lauriebojanowski

"Virée" du stage pratique le 3ème jour (centre de loisirs)

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 Bonjour !

   Alors c'est mon tout premier sujet, je viens de débarquer. Ce forum m'a l'air plein de gens responsables et ouverts d'esprit, je me suis donc dit que si je voulais avoir un avis extérieur et plus ou moins professionnel à mon problème, j'étais tombée au bon endroit.

   J'ai commencé mon stage pratique du BAFA en centre de loisirs le 6 juillet (je devais y travailler tout le mois), et ce matin la directrice m'a dit qu'il fallait que je parte. Elle ne m'a pas fait signer de contrat de travail alors qu'elle m'avait pourtant dit aux réunions que j'allais être rémunérée, c'est pour ça que j'hésite encore sur le terme de licenciement. Honnêtement, je m'attendais au pire dès le départ. Je me suis dit que comme ça au moins j'étais prête à toute éventualité, cela n'a pas altéré le fait que ma première journée était épuisante. Bien sûr, je savais à quoi m'en tenir pour les horaires et je savais très bien que l'adaptation allait être difficile mais le problème à plutôt été la pauvre communication qu'il y avait entre ma directrice et moi (bien plus de son côté que du mien). Elle ne parait pas comme une femme méchante, elle est souriante, discute, mais quand je fait patienter les enfants 30 minutes ou plus pour leur petit-déjeuner pendant que je cherche le jus d'orange et les céréales partout dans la cuisine sans succès (parce que les 3 fois de suite ou je lui ai demandé où ils étaient elle m'avait bien dit DANS la cuisine "de toute façon y'a qu'en fouillant que t'y arrivera ici") pour qu'au final j'apprenne de quelqu'un d'autre que c'était dans un placard dans le couloir... Et qu'elle me le reproche entre-autres erreurs de ce genre le lendemain..

Il y a eu tout un tas de situation comme celle-ci où, à ses yeux, j'étais censée presque tout savoir. Où était le matériel, la nourriture, la salle de sieste des petits et le temps calme des grands, l'heure ou l'activité changeait. Je lui posais des questions et elle y répondait, mais soit ça ne m'aidait pas et me faisait reposer la question, soit elle avait un air blasé qui voulait dire "tu poses trop de questions".  Elle m'a reproché d'être stressée, dit que ça l'énervait, toujours avec le sourire. Quand j'ai gardé 7 petits pendant 2h ou plus toute seule le deuxième jour, elle ne m'a pas conseillée, ne venait pas s'assurer que tout allait bien. J'ai fait quelques erreurs de sécurité, de maladresse mais au final il n'y a eu aucune conséquences aux risques, et puis j'étais toute seule et je n'avais encore jamais fait ça de ma vie. Pour les enfants, j'avais commencé à instaurer une relation de qualité avec un bon nombre d'entre eux, je surpassais mon manque d'autorité et mon tempérament "trop" calme (et pas assez réactif apparemment). J'avais une énorme volonté et me donnait à fond.

Quand elle m'a renvoyée je n'ai pas eu l'impression d'avoir un motif précis mais ce qui en est ressorti c'est que les "bases" de mesures de sécurité n'étaient pas acquises, que "ça allait pas du tout" et qu'a cause de nous (moi et le seul autre animateur qui était là le jour ou il y avait l'inspectrice) son agrément allait y passer, et donc qu'il fallait qu'elle agisse. Je lui ai précisé qu'elle était quand même censée avoir un minimum le rôle d'un formateur, accompagnateur dans cette situation et que pour aider quelqu'un à progresser on attend au moins un tout petit peu que les erreurs soient assimilées, le temps que la personne formée comprenne ses erreurs et affûte ses méthodes. Elle m'a répondu que dès le premier jour j'aurais du savoir, qu'elle pouvait pas être derrière moi tout le temps alors que c'était pas ce que je lui demandais. Je crois qu'elle avait déjà prévue de me faire partir le jeudi parce qu'une nouvelle stagiaire bafa dont personne avait entendu parler venait pour signer des papiers, elle commençait lundi prochain. Mais bon, vu qu'elle est gentille elle ne va pas être défavorable à l’acquisition du stage pratique et me laisse en trouver un autre.

Bref, ceux qui auront le courage de lire ceci pourront peut-être me dire si ils trouvent ça normal. Perso j'ai trouvé ça très "dévalorisant", voir même humiliant d'être jetée le matin du 3ème jour sans erreur majeure et sans même m'avoir laissé le temps de modifier mes pratiques après avoir entendu ses critiques (qui auraient du être des conseils). Je n'ai pas été formée une seconde, presque pas conseillée, livrée à moi-même dès le début et jugée incompétente dés le début. Je pense que si elle faisait bien son travail et qu'elle me pense aussi incompétente que ça d'emblée, elle ne m'aurait pas laissé toute seule aussi longtemps avec ces petits. En tout cas il en résulte une bonne perte de temps sur mon cursus et une grosse perte d'énergie.

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Et une expérience dont tu retiendras certaines choses à l'avenir, avec le recul.

D'après ce que tu nous dis, je vois le reflet d'une directrice avec qui j'ai travaillé pendant un peu plus d'un an, et ce n'est qu'en rencontrant d'autres personnes, après cette expérience, que ne me suis dit qu'il y a beaucoup de situations où son professionnalisme laissait grandement à désirer.

Déjà, lorsqu'on recrute quelqu'un, on doit lui faire signer un contrat de travail écrit 48 heures au plus tard après la prise de fonction. Sinon, tu peux te considérer en CDI.

Je me souviens d'une phrase d'un de mes formateurs BAFD : " si vous partez du principe que votre animateur est un boulet, ce sera un boulet", puis un peu plus tard un coordinateur dans une association m'a dit lors d'un entretien d'embauche : "il n'y a pas de mauvais animateur, il n'y a que des mauvais directeurs". Je nuancerais un peu cette dernière phrase, mais je pense que l'idée t'aidera à mieux comprendre ta directrice. Si jeunesse et sport menace de lui faire sauter son autorisation d'exercer ou de fermer le centre, c'est bien parce que c'est SON travail qui est en cause. C'est elle qui est responsable de son équipe. En t'utilisant comme fusible, elle n'assume pas sa responsabilité. C'est toute l'ingratitude de sa fonction : si quelqu'un (animateur, organisme, prestataire, parent, partenaire...) fait une connerie, son boulot consiste à la rattraper. Quoi qu'il arrive sur son centre, sa responsabilité peut être engagée.

Tu te rendra compte qu'entre l'image qu'une personne cherche à afficher et ce qu'elle est réellement, il y a souvent un gouffre. Ce n'est pas parce qu'elle sourit qu'elle est gentille. Ce que tu nous dis sur ton stage pratique, est une façon de faire de beaucoup de gens quand ils ont un tout petit peu de pouvoir et qu'ils ont envers toi une attitude dégueulasse : ils te font culpabiliser, t'expliquent qu'ils n'ont pas le choix, et que finalement tu ne t'en sors pas si mal. Du coup tu arrives à te faire virer et à devoir dire "merci".

Bon, pour les autres détails que tu nous relates, on comprend que tu avais à faire à quelqu'un qui ne maîtrise le centre dont elle est responsable, n'assume pas sa fonction de formatrice. C'est son rôle de t'expliquer clairement comment sa fonctionne, de te présenter les lieux, de détailler ce sur quoi tu seras évaluée, ce qu'on attend de toi... visiblement, elle ne l'a pas fait.

C'est d'ailleurs sans doute pour ça qu'elle ne te met pas un "non sat'". Parce qu'elle n'a rien à mettre dans le rapport de non satisfaction sur l'accompagnement qu'elle t'a proposé, et qu'après la visite de jeunesse et sport sur le centre, ils lui auraient probablement rient au nez.

Maintenant, si elle n'a pas d'élément sur ce qu'elle a pu faire, elle, pour arranger les choses, tu reconnais qu'elle en a sur ton travail. Tu as le droit de faire beaucoup d'erreurs. C'est toujours très chiant pour le reste de l'équipe, c'est aussi comme ça qu'on apprend. Mais pas sur la sécurité. Assurer la sécurité physique et morale des mineurs accueillis est la toute première fonction de l'animateur. Si je m'aperçois qu'un animateur est dangereux pour les enfants, je ne peux pas lui valider son stage.

Après, il y a parfois des personnes un peu psychorigides quant à la sécurité dans les ACM. Il faut distinguer mise en danger et prise de risques. Si tu mets en danger les enfants ou n'interviens pas rapidement lorsqu'eux-même se mettent en danger, tu fais une faute grave. Mais la prise de risque, elle, permet à l'enfant de situer ses limites et de grandir. A voir après, avec le bon sens, et dans le respect de la réglementation, où se situe la limite entre la prise de risques et la mise en danger. N'oublie pas enfin que tu as une obligation de moyens quant à la sécurité des enfants. C'est à dire que s'il arrive quelque chose à un enfant et que tu n'as pas tout fait pour éviter que n'arrive, ta responsabilité est engagée.

Pour conclure, tu peux écrire à l'organisme et demander qu'ils t'envoient deux exemplaires d'un contrat à durée indéterminée et qu'ils te payent tes trois premiers jours (car si tu n'as pas travaillé le troisième jour, tu es quand même venue et ce sont eux qui t'ont dit de rentrer, mais techniquement, tu as commencé ta journée, elle doit donc être entièrement payée). Et sans réponse tu peux aller aux prud'homme s'il s'agit d'un organisme privé ou au tribunal administratif s'il s'agit d'un organisme public. Et si tu veux te faire aider et accompagner par des gens qui ont l'habitude, il existe des syndicats et des avocats que tu peux toujours contacter.

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