, le Maître E, etc.... L'enseignants n'est sûrement pas là pour aider les élèves en difficulté ! Et que dire de ce temps 15h45-16h30 (ce n'est qu'un exemple de mise en place) pour les enfants qui ne sont pas pris en charge par l'école. Ils vont dans un endroit fourre-tout en attendant l'arrivée de leur parents. Ils vont avec le Centre de Loisirs, qui proposent parfois des activités, parfois, rien du tout. Ce temps est parfois payant, parfois non. Et les animateurs sont surbookés ! Dans une commune d'Orléans par exemple, 90% des effectifs de l'école sont présents pendant ce temps ! Mais ce n'est pas grave puisque les taux d'encadrement sont passés de 1 pour 14 à 1 pour 18 pour les plus de 6 ans et de 1 pour 10 à 1 pour 14 pour les moins de 6 ans. Pas d'inquiétude donc, chers parents, votre enfant sera pris en charge ! Mais dans quelles conditions... Cricricracplouf : "Quand est ce qu'en France, on comprendra que laisser sur le côté ceux qui ne pigent pas assez vite, qui ne raisonnent pas comme il faut, n'aide pas la société à avancer?" Je suis d'accord avec toi sans être d'accord... En France, on ne met pas ceux qui ne pigent pas assez vite, qui ne raisonnent pas comme il faut sur le côté... On met tout ceux qui ne rentrent pas dans LE moule sur le côté. Combien d'enfants sont cassés par l'école parce-qu'ils n'ont pas la Bonne Façon de penser. Combien d'adultes ont décroché par ce qu'ils ont été humiliés par l'Ecole, rabaisser par des notes. L'école est élitiste. L'école est inadaptée. L'école formate les enfants. Elle les met dans le moule du parfait petit citoyen, c'est à dire celui qui ne doit surtout pas penser par lui-même, celui qui ne doit surtout pas s'interroger et se poser des questions, celui qui doit attendre la bonne parole du Maître: c'est à dire de l'enseignant à l'école, du patron au travail, du Président dans la société. On apprend à l'enfant à se gaver d'informations inutiles, d'apprendre par coeur des choses sans aucun intérêt, d'être passif, écouter, et vomir leur leçon... Un peu comme font les médias et la télé pour les adultes ensuite... L'école ne laisse personne sur le côté... Elle les MET DELIBEREMMENT SUR LE COTE. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites
jean 7 Signaler ce message Posté(e) 6 octobre 2013 Je pense qu'on parle du même problème : comment occuper les enfants sur ces temps où ils ne seront plus à l'école. Et tu le dis très bien, les heures de classe sont réparties différemment, mais la fatigue de l'enfant n'est pas prise en compte dans cette réforme. La concentration oui, le matin les enfants sont plus attentifs ; y'a donc un objectif d'une école plus productive, en gros. Ou plus rentable? Le ministère n'a pas choisi d'imposer un rythme scolaire modifié en interne alors que ça aurait été possible. Là les enfants vont avoir une récré de 45 minutes en fin de journée. Il aurait été possible que cette récré soit surveillée par les enseignants. Ils se seraient organisé pour surveiller à deux ou trois comme ça se fait déjà dans toutes les écoles, et les collègues auraient dégagé du temps pour avancer leurs préparations. Et surtout ça aurait été gratuit pour les parents, et je pense que si les enfants restent avec l'éducation nationale ça revient moins cher (un anim pour 10 quand même... faut le payer, sans compter les locaux, et le personnel qui gère les anims). Évidemment ça aurait coûté une manif de profs, mais il y en a une par an de toute manière. Donc y'a bien un choix de sortir les enfants de l'école environ 1h par jour. Et personne n'en a rien à faire des activités organisées par des animateurs périscolaires. Les parents laissent faire, acceptent parce qu'ils ne trouvent pas mieux, mais j'ai pas l'impression que les gens nous portent dans leur coeur. Ils réclament plus d'apprentissages, alors que les jeux de ballon y'a rien de mieux pour que les enfants s'amusent (enfin) entre eux, les bons avec les mauvais, les riches avec les pauvres... Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites