jean

La Politique En Animation

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Allez un sujet bien débile ou décalé, comme vous préférez.

Faites-vous de la politique en animation?

Aujourd'hui j'ai l'impression que faire de la politique c'est être un hérétique.

Surtout il faut pas parler politique, c'est interdit, sauf pour dire que "grâce à nos élus locaux on peut faire plein de belles choses".

Mais c'est frustrant. On est "animateurs"!!! Pas lécheurs de pompes!

Oh biensûr il y a des choses qui ne seraient pas morales, par exemple profiter d'un statut d'adulte référent, d'adulte "modèle" (si ça existe?) pour endoctriner des enfants.

Mais après?

Je veux dire tout ça, ça pourrait s'adapter... Et mis à part quelques idées en vogue sur l'écologie, tout le reste a l'air abominable ou ringard... les députés? le suffrage universel? le pouvoir de chaque personne sur les politiciens? Comment se passe un conseil municipal?

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Invité cricricracplouf

C'est pour moi un sujet délicat. Parce que je suis militant politique, mes collègues le savent plus ou moins, et pas du même bord que mes employeurs.

Je me souviens d'un soir, j'en parlais avec mon responsable, qui me disait qu'il avait eu une fois un animateur qui militait dans un groupuscule haineux, et qu'il l'avait mis en garde "tes activités politiques en dehors du centre, ça te regarde, c'est ta vie privée, mais si j'apprends un jour que tu fais du prosélytisme dans le cadre de ton travail, je n'aurais pas la moindre indulgence".

D'un point de vue de la morale, je pourrais très bien en parler si le sujet était amené sur le tapis par les enfants, en faisant bien attention à rester neutre, mais depuis cet avertissement que j'ai pris pour moi (car je doute de la véracité de ce que m'a raconté mon responsable, je le connais, ses histoires sont très souvent déformées, et parfois un peu surréalistes), j'esquive le sujet.

Mais sans parler de politique, je viens travailler avec mes idéaux, mes principes et mes valeurs; de tolérance, de respect, de pacifisme, de solidarité, d'altruisme, d'égalité. Et ces idéaux, ces principes et ces valeurs, que je défends dans le cadre de mon action politique, apparaissent dans mes méthodes de travail, dans le discours que j'ai face aux enfants, dans telle ou telle situation.

Alors en quelque sorte, oui je fais de la politique en faisant de l'animation.

Mais il y un certain nombre de sujets qui relèvent de la vie privée, qui sont particulièrement délicats à aborder avec les enfants. La religion, l'amour, la sexualité... Ça m'intéresserait de savoir comment vous abordez ces différents sujets avec les enfants.

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La politique est omniprésente dans l'animation.

Le projet éducatif est un projet politique.

Le projet pédagogique qui en résulte est donc un projet politique également.

Les choix pédagogiques, les valeurs que l'on défend, les fonctionnements que l'on met en place sur le choix de l'enfant, leur possibilité d'agir sur le fonctionnement et le centre, donc la démocratie que l'on installe au sein du Centre, en direction des enfants mais également de l'équipe (leur place dans le projet) est donc politique.

Je fais de la politique et je défends mes convictions au sein de mon centre.

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J'anime en fonction de celui que je suis.

C'est un métier qui relève de l'humain où l'on est obligé de donner de sa personne.

Dès lors que je donne de ma personne, je transpire de mes convictions politiques.

Pas dans le sens où je vais démonter l'UMP devant les gamins, ce n'est d'ailleurs pas à un parti que je suis attaché mais à des valeurs (que je retrouve essentiellement sur un versant de l'échiquier) et qui sont pour moi essentielles, elles se rapprochent de celles de cricriccracplouf, et je suis convaincu que l'attachement et l'application de valeurs comme l'équité, la justice ou la non-violence (sans doute les 3 plus importantes à mes yeux) ont un impact chez les jeunes qu'on cotoie.

Du moins, ce n'est pas tant leur respect qui a un impact, que le bafouement de ces principes. Si tout l'environnement autour des mômes bafoue ces valeurs, ils vont se construire sur l'idée que ces idées ne sont que factices. Et on maximise les chances de les retrouver bleu marines d'ici 15 ans quand on leur confiera un bulletin à déposer dans une urne.

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Je ne sais pas si on parle de la même politique.

Biensûr qu'on défend tous des valeurs, y compris sans le savoir ou sans le vouloir.

Au fait est-ce qu'on les défend vraiment ou est-ce qu'on participe à un mouvement qui nous dépasse?

L'animation où on apprend à faire des projets de partenariats pour développer le lien social dans une démarche citoyenne ou éco-citoyenne... Mais ça ce ne sont pas nos valeurs politiques, ce sont des machins inventés, des trompe-l'oeil qui n'ont qu'une seule vocation qui est de nous obliger à rester au garde-à-vous devant les élus locaux et d'obliger les enfants et les jeunes à faire de même.

Un exemple, quel animateur ayant déjà bossé avec des ados n'a jamais du, dans son travail, "aider les jeunes à développer leurs projets"? Les projets de qui?

Est-ce que quelqu'un ici aurait eu l'idée de défendre des valeurs politiques réellement à contre-courant? Genre militer dans son travail contre le mariage homo, militer dans son travail pour l'allongement de la durée des cottisations retraite, militer dans son travail contre puis pour la guerre en Syrie? Tiens, Cesco, non-violent, du coup tu as milité depuis le départ contre la guerre en Syrie au boulot?

Moi c'est niet, je sais que si je fais un truc comme ça, je me fais virer aussi sec et je trainerai ça un bon moment.

Surtout que sur le web j'arrête pas de dire que les élus locaux sont débiles. :biggrin: Au boulot je me ferais allumer pour un dixième de ce que je raconte ici.

Rype j'aurais dit le projet éducatif découle de choix politiques. Et le projet péda applique le projet éducatif donc y'a une logique hiérarchique en quelque sorte.

•Et par exemple là ou le choix politique est l'égalité, le projet éducatif (quel vilain mot) c'est l'intention d'être égalitaire, et le projet péda (quel vilain mot) est la liste des moyens que je mets en oeuvre pour respecter mon intention d'être égalitaire. J'accueille tous les enfants sans faire de différence entre des riches et des pauvres, des noirs et des blancs, etc.

•Lorsque le projet éducatif est politique, ce que je crois comprendre c'est que si on choisit l'égalité par exemple, c'est le choix d'éduquer, donc inculquer comme règle aux enfants qu'ils doivent appliquer l'égalité. Et le projet pédagogique se transformera en liste d'actions ayant pour but d'inculquer l'égalité aux enfants.

C'est pour ça que je pense à cette histoire de ne pas profiter de son statut d'autorité, de référent, d'adulte modèle, d'adulte écouté etc. pour dire aux enfants que telle ou telle manière est meilleure.

Biensûr lorsqu'on "milite" (pas bien difficile) pour des idées en vogue, je veux dire tous les animateurs sont pour l'égalité, pour la solidarité, contre le racisme, pour l'intégration des étrangers, contre le travail des enfants...

Mais voilà prenons l'inverse, et hop ça ne marche plus : on ne peut résolument pas militer contre l'égalité, contre la solidarité, pour le racisme, contre l'intégration des étrangers, pour le travail des enfants en tant qu'animateur. (et heureusement parce que la liste fait froid dans le dos :idiot: )

A quel moment cesse-t-on d'être un agent qui applique des directives, et à quel moment sommes-nous animateurs en politique? Des animateurs qui favorisent l'émergence de questions, l'émergence d'une intelligence politique, l'émergence d'un regard critique? On s'appelle animateurs mais il me semble que le rôle auquel nous sommes cantonnés est de faire rentrer tout le monde dans les rangs. On est donc des rangeurs de gens?

Si on respecte la terminologie "projet éducatif" on peut effectivement comprendre que notre rôle est de faire le projet d'éduquer des enfants... Mais non moi c'est pas ça. Je ne veux pas qu'on m'oblige à faire le projet d'éduquer les enfants. Ah leur apprendre des choses, pourquoi pas s'ils le demandent. Suggérer, proposer, ouais pourquoi pas... mais pas la coercition. Si je faisais le projet d'éduquer les enfants, j'aurais des comptes à rendre ensuite, et ça non.

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Je ne suis pas tout à fais d'accord avec toi Jean.

La politique, en tant qu'anim, on le fait à tous les niveaux.

A commencer par le choix de l'endroit où l'on va bosser. J'ai choisi de bosser dans telle commune, en tant que animateur de la fonction publique, parce-que je me retrouver dans les idées défendues par le projet éducatif... Idées politiques.

J'aurais très bien pu refuser et aller voir ailleurs (c'est d'ailleurs ce que je défend comme "liberté" à mes animateurs BAFA en stage).

Ensuite, il y a, comme je le soulignais dans un autre post, la place que l'on laisse aux enfants ou aux adultes avec lesquels on bosse. On fait de la politique suivant nos choix de fonctionnement: quelle place je laisse à l'équipe pour intéragir sur la structure et remettre mes pratiques en question, est-ce que je laisse le choix aux enfants, est-ce que je les laisse s'exprimer ? Est-ce que je mets de la démocratie dans ma structure ?

Après, je peux aussi m'autoriser des questionnements auprès des jeunes, pour qu'ils aient leur propre réflexion sur la place des femmes par exemple dans la société, autour du racisme... Quand je les fais réfléchir là-dessus, avec des questionnements, mais pourquoi pas autour d'un jeu, d'une sortie... Je fais de la politique.

Bien évidemment, je ne peux pas aller contre ma hiérarchie, étant fonctionnaire de l'Etat. Mais cela ne veut pas dire que je m'interdits de dire ce que je pense, que je m'interdits de poser des questions pour questionner des choix politiques regrettables, que je m'interdits de laisser traîner des papiers sur mon bureau...

Je ne suis pas au garde à vous derrière je ne sais pas quelle instance.

Quand aux exemples que tu donnes, pour ma part, j'ai toujours été pour le mariage pour tous, je milite donc dans ce sens et je questionne donc dans ce sens, mais je suis également pour l'adoption pour tous les couples, ce qui pour l'instant, ne fait pas écho dans les têtes de nos dirigeants... Et je ne m'interdits pas non plus d'en parler.

Pour revenir au projet éducatif, suivant les villes, certaines vont accès sur l'égalité, d'autre sur autre chose. Quand est-il dans les villes FN ? Ils détournent sûrement les choses pour que les enfants d'origines étrangères aient moins d'accès ou de liberté que les autres (si ils ont des Accueils...). Est-ce que moi, je choisis de travailler pour eux et donc répondre à leur choix politique au travers du projet pédagogique, ou est-ce que je vais travailler ailleurs ? Là est le premier choix politique de l'animateur ou du directeur.

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Tiens, Cesco, non-violent, du coup tu as milité depuis le départ contre la guerre en Syrie au boulot?

Je ne vais répondre qu'à ça, mais ça va me permettre d'élargir un peu :

Non car en fait, j'ai pas bossé depuis (je n'anime plus que quelques semaines par an, en gros 3 semaines l'été). Et je change d'employeur tous les ans, au gré de mes rencontres, ce qui me permet de ne pas être "prisonnier" d'un organisme, d'une idéologie. Un luxe que je peux me permettre car animateur n'est pas mon métier.

Mais même, je me vois mal évoquer ce thème de la Syrie, comme ça.

En revanche, si un jeune me questionne sur ce que j'en pense, j'aurais aucun souci à donner mon avis. Et je saurais le justifier : c'est un métier de l'humain, mon objectif n'est pas biaisé : je ne viens pas le matin en cherchant à contaminer les enfants de mon avis. Mais quand un jeune me demande mon avis sur une chose, c'est qu'il s'y intéresse à la chose. Si j'évoque ce sujet sans qu'on me le demande, y a fort à parier que ça ne parle pas à la majorité des jeunes : la demande ne vient pas d'eux, ils ne sont pas prêts/intéressés par ça.

Et j'estime qu'en donnant mon avis, ça lui donnera des billes pour forger le sien.

Bon, et je ne suis pas dupe non plus - mais je me garderais de le dire si je devais me défendre d'une telle chose - le statut d'adulte face à un enfant entraîne souvent l'impression, chez ce dernier, que l' "adulte sait", bref, qu'on est dans une relation verticale (on pourrait discuter de l'impact de l'école à ce niveau). Et donc, je l'influencerai forcément.

Mais on se nourrit et on se forme au gré d'influences, d'identifications, dont on se détache par la suite, en en croisant d'autres. En attendant, les idées se confronte dans la tête de cet adulte en construction.

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Je te rejoins sur ce point Cesco. L'école moule les enfants et les abrutis pour qu'ils ne pensent plus par eux-mêmes.

C'est l'école qui rend l'adulte au-dessus: le Maître face aux ignorants.

Je balaie déjà les personnes qui me diront que tous les enseignants ne sont pas comme cela. Je les rejoins sur ce point, mais combien sont-ils et le restent-ils longtemps ? Dans mon métier, j'ai croisé des enseignants qui avaient une autre pédagogie, d'autres méthodes... Nombreux sont ceux qui se sont faits rattraper par la grande machine de l'Education Nationale.

Pour rejoindre ce que dit Cesco, c'est à nous adulte de questionner les enfants sur ce qu'ils pensent. On ne va pas parler de la guerre en Syrie, mais si le sujet est évoqué, on peut en discuter, donner son avis et questionner les enfants ce ceux qu'ils en pensent en leur donnant toutes les billes pour qu'ils se forgent leur propre opinion. Il en va de même pour le racisme, le mariage pour tous, la télé...

Ce n'est pas dire à l'enfant: le racisme c'est mal. C'est le questionner sur pourquoi il pense telle ou telle chose, si ce qu'il pense vient de sa culture familiale, si il s'est déjà poser la question...

Sur la télé, pour rejoindre un autre sujet de Jean, c'est lui faire prendre conscience que la télé n'est pas forcément la vérité, que la publicité ne dit bien que ce qu'elle veut et lui montrer l'envers du décor.

La politique à mon sens, en Centre, c'est participer à ce que chaque enfant devienne un citoyen à part entière. Un réel citoyen qui se questionne et qui questionne, qui ne suit pas comme un mouton, mais qui est capable de penser par lui-même et d'argumenter ses choix en connaissance de cause. C'est pour cela que la démocratie est primordiale dans notre fonctionnement: donner le choix à l'enfant, le choix dans les activités, dans le fonctionnement, en lui laissant la possibilité de dire ce qu'il en pense et le pouvoir de changer les choses et d'expérimenter.

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Invité cricricracplouf

Ça me parait bien difficile d'aborder certains sujets d'actualité avec les enfants. Certains sujets sont très techniques, et avant de pouvoir donner toutes les billes, il faut s'assurer au préalable de les avoir déjà soit même, et de ne pas confondre les faits, avec l'opinion majoritaire des belles personnes, avancées comme étant des faits irréfutables par beaucoup de médias, alors que ceux qui ne sont pas d'accord avec la pensée dominante ne sont pas nécessairement des irresponsables.

Sur les retraites, tout le monde dit que la démographie doit nous contraindre à travailler plus longtemps. Mais prend-t-on en compte le fait que l'espérance de vie en bonne santé recule? Que la France est le pays européen ayant la plus forte natalité? Que l'immigration rapporte 12 milliards par ans aux comptes sociaux? Que la richesse produite a doublé en trente ans?

Ce n'est qu'un exemple pour montrer que ce n'est pas parce que du PS à l'UMP, de Libération au Figaro, tout le monde dit qu'il faut travailler plus longtemps, qu'on ne pourra pas y couper, qu'on ne peut pas ne pas être d'accord avec cela. Et pour tout les sujets, il est important de bien discerner ce qui relève des faits, et ce qui relève de la pensée dominante.

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C'est bien là notre rôle dans un Centre. Tu pointe du doigt un des points où l'on fait de la politique. Montrer aux enfants et aux jeunes que l'on peut penser par soi-même, qu'il ne faut pas suivre le courant pensant sans réfléchir, qu'il ne faut pas se laisser influencer.

Poser des questions, analyser, émettre des doutes, c'est le premier pas pour connaître et se forger une opinion. Si les centres ne le permettent pas, ne permettent pas de questionner, de réfuter ou poser des questions, ce n'est pas à l'école que les enfants vont l'apprendre.

Après, c'est sûr que pour avoir un avis, il faut connaître et s'interroger.

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Invité cricricracplouf

Tenez, un petit sujet politique (et polémique):

Comme vous le savez, depuis plus d'un siècle, l'Etat ne reconnait ni ne finance aucune religion. Et depuis quelques semaines, notre ministre a fait afficher à l'entrée de toutes les écoles de la République une charte de la laïcité.

Ce midi, il y avait du porc à la cantine, et de la dinde comme alternative pour ceux qui ne mangent pas de porc. Bon, ça concerne un nombre d'enfants non négligeable, ça ne coûte pas cher, alors mettons.

Mais ce qui me choque, c'est que la dinde est proposée UNIQUEMENT à ceux qui ne mangent pas de porc. Autrement dit, nous avons une liste d'enfants juifs et musulmans, qui ont le menu des juifs et musulmans, et les autres ont le leur.

Mais si un enfant qui habituellement ne mange pas de porc veut manger du porc, cette fois-ci, pour goûter? On lui dit quoi? "Non, t'es musulman, t'as pas le droit."? C'est la règle qui m'était dictée du temps où je travaillais en maternelle, et où nous servions les enfants à table. Alors j'ai obéi, mais je ne me suis pas gêné pour expliquer ce que je pense de cette règle à la con à ma coordinatrice, à qui ont met suffisamment de pression pour qu'elle soit bête et disciplinée.

Je me fous totalement de savoir à quelle religion appartiennent où n'appartiennent pas les enfants. Ça ne me regarde pas. De plus, en école maternelle, quel enfant sait pourquoi il n'a pas le droit de manger du porc? Ils ne le savent pas! C'est à dire que nous interdisons un plat à un gamin pour respecter les croyances religieuses de ses parents! Selon moi, ça ne devrait pas exister dans une école publique, où la laïcité est une des valeurs fondamentales qui devrait y être défendue.

Et celui qui n'apparait pas sur la liste des juifs et musulmans, et qui préfèrerait manger de la dinde plutôt que du porc. On lui interdit aussi pour des raisons religieuses. Il n'y a que moi que ça choque ou bien?

Et celui qui ne mange pas de viande du tout, asseyez vous bien: on lui sert de la viande parce que la mairie impose que tous les enfants soient servis de tous les plats, en lui disant de ne pas y toucher! Mais lui n'a pas d'alternative, il ne mange pas de viande, on ne s'occupe pas de son équilibre alimentaire. Rien à cirer.

Et quand j'ai protester pour expliquer que ces enfants devaient manger des protéines, qu'il faudrait leur proposer du poison à la place, on m'a répondu "oui, mais là c'est la porte ouverte au halal et au casher". Mais en proposant de la dinde à la place du porc, vous l'avez déjà ouverte, cette porte! Et quelle crédibilité j'ai quand j'explique au voisin de cet enfant qui ne veut pas manger sa viande qu'il important de manger un peu de tout?

Alors s'il s'agit d'une coutume importante, et qu'elle concerne un grand nombre d'enfants, d'accord, les jours où il y a du porc, nous proposerons autre chose. Mais l'enfant choisira ce qu'il a envie de manger, les parents n'auront pas à le contraindre de ne pas manger de porc ou de viande. Si vous ne voulez pas que votre enfant mange du porc, c'est votre droit, mais le jour où nous en proposons, ne nous le laissez pas. Car nous ne nous occupons pas des pratiques religieuses, qui relèvent de la sphère privée.

Est-ce que j'ai raison, ou trouvez vous que j'ai une définition tout à fait personnelle de la laïcité?

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Invité cricricracplouf

oups! faute de frappe! désolé!

"Et quand j'ai protester pour expliquer que ces enfants devaient manger des protéines, qu'il faudrait leur proposer du poisSon à la place, on m'a répondu "oui, mais là c'est la porte ouverte au halal et au casher". Mais en proposant de la dinde à la place du porc, vous l'avez déjà ouverte, cette porte! Et quelle crédibilité j'ai quand j'explique au voisin de cet enfant qui ne veut pas manger sa viande qu'il important de manger un peu de tout?"

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Question délicate que celle que tu évoques.

Parce que pour moi, la laïcité, ça veut dire l'indépendance de l'état vis-à-vis des différentes religions, mais dans la laïcité, il y a aussi une notion de respect de la confession de chacun.

Et pour respecter la religion/les croyances de chacun, ça impose forcément des contraintes dans un collectif (celle, par exemple, d'établir des menus différents aux enfants dont les confessions empêchent la consommation de certains aliments).

Je vois deux questionnements qui s'imposent :

1/ Donne-t-on du porc à un enfant musulman/juif qui en veut ?

2/ Est-ce qu'on trouve continue de faire un menu principal et un autre pour les musulmans/juifs lorsqu'il y a du porc ?

Et mes réponses.

1/ Moi, clairement, je dis non. Parce qu'un parent a le droit d'imposer les règles qu'il souhaite pour son enfant dès lors qu'il n'y a pas de mise en danger de celui-ci. Qu'un enfant ne mange pas de porc, ça ne le met pas en danger. Les parents ne sont pas hors la loi. Par contre, qu'un animateur, une personne censée relayer les parents dans l'éducation qu'ils donnent à leur enfant (tiens, ça mériterait qu'on creuse ça aussi) aille dans le sens inverse de ce que souhaitent les parents, ça ne me va pas.

Tant que l'enfant est mineur, ses parents sont garants de son éducation. Par contre, on se doit de relayer l'info aux parents le soir : "mr/mme machin, votre fils voulait du porc ce midi. Qu'en pensez-vous ? La prochaine fois qu'il en veut, on fait comment ?".

Et si l'enfant veut vraiment goûter du porc, à partir d'un certain âge, vous inquiétez pas, il l'aura cette possibilité. Mais cela fera partie des transgressions qu'il aura actées lui-même, pas d'un manque de cohérence éducative évident entre l'animateur et les parents.

2/ Je crois que ma réponse est contenue dans la question : si on propose deux types d'aliments, pour moi, tout le monde doit avoir accès aux deux, dès lors que leurs confessions le permettent.

Parce que là, comme tu le soulignes bien, on a un "menu juif/musulman" et un menu pour les autres. C'est comme ça qu'on favorise une quelconque mixité ?

Là, je parle de la théorie, je sais bien que dans la pratique, demander au dernier moment aux enfants ce qu'ils veulent, ça peut poser des problèmes de déchets alimentaires évitables, un sujet qui me tient aussi à coeur...

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J'ai choisi de bosser dans telle commune, en tant que animateur de la fonction publique, parce-que je me retrouver dans les idées défendues par le projet éducatif...

En fait en disant ça, ça fait que ton poste a une valeur politique, mais pas toi. Ce que je disais : on anime politiquement = on taquine ; ou alors on applique les choix politiques qui nous sont imposés = on est un agent.

Je sais bien c'est facile de critiquer, je fais sûrement pas mieux. Moi j'ai faim j'ai du mal à trouver du travail, le projet éducatif j'le lis jamais j'en ai jamais vu un sincère, seulement des beaux parleurs ; je considère avant tout la structure et mon responsable. Je ne fais pas de politique au boulot je perdrais ma place, je fais ça à côté (comme ici par exemple).

J'aurais très bien pu refuser et aller voir ailleurs (c'est d'ailleurs ce que je défend comme "liberté" à mes animateurs BAFA en stage).

Ouais mais il faut rouler sur l'or pour se dire libre comme ça. On a tous besoin d'argent, tout le monde au boulot on prend ce qu'on trouve.

Après, je peux aussi m'autoriser des questionnements auprès des jeunes, pour qu'ils aient leur propre réflexion sur la place des femmes par exemple dans la société, autour du racisme... Quand je les fais réfléchir là-dessus, avec des questionnements, mais pourquoi pas autour d'un jeu, d'une sortie... Je fais de la politique.

Ça ce sont des questions morales plutôt, non?

Les politiciens en font un peu mais c'est de la poudre aux yeux. On perd son temps sur des choses comme ça. Biensûr que c'est pas bien de hiérarchiser les gens en fonction de ce qu'ils sont, et dès qu'on réfléchit on sait que ça nous arrivera forcément et qu'il vaut mieux laisser tomber.

Quand est-il dans les villes FN ? Ils détournent sûrement les choses pour que les enfants d'origines étrangères aient moins d'accès ou de liberté que les autres (si ils ont des Accueils...).

Sur le site web de la ville d'Orange par exemple tu peux lire la dizaine de projets péda qu'ils ont pour autant d'accueils. Ils n'ont pas l'air si méchants que ça.

Je suis d'accord sur le fait qu'il y a toujours des non-dits et puis... il y a certainement beaucoup de paramètres à prendre en compte. La personnalité d'un responsable, l'implication réelle d'un élu...

Est-ce que moi, je choisis de travailler pour eux et donc répondre à leur choix politique au travers du projet pédagogique, ou est-ce que je vais travailler ailleurs ? Là est le premier choix politique de l'animateur ou du directeur.

Ok mais quitte à militer, autant le faire parmi des gens qui ne sont pas d'accord avec toi, non?

D'ailleurs moi c'est mon cas actuellement. Je bosse pour des gens qui sont super et avec qui je m'entends très bien, mais le fonctionnement en place c'est pas du tout mon truc, pas du tout. Là y'a du défi.

capable de penser par lui-même et d'argumenter ses choix en connaissance de cause. C'est pour cela que la démocratie est primordiale dans notre fonctionnement: donner le choix à l'enfant, le choix dans les activités, dans le fonctionnement, en lui laissant la possibilité de dire ce qu'il en pense et le pouvoir de changer les choses et d'expérimenter

Ah, oui d'accord, mais s'il choisit parmi ce qu'on lui propose, ce n'est pas la démocratie, c'est la consommation. C'est une valeur qui a tendance à s'opposer à la démocratie.

La démocratie c'est quand tout le monde propose et qu'on décide tous ensemble, non? Je dis ça mais j'ai jamais réussi à aller à fond dans l'application sur le terrain à cause de difficultés techniques. Réunions d'enfants, écoute et considération de chacun, savoir saisir régulièrement (tous les jours) des idées d'enfants pour en faire quelque chose, savoir reconnaitre ses torts en tant qu'adulte...

Et donc ça implique aussi quelques sacrifices : ne pas livrer un programme d'activités, en préparer beaucoup qui n'auront pas toutes lieu, avoir une organisation souple et autorisant la spontanéité, être moins à cheval sur les classes d'âges, et sûrement plein d'autres conditions auxquelles je ne pense pas.

En tout cas ne rien imposer et ça c'est vraiment difficile car les enfants se laissent faire si facilement, et puis on va quand même obliger les enfants plus ou moins consciemment, sans s'en rendre compte.

Et depuis quelques semaines, notre ministre a fait afficher à l'entrée de toutes les écoles de la République une charte de la laïcité.

Oui. Je vais me répéter, mais est-ce bien de la politique? La charte ne vient pas en réaction à un réel problème de notre état qui serait pris d'assaut par une religion qui chercherait à prendre toutes les décisions. C'est plutôt un ministre qui avait un peu d'argent... à gaspiller... puisqu'on enseigne la révolution française à l'école. Et les lumières. Il y a sûrement des choses très contestables, mais point de vue laïcité l'école n'est pas à la traine, au contraire.

Alors s'il s'agit d'une coutume importante, et qu'elle concerne un grand nombre d'enfants, d'accord, les jours où il y a du porc, nous proposerons autre chose. Mais l'enfant choisira ce qu'il a envie de manger, les parents n'auront pas à le contraindre de ne pas manger de porc ou de viande. Si vous ne voulez pas que votre enfant mange du porc, c'est votre droit, mais le jour où nous en proposons, ne nous le laissez pas. Car nous ne nous occupons pas des pratiques religieuses, qui relèvent de la sphère privée.

Punaise je vais faire un roman...

Je vise dans le tas (excuse) en plus je vise peut-être mal et je répète je suis pas mieux.

Je cite ce que tu as écrit parce que je trouve que ça illustre ce que je voulais dire sur la différence entre l'éducation venue de la politique (les agents, qui transmettent ce que le pouvoir leur ordonne) et la démocratie ou c'est le peuple qui fait l'ordre du jour et qui prend les décisions.

Je dirais que dans le sens venu d'en haut, on se considère comme l'élite (en tout cas son agent, son moyen d'exécution) qui va dicter aux candides leur bonne conduite. Donc on fait manger du porc aux musulmans parce qu'on veut leur démontrer que leur religion est stupide. Euh... là, je suis pas persuadé qu'on aille vers des jours heureux, ça va générer des conflits.

Un musulman a autant de valeur politique qu'un catholique ou qu'un athée, c'est un principe laïque. Si des parents musulmans me demandent de ne pas servir de porc à leur enfant, alors je n'en sers pas. De la même manière, d'autres parents ont d'autres demandes sur d'autres sujets : sieste, sport, tétine, habillement...

La question reste surtout économique. Plusieurs menus, ça fait plus de nourriture jetée, on peut trouver des solutions facilement comme une inscription à l'avance et un menu choisi à l'avance... L'intérêt commun c'est quand même que tous les enfants puissent manger, et comme on manque d'argent (et de nourriture) il vaut mieux éviter les gaspillages. La solution d'avoir des menus adaptés a l'air pas si mal.

Tu parles de la sphère privée, justement je pense que si on impose les menus athées avec porc pour tout le monde on se mêle du privé dans le sens où on s'efforce de le contrôler, de le maîtriser.

Parce que là, comme tu le soulignes bien, on a un "menu juif/musulman" et un menu pour les autres. C'est comme ça qu'on favorise une quelconque mixité ?

Oui oui, ils sont à la même table ils mangent trois fois par jour, ils rient aux mêmes blagues et dans 20 ans ils feront des enfants ensemble, ça va bien.

Sans compter que c'est justement l'occasion de voir que les autres enfants ne sont pas tous identiques, l'occasion de s'apercevoir que même s'il ne mange pas exactement de la même façon, finalement, ils sont amis.

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Oui oui, ils sont à la même table ils mangent trois fois par jour, ils rient aux mêmes blagues et dans 20 ans ils feront des enfants ensemble, ça va bien.

Sans compter que c'est justement l'occasion de voir que les autres enfants ne sont pas tous identiques, l'occasion de s'apercevoir que même s'il ne mange pas exactement de la même façon, finalement, ils sont amis.

Oui, je suis convaincu par ce que tu dis. Plus que par ce que je disais deux messages plus haut, force est de le constater.

Sur le principe, ça ne pose pas de problème, ce qui m'a poussé à poser cette interrogation, c'est plus la façon dont c'est mis en oeuvre, avec des discours parfois border-line au sujet des enfants qui "sont sans porc" (je cite cette expression qui m'agace, qui n'a jamais entendu "les sans porc" pour parler des jeunes musulmans au moment de la cantine).

Mais c'est une affaire de personnes et de dynamiques, difficile de trouver un moyen de contourner ça.

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Invité cricricracplouf
Par contre, qu'un animateur, une personne censée relayer les parents dans l'éducation qu'ils donnent à leur enfant (tiens, ça mériterait qu'on creuse ça aussi) aille dans le sens inverse de ce que souhaitent les parents, ça ne me va pas.

Tant que l'enfant est mineur, ses parents sont garants de son éducation.

Mais nous sommes tous différents. Nous avons chacun nos convictions, notre culture, nos principes, nos valeurs, notre façon de pensée, notre conception de l'éducation, et nous, animateurs, avons chacun nos méthodes de travail, nos façons de fonctionner.

Je veux dire par là, qu'il y a autant de façons d'éduquer un enfant qu'il y a de familles. Et qu'on tombera toujours sur des cas qui ne collent pas avec le fonctionnement de la collectivité.

On pourrait chercher mille et une situations.

Deux enfants se battent. L'un vous explique "il embêtait ma petite sœur". Je lui dis "non". Il n'est pas Zorro. Ce n'est pas son rôle de venger sa sœur. Ou encore "mes parents m'ont dit de ne pas me laisser faire et de rendre les coups". Non. Ici, ça ne marche pas comme ça. Ne pas se laisser faire et se venger, ce n'est pas la même chose. Un enfant te frappe, tu vas voir un enseignant ou un animateur qui règlera le conflit. Oeuil pour oeuil, dent pour dent, ça ne marche pas à l'école.

ou encore, un enfant qui mange des bonbons, donnés par sa maman,refuse de partager. "ma mère a dit que je ne devais pas en donner". Mais nous on a dit qu'on devait partager. Sinon, tu les mangent en partant le soir, pas avant.

ou encore "mes parents ne veulent pas que je fasse de sortie". Encore une fois, non. Les sorties sont ouvertes à tous, sans discrimination. Si tu veux sortir, tu peux.

ou à l'inverse: "ma fille n'était pas là ce matin, elle n'a donc pas pu s'inscrire à la sortie de cet après-midi. Il reste de la place?" "Non, c'est complet." "ah, zut, s'il y avait un désistement, vous pourriez la mettre?" Éventuellement. La place sera proposée à tous les enfants, pas seulement votre fille.

ou encore "je ne veux pas qu'elle soit dans mon équipe. Mes parents ne veulent pas que je joue avec elle". Non. Ici, on se doit d'accepter tout le monde. Pas d'apprécier tout le monde, mais d'accepter les autres tels qu'ils sont, tant qu'ils respectent les règles. Les conflits de voisinage n'ont pas à ressurgir au centre de loisirs.

C'est l'Aïd, c'est la fête des Musulmans, donc on ne va pas à l'école aujourd'hui. Non. Certes, il serait bon de mettre en place un calendrier laïque, mais on ne sèche pas l'école pour des questions de religion. L'école est obligatoire pour tous les enfants de 6 à 16 ans. C'est tout. C'est comme ça, c'est la règle. De la même façon, on n'arrête pas l'école à l'avance pour partir en vacances.

En ateliers du soir: "je suis là parce que ce sont mes parents qui ont choisi l'activité, mais moi je voulais faire autre chose". "Savez vous qu'il y a un enfant dont la mère a rempli la fiche à sa place, qu'il a barré ce qu'avait écrit sa mère pour mettre ce qu'il a envie de faire? Et bien le coordinateur a tenu compte de ce que l'enfant a écrit sur la fiche, et non de l'avis de la mère. La prochaine fois, allez le voir pour lui dire ce que vous voulez faire."

"mes parents ne veulent pas que je fasse de peinture, parce qu'ils ne veulent pas que je me salisse." Au centre de loisirs, les activités salissantes ne sont pas rares. Donc on protège les vêtements avec des tabliers, mais on n'est jamais à l'abri d'une tache. C'est aux parents d'habiller l'enfant en conséquence, avec des vêtements qui ne craignent pas.

Combien de situations comparables? Si les règles sont bien définies, et explicitées aux parents, on n'a pas à céder à ce que j'aurais envie d'appeler un caprice.

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Pour la majorité des choses, évidemment d'accord, mais tu évoques des points qui concernent le fonctionnement du centre.

Et évidemment que le centre/la colo doivent apporter des choses différentes des repères paternels, ce sont des choses que je dis sur ce forum depuis 5 ans.

Ca permet justement pour les enfants d'avoir des modèles identificatoires, et des incarnations symboliques de la loi différentes. Que du positif dans l'idée de multiplier les repères d'identification avant d'aborder l'adolescence et de rejouer/contester/affilier certains points de chacun de ces repères.

Mais s'agissant de la question de la religion, on touche à quelque chose d'autrement plus sensible. Pas le temps de répéter une nouvelle fois ce que j'ai déjà dit plusieurs fois, mais rapidement, il ne s'agit pas là d'un "caprice" comme tu le dis toi même, des parents, mais d'une croyance.

On est dans un état laïc, mais la laïcité impose le respect des croyances. A savoir, éviter, autant que faire se peut, de faire des choses allant à l'encontre des principes parentaux. Mais la question mérite de se poser, je suis d'accord, et je ne suis pas à 100% à l'aise avec ce que je dis. Cette idée me semble néanmoins la solution la moins hypocrite/insatisfaisante. Tant que je ne trouverai rien de mieux, j'y resterai fidèle.

C'est l'Aïd, c'est la fête des Musulmans, donc on ne va pas à l'école aujourd'hui. Non. Certes, il serait bon de mettre en place un calendrier laïque, mais on ne sèche pas l'école pour des questions de religion. L'école est obligatoire pour tous les enfants de 6 à 16 ans. C'est tout. C'est comme ça, c'est la règle. De la même façon, on n'arrête pas l'école à l'avance pour partir en vacances.

Ca, ça reste à voir. Ca peut être considéré comme une revendication (l'obtention d'une date fériée dans le calendrier calquée sur le calendrier islamique.

Et la désobéissance est un moyen de revendication, je peux comprendre qu'elle soit employée. N'est-on d'ailleurs pas sur le sujet "la politique en animation" =) ?

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Ne pas se laisser faire et se venger, ce n'est pas la même chose. Un enfant te frappe, tu vas voir un enseignant ou un animateur qui règlera le conflit. Oeuil pour oeuil, dent pour dent, ça ne marche pas à l'école.

Moi je les laisse riposter. Après, la riposte, c'est un contre un et de façon équitable... j'ai pas fait une thèse là-dessus, j'interviens le plus souvent pour dédramatiser, pour empêcher que la violence monte, pour empêcher des contre-ripostes très brutales, etc. Mais de façon générale je les encouragerais plutôt à ne pas venir chercher systématiquement l'institution pour les défendre.

C'est l'Aïd, c'est la fête des Musulmans, donc on ne va pas à l'école aujourd'hui. Non. Certes, il serait bon de mettre en place un calendrier laïque, mais on ne sèche pas l'école pour des questions de religion. L'école est obligatoire pour tous les enfants de 6 à 16 ans. C'est tout. C'est comme ça, c'est la règle. De la même façon, on n'arrête pas l'école à l'avance pour partir en vacances.

Je crois que c'est l'instruction qui est obligatoire, pas l'école. Une famille dont l'enfant est absent, ça la regarde je trouve.

On dirait une normalisation de la vie privée : on voudrait que les musulmans cessent d'être pratiquants, qu'ils arrêtent de porter le voile, qu'ils se mettent à manger du porc. Je ne trouve pas que ces trucs soient graves. En tout cas ils ne sont pas une menace au point qu'on dût les obliger à devenir athées.

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Moi je les laisse riposter. Après, la riposte, c'est un contre un et de façon équitable... j'ai pas fait une thèse là-dessus, j'interviens le plus souvent pour dédramatiser, pour empêcher que la violence monte, pour empêcher des contre-ripostes très brutales, etc. Mais de façon générale je les encouragerais plutôt à ne pas venir chercher systématiquement l'institution pour les défendre.

Ton analyse est intéressante.

Comment tu tranches le moment auquel tu interviens alors ? Seulement quand il y a un danger en terme de sécurité ?

Comment tu fais pour agir dans l'après-coup ? Pas la façon dont tu mènes la dédramatisation, mais la manière dont tu l'amènes ? A quel moment tu interviens, et dans quelles circonstances ? Un truc hyper informel ?

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Invité cricricracplouf

Moi je les laisse riposter. Après, la riposte, c'est un contre un et de façon équitable... j'ai pas fait une thèse là-dessus, j'interviens le plus souvent pour dédramatiser, pour empêcher que la violence monte, pour empêcher des contre-ripostes très brutales, etc. Mais de façon générale je les encouragerais plutôt à ne pas venir chercher systématiquement l'institution pour les défendre.

On dirait une normalisation de la vie privée : on voudrait que les musulmans cessent d'être pratiquants, qu'ils arrêtent de porter le voile, qu'ils se mettent à manger du porc. Je ne trouve pas que ces trucs soient graves. En tout cas ils ne sont pas une menace au point qu'on dût les obliger à devenir athées.

Sur le premier point, je suis partiellement d'accord avec toi. Ou alors on est totalement d'accord, et j'ai mal compris. Il est normal que les enfants se disputent entre eux. On ne peut pas être toujours d'accord sur tout avec tout le monde, ni aimer tout le monde, c'est contre-nature. Que les enfants tentent de régler eux-même leurs problèmes sans systématiquement appeler l'adulte au secours, je trouve ça sain. Lorsque je vois des enfants qui se disputent, je n'intervient pas forcément, je me tiens pas trop loin, j'observe, mais s'ils dialoguent, je n'interviens pas. En revanche, si un coup est porté, je crois que l'animateur se doit d'intervenir. On ne peut pas tolérer que la violence entre dans l'école.

Sur la laïcité, je suis d'accord, c'est aussi le respect des croyances de chacun. Mais il ne s'agit pas là des croyances, mais des pratiques. Et moi, qui aurait prochainement à assumer des fonctions de direction, n'obligerais jamais un enfant à appliquer des pratiques religieuses qu'il ne comprends pas nécessairement. Je n'obligerais pas un enfant à manger du porc, mais n'obligerais pas non plus un "sans porc" à manger de la dinde.

Quant au voile, il s'agit là d'un signe ostentatoire. Que les femmes le portent ne me pose aucun problème, mais pas à l'école. De même que je demanderais à un animateur ou une animatrice portant une croix de la cacher pendant le travail.

"Transgresser, c'est innover", nous expliquait l'autre jour un formateur-militant de la FASE. Oui... ou pas. Si on doit rendre fériées toutes les journées de fêtes religieuses, le médef réclamera, légitimement ce coup ci, le retour aux 40 heures hebdo, et la suppression de la 5ème semaine de congés payés ^^! Un calendrier laïque, avec des fêtes en lien avec notre Histoire, me semble une meilleure solution.

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Pour les ripostes, j'ai pas spécialement de règle ou de manière d'agir à chaque fois. Dédramatiser, c'est qu'il y en a qui se prennent la tête et qui se tapent pour un ballon. Donc je sais pas... des blagues ou quoi. Enfin y'avait une époque, j'aurais parlé de médiation, tout ça. Mais bon systématiser à ce point les relations, c'est un peu bizarre.

Pour la violence à l'école... un coup de pied en riposte à un crachat, je ne trouve pas que ça soit ça qui menace l'ordre public. Les violences répétées, c'est grave, y compris lorsque c'est "l'école" qui les commet (hiérarchisation des enfants en fonction de certains critères plus ou moins discutables).

Quant au voile, il s'agit là d'un signe ostentatoire. Que les femmes le portent ne me pose aucun problème, mais pas à l'école. De même que je demanderais à un animateur ou une animatrice portant une croix de la cacher pendant le travail.

Mais ostentatoire, ça veut juste dire "qui se voit", ça ne veut pas dire "grave".

Ça devient un problème à l'école, au travail, au volant de sa voiture, dans la rue... enfin bref tout le temps.

Mais problème de quoi? On a peur d'être musulmanisé si on a une femme voilée pas loin?

"Transgresser, c'est innover"

Innover, c'est indispensable?

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Invité cricricracplouf

Je dois reconnaitre que tu as raison sur un point. Il y a une climat islamophobe dans notre pays, et il faut éviter de l’attiser. Enfin j'espère ne pas être tombé aussi pas que l'autre excitée d'extrême droite (oui, je vais continuer à l'appeler comme ça, ça lui va bien) avec son débat sur la viande halal qui nous a ridiculisé à la face du monde.

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