rype79

La Fin Des Accueils De Loisirs

Recommended Posts

Et voilà,

Après avoir validé les nouveaux rythmes scolaires qui restent complètement inadaptés dans la plupart des communes, et modifier le taux d'encadrement passant à 1 pour 14 et un pour 18 pendant ces temps, l'Etat vient de décider de tuer les Accueils de Losirs !

En effet, avec le décret 2014-1320, il fait passer les accueils de loisirs des mercredis en accueil périscolaire... C'est à dire des accueils avec un taux d'encadrement réduit (1 pour 14 et un pour 18 à terme) et sans doute des dotations de l'Etat qui vont suivre dans le même sens...

Comment alors mettre en place des objectifs éducatifs et pédagogiques ? Comment bien encadrer les enfants, permettre un suivi individualisé avec 14 enfants par animateur tout le temps...

Encore un pas de plus vers les garderie du temps jadis !

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Je n'ai pas du tout la même interprétation.

La loi nomme "accueils de loisirs périscolaires" les accueils ouverts les jours où il y a de l'école. Si on n'a pas d'école le mercredi matin, ça reste un accueil de loisirs extrascolaire. A mon avis le mieux serait l'école le samedi matin.

Ensuite les objectifs pédagogiques/éducatifs ne rentrent pas en ligne de compte. Etant donné que ça n'intéresse personne (mis à part des animateurs voulant montrer qu'ils ont un travail technique) ça n'est pas considéré lors des prises de décisions.

Le seul critère qui est reconnu à mon avis est la sécurité des enfants, en tout cas au niveau national.

Même au niveau local, c'est à dire au niveau où les décisions prennent en compte des relations individuelles, je suis maintenant convaincu que tout le monde a oublié le confort et le bien-être des enfants et des animateurs.

Que celui qui ne vit pas actuellement des conditions de travail extrêmement stupides à cause de la réforme des rythmes scolaires se manifeste...

On aurait dû défendre la détente et l'oisiveté des enfants avant, maintenant il est trop tard.

La garderie ne fait de mal à personne. D'ailleurs c'est un point de tension intéressant, situé à mi-chemin entre la recherche des libertés individuelles et le besoin de productivité économique.

Notre pays interdit le travail des enfants mais encourage leur productivité (la réforme des rythmes scolaires toute entière y est consacrée), et dans le même temps notre société cherche à élargir les libertés individuelles, mais veut interdire que les enfants fassent ce qu'ils veulent librement.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Salut Jean,

Merci d'avoir répondu. A tout dire, je comptais sur toi pour nous donner ton point de vue là-dessus.

Je te rejoins dans ton propos.

Malheureusement, la plupart des communes ont école le mercredi matin, c'est à dire que le mercredi après-midi passe en périscolaire.

Cela implique, de fait:

- moins d'aide de l'Etat

- un taux d'encadrement de 1 pour 14 et 1 pour 18 tout le temps, ce qui ne permet aucun suivi individualisé, plus d'activités fines, etc...

- des enfants qui peuvent partir n'importe quand (c'est le principe même du périscolaire, avec un paiement à la demi-heure ou à l'heure). Là encore, ça implique qu'il n'y aura plus aucune possibilité de mise en place d'activité puisque le groupe sera en perpétuel mouvement

- une réglementation et un encadrement moindre, avec moins de formation, des heures encore plus maigres pour les animateurs.

- une porte ouverte pour les accueils de loisirs des vacances...

Je parle là de concret, de ce que je peux voir au quotidien. Ce n'est pas de la fiction.

Dans ma communauté de communes où je bosse, la réforme des rythmes scolaires à pour l'instant permis:

- de recruter des personnes sans aucun diplôme ni formation, dont certains peuvent être maltraitant (sans le vouloir bien sûr...)

- de favoriser au max le travail précaire avec des contrats de 4h ou 5h semaine... En pleine campagne, ça ne se bouscule pas et les démissions sont rapides: je viens travailler un jour et vu les conditions je ne reviens pas le lendemain !

- des taux d'encadrement impossible à respecter avec 20 à 25 enfants par animateur, sans possibilité de mettre quoique ce soit en place et dans un coin de l'école (préau, couloir...) puisque l'on ne peut pas utiliser les salles de classe...

- l'Etat qui ferme les yeux en laissant entendre que "faites comme vous pouvez, de toute façon on n'ira pas contrôler"

- Des collègues qui sont mis au placard parce-qu'ils ont un peu trop pointé du doigt les dysfonctionnements

- Et je dois en oublier !

Et cette nouvelle mesure est la goutte d'eau... Il y a eu des suicides à EDF et FRANCE TELECOM face aux conditions de travail... Je parie que bientôt on va entendre parler de l'animation pour les mêmes faits :-( A moins qu'ils attendent un drame chez les enfants !

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Tu l'as aussi en ligne de mire, la réforme? :gun:

Chez moi, pas encore de transformation en périsco.

Dans les prochaines semaines les réductions d'effectifs, ça ne changera quasiment rien.

Mis à part ça, en gros sur la réforme, je vois aussi des trucs vraiment nazes.

Les gens qui commencent l'animation en 2014 avec les NAP, c'est clair qu'ils n'ont rien à voir avec ceux qui ont commencé dans les années 90 par du centre de loisirs ou des colos. Pas le même esprit, pas les mêmes attentes, pas les mêmes conditions, etc.

Travail précaire, chez moi non hé hé hé hé hé! ^_^ Tout le monde a du travail, en revanche c'est chacun ses horaires donc c'est impossible de réunir toute l'équipe d'un coup.

Pour l'encadrement les gens sont complètement isolés. Chaque animateur son groupe, chacun fait son truc dans son coin, on se dispute pour les locaux, le matériel, la répartition des enfants dans les groupes.

Les classes, c'est la solution du pauvre. Il y a beaucoup d'instits qui sont très bien et hélas il y a aussi quelques grosses connes. Quand j'ai le choix je préfère largement ne pas être dans leur classe de merde. J'ai rien contre les enseignants, je bosse avec eux depuis au moins 10 ans et ça me plait.

Mais à tous les profiteurs qui passent par les comités de pilotages (entre autres) pour se donner des privilèges personnels : franchement, vous ne perdez rien pour attendre. Ceux qui ne veulent pas céder les salles vides parce qu'ils y vont une fois par mois pour des APC, de la musique ou des arts visuels, vous nous foutez dehors pour des mauvaises raisons.

Quand je pense qu'on laisse toute la semaine nos enfants avec des gens aussi mauvais...

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

C'est exactement ça :bigemo_harabe_net-86:

Cette réforme ne créait que des tensions, des dysfonctionnements, des complications.

Au lieu de se mettre d'accord avec les enseignants, de trouver des lignes de conduites communes, c'est chacun de son côté. Ils oublient que les enfants, eux, ce sont les mêmes.

Chez nous, on a des instits qui, après 15h30, ne parlent plus aux enfants... ce n'est plus leur temps !

Et les gamins sont plongés dedans et n'y comprennent plus rien !

Mais les enseignants, ce ne sont pas eux qui vont nous aider (en tout cas dans la majorité des cas), puisque ce sont eux qui ont refusé la réforme... A l'origine ce temps de TAP devait se faire par les enseignants, sous des financements de l'Education Nationale.

Aujourd'hui, on voit les dérives... Les animateurs qui n'en sont plus, le manque de locaux et/ou de moyens, chez toi, l'impossibilité de se réunir, chez moi, du travail très précaire... Et ce n'est pas les 0,46 € par enfant et par jour que l'Etat verse qui vont pouvoir aider les Mairies à mettre des choses en place (c'est le montant de l'aide de l'Etat, reporté à la journée).

Malheureusement, les parents, bien content d'avoir un moyen de garde... et gratuit (pour le moment), ne nous épaulent même pas. Pendant un temps, je comptais sur eux pour nous aider à porter notre message... mais il n'en ai rien :crying:

Peut être que dès l'année prochaine, quand ça va devenir payant et qu'ils seront pris en otage... Ils se réveilleront !

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Les parents je pense qu'ils s'organisent et qu'ils font avec la réforme, ils n'ont pas spécialement l'humeur à contester, ils ont autre chose à faire, à commencer par aller travailler.

Les enfants n'ont pas de pot. Avant, l'école ça avait un sens. Maintenant c'est devenu le pôle éducatif (pour ne pas dire l'industrie), même si on ne l'appelle pas encore comme ça. Dans la semaine les enfants ont un peu de temps de classe, le reste c'est de la grosse machinerie ou malgré toute notre bonne volonté, ils n'échappent pas à de multiples déplacements à pied, des temps d'attentes imprévisibles, des emplois du temps éclatés et imprévisibles, une multiplication des adultes qui les encadrent et leur donnent des consignes (y compris des consignes contradictoires).

Les pauvres enfants, le matin ils doivent dire obéir en garderie, puis obéir en classe, puis obéir en cantine, obéir dans la cour, obéir dans les activités scolaires avec des prestataires (piscine, sport, musique), obéir en nap, obéir en garderie (avec des personnes différentes du matin)... quand ils ne repartent pas de la garderie avec une nounou ou un proche parce que les parents ne sont pas présents. Et j'oubliais les APC.

C'est du délire, on s'étonne qu'ils soient fatigués. Commençons par leur mettre un peu moins de pression : on réduit le nombre d'adultes qui s'occupent d'eux. Et si possible, ne pas donner de télé aux enfants.

Nicolas Sarkozy a annoncé (le 19 novembre 2014) sa volonté d'abroger la réforme des rythmes, dans une intervention bien peu flatteuse pour les animateurs : "L'école (…) c'est pas pour faire de la poterie ou des dessins avec un animateur qu'on paye à coup de lance-pierre pour faire semblant d'occuper les enfants."

Je suggère à tous ceux qui se pensent à gauche de méditer ça. A droite, on réclame de la productivité, de l'efficacité, et de la part des "animateurs" on réclame ainsi des contenus éducatifs.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

C'est clair que les enfants sont baladés une grande partie de la journée, et l'école n'y fait plus son premier rôle. De toute façon, comment le peut-elle avec des enseignants qui ne sont même plus former à la pédagogie mais seulement à la restitution du par coeur !?

Mais bientôt l'école va être privatiser... mais c'est un autre problème.

Quand au P'tit Sarko, il n'a jamais rien compris à l'Education Populaire, à l'éducation tout cours... tant qu'il n'y a pas de sélection et d'élite... il ne vit pas sur la même planète que nous. Et, entre nous, promet beaucoup de choses qui, heureusement, ne tiendra pas.

Malheureusement, les socialistes n'ont pas plus de volonté pour sauver l'école. Je dis les socialistes, car je les différencie bien de la gauche...

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Les instits n'ont pas le choix. Plus haut dans la hiérarchie il y a des gens qui ont décidé que ça allait se passer comme ça, avec des journées de plus en plus éclatées, sur un mode de plus en plus industriel. Ce n'est pas "la faute à la fatalité", ce sont des choix.

Les instits qui ne sont pas formés sont encore bien jeunes et pas majoritaires dans le pays (peut-être que dans certaines écoles ils le sont).

La privatisation de l'école, on n'a pas besoin d'en arriver là pour la transformer complètement.

L'éducation populaire, en france c'est nawak. Il n'y a pas plus libéral-compétitif que le secteur associatif, premier à gueuler dès qu'il faudrait augmenter les animateurs ou leur donner plus d'heures de repos.

En fonctionnant sur un mode concurrenciel, le monde associatif est pleinement dans l'économie de marché libéralisée, avec ses dérives inégalitaires, ses colos de bourgeois et ses colos de pauvres...

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Je te rejoins. Les associations sont déjà bien rentrées pour le libéral-compétitif, fonctionnant comme des entreprises, en limitant le nombre d'animateurs, faisant des accueils un secteur marchand concurrentiel...

Pour l'école, petit à petit, elle se privative aussi... et malheureusement... Le travail d'instit diminue... Avant, le Maître faisait tout, il instruisait, éduquait, tenait sa classe, suivait chacun individuellement...

Aujourd'hui, les professeurs des écoles se contentent de faire apprendre des leçons par coeur. Le reste, les apprentissages plus individualisés, la découverte de disciplines, etc... sont laissés à des spécialistes: orthophonistes, psychologues, intervenants extérieurs...

Demain, les écoles seront annexées par les entreprises, elles se privatiseront. On aura l'école de l'usine truc qui formera ses élèves pour qu'ils deviennent de bons ouvriers. A côté, on aura l'école de l'élite bidule, gérée par un grand groupe du katar, qui formera les patrons des plate-formes pétrolières...

Je schématise, mais on n'en ai pas loin. Et comme ce système permettra aussi de faire baisser le chômage... Je suis étonné que l'un de nos dirigeants socialiste ne si soit pas encore imbriqué...

Attention, je ne suis pas du tout pour ce système. Mais l'école est à réformer en profondeur, et si on n'est pas vigilant, ce futur risque de voir véritablement le jour :-(

Quand aux enseignants... Dans l'école avec laquelle je bosse, comme je l'ai dit, les rythmes ne sont pas du tout adaptés aux enfants. On a des solutions pour permettre aux enfants de mieux vivre leurs journées avec des rythmes imposés mais réfléchis... Les seuls qui font bloc sont... les enseignants :-(

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Aaaah :biggrin:

Le troll de service est de retour. On t'attendait, l'inconnu qui vient nous traiter de gogoles. Merci pour ta visite, tes messages sont toujours chaleureux et bienveillants.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Le travail d'instit diminue... Avant, le Maître faisait tout, il instruisait, éduquait, tenait sa classe, suivait chacun individuellement...

Aujourd'hui, les professeurs des écoles se contentent de faire apprendre des leçons par cœur. Le reste, les apprentissages plus individualisés, la découverte de disciplines, etc... sont laissés à des spécialistes: orthophonistes, psychologues, intervenants extérieurs...

Ce n'est pas parce que cela ne se passe pas bien avec les enseignants de ton école qu'il faut écrire des conneries comme celle-là...

Le gouvernement a été d'une intelligence fine en assouplissant la réforme : ainsi, et c'est ce que je lis ici, les enseignants, les animateurs, les mairies et les parents se tapent dessus (avec bien peu d'arguments en faveur des enfants il faut le dire) et plus personne ne pense à se rassembler et à se liguer pour dire que si l'idée de la réforme n'est pas forcément mauvaise, les moyens pour l'appliquer n'existent pas et rendent la situation inextricable.

En tant qu'enseignant, ma classe est utilisée deux jours par semaine dès 15h45. Parfois, l'activité a déjà investi ma classe alors que je n'ai même pas fait sortir mes élèves, étant en activité ailleurs. Et à part le grand public "ignorant", qui peut penser que le travail de l'enseignant s'arrête à 15h45 ? Qu'en est-il du rangement, de la préparation, de la correction désormais dans le bruit ? Des animateurs qui ne savent pas gérer un groupe sans gueuler sur les enfants à tout bout de champ et qui mettent en place des activités d'animateurs débutants, comme j'en vois souvent en colo, des activités de m... ? De cette fameuse activité d'anglais "ludique" faite par une mamie qui fait de l'enseignement comme dans les années 40, qui fait écrire et qui donne des notes à des enfants de CP ?

Alors vous parlez d'enseignants qui n'adressent plus la parole aux enfants après la sortie des classes... c'est très con bien sûr. Mais savez-vous que les mairies ne veulent justement pas que les enseignants fassent des remarques sur le comportement des enfants sur le temps des tap parce que cela ne les regarde pas ? Comment, alors que ce n'est que pour aider des jeunes anims présents 45 minutes par jour, réagir autrement ?

Vos messages, sans doute par ignorance des contraintes des autres parties, manquent d'empathie... Pour ma part, je me mets tout à fait à la place des animateurs qui débarquent, qui doivent être très vigilants lorsqu'ils occupent les salles de classe sous peine de s'attirer la foudre des enseignants, qui doivent gérer des enfants sortant d'une journée complète de classe et qui doivent encore leur faire bouffer de l'activité, des mairies qui doivent essayer de concilier tout ce beau petit monde qui n'a jamais eu l'habitude de travailler ensemble...

Bref, on peut continuer à dire des saloperies sur les enseignants, les animateurs, les mairies, c'est facile car il y en a plein à dire, on va faire un beau sujet de dizaines de pages avec des centaines d'anecdotes pire les unes que les autres qui sont malheureusement le quotidien de tous désormais dans les écoles... ou peut-être on essaie de mutualiser ce qui marche : peut-être que certaines communes ou équipes sur le terrain ont trouvé de bonnes idées ?

Bon c'est sûr si on fait ça faudra déplacer le sujet et l'enlever du défouloir, c'est embêtant :bigemo_harabe_net-77:

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Comme tu le dis, le défouloir porte bien son nom.

Et que tu sois instit ou non, cela ne change rien à mes propos, qui sont tenus, non pas par méconnaissance ou ignorance, mais par observation et expérience sur le terrain, depuis 17 ans que je suis professionnel dans le métier.

Tu es un bon instit, intentionné, bienveillant avec les enfants et les animateurs... Tant mieux et bravo !

Je ne mets pas tous les enseignants dans le même panier, comme je n'y mets pas tous les animateurs ou les élus.

Tu as raison, il y a des endroits ou cela se passe bien. Il y a des endroits où toutes les équipes (enseignants, animateurs...) ont les moyens qu'il faut: personnel adapté, formé et bien traité, locaux... C'est un choix politique que toutes les municipalités ne mettent pas.

Les enseignants, si ils ne peuvent plus faire leur travail, c'est souvent aussi par manque de moyens. Mais également, pour certains, par manque de formation et d'aide.

Le récent sondage sur l'école va dans le sens de mes observations et propos. L'école ne tient plus ses promesses de promotion sociale, elle n'éduque et n'instruit plus, et comme le dit si bien Franck Lepage, "l'école garantit l'égalité des chances, c'est à dire qu'elle garantit aussi bien pour le lièvre, que pour la tortue, d'avoir la même ligne de départ".

Tu es peut être dans une super école, avec des supers collègues et des supers moyens.

Moi non. Et je ne te permets donc pas d'insulter mes propos mais je t'inviterai plutôt à ouvrir les yeux et regarder ce qui se passe autour de toi.

Tu as raison sur un point: il faudrait se réunir et aller de l'avant ensemble. Malheureusement, force est de constater (toujours par mon expérience et l'observation) que certains instits dénigrent les fonctions d'animateur et ne voient aucun intérêt pédagogique ou éducatif à notre métier. Tant que nous en serons là, rien ne pourra être fait !

L'école va disparaître, c'est un fait. En tout cas, l'école d'aujourd'hui, l'école publique pour tous. Ne te voile pas les yeux !

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Je n'insulte pas tes propos... l'enseignant n'a jamais fait le travail d'un orthophoniste ou d'un psychologue. Pas moins aujourd'hui qu'hier. Et il y a plutôt moins d'intervenants qu'hier. Les enseignants ne se basent pas que sur le par cœur aujourd'hui... (As-tu une étude qui le prouve ? Tous les textes actuels vont dans le sens opposé, il n'y a qu'à regarder le projet du futur socle commun...) Ce que tu écris est juste faux (pour cette partie de ton message). Il ne faut pas écrire que c'est pire aujourd'hui qu'hier en se basant sur des faits non avérés (Il y en a suffisamment d'avérés !).

Je ne sais pas où tu as lu que j'ai écrit que cela se passait bien où je suis... par contre une fois qu'on aura fini de râler (moi le premier) on pourra peut-être avancer.

Les enseignants dénigrent les animateurs, sans doute. Il faut dire que lorsqu'il n'y a pas de clae, ces animateurs sont souvent jeunes et inexpérimentés et commettent des tas de bêtises, ne sont pas à l'heure, bref ils ne connaissent pas le monde du travail et l'exigence qu'est la tâche de s'occuper d'enfants et encore moins leurs besoins (et tout cela n'est en plus pas une science exacte...). Il y a donc souvent matière à dénigrer (ce n'est pas bien, on devrait avoir un regard bienveillant et formateur mais ce n'est pas notre rôle) tout comme il y a matière à critiquer de nombreux enseignants (et tu le fais très bien !). Bon et donc ? une fois qu'on a dit cela on fait quoi ?

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Ok faisons dans l'analyse.

Le gouvernement national a effectivement été stragège, en coupant la patate chaude en 36680 morceau et quelques. «Voilà la réforme faites ceci faites cela, mais débrouillez-vous entre vous». Beaucoup de gens ont grogné d'abord contre le gouvernement national pour dénoncer la réforme, puis ils ont été pris dans les tourbillons locaux.

Souviens-toi du ministre qui n'a pas vécu la rentrée, cet été il disait presque mot pour mot : "mon bureau est ouvert à toute personne pour parler de tous les sujets, mais il y a des décisions sur lesquelles je ne reviendrai pas". Le discours de la ministre actuelle est le même.

Ce que la presse a fait ressortir c'est un immense mépris des animateurs, des animations, de la garderie... de la part de parents, d'enseignants, de politiciens comme sarkozy cité plus haut.

Une réforme qui nous oblige nous, animateurs, à dériver vers un rôle d'enseignant, en nous faisant travailler dans les écoles durant des heures qui restent des heures d'école dans l'imaginaire collectif. Bien souvent on doit même travailler dans les classes et ça me perturbe complètement.

Justement parce que je veux trop respecter le travail des enseignants. Moi je ne peux pas faire mes animations dans une salle où il ne faut toucher à rien, où toutes les tables sont droites, et où il y a un enseignant qui travaille à son bureau. Encore quand on s'entend bien avec l'enseignant en question ça va, mais quand on ne s'entend pas, imagine le calvaire : voudrais-tu faire classe avec un inspecteur présent dans ta classe toute l'année?

Nous dans l'école "difficile", toute l'équipe en bave. Les enseignants se montent la tête, on les voit en permanence nous surveiller, ils sont aux fenêtres, ils choisissent régulièrement de s'installer à proximité des animations, bien souvent ils interviennent et ça nous casse les pieds parce que c'est pour nous contredire... devant les enfants... Et ils sont eux-mêmes présents au comité de pilotage et ils envoient des remarques incendiaires en notre absence sur lesquelles nous ne pouvons pas répondre.

Tu as eu les deux rôles olivier, tu sais sûrement comme moi qu'un animateur, selon qu'il porte un gilet jaune ou non, aura droit à la considération distinguée des enseignants ou plutôt à leur mépris. Tous ceux qui ont fait des classes de découvertes savent que l'animateur est bien perçu, que la collaboration est plutôt facile avec les enseignants. Et quand on arrive en gilet jaune dans une école, soudain, on est devenu un incapable, un irresponsable, quelqu'un de négligent, etc. Y compris pour les enfants.

Ça ne nous fait pas plaisir de rouspéter. Mais plaçons ça dans un contexte : on se retrouve dans des locaux qui ne sont pas faits pour l'animation, avec de lourdes contraintes horaires et de surveillance des enfants. Nous avons, excuse du peu, une pression de fou, que les enseignants n'ont pas car ils sont chez eux, car ils fixent eux-mêmes leur niveau d'exigence.

Pourquoi encore les enfants sont-ils plus respectueux des enseignants que des animateurs? Probablement parce que votre mission et vos exigences vous demandent de prendre plus de hauteur vis à vis des enfants. Les enseignants sont plus craints que les animateurs : vous mettez les notes, vous êtes seul garant de la promotion ou de l'échec... Nous n'avons pas cela, et personnellement je ne souhaite pas l'avoir, je suis dans une autre relation.

L'animation en général se cherche à ce sujet, les gens ne savent pas trop s'ils doivent être autoritaires ou libertaires, s'ils doivent se faire obéir ou agir en concertation, s'ils doivent montrer un modèle ou s'ils encadrent l'utilisation d'un dispositif... La réforme nous pousse à devenir tous des techniciens, il faudrait se spécialiser, faire des activités d'apprentissages. Or nous savons que les enfants sont fatigués, nous savons qu'il n'existe pas de programme national et que nous n'avons pas vocation à enseigner, à instruire, ni même à éduquer (selon les gens).

Et que se passe-t-il du côté de la formation professionnelle? A en juger par ce qu'ont fait mes collègues ou moi-même, le cnfpt se concentre sur "des projets d'activités éducatives" (ou éducatives signifie "instructives" mais ils ne s'en rendent pas compte).

qui doivent gérer des enfants sortant d'une journée complète de classe et qui doivent encore leur faire bouffer de l'activité

Précisément. La solution miracle (très chère) à ce souci est d'avoir des animateurs capables d'installer un dispositif et de le faire vivre librement aux enfants qui ont choisi d'être présents et de participer pendant le temps qu'ils veulent.

Or toutes les contraintes actuelles, qu'elles soient matérielles ou idéologiques, nous interdisent ce fonctionnement. Les classes, je ne me répète pas, les horaires et l'obligation d'avoir tout rangé à la fin de l'heure... mais aussi les principes des projets et l'exigence de résultat qui devient prépondérante là où il est pourtant évident que les objectifs de la réforme appellent plus une exigence de fonctionnement.

Pour entrevoir des solutions, il faut des locaux pour les animateurs. Il faudrait aussi que des animateurs qui sont sur le terrain, disons... les animateurs référents puisqu'il semble y en avoir beaucoup dans les écoles, puissent participer aux comités de pilotage. Avoir un responsable de service, aussi bon et intelligent soit-il, ça ne fait pas le contrepoids face aux enseignants qui peuvent, eux, dire ce qu'ils veulent sur "la réalité de terrain" lors de ces réunions.

Il faut aussi encourager les formations qui ne s'appuient pas sur l'idéologie de projet. Il faut encourager les animateurs qui installent des dispositifs de loisir et les font vivre, plutôt que les animateurs qui proposent une belle photo et un résultat monétizable en fin de période. Trop d'animateurs se trompent en faisant cela, ils deviennent exigeants et désagréables avec les enfants, ils se mettent la pression inutilement.

Et pour ça, en tant qu'animateur je me répète, il ne faut pas qu'on travaille au même endroit que les enseignants. Moi je ne suis pas dans leur classe quand ils enseignant, je préfère avoir ma salle d'animation sans eux quand j'anime.

L'école ne tient plus ses promesses de promotion sociale, elle n'éduque et n'instruit plus, et comme le dit si bien Franck Lepage

Pas sûr que Lepage ait dit ou voulu dire ça. Il montre plutôt que l'école ne correspond pas aux objectifs égalitaires qu'on se plait à lui donner.

L'école trie, elle hiérarchise les élèves. Elle les éduque (plutôt deux fois qu'une) et elle les instruit très bien, elle est plutôt performante de manière globale et très performante de manière individuelle.

D'ailleurs la réforme des rythmes scolaires, qui a surtout pour but d'augmenter le nombre de jours d'école dans l'année, voudrait "que nos enfants soient mieux placés dans les classements internationaux". Attention, en face il y a des "gentils scandinaves" mais il y aussi des véritables athlètes de l'apprentissage (les asiatiques). Tout ceci cache des choses qui, à mon sens, n'ont jamais été explicitées.

On nous parle tantôt d'épanouissement individuel, tantôt de réussite internationale, tantôt de prospérité économique...

Veut-on avoir des enfants plus intelligents? Plus instruits? Plus éduqués? Plus savants dans tel ou tel domaine? Pourquoi se comparer aux autres pays? Est-ce que des enfants plus instruits garantiraient au pays une meilleure prospérité économique? Non biensûr, puisque par rapport à nos diplômes et nos connaissances, nous sommes plutôt sous-utilisés dans nos métiers.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Nicolas Sarkozy a annoncé (le 19 novembre 2014) sa volonté d'abroger la réforme des rythmes, dans une intervention bien peu flatteuse pour les animateurs : "L'école (…) c'est pas pour faire de la poterie ou des dessins avec un animateur qu'on paye à coup de lance-pierre pour faire semblant d'occuper les enfants."

Je suggère à tous ceux qui se pensent à gauche de méditer ça. A droite, on réclame de la productivité, de l'efficacité, et de la part des "animateurs" on réclame ainsi des contenus éducatifs.

A gauche on veut de la justice sociale avant tout. C'est-à-dire exactement le contraire de ce que produit cette réforme. PS, UDI, UMP... tous les mêmes. Au service des marchés ! Sarkozy ne fera rien de mieux qu'Hollande. Il nous dira pareil, qu'il y a une trop grosse dette, qu'on vit au dessus de nos moyens, qu'il faut réduire les déficits, donc les dépenses en services publics. Et au final, les ACM qui sont financés par les collectivités et par la CAF verront leurs budgets restreints. Les taux d'encadrement seront encore réduits, les formations deviendront inexistantes, on aura encore moins de locaux et de matériel.

Je ne vient pas seulement défendre les intérêts de notre branche, mais aussi l'intérêt général. Les services publics accessibles à tout le monde pour pas cher et la protection sociale, c'est l'intérêt du plus grand nombre.

Dire qu'il y a une trop grosse dette, c'est défendre uniquement l'intérêt de la finance, qui spécule sur les pays d'Europe méditerranéenne. Pendant ce temps là, le chômage, la pauvreté, la précarité, le mal logement continuent d'augmenter. Des gens, des familles meurent dans la rue, y compris en France. On brade les biens publics, on nous donne toujours moins, on nous prend toujours plus, rien y fait. La dette et les déficits continuent d'augmenter. Ils en voudront toujours plus, ils ne seront jamais rassasiés.

La disparition des accueils de loisirs ne seront pas du fait de la gauche, mais des libéraux en général qu'ils se réclament de gauche ou de droite.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Les instits n'ont pas le choix. Plus haut dans la hiérarchie il y a des gens qui ont décidé que ça allait se passer comme ça, avec des journées de plus en plus éclatées, sur un mode de plus en plus industriel. Ce n'est pas "la faute à la fatalité", ce sont des choix.

Les instits qui ne sont pas formés sont encore bien jeunes et pas majoritaires dans le pays (peut-être que dans certaines écoles ils le sont).

La privatisation de l'école, on n'a pas besoin d'en arriver là pour la transformer complètement.

L'éducation populaire, en france c'est nawak. Il n'y a pas plus libéral-compétitif que le secteur associatif, premier à gueuler dès qu'il faudrait augmenter les animateurs ou leur donner plus d'heures de repos.

En fonctionnant sur un mode concurrenciel, le monde associatif est pleinement dans l'économie de marché libéralisée, avec ses dérives inégalitaires, ses colos de bourgeois et ses colos de pauvres...

Concernant ce que tu dis sur les instit', je suis d'accord. Et j'ai même envie de dire MERCI. Merci de rappeler que ce qui se passe ne provient que des choix politiques qui ont été faits. Que les choses pourraient parfaitement changer si on le voulait, si on s'en donnait les moyens. Les décideurs aiment raconter le contraire pour se justifier, et ainsi créer la résignation.

Sur la privatisation de l'école, on n'est pas tout à fait d'accord. Car tant qu'elle appartient à l'Etat, il est toujours possible de la changer. Une fois qu'elle appartiendra aux marchés, les lois de la concurrence libre et non faussée s'appliqueront. L'école sera une entreprise, les parents des clients, l'éducation un produit sur lequel spéculer et les enfants un marché permettant de vendre le produit. En ce qui me concerne, ce modèle est opposé à mon idéal, mais ce n'est que mon avis.

Avec des subventions toujours revues à la baisse, les associations d'éducation populaire n'ont pas d'autre choix que de se transformer petit à petit en entreprises. Pour que les animateurs aient des conditions de travail décentes dans ce type de structures, il faudrait des subventions digne de ce nom. Donc augmenter les dotations de l'Etat vers la CAF et les collectivités. Donc oublier momentanément l'objectif de réduction des déficits publics. Donc faire payer plus d'impôts à ceux qui font le plus de pression parce qu'ils sont très très riches. Donc mettre en place une politique radicalement différente de celle qui est appliquée en ce moment (et qui l'était déjà sous le règne du petit Nicolas).

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Et la justice sociale, qu'est-ce que c'est?

La disparition des accueils de loisirs ne seront pas du fait de la gauche, mais des libéraux en général qu'ils se réclament de gauche ou de droite.

Je n'avais pas pensé à quelque chose d'aussi extrême. Les enfants ne disparaîtront pas, par quoi seraient remplacés les accueils de loisirs? Tu veux dire qu'ils vont un peu changer les conditions d'accueil et trouver un nouveau mot?

Sur la privatisation de l'école, on n'est pas tout à fait d'accord. Car tant qu'elle appartient à l'Etat, il est toujours possible de la changer.

C'est ce que je dis mais ok c'est pas ce que tu dis. Enfin c'est ce que tu dis que je ne dis pas. Comment dire...

Une fois qu'elle appartiendra aux marchés, les lois de la concurrence libre et non faussée s'appliqueront.

Tu vois, c'est ça qui est paradoxal. Maîtriser l'école à travers l'état n'est pas beaucoup plus facile qu'émettre des lois qui permettraient de contrôler l'économie de marché. Il suffit de voir comment a fonctionné la loi de modification des horaires scolaires.

et les enfants un marché permettant de vendre le produit.

Les enfants pourraient peut-être aussi se trouver en situation d'être le produit.

En ce qui me concerne, ce modèle est opposé à mon idéal

Biensûr, moi aussi. Ce qui me gêne le plus est que le pouvoir vient trop de la monnaie, car la monnaie nous pousse à prendre des décisions que nous ne prendrions pas sans elle.

Que l'école soit contrôlée par l'état ou par les communes je n'y ai pas réfléchi.

Donc faire payer plus d'impôts à ceux qui font le plus de pression parce qu'ils sont très très riches. Donc mettre en place une politique radicalement différente de celle qui est appliquée en ce moment (et qui l'était déjà sous le règne du petit Nicolas).

Non je crois que tu te méprends sur ce point précis. Le gouvernement précédent et ses commissions ont émis l'idée d'une taxe sur l'hotellerie de luxe pour financer et maintenir le système actuel des colonies de vacances.

Mes souvenirs sont un peu effacés. C'est cette commission qui avait fait dire dans tous les journaux que tel pourcentage d'enfants ne partent jamais en vacances...

Ce qui est complètement crétin, les enfants sont en vacances quand ils ne sont pas à l'école, ne pas confondre volontairement avec les adultes qui travaillent tous les jours de l'année pour certains et ne peuvent effectivement pas prendre de vacances. Autre truc de langage, cette commission considère que les enfants qui "partent en vacances" sont ceux qui passent tant de nuits par an en dehors de leur famille.

La politique économique n'est pas forcément juste, en effet.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Je vous rejoins...

Les accueils de loisirs vont disparaître... au profit de garderies... qui ne proposerons que... de la garderie !

Avec un animateur (ou plutôt un adulte) pour 25, 30, 50 enfants !?

Quelles utilités piur nos BAFA, BAFD ou autres BPJEPS... !?

Quand à Sarko, on ne fait pas plus populiste que lui.

Les nouveaux rythmes ne conviennent pas ? On va les supprimer !

Je fais un meeting devant des extrémistes ? Je supprimerai le mariage gai !

Et quelles autres "promesses" il ne tiendra pas encore... Comme tous les politiques d'ailleurs. Vous avez raison, de gauche ou de droite, ce sont les mêmes !

Les changements et/ou la défense de l'Education Populaire ne pourra venir que de la base et des animateurs eux-mêmes.

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Votre contenu devra être approuvé par un modérateur

Invité
Vous postez un commentaire en tant qu’invité. Si vous avez un compte, merci de vous connecter.
Répondre à ce sujet…

×   Vous avez collé du contenu avec mise en forme.   Supprimer la mise en forme

  Only 75 emoji are allowed.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Your previous content has been restored.   Clear editor

×   You cannot paste images directly. Upload or insert images from URL.