jean 7 Signaler ce message Posté(e) 3 décembre 2013 Je lisais un article hier que je n'ai pas encore réussi à retrouver... pas grave il taisait des paramètres fondamentaux, mais à l'occasion je le citerai. En résumé, l'article émettait l'idée que la méthode d'organisation d'une équipe avec un chef qui ordonne, contrôle et analyse produit les effets inverses des résultats souhaités car précisément comme on travaille avec d'autres gens, il est impossible pour le chef de tout contrôler et analyser. En exigeant même des indicateurs simples, simplistes (chiffres de fréquentation, de quantités d'argent...), les chefs corrompent les missions de leurs employés ; ce faisant ils les obligent à faire du mauvais travail, ce qui est aliénant pour les employés aussi. L'article terminait sur une timide idée que les employés devaient être ammenés à se contrôler eux-mêmes car ils sont les mieux placés pour savoir s'ils effectuent bien les tâches, s'ils ont trouvé le bon rythme de travail, quels sont tous les critères à prendre en compte, etc. Bon c'est pas nouveau, l'argent corrompt... (et l'article n'en disait pas un mot!) J'ai l'impression que dans les structures où on fait de l'animation tout est en train de devenir pareil. Effectivement des élus ou des directeurs associatifs demandent des chiffres. Et ça marche aussi avec les plus incompétents d'entre eux qui demandent même parfois qu'on réalise leurs idées pour leur gloriole, "leurs projets". Il n'y en a que pour le pognon. On a tous entendu "il faut être réaliste" ou encore "il y a eu des abus" lorsque quelqu'un a décidé de défendre le fait qu'on se mette à contrôler très précisément le moindre centime dépensé. Je pense sincèrement que cette idée de tout contrôler va totalement à l'encontre des valeurs prétendument véhiculées par l'animation et l'éducation populaire qui seraient le brassage culturel et la multiplication des relations libres et/ou non institutionnalisées. On est devenus des gardiens d'enfants, des mâtons (je pense qu'on a beaucoup de compétences communes aux gardiens de prisons) ou des prestataires pour les écoles. L'animation est d'une hypocrisie pitoyable. On met en avant des grands mots qui sont trompeurs et on y croit parce que c'est bien fait. Mais qui met l'égalité en avant? Tous ces animateurs avides de pouvoir, du pouvoir qu'ils ont sur les enfants? Les obliger à se mettre en rang, à écouter, à s'asseoir comme ci, à faire comme ça? Qui met la solidarité en avant? Les structures qui emploient des animateurs sans les payer? Qui met la liberté en avant? Tous ces adultes qui passent leur temps à contrôler les moindres faits et gestes des enfants et même de leurs parents? L'organisation hiérarchique pyramidale n'est pas adaptée à notre travail. Si animer coûte de l'argent et s'il faut contrôler comment est dépensé cet argent, alors faisons-le intelligemment plutôt que nous en remettre à des chefs de service qui s'assurent uniquement que les fréquentations sont en augmentation ; que le nombre de "projets" par an est lui aussi en augmentation. Ce ne sont pas de bons indicateurs de la qualité de notre travail. Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites